British Steel Saturday Night Festival N°7 à Fismes, le 6 octobre 2018 !

Me voici donc au 7ème épisode de la série passionnante des British Steel à Fismes. Je n’ai jamais manqué une édition de ce festival car il y a toujours une programmation exceptionnelle de groupes qu’on ne voit que rarement pour ne pas dire jamais en France. L’événement cette année c’était la venue de Grim Reaper dans l’hexagone car à ma connaissance hormis un Fall Of Summer il y a 2 ans on ne les a pas beaucoup vus par ici…

L’autre « Star » de la soirée c’était Desolation Angels car à part un Gibus il y a 3 ans, ils ne sont jamais venus nous rendre visite. Idem pour Dealer dont pour le coup c’était à priori une première chez nous. Il y avait aussi la venue d’Esclavitud mais Marc Quee on le connaît bien puisqu’il est déjà passé au BSSN avec Attentat Rock. Chariot et Tysondog sont maintenant quasiment des habitués ! Quant à Gang, en tant qu’hôtes du festival, on a le très grand plaisir de les retrouver chaque année. The Filth Hounds ce sont quant à eux les « petits » nouveaux du festival car ils n’existent que depuis 2011 et ne peuvent de ce fait être rattachés historiquement à la NWOBHM

Du fait du désistement comme l’année dernière de Neverworld qui de ce fait ne risque pas d’être réinvité, le festival commence un peu plus tard que prévu avec The Filth Hounds. Bon je ne vais pas y aller par quatre chemins, ces Anglais qui jouent un Heavy Metal surfait ne m’ont fait ni chaud ni froid, Next !

Je ne connaissais pas non plus le groupe suivant Dealer. Celui-ci appartient pourtant bel et bien à la NWOBHM depuis 1979 mais ne subsiste actuellement qu’un seul membre fondateur, le guitariste-chanteur Trevor Short. Le groupe est influencé par Diamond Head, Judas Priest ou AC/DC, fort bien mais je n’ai pas été bluffé par leurs compos. Les intros sont plutôt Catchy mais ça tourne vite en rond ensuite selon moi. Bref tout ça pour dire que là encore je n’ai pas trouvé mon bonheur de NWOBHM Addict !

Gang fêtait en cette journée de festival la sortie de son nouvel album « All For One » , toujours très réussi et dans la veine Maiden/Judas. On a donc eu droit à plusieurs extraits en mise en bouche ! Set un peu court à mon avis mais il semble que la journée a pris du retard et il reste pas mal de groupes à venir… Toujours un plaisir en tous cas de retrouver Steve, Philty, Biggy, Bill et Malo sur scène à l’occasion du British Steel !

On en arrive au groupe de Marc Quee, Esclavitud. Comme je l’ai dit Marc est essentiellement connu pour son rôle de chanteur chez Attentat Rock et parfois pour Pink Rose. Il m’avait prévenu, ce nouveau groupe est beaucoup plus progressif et effectivement ça s’est confirmé. Malgré tous mes efforts, impossible de rentrer dans l’univers du groupe. Les musiciens des Canaries sont sans aucun doute très doués et très motivés mais leur musique me laisse malheureusement totalement de marbre !

Bon vous allez me dire que, hormis grâce à mes potes de Gang, visiblement cette édition du British Steel a tourné au fiasco me concernant ! Et bien pas du tout car le meilleur reste à venir…

