Festival Blast From The Past
en Belgique 2017.
C’est au dernier British Steel à Fismes que j’avais entendu parler de ce festival belge Blast From The Past. Et pour cause puisque les 2 événements se situent sur le même créneau musical à savoir la New Wave Of British Heavy Metal, N.W.O.B.H.M. pour les initiés ! Il semblerait que ce genre quelque peu enterré pendant de nombreuses années connaisse un nouveau souffle grâce à la reconnaissance de groupes mondialement connus comme Metallica notamment, la reformation tardive de différents piliers de l’époque et surtout un réel intérêt de la part de nouveaux aficionados ! On ne peut que s’en réjouir…

Ce festival a lieu dans une salle perdue au fin fond de la Flandre Occidentale à savoir à Kuurne et se nomme la Kubox. L’avantage c’est que la scène est très large et qu’on peut donc voir les groupes de très près sans grande difficultés. De 14h00 à 00h30 vont se succéder 9 groupes essentiels, tous venant du Royaume-Uni pour notre plus grand plaisir d’autant que certains se font rares par chez nous comme Demon ou Stampede que je verrai pour la première fois en près de 40 ans de fréquentation assidue des salles de concert…

Mais commençons par le commencement avec Spartan Warrior. Je les avais découverts l’année dernière au British Steel et j’avais été impressionné par la qualité du groupe des frères Wilkinson. Des compos typiques de la N.W.O.B.H.M. jouées avec beaucoup d’authenticité et de conviction. David Wilkinson est un chanteur remarquable et son frère Neil un guitariste d’exception. La Setlist de 9 titres s’articule autour du dernier album « Behind Closed Eyes » (2010) mais aussi des débuts du groupe avec notamment « Assassin » de 1984, « Easy Prey » de l’album « Steel n’ Chains » de 1983… Spartan Warrior est toujours aussi soudé et malgré son positionnement en tout début du festival parvient à gagner de nouveaux fans grâce à l’énergie déployée par David et Neil mais aussi les talentueux Dan Rochester aux guitares, Tim Morton à la basse et James Charlton à la batterie. Le groupe vient de signer avec le Label : Pure Steel Records et sortira son nouvel album « Hell To Pay » en 2018, on aura donc l’occasion de les revoir d’ici peu et c’est tant mieux !

On continue avec Salem… Voilà encore un excellent groupe que j’avais découvert en 2015 et revu quelques semaines auparavant toujours au British Steel ! Un vrai plaisir de retrouver les Britanniques à l’affiche du BFTP ! Simon Saxby, le chanteur, est toujours aussi sympathique et s’y entend pour mettre le public dans sa poche. Paul MacNamara et Mark Allison balancent des riffs et soli à foison. Quant à la section rythmique de Ade Jenkinson et Paul Mendham elle est carrée et d’une redoutable efficacité. La Setlist est à peu près la même qu’à Fismes en octobre et s’articule autour du dernier album « Dark Days » et de « In The Beginning » et « Forgotten Dreams »


Le groupe a un fort potentiel de communication avec le public et s’y entend pour entraîner tout le monde avec son Heavy Rock puissant et mélodique. Salem sortira lui aussi un nouvel album « Attrition » courant 2018 chez Dissonance Productions et on l’attend de pied ferme !

Bon je sais que mon copain vocaliste Tony Coldham va encore m’en vouloir mais le seul groupe de la journée qui ne m’a pas convaincu c’est encore et toujours The Deep. J’avais déjà eu ce ressenti à Fismes en 2016 et là ça s’est confirmé : la musique de The Deep pour toute Classic Rock qu’elle est me laisse totalement de marbre ! Heureusement il n’en sera pas de même avec Tytan quelques heures plus tard avec toujours le sublime Mr Coldham au chant…

Mais venons en tout d’abord à Tysondog. J’avais gardé un excellent souvenir de leur passage au British Steel de 2015. Entre temps leur vocaliste Clutch Carruthers a eu des soucis de santé et ce n’est rien de moins que Bill, qui officie habituellement avec le groupe Gang de Fismes, qui a depuis peu la lourde responsabilité de prendre sa place… Visiblement il s’en sort à merveille malgré une bronchite un peu handicapante !

Quand on sait que Bill doit de surcroît rejoindre son propre groupe un peu plus tard dans la journée pour un concert au fin fond de l’Angleterre, moi je dis « chapeau » ! En tous cas le groupe de Kevin Wynn a mis les bouchées doubles pour cette escapade belge et nous en met plein les esgourdes et les mirettes avec une prestation époustouflante. Paul Burdis et Steve Morrison mettent le feu à leurs guitares pour des versions d’anthologie de « Dead Meat », « Into The Void » ou encore « Hammerhead » et « Taste The Hate ». La basse de Kevin vrombit et Phil Brewis massacre ses futs allègrement. On a l’impression que Bill Gang fait partie de la bande depuis un bon bout de temps et la complicité entre lui et le reste du groupe est flagrante…


