Golden Age Rock Festival
, le 23, 24 & 25 août 2019 !
Cela fait des années qu’on attendait un véritable festival de Classic Rock digne de ce nom en Europe… Et bien ça y est il existe et a eu lieu pour la première fois à Liège en Belgique ! Bien sûr il y a déjà le Sweden Rock qui programme des groupes de cette mouvance au milieu des formations les plus Metal. Il y a aussi le Raismes Fest qui est sans doute ce qui se rapproche le plus de ce qu’on peut espérer de mieux dans le genre. Mais l’affiche de ce premier Golden Age Rock Festival avait de quoi faire saliver tout adepte de bon vieux Rock des années 60/70/80… Ce fut mon cas et je ne regrette pas du tout mon voyage au Nord de la Belgique, loin de là !

Organisé par 3 passionnés dont le célèbre Marc Tombal, le GARF proposait 23 groupes sur 3 jours dans l’ancienne caserne de Liège rebaptisée Manège Fonck, non loin du lit de la Meuse. Le public n’est malheureusement pas venu en très grand nombre faute de promo suffisante en amont mais les absents ont eu tort ça je vous le garantis.

Le vendredi commence sur les chapeaux de roue avec des vétérans de la N.W.O.B.H.M., les excellents Tygers Of Pan Tang. J’ai eu l’occasion de voir cette nouvelle mouture des Anglais plusieurs fois ces dernières années notamment à Raismes et au British Steel de Fismes et c’était un vrai plaisir de les retrouver ici. Autour du membre fondateur Robb Weir, Iacopo, Micky, Gav et Craig nous proposent une Setlist très efficace basée sur les Hits comme « Suzi Smiled », « Don’t Touch Me There », « Hellbound » et des extraits des albums les plus récents comme les percutants « Keeping Me Alive » et « Only The Brave ». Seul le tube « Love Potion N°9 » n’a pu être joué faute de temps. 50 minutes de très bon Hard Rock avec un groupe revenu au sommet de sa forme…

On enchaîne avec un autre vétéran à savoir Phil Campbell, le guitariste de Motörhead des 30 dernières années, avec ses « bâtards de fils »… J’étais resté un peu sur ma faim lorsque je les avais vus au Forum Vauréal l’année dernière car j’avais trouvé le Set trop linéaire et pas très varié sur la longueur. Là pour ce passage d’une heure, le groupe alterne les morceaux les plus efficaces de l’album « The Age Of Absurdity » avec des reprises bien senties de Motörhead comme les fulgurants « R.A.M.O.N.E.S. » et « Rock Out » ou les incontournables « Born To Raise Hell » et « Ace Of Spades » repris en cœur par le public sans oublier un hommage ultime à Lemmy avec « Silver Machine » de Hawkwind. La surprise ce sera un extrait du futur album solo de Phil : « Straight Up » qui sonne comme un potentiel classique scénique… On a hâte de revoir Phil et ses acolytes en septembre au Raismes Fest !


Seul groupe français à l’affiche de ce Week-End mais pas des moindres, Vulcain était très attendu par le public belge… Le trio a eu quelques soucis avec la basse de Vincent mais a réussi à retourner la situation grâce à la bonne humeur communicative de Marc. Le choix des titres est un sans-faute puisqu’on aura droit aux récents et superbes « Vinyle » et « Avec Vous », aux classiques « Le Fils De Lucifer », « Le Soviet Suprême », « Vulcain », « L’Enfer », « Ebony », « Rock’n’Roll Secours » et même à un clin d’œil à Phil Campbell et surtout à Lemmy via l’excellent « Motör » du dernier album. Le Motörhead français a une fois de plus prouvé qu’il est et restera un groupe fondamental de la scène Hard/Metal hexagonale…