A commencer par les géniaux Desolation Angels qui seront mon coup de cœur du jour… Je n’avais aucun à priori les concernant car voilà encore un groupe de la NWOBHM que je ne connaissais quasiment pas et c’est tout l’intérêt du British Steel de nous les faire découvrir ! J’ai pris à peu près la même claque qu’avec Praying Mantis il y a 2 ans ou Tytan l’année précédente, c’est dire ! Formé à Londres en 1981 par les 2 prodiges de la guitare que sont Robin Brancher et Keith Sharp et qui ne sont pas sans rappeler K.K. Downing et Glenn Tipton de qui vous savez, DA a subi de nombreux changements de Line-Up comme beaucoup d’autres combos de cette époque. Reformé en 2012, il s’articule donc autour des 2 fines gâchettes, du chanteur Paul Taylor, du bassiste aux cheveux ras Clive Pearson et du chauve Chris Takka. Avec leur dernier album « King » sous le bras et l’édition anniversaire (30 ans !) de leur album éponyme, les Anglais nous proposent un Show très énergique mais aussi très mélodique, ce qui n’est pas pour me déplaire ! Il faut dire que le groupe a vécu aux Etats-Unis à la fin des années 80 et c’est sans doute pour cela qu’ils ont sensiblement américanisé leur son depuis lors à l’instar de Praying Mantis notamment. Le groupe attaque très fort avec le morceau qui ouvre le dernier album, « Doomsday », une vraie tornade métallique magnifiquement interprétée par un Paul très en voix… Comme sur « King » on enchaîne avec « Another Turn Of The Screw ». Petit retour en arrière avec « Medusa » issu du mini-LP « Sweeter The Meat » de 2014 avant de revenir carrément en 1985 à la K7 auto-produite « Fury » pour son titre éponyme et l’excellent « When A World Dies ».

J’ai été ensuite particulièrement impressionné par le morceau « Your Blackened Heart » de « King », très Heavy et mélodique à la fois, qui vous rentre dans la tête et n’en ressort plus un peu comme le « As Good As It Gets » de Spartan Warrior que je vénère tant ! Retour aux fondamentaux maintenant avec « Valhalla » de l’album culte « Desolation Angels » de 1984, un véritable hymne de la NWOBHM ! A ce moment là le groupe aurait dû interpréter « Evil Possessor » et « Spirit Of The Deep » eux aussi issus de l’opus de 1984 mais faute de temps on passe directement à « Death Machine », excellent choix. Le groupe était prêt à revenir pour un ultime « Archangel » mais il est trop tard et il reste encore 3 groupes à venir. Au final Desolation Angels a fait forte impression en se créant de nouveaux fans comme moi qui les découvrait et en permettant aux vieux aficionados de dire haut et fort « tu vois je te l’avais bien dit que ce groupe était génial !»

Autre excellent moment de ce British Steel, le retour de Chariot, 4 ans après leur dernière visite en terres rémoises. J’avais à l’époque été bluffé par la puissance de ce groupe mythique que je n’avais jamais vu auparavant. Un chanteur-guitariste ultra sympathique en la personne de Pete Franklin, un guitariste soliste aux riffs dévastateurs nommé Paul Lane et une section rythmique en béton armé avec Jeff Braithwaite et John Smith. En 2014, Chariot venait de sortir un album « Demons And Angels » et j’avais flashé sur le titre « Get Enough » que les Anglais n’ont malheureusement pas rejoué cette fois ci… Pas de nouvel opus depuis lors mais on a eu droit à un Best Of en bonne et due forme !

On attaque avec « When The Moon Shines » de l’album culte « The Warrior » de 1984. Le groupe est toujours aussi soudé et heureux d’être sur scène. On continue avec le plus récent (2012) « To The Extreme » de l’album « In The Blood » qui sonne toujours très Heavy et diablement efficace. Un nouveau morceau « Asylum » à paraître sur le prochain album puis un petit tour par l’album de 2006 « Behind The Wire » avec le titre éponyme qui sonne très NWOBHMChariot nous fait le cadeau d’un autre titre du futur opus, « Predator », puis nous offre l’excellent « Love Or Leave Me » qui ouvrait l’album culte « The Warrior ». On reste dans cet album avec le bien Speed « Run With The Pack » qui met tout le monde d’accord… Bilk Gang et Paul de Desolation Angels montent sur scène pour entonner le refrain d’un « Warriors » d’anthologie ! On terminera ce formidable Set par le puissant « Vigilante » . Une fois de plus Chariot a mis tout le monde K.O. avec un concert de haute tenue et une bonne humeur communicative…

Autre retour gagnant à Fismes, celui de Tysondog qui était passé ici avec son ancien chanteur Clutch Carruthers en 2015 pour une prestation mémorable à l’occasion de la sortie de « Cry Havoc ». Je les ai revus l’année dernière en Belgique au Blast From The Past Festival avec le remplaçant « provisoire » à l’époque de Clutch, Bilk Gang qui s’en tirait extrêmement bien. Entre temps le chanteur de Gang est devenu officiellement le nouveau vocaliste des Anglais et il a pris une assurance tangible sur scène avec eux. Ses comparses lui demandent juste de ne pas s’adresser dans la langue de Molière au public du BSSN mais la tentation est souvent trop grande ! Tysondog attaque très fort avec « Blood Money » de l’album « Crimes Of Unsanity » et on sent qu’on va avoir droit à un Set imparable… En effet on reste sur le même album de 1986 avec les brûlots « Don’t Let The Bastards Grind You Down » et « The Machine » qui résonnent comme des hymnes NWOBHM et obtiennent un franc succès. La paire de guitaristes Paul Burdis et Steve Morrison est toujours aussi efficace et la section rythmique de Kevin Wynn et Phil Brewis une vraie machine de guerre ! C’est particulièrement vrai sur l’extrait du dernier album « Into The Void » qui va devenir un classique du groupe… A propos de classiques, on a maintenant droit à pas moins de 5 titres enchaînés du légendaire album « Beware Of The Dog » de 1984 : le très Sabbathien« Painted Heroes », l’ultra Speed « Dead Meat », le Priestien « The Inquisitor », le puissant « Hammerhead » et le Heavy « Dog Soldiers ». Pour finir les Anglais nous assènent un « Shadow Of The Beast » dans la lignée de Maiden et un « Taste The Hate » totalement jouissif. On peut dire que Tysondog nous aura gâtés avec cette Setlist définitive, juste dommage que le groupe n’ait pas pu jouer le « Demon » prévu à cause de ce fichu Timing ! En tous cas on peut dire qu’avec l’arrivée de Bilk Gang au chant, Tysondog a retrouvé une nouvelle jeunesse et ce passage au British Steel 2018 restera dans les mémoires…

Au tour maintenant du très attendu Grim Reaper. De ce groupe culte de la NWOBHM ne subsiste que Steve Grimmett, le vocaliste, de la formation originelle. Steve a subi une amputation partielle de sa jambe droite en 2017 suite à une infection et le pauvre doit maintenant se déplacer (difficilement) avec une canne et s’asseoir régulièrement pour reposer son autre jambe. Il fait preuve de ce fait d’un certain courage en jouant un Set d’une heure et demie et nous dira qu’il le fait essentiellement pour faire vivre la légende Grim Reaper et par respect pour les fans qui ont peu vu le groupe par le passé. La Setlist s’articulera autour de la trilogie « See You In Hell », « Fear No Evil » et « Rock You To Hell » du milieu des années 80 sans compter un hommage bienvenu à Ronnie James Dio avec l’excellente version de « Don’t Talk To Strangers ». Ian Nash, arrivé lors de la reformation du groupe en 2006, est un très bon guitariste et le bassiste Mart Trail et le batteur Paul White bien que recrutés tout récemment ne sont pas en reste ! Et la voix me direz-vous ? Et bien elle est toujours là malgré les années et les galères et on ne peut que s’en réjouir car le style musical de Grim Reaper est très exigeant en la matière ! Bref je fus très heureux de voir enfin Live cette légende qu’est Grim Reaper et les problèmes de santé de Steve n’ont fait que rendre ce concert encore plus émotionnel et d’une grande importance pour les fans…

On le voit, cette 7ème édition du British Steel de Fismes a rempli toutes ses promesses malgré un début un peu laborieux et on ne manquera pas la 8ème !
Live Report d’Olivier Carle

Merci à Sylvain Steve Cotté, Underground Investigation et tous les membres de Gang