C’est maintenant à Stampede que je connais très peu de fouler les planches du BFTP. Je dois avouer que je suis passé totalement à côté de ce groupe dans les années 80 et suite à leur passage ce jour-là je me suis juré de très vite découvrir leur discographie. Fondé en 1981 par Reuben et Laurence Archer, le groupe a eu l’immense avantage de jouer au festival de Reading en 1982 et d’atteindre ainsi le statut de groupe culte de la N.W.O.B.H.M. Son style évolue entre U.F.O. et Thin Lizzy et ce n’est pas un hasard si Laurence a rejoint fût un temps la formation de Phil Mogg ! Malheureusement il n’est pas là ce soir car il est très occupé avec ses Side-Projects House Of X, dans lequel il rend hommage justement à U.F.O. avec d’autres ex-membres du groupe britannique, ainsi que le récemment reformé Grand SlamStampede a réapparu en 2009 et a sorti un superbe album que je recommande vivement à tout amateur de Classic Rock teinté de Blues et de Hard « A Sudden Impulse » ! Autour de ce fantastique vocaliste qu’est Reuben, on retrouve Chris Clowsley et Rob Wolverson (qui remplace Laurence !) aux guitares, Colin Bond le bassiste originel et le batteur Steve Graystone. Stampede nous a concocté une Setlist d’enfer… On commence avec « Shadows Of The Night », souvenir de leur passage à Reading, un morceau très efficace et bien Rock pour attaquer. On continue avec le très Bluesy et U.F.O-esque « Having Fun » du dernier album, une vraie tuerie reprise en chœur par le public. Retour aux origines avec « Days Of Wine And Roses », petite pépite FM de très bon aloi. Petit clin d’œil à Thin Lizzy ou Grand Slam avec « Missing You » qui fête ses 35 ans ! Un « petit » « Stone Cold Turkey » de Personal Sin, le Side-Project de Reuben Archer, avant un retour au EP « Days Of Wine… » décidément bien représenté (3 titres sur 4 joués ce soir !) avec « Moving On » que Phil Mogg ne renierait pas ! On effectue ensuite un bond en arrière de près de 40 ans avec le groupe Lautrec dont a émergé Stampede et ce titre génial qu’est « Mean Gazoline » malheureusement introuvable de nos jours… Le groupe en délivre une interprétation survitaminée, toutes guitares dehors, pour un des grands moments du festival. Ce superbe concert se termine sur un « Send Me Down An Angel » issu du dernier album et taillé pour la scène assurément. Quel dommage de devoir se séparer aussi vite de ce groupe fabuleux qu’est Stampede ! J’espère les revoir dès que possible, pourquoi pas au British Steel (Sylvain, l’appel est lancé !) ?

J’avais hâte de revoir Tytan 2 mois après leur passage au British Steel car j’avais pris une bonne claque avec eux… Et bien vous me croirez si vous voulez mais là j’en ai pris une encore plus grande ! Ce groupe a plusieurs atouts : la voix de Tony indiscutablement, l’incroyable bonheur communicatif de Kevin Riddles sur scène, un guitariste au talent hors du commun en la personne de Dave Strange, un clavier qui apporte un vrai plus à la musique du groupe avec Andy Thompson et un jeune batteur qui en veut Seth Markes ! Cerise sur le gâteau : des compos redoutablement efficaces et auxquelles on ne peut résister… La Setlist est grosso modo la même qu’à Fismes à 2 titres près. Tytan attaque très fort avec « Love You To Death » du dernier album « Justice Served » (2016), d’emblée le groupe est au taquet avec Dave Strange en Guitar Hero démonstratif. Pas de quartiers avec le très mélodique « Money For Love » de l’album de 1985 « Rough Justice » qui me rappelle les envolées FM de Praying Mantis ! On enchaîne avec « The Watcher » et ses harmonies vocales qui poussent Tony à se surpasser ! On monte encore d’un cran dans le sublime avec le très boogie « One Last Detail » taillé sur mesure pour Dave Strange qui délivre un solo d’anthologie et se livre à un duel avec les claviers de Andy… La section rythmique s’emballe avec « Spitfire », le public n’en croit pas ses yeux tant Kevin et ses acolytes se donnent à fond ! Pas de baisse de régime avec « Billy Who », un instrumental qui permet à Tony de se reposer un peu et à Seth de montrer ses talents de batteur déchaîné. Retour au Hard FM avec « Women On The Frontline », petite perle mélodique qui n’est pas sans rappeler Styx en un peu plus pêchu… L’intro très Sabbathienne de « Fight The Fight » retentit ensuite et là c’est encore un grand moment de bonheur métallique. On en arrive à « Blind Men And Fools » et ses envolées vocales puis pour finir « Ballad Of Edward Case » qui génère une dernière décharge d’adrénaline qui laisse le public sur les genoux. Tytan restera indiscutablement un grand moment de ce festival belge…

