Hubert-Félix Thiéfaine @ Paris Accord Hôtel Arena le 9 novembre 2018.

Quatre décennies sans partage.

La scène se révèle sobre et dépouillée. Dix musiciens, Hubert-Félix Thiéfaine, et un canapé en cuir marron devant la batterie trône au milieu de l’estrade. Les lumières aux teintes chaudes se bousculent très vite tout au long du concert du bleu en passant par le vert et le rouge qui resteront les couleurs dominantes durant tout le Show. Parfois, et à des moments précis et plus que judicieux, un blanc aveuglant viendra éblouir la salle afin de donner une force supplémentaire au spectacle vivant. Ce concert démarre à 20 heures 46 et durera deux heures et demie. Deux heures et demie dans une ambiance sombre, poétique et proche d’une détresse parfaitement contrôlée.

La soirée démarre avec ‘’22 Mai’’ et ‘’Stalag-Tilt’’ qui propulsent directement le public dans l’univers de l’artiste. Et ce n’est que le début. Aux 15 000 fans venus saluer Hubert-Félix Thiéfaine, l’artiste torturé présente la suite pour, dit-il, remonter le moral des troupes. Rien que le titre de la chanson suivante laisse perplexe : ‘’L’éloge de la tristesse’’… Très vite, le chanteur se plonge dans la « Galaxie Thiéfainienne » où l’artiste retrouve un classique du genre, les dingues et les paumées, les amis de très longue date de « Thiéfaine’s tribu ». La stratégie artistique de l’inespoir s’avère bien représentée avec un tel début de concert. Les admirateurs français montrent eux qu’ils n’en ont que cure. Le public manifeste d’une seule voix leur plaisir de surfer dans la ténébreuse ambiance qui constitue celle de Hubert-Félix Thiéfaine. La foule acclame les standards du Maître. Puis, le chanteur, poursuit son voyage dans sa longue carrière, et s’échappe désormais dans  »Le jeu de la folie ».

 

Le parcours fléché dans ses quarante ans de carrière que propose Hubert-Félix enchante toute la salle, y compris le carré VIP. Il faut bien dire que personne ne peut échouer dans un concert de Thiéfaine. Il faut l’avoir écouté, apprécié et même aimé pour ressentir le besoin d’aller le voir sur une scène. Ce saltimbanque ne laisse pas indifférent : on l’aime pour ses écorchures et sa sincérité ou on déteste pour son côté dépressif… Quoi qu’il arrive, Hubert-Félix Thiéfaine ne se laisse jamais démonter par les médias, ni par les détracteurs. Pour le chanteur, seuls ses fans et sa musique comptent.

En hommage à son grand père vivant au siècle dernier, Hubert-Félix Thiéfaine explique qu’il a composé ‘’Crépuscule – Transfert’’ après les événements en Bosnie-Herzégovine. Le chanteur harangue la foule à l’encontre des terroristes et de tous les actes de barbaries qu’il condamne avec fougue. Sa chanson prend une dimension toute particulière avec le poids des mots et l’ambiance de la mélodie, surtout suivi de ‘’La ruelle des morts’’ et ‘’La vierge au Dodge.51’’ qui continuent de plonger la salle dans l’univers sombre de l’artiste. Mais un monde si bon à retrouver…

La foule ovationne avec spontanéité leur idole et lui montre tout l’amour qui les lie depuis autant d’années. Hubert-Félix Thiéfaine reçoit une dose XXL d’amour après chaque titre. Entre eux, depuis 40 ans, c’est l’amour fou. Peu d’artistes peuvent prétendre avoir une telle chance dans une longévité aussi importante. Nous n’en sommes même pas à la moitié du spectacle que la ferveur semble déjà à son comble. Et, ce n’est pas prêt de retomber. C’est là qu’il évoque l’investissement de Hugo, un de ses plus fidèles proches, à qui il dédie ‘’Septembre Rose’’. Un moment aussi émouvant que le Maître sait faire partager.

Déjà la dixième chanