Bryan Ferry Au Palais Des Congres 2018

Ce n’est pas si souvent que j’ai eu l’occasion d’aller au Palais Des Congrès de la Porte Maillot pour un concert ! J’y ai vu Yes, B.B.King et quelques artistes français mais je dois avouer que je n’ai jamais trop aimé cet endroit qui comme son nom l’indique est plus adapté aux réunions de médecins ou de chefs d’entreprise qu’à la musique… Mais bon pour voir des artistes de la trempe de Bryan Ferry il faut parfois se faire violence !

La salle est bien pleine en tous cas lorsque résonne la guitare de la 1ère partie, Charlie Austen. Accompagnée de son frère Oli aux percussions, elle joue ses propres compositions dans un style proche de Carole King et réussit à se mettre le public dans la poche en un rien de temps. Pas mal pour un duo acoustique inconnu par chez nous, avec un Light Show réduit au minimum et dans une salle aussi grande et pas acquise d’avance ! A suivre la demoiselle…

Pour être tout à fait honnête, ce que j’aime dans la longue carrière de Mr Ferry ce sont les années Roxy Music. Je ne suis guère sensible aux nombreuses mièvreries de sa carrière solo même si je reconnais que le bougre sait s’y prendre pour cajoler le cœur de ces dames à coups de Slows langoureux… Heureusement l’essentiel de la Setlist de ce soir sera dédié à son groupe d’origine.

On commence d’ailleurs avec l’excellent « The Main Thing » issu de l’album « Avalon », le dernier de Roxy qui date quand même de 1982… Bryan enchaîne avec l’un de ses plus grands succès en solo « Don’t Stop The Dance », une pure merveille de Groove et de sensualité. Retour en 1972 et au tout premier album des Britanniques avec le magnifique « Ladytron ». En fermant les yeux on croit entendre le saxo de Andy Mackay, la guitare du maître Manzanera sans oublier les claviers du génial Brian Eno et la batterie de Paul Thompson… Les musiciens que Bryan a recrutés sont tout à fait à la hauteur de l’enjeu. C’est une jeune femme très sexy, Jorja Chalmers, qui remplace Andy car on le sait notre séducteur invétéré sait s’entourer de charmantes damoiselles. Il y a toujours le fidèle Chris Spedding aux guitares, un musicien avec un C.V. long comme le bras qui joue les parties de Phil pourtant pas évidentes avec une facilité déconcertante. Aux claviers il y a un petit jeune du nom de Christian Gulino qui fait le Job. Idem à la batterie avec Luke Bullen. Autre musicienne mais au violon et au synthé cette fois : la ravissante Marina Moore. Tout ce petit monde nous interprète ensuite une version très mélancolique du très bon « Out Of The Blue » du célèbre album de Roxy « Country Life », oui celui qui a fait fantasmer tous les garçons de mon âge en 1974 avec ses 2 créatures dénudées qui avaient beaucoup choqué à l’époque !

Avec « Oh Yeah » de « Flesh & Blood », on revient aux fondamentaux de Bryan à savoir la ballade bien troussée et très radiophonique ! Il est temps maintenant pour Mr Ferry de plonger dans sa discographie solo avec « A Waste Land » enchaîné à « Windswept » de l’album « Boys And Girls » de 1985. Puis un petit détour par « Bête Noire » de l’album éponyme de 1987 suivi de « Zamba » de ce même opus. Retour à l’album de la reformation de Roxy en 1979 avec « Stronger Thru The Years » de Manifesto, un de mes préférés de ces précurseurs du Art/Glam Rock !