Je croyais avoir atteint le nirvana avec les Londoniens mais c’était sans compter sur la venue des légendaires Demon. Voilà un autre groupe, comme Stampede, à côté duquel je suis totalement passé sans m’en rendre compte à l’époque et c’est fort dommage. A ma décharge je dois avouer qu’en écoutant leur discographie sur Deezer j’ai trouvé le son des albums de l’époque très désuet par rapport à ce que ces Britanniques sont capables de délivrer sur scène de nos jours. La première impression lorsque les musiciens arrivent c’est qu’on va assister à un concert New Wave car ils ont un Look très 80’s assez surprenant notamment le bassiste mais on va vite comprendre que l’ambiance sera tout autre surtout lorsque le vocaliste Dave Hill prend le micro ! Dave est le seul membre originel et il maintient la flamme depuis 1979 avec néanmoins une grande pause dans les années 90. Il a recruté d’excellents musiciens depuis le siècle nouveau notamment Paul Hume et David Cotterill aux guitares, Karl Waye aux claviers, Ray Walmsley à la basse et Neil Ogden à la batterie. La Setlist revisite les nombreux albums, 13 au compteur ce qui fait de lui le groupe le plus productif du jour avec Girlschool, dont j’ignorais même l’existence pour certains… Elle privilégie bien évidemment les classiques comme : « Night Of The Demon », « The Plague » et « The Unexpected Guest » mais pioche aussi dans des opus plus récents comme le très bon « Unbroken »… Le style est plus Hard que Metal, parfois Progressif, souvent mélodique et pouvant plaire à un large public un peu à l’instar de Magnum. Ça joue très bien, Dave Hill n’a en rien perdu ses talents vocaux et j’ai pu découvrir des « petites » pépites comme « The Plague », « Sign Of A Madman », « Fill Your Head With Rock » ou « Don’t Break The Circle »… Avec Stampede, Demon sera ma découverte du jour et j’espère bien les revoir aussi !

Quand on cite Diamond Head, on pense inévitablement à « Are You Evil, Yes I Am… » surtout depuis que le Big Four Of Thrash a rendu hommage tous les soirs à ce morceau en fin de concert… C’est vrai que ce morceau est une véritable tuerie et que tout le monde l’attend à la fin du Set de Brian Tatler et sa bande. Mais c’est oublier que ce groupe a d’autres cordes à son arc comme « Bones », « To Heaven From Hell », l’excellent « Shoot Out The Lights », « It’s Electric » ou encore « Diamonds » ou « The Prince » ! Rasmus Andersen est un excellent Showman et vocaliste comme j’avais déjà pu le constater au Raismes Fest l’année dernière. Karl Wilcox, avec son Look à la Mikkey Dee, et Dean Ashton, le nouveau venu à la basse, font le Job à la rythmique. Abbz laisse le maître Brian assurer les soli et tricote les riffs discrètement mais sûrement. Brian Tatler est de plus en plus maigre avec le temps et on se demande d’où il tire cette énergie incroyable pour décocher le solo qui tue… « Are You Evil » sera comme toujours le moment fort du Set et on ne se lasse pas de ce riff lourd et menaçant qui a marqué l’histoire du Metal !


Je me réjouissais d’assister maintenant à mon 12ème concert de Girlschool depuis 1981 et la tournée Hit’n’Run… Je ne sais pas si c’est dû à la fatigue de la journée mais je suis resté un peu sur ma faim avec la prestation des 4 écolières ! La Setlist est un peu toujours la même avec les années : « Demolition Boys », « C’mon Let’s Go », « Hit And Run », « I Spy » avec l’hommage à Dio et le clin d’œil à Tony Iommi, « Screaming Blue Murder », « Kick It Down », « Yeah Right », etc. On a l’impression que la machine ronronne et que les Girls ont un peu perdu de leur motivation mais peut-être est-ce normal après toutes ces années pas toujours faciles ! Il faut reconnaître que Girlschool fait office de précurseur en termes de Rock féminin avec les Runaways et Rock Goddess mais on est en 2017 et les groupes de filles sont plus monnaie courante à présent et c’est tant mieux. Tout au long du Set je me suis demandé pourquoi elles ne raccrochent pas avec une tournée d’adieu mémorable afin de refermer le livre Girlschool un peu comme l’a fait Sabbath ou Twisted Sister ? Après tout, 40 ans de bons et loyaux services à la cause du Rock (au féminin) ce n’est déjà pas si mal non ?

Au final cette première expérience du Blast From The Past sera plus que positive me concernant avec des découvertes passionnantes comme Stampede et Demon, des confirmations avec Tytan, Tysondog, Salem ou Spartan Warrior, de la nostalgie avec Girlschool et Diamond Head. Une chose est sûre cette date belge va devenir pour moi aussi importante que le Raismes Fest, le British Steel ou Vouziers
Live Report & images Live : Olivier Carle


Merci à Kenny et Dan Geerts et à Mike de Coene.