Billy F GibbonsThe Big Bad Blues
Concord Jazz
Note : 5/5
Genre : Blues Rock Classic !
Tout fan de ZZ Top se doit de s’intéresser à la carrière solo de son chanteur-guitariste. Je l’avais fait en 2015 avec l’album « Perfectamundo », son tout premier, mais je l’ai alors trouvé trop Latino à mon goût. Avec ce second album « The Big Bad Blues », Billy Gibbons se concentre sur ce qu’il aime et fait le mieux à savoir le Blues Rock. On retrouve ici le style de guitare si familier et cette voix rugueuse à souhait pour 11 titres alternant entre reprises et originaux.

Épaule par une équipe de fines gâchettes dont le célèbre Matt Sorum de Guns N’ Roses, Billy rentre dans le vif du sujet avec le Boogie « Missin’ The Kissin’ » qui nous rappelle « La Grange » et qui donne l’occasion à James Harman de montrer l’étendue de son talent à l’harmonica. « My Baby She Rocks » est un bon vieux Blues Rock à la « Jesus Just Left Chicago » et sera sans nul doute un Crowdpleaser sur la prochaine tournée. L’harmonica et la guitare se répondent harmonieusement et la voix de Billy est remarquable de Feeling. Avec « Second Line », notre Texan préféré nous propose un Blues très classique mais néanmoins très efficace. Le rythme s’apaise avec le Slow Blues « Standing Around Crying » de Muddy Waters pour lequel Billy sort ses tripes vocalement et l’harmonica pleure toutes les larmes de son corps, sublime ! On repart de plus belle avec « Let The Left Hand Know » qui sonne très ZZ Top et pourrait aisément figurer sur « Tejas » ou « Degüello », ce qui n’est pas pour me déplaire ! Le morceau suivant est une reprise de Bo Diddley « Bring It To Jerome » avec une basse vrombissante et là encore un harmonica déchaîné qui lui donne une énergie contagieuse… « That’s What She Said » revient une nouvelle fois aux fondamentaux du Blues et sonne très Heavy avec une ambiance de bar du fin fond du Texas ; on entendrait presque les bouteilles de Bud vides qui viennent se fracasser sur le grillage qui protège la scène comme dans le film Roadhouse ! Ambiance assez proche avec « Mo’ Slower Blues » et son piano Honky Tonk ; les guitares de Billy et de Austin Hanks s’unissent pour nous donner des frissons de plaisir. « Hollywood 151 », voilà encore un morceau qui ne déparerait pas dans la discographie des barbus à tel point qu’on croirait reconnaître le style de Frank Beard derrière les fûts… Classique du Blues s’il en est, « Rollin’ And Tumblin’ » déboule maintenant sans crier gare et Billy s’époumone comme un damné avant de nous décocher un solo dont lui seul a le secret… Autre reprise de Bo Diddley, « Crackin’ Up » m’a replongé plus de 40 ans en arrière lorsque j’avais découvert ce morceau sur l’excellent « Love You Live » des Stones pour une version très chaloupée. Ici le son est beaucoup plus Latino, comme un clin d’œil à « Perfectamundo », et il sera intéressant de découvrir cette pépite en Live…

Au final un excellent album de Blues à l’instar de celui que nous avaient proposé les Stones il y a peu. Comme un retour aux sources nécessaire après tant d’albums et d’années sur les scènes du monde entier !
Chronique : Olivier Carle