Mais l’heure est venue du tube parmi les tubes de Bryan « Slave To Love » qui génère une éclosion de portables allumés dans le public pour immortaliser ce moment… Pas mon moment préféré de sa carrière mais il faut bien satisfaire ces dames ! Le morceau suivant « Bitter Sweet », issu de « Country Life » sera nettement plus à mon goût avec son côté menaçant et ses Lyrics partiellement en allemand, superbe chanson du répertoire de Roxy ! Dernière chanson du répertoire solo de Bryan avec « Mamouna » de l’album du même nom, petite perle musicale avec son riff de guitare lancinant. Retour au répertoire de Roxy donc pour la suite de ce concert avec le très dynamique « Remake/Remodel » qui ouvrait le tout premier album en 1972 avec son légendaire enchaînement de soli très brefs de tous les instruments, un vrai bonheur ! Autre grand classique des Britanniques avec « Do The Strand » que j’ai souvent vu clôturer les Shows de Roxy dans le passé avec l’apparition des danseuses aux robes chatoyantes et aux coiffes improbables ! Mais on est encore loin de la fin du Show et c’est le tour de MA chanson préférée de Roxy : « In Every Dream Home A Heartache ».

Si je devais faire un Top 10 des plus belles chansons de tous les temps, elle y serait incontestablement… Excellent début avec cet orgue inquiétant et la voix claire et précise de Ferry mais j’ai regretté que l’attaque de fin, là où tous les instruments se déchaînent, manque clairement de puissance et de guitare bien Hard Rock comme sur le Live « Viva ! » de 1976 avec un Manzanera éblouissant et un Paul Thompson qui explose littéralement sa batterie sans oublier le magistral John Wetton à la basse vrombissante, dommage ! Le plus léger « If There Is Something » permet à Mr Spedding de se rattraper en décochant quelques soli bienvenus. Les 2 titres qui suivent, tirés de « Avalon », sont sans aucun doute les plus commerciaux et les plus connus des fans des années 80 de Bryan Ferry puisque cet album est celui de Roxy qui s’est le plus vendu. Pour moi c’était le « début de la fin » du groupe et la marque de fabrique des ballades langoureuses qui allaient faire le succès de Bryan les années suivantes. Bref pas mon moment préféré du concert mais bon il en faut pour tous les goûts ! Heureusement on revient aux choses sérieuses avec « Love Is The Drug » de 1975 qui a bercé toute ma jeunesse… Cette chanson est vraiment la quintessence de Roxy avec son côté Funky très chic. La version donnée au Palais des Congrès n’est pas la meilleure que j’ai eu la chance de voir mais bon c’est quand même un vrai plaisir de réentendre ce morceau en Live… Le groupe nous quitte avec « Virginia Plain », un classique de 1972, qui nous rappelle que Roxy fut l’un des groupes les plus importants des 70’s et qu’il comptait en ses rangs les musiciens les plus innovateurs et talentueux de l’époque…

Pour le rappel ce sera « Let’s Stick Together » , le tube de Wilbert Harrison de 1962, que Bryan avait judicieusement repris en 1976 sur l’album du même nom. Excellente version qui permet à l’une des deux choristes du groupe de pousser les petits cris si familiers, indûment crédités à Jerry Hall, petite amie de Bryan de l’époque qu’elle devait quitter l’année suivante pour un certain Mick Jagger ! Autre reprise très attendue mais de John Lennon cette fois : « Jealous Guy » que Roxy avait pris l’habitude de jouer Live dans les années 80. Bryan nous a gratifiés de la partie sifflée et je dois dire que c’est toujours aussi émouvant d’écouter cette superbe chanson interprétée par sa voix chaude et sensuelle ! Cerise sur le gâteau, Bryan décide de revenir une dernière fois pour un morceau non prévu sur la Setlist officielle : « Editions Of You ». Un final en forme de feu d’artifice avec des Light Shows de toute beauté comme tout au long du concert…

A 72 ans, Mr Ferry nous a montré qu’il a toujours sa voix et beaucoup d’énergie sur scène. J’espère que Roxy se reformera une fois encore dans un proche avenir pour une tournée d’adieu avec Phil, Andy, Paul, Eddie Jobson et pourquoi pas Brian Eno, on peut rêver…
Live Report d’Olivier Carle

Merci à Gilles Gailliot.

Live 02 juin 2018 :