Etant un grand fan de Shakin’ Street, j’avais retrouvé avec beaucoup d’émotion et de plaisir le légendaire Ross The Boss avec Fabienne Shine il y a quelques mois au Petit Bain pour les retrouvailles de SS avec le public parisien. J’aime beaucoup également les Dictators dont Ross est un membre fondateur essentiel. Mais par contre je dois avouer que j’ai un vrai problème avec Manowar et pas seulement depuis leur annulation de dernière minute au Hellfest en juin ! Je ne suis pas du tout branché « True Metal » et de ce fait le Show purement Manowar de Ross m’a prodigieusement ennuyé même si j’y ai assisté par acquis de conscience…


Je ne connaissais pas du tout le groupe suivant, Channel Zero. Il semblerait que ces Belges bénéficient d’une renommée conséquente dans leur pays voire même au delà… Fondé en 1990, il est donc le groupe le plus récent du festival. On le range dans le Thrash mais j’ai trouvé que leur style s’apparente plutôt au Grunge voire même au Stoner par moment… En tout cas il propose un Show extrêmement varié et très spectaculaire. Les compos sont riches et très efficaces à l’image de ce « Suck My Energy » tout à fait exceptionnel ! Les musiciens n’ont rien à envier aux Stars internationales du genre. Le chanteur a un humour parfois un peu étrange mais il faut sans doute être belge pour en saisir toute la profondeur ! Quand il chante il est pour sûr très convaincant et on comprend le succès de ce groupe atypique auprès du public Metal local… Si Channel Zero repasse par la France à l’occasion, j’irai les revoir avec grand plaisir !

On attaque ce samedi à l’heure du déjeuner avec Alain Pire Experience. Après avoir pratiqué le Blues Rock et la Pop, le guitariste propose maintenant un Rock Psyché d’excellente facture. Très influencé par Cream et le Pink Floyd de Syd Barrett, Alain avait d’ailleurs rédigé une thèse universitaire sur le Rock Psyché britannique c’est dire ! Il a joué notamment il y a bien longtemps avec un groupe Pop/New Wave que j’adorais : Jo Lemaire + Flouze. Son trio vient de sortir un album fort intéressant « Apex » dont il va nous proposer plusieurs extraits dont le génial « I Saw The Light Today ». Il y aura aussi « Lazin’ In The Afternoon » que ne renieraient ni les Kinks, ni Electric Light Orchestra voire même les Beatles ! Et ce « Turn On, Tune In, Drop Out » qui rappelle les grandes heures du Floyd… Bref une excellente entrée en matière pour cette journée sous le signe des 70’s…

Formé en 1969 sur les cendres de Black Cat Bones (avec à l’époque Paul Kossoff et Simon Kirke, excusez du peu!), c’est maintenant Leaf Hound qui monte sur scène avec le légendaire Peter French au micro. J’avais entendu parler de ce groupe Hard-Rock à la Bad Company mais il est vrai que sa carrière fut plutôt courte au début des années 70 puisque Peter French fonda très vite Atomic Rooster qui passe d’ailleurs un peu plus tard dans l’après midi ! French n’a reformé Leaf Hound qu’en 2004, pensant alors à juste titre que ce groupe méritait de gagner un nouveau public. Un combo dont les membres avaient par la suite rejoint des Free, Cactus, Foghat et qui avait sorti en son temps ce chef-d’œuvre qu’est « Growers Of Mushroom » devait renaître de ses cendres. Peter est toujours très en voix et les nouveaux musiciens qui l’accompagnent depuis 15 ans assurent le Job. Mention spéciale pour ces brûlots que sont « Too Many Rock’n’Roll Times » et « Stagnant Pool » magnifiquement interprétés par le quartet à Liège…


J’avoue que je ne connaissais pas Robby Valentine avant de venir au festival. Il semblerait que cet artiste androgyne originaire des Pays-Bas a une carrière de 26 ans déjà et a obtenu un Hit à ses débuts « Over And Over Again ». J’aurais aimé découvrir son « œuvre » à l’occasion de ce festival mais il a préféré proposer un Tribute à Queen, groupe dont son propre répertoire se rapproche fortement. Bon c’est indiscutablement bien fait, très proche de l’original mais ça n’apporte absolument rien ! On diffuserait un Best Of du groupe de Mercury, ce serait pareil… Au suivant donc !


Retour de Peter French sur scène donc mais en quintet cette fois pour une heure d’Atomic Rooster. Voilà encore un groupe passé relativement inaperçu au début des 70’s et qui est resté dans l’ombre de Deep Purple, Ten Years After ou Led ZeppelinFrench ne l’a reformé qu’il y a 3 ans et on retrouve en ce milieu d’après-midi avec plaisir le guitariste d’origine Steve Bolton avec son faux air de Chris Spedding ! Les autres musiciens sont relativement plus jeunes mais la mayonnaise prend bien…


Ça démarre d’ailleurs très fort avec les excellents « Sleeping For Years » (prémonitoire!), « Tomorrow Night » et « Black Snake » des tout débuts. On aura aussi droit aux fantastiques « Devil’s Answer » et « Death Walks Behind You » qui sonnent à la fois très estampillés 70’s et très contemporains ! Et ce « Breakthrough » très Groovy qu’on pourrait aisément attribuer à Deep Purple. Sans oublier le « Fire » d’Arthur Brown en hommage à Vincent Crane, membre fondateur du Rooster, décédé en 1983 et qui avait co-écrit ce tube avec Mr Brown à la fin des années 60. Ce concert d’Atomic Rooster fut un des meilleurs moments de cette journée de samedi incontestablement !


Les concerts d’Uli Jon Roth se suivent et se ressemblent depuis maintenant quelques années. On ne peut que se féliciter qu’Uli reprenne les titres de Scorpions de l’époque où il y sévissait plutôt que de nous assommer avec ses divagations classico-pompeuses… Cela étant dit ce n’est pas la période de Scorpions que je préfère car je reste fidèle aux années Matthias Jabs, à l’époque où j’ai découvert le groupe via « Lovedrive », « Animal Magnetism », « Blackout » et « Love At First Sting » ! Les 8 morceaux repris ici, dont 2 avec Rudy Lenners à la batterie qu’on retrouvera le lendemain, ne m’ont fait ni chaud ni froid. Et la sempiternelle reprise de Hendrix « All Along The Watchtower » n’y changera rien…


J’attendais beaucoup de Moxy dont on m’avait dit le plus grand bien et dont la venue au GARF devait être l’événement incontournable… Seul membre originel du groupe canadien, le guitariste Earl Johnson a embauché récemment quelques « jeunes » recrues pour perpétuer l’héritage de ce combo formé en 1974 à Toronto. Le chanteur Nick Walsh vient de Slik Toxik et se débrouille pas mal du tout avec le répertoire. Le seul problème est qu’il se chamaille constamment avec le second guitariste et d’autres membres du groupe pour d’obscures raisons et cela finit par se voir et rendre le Show un tantinet pénible ! Earl semble assez à l’écart des 4 « jeunots » et fait son Job sans grande motivation. Ce Set de Moxy manque cruellement de préparation et on a le sentiment qu’ils n’ont que très peu répété avant de venir… Bref grosse déception me concernant, dommage car le répertoire mériterait une vraie seconde jeunesse avec un groupe plus homogène et surtout plus soudé !


Place au Rock Sudiste et pas de moindres maintenant avec Doc Holliday ! C’est Eddie Stone, le claviériste chanteur originel qui a pris la direction de ces vétérans américains depuis que Bruce Brookshire est devenu pasteur… Le groupe a également vu le retour de Tim Elliott qui avait joué de la guitare avec eux au début des années 90. Il y a également l’excellent Michael Gilbert comme second guitariste et la section rythmique du bassiste William Gerbich et du batteur Dave Hanowitz. Eddie Stone nous a concocté une Setlist aux petits oignons avec les titres les plus sudistes du répertoire : le tube intemporel « Last Ride », « Never Another Ride », l’hommage aux confrères Southern Rock « Redneck Rock’n’roll Band », « Southern Man », le très mélodique « A Good Woman’s Hard To Find », le Blackfootien « Moonshine Runner », le Skynyrdien « Ain’t No Fool », les plus Country « Don’t Go Talkin’ » et « Keep On Running » sans oublier l’ultime morceau de bravoure à la « Free Bird », « Lonesome Guitar » pour clore le Set ! Le groupe ayant commencé légèrement en retard, Eddie s’est un peu embrouillé avec la production mais finalement il a pu jouer la Setlist prévue donc tout est rentré dans l’ordre pour notre plus grand plaisir… C’est la première fois que j’avais la chance de voir ce bon vieux Doc Live et j’espère bien que ce ne sera pas la dernière !


Au tour de la tête d’affiche du samedi maintenant de nous régaler : Foghat ! Voilà encore un groupe mythique que je n’avais jamais eu l’opportunité de voir auparavant… Bon bien sûr il ne subsiste que le batteur Roger Earl d’origine mais les autres membres actuels ne sont pas des perdreaux de l’année ! Il y a le chanteur-guitariste Charlie Huhn, le remplaçant de « Lonesome » Dave Peverett, qui a joué dans Humble Pie, Victory ou encore avec Gary Moore et Ted Nugent et a rejoint Foghat il y a une vingtaine d’années. Idem pour le très bon guitariste Bryan Bassett, un ex-Molly Hatchet, qui remplace Rod Price. Quant au plus récent de la bande, Rodney O’Quinn, il officiait auparavant à la basse chez Pat Travers. Tout ça pour dire que le Foghat de 2019 est une vraie machine de guerre, très carrée, à l’américaine ! Certains lui reprochent d’ailleurs son manque de folie et de prise de risque, la Setlist étant grosso modo toujours la même et interprétée sans fioritures ! Mais on ne va pas pour autant les en blâmer car c’est tout bonnement un régal pour les oreilles. De « Fool For The City » à « Slow Ride », les Américains vont nous rejouer la quasi intégralité du Live mythique de 1977, ne manquera que « Honey Hush » ! Et puis ces versions incandescentes de « Drivin’ Wheel », « Chateau Lafitte ’59 Boogie », la reprise ultra Bluesy de « It Hurts Me Too », celle d’Al Green « Take Me To The River » et de Howard Tate « Eight Days On The Road » sans compter le percutant « Chevrolet » qui génère la participation du public… On parle d’une tournée européenne de Foghat en 2020, on y sera au premier rang !

Après une journée bien fournie, je n’ai pas eu le courage de rester pour Hernie Disco, groupe de potes liégeois mêlant Hard Rock et Disco d’autant que le dimanche s’annonce aussi excitant !

Cette journée de dimanche commence, toujours à l’heure du déjeuner, par un groupe culte de la scène Hard belge : Irish Coffee. Fondé en 1970 par le guitariste/chanteur William Souffreau, le combo existe toujours de nos jours mais les musiciens ont pas mal changé avec le temps et seul subsiste William en 2019 de la formation d’origine. Le public belge est venu nombreux pour applaudir ce vétéran qui propose toujours un excellent mélange de Hard et de Blues Rock dans la lignée de Purple ou Uriah Heep. La voix est toujours là et malgré la jeunesse des autres membres le groupe apparaît très homogène. Des titres comme « No Good For Nothing » ou « The Show » ou encore « The Beginning Of The End » restent des classiques du genre et passent encore très bien sur scène. Ce que tout le monde attend c’est LE Hit de Irish Coffee à savoir « Masterpiece » que ne renierait pas Mick Box pour le Heep… On aura même droit à un rappel, chose rare pour le tout premier groupe de la journée, sous la forme d’un « Helter Skelter » de derrière les fagots qui clôt admirablement cette prestation très réussie !


J’attendais le passage de Pat Mc Manus avec impatience car il nous annonçait un Show Mama’s Boys qui devait être un événement puisqu’il ne joue habituellement que 2/3 morceaux de son ancien groupe. Ça commence bien avec un titre très lent des Boys que j’adore « Last Thing At Night » de l’album « Growing Up The Hard Way » de 1987 enchaîné à un titre bien Rock « Gentleman Rogues » de l’album « Mama’s Boys » de 1984. Et puis on quitte le répertoire des frères Mc Manus pour revenir à celui de « The Professor » en solo avec « Running From The Wreckage » de 2015, un titre sympathique mais qui nous éloigne du thème du jour… Heureusement qu’on y revient avec le bien Hard « Blacklisted » toujours de l’album des Boys de 1987. le « Runaway Dreams » qui suit n’est pas vraiment une surprise car Pat le joue régulièrement avec son Band mais ça reste un classique du groupe irlandais qu’on a toujours plaisir à réécouter. Idem pour la ballade « Belfast City Blues » qui rappelle que l’Irlande a été le cadre d’affrontements sanglants pendant de nombreuses années… Autre classique de Mama’s Boys « Straight Forward, No Looking Back » que Pat reprend aussi très régulièrement en concert. On revient ensuite à la carrière solo de Pat avec « Mama Don’t Do It » de « Tattooed In Blue » de 2018, un titre dispensable qu’on aurait bien échangé contre un brûlot de Mama’s Boys issu de « Power And Passion » par exemple. Et puis pourquoi nous infliger une nouvelle fois cette reprise de Hendrix « All Along The Watchtower », comme Uli Jon Roth la veille ? Heureusement on revient aux choses sérieuses avec ce très bel hommage à Gary Moore « Belfast Boy » et Pat nous explique que Gary est né à quelques kilomètres de chez lui tout comme Rory G. d’ailleurs et qu’il a eu du mal à trouver sa place entre ces 2 géants… Ce concert ne pouvait s’achever que sur le désormais classique de Mama’s Boys qui est quasiment toujours sur sa Setlist en solo, le fantastique « Needle In The Groove » ! Au final j’ai ressenti une certaine frustration de ne pas avoir assisté à l’hommage que j’attendais au groupe des frères Mc Manus… J’aurais aimé un Set plus long avec des titres moins convenus et plus recherchés qui auraient fait de ce concert un véritable événement dont on aurait pu dire avec fierté « j’y étais » !


Retour maintenant à la case Scorpions avec la présence du Liégeois Rudy Lenners qui faisait ses adieux à la scène avec un Happening pour lequel il a invité des musiciens avec lesquels il a collaboré pendant les 45 dernières années notamment dans Steelover, Such A Noise, etc. Dans la mesure où il a fait partie des « Venimeux », comme il les appelle, au milieu des années 70 on a eu droit au même répertoire que la veille avec Uli sauf que le jeune chanteur qu’il a trouvé a exactement la même voix que Klaus Meine, à tel point que c’en était troublant et qu’au final j’ai trouvé cela plutôt mieux que le samedi. A la fin tous ses amis musiciens sont revenus sur scène, y compris Pat Mc Manus, pour un « Rockin’ In The Free World » de Neil Young totalement bordélique mais néanmoins sympathique ! En tout cas ce concert improvisé s’est révélé très nostalgique voire émouvant notamment quand la fille de Rudy s’est emparée du micro pour rendre hommage à son père…

J’avoue humblement être passé complètement à côté de Heavy Pettin lors de la seconde vague de la N.W.O.B.H.M. en 1982/83 et par la suite lors de leur virage A.O.R. Je n’avais donc aucun à priori positif ou négatif concernant ces Anglais. J’ai essayé désespérément de trouver un quelconque intérêt tout au long des 12 morceaux de leur Set mais ce mélange de Def Lep, Bon Jovi et Foreigner manque cruellement de saveur et surtout d’originalité au final. Les titres s’enchaînent et on s’ennuie ferme !

Tout l’inverse avec 220 Volt pour lequel j’avoue avoir une affection particulière. On sait que ces Suédois ont souffert de la comparaison avec leurs compatriotes d’Europe en termes de succès au début des années 80. J’adore les 2 groupes depuis leurs débuts et j’ai toujours trouvé que 220 Volt méritait mieux que de rester dans l’ombre du groupe du beau Joey Tempest… L’album de 1988 « Eye To Eye » est un modèle du genre et est largement du niveau des Pretty Maids, Night Ranger ou Bon Jovi. Le groupe va d’ailleurs nous en reprendre les meilleurs extraits avec « The Harder They Come », « Eye To Eye », « Dog Eat Dog », « I’m On Fire » et cette ballade époustouflante qu’est « Love Is All You Need » et qui vaut tous les « Still Loving You » ou « Is This Love » du genre ! Et que reprocher à ces « System Overload », « Walking In Starlight » ou « One Good Reason » plus récents et qui sonnent si bien ? J’avoue être un peu moins fan de ce « Heavy Christmas » quelque peu anachronique mais ce concert de 220 Volt, mon premier, restera un excellent souvenir en attendant un éventuel passage en France, on peut toujours rêver…

Mais le meilleur est encore à venir avec la prestation aussi fantastique qu’inattendue d’Angel ! Ce groupe avait été créé au cœur des 70’s comme pendant pur et innocent des « méchants » Kiss par leur Label commun Casablanca. A l’époque le groupe américain reposait sur les talents du guitariste Punky Meadows, du chanteur Frank DiMino et du claviériste Gregg Giuffria. Par la suite, Gregg est parti fonder Giuffria puis House Of Lords, 2 groupes cultes de l’A.O.R. Du coup Punky et Frank ont relancé Angel l’année dernière avec quatre excellents musiciens pour les accompagner sur la tournée… Le groupe se présente toujours sur scène habillé tout en blanc. Punky ressemble curieusement aux frères Bogdanoff mais il a toujours son style de guitare très incisif. Quant à Frank, sa voix n’a pas trop bougé… En 9 morceaux et 50 minutes, Angel va convaincre les sceptiques que ce retour en 2019 s’avère gagnant ! De « On The Rocks » à « Tower » en passant par « Can You Feel It », « The Fortune » et « Feelin’ Right », les Américains revisitent leurs années Casablanca avec beaucoup de vitalité et d’énergie communicative… Le public ne s’y trompe pas et leur réserve un accueil chaleureux et admiratif ! Espérons que ce retour de Angel pour cette unique date sur le continent européen ne restera pas sans lendemain !

C’est maintenant à la dernière tête d’affiche du festival de venir « achever » les festivaliers et qui de mieux que Dee Snider pour cette mission ? La tournée d’adieu de Twisted Sister reste un bon souvenir pour ceux qui ont eu la chance d’y assister notamment au Hellfest ! Par contre les dernières prestations de Dee en solo m’avait personnellement laissé sur ma faim, idem pour les albums… Bon soyons clair, les sempiternelles blagues sur les handicapés, ceux qui n’aiment pas sa musique, les derniers rangs, etc. ne font plus rire grand monde mais par contre lorsqu’il cesse de parler et qu’il met le turbo musicalement parlant, rien à redire. La Setlist est parfaite qui alterne les tubes de Twisted Sister et les morceaux les plus percutants de ses albums solo comme « American Made » ou « Become The Storm ». Tout le monde reprendra en chœur les « You Can’t Stop Rock’n’Roll », « We’re Not Gonna Take it » ou « I Wanna Rock » car ces hymnes ont marqué toute une génération de métalleux. Toujours un plaisir de retrouver Dee par chez nous mais « Please Shut Up And Play » !

En After c’est un groupe belge de reprises du Hard des 80’s nommé Eagles Road qui jouera devant un parterre clairsemé, la plupart des festivaliers ayant eu leur dose de décibels ! Dommage car ce « petit » groupe est composé de très bons musiciens qui rejouent à la perfection du Europe, du Bon Jovi, du Whitesnake, du Lita Ford, du Skid Row et même du AC/DC. Excellente manière de finir en beauté ce festival incroyable qui, on l’espère, perdurera pour les années à venir… Quelques idées : Boston, Kansas, The Outlaws, Wishbone Ash, Uriah Heep, Slade, Golden Earring, Focus, Pavlov’s Dog, Ten Years After, etc.
Live Report & images : Olivier Carle



Merci à Marc Papo Ripper, Theo Samson, Jean-Paul Ross et Gauthier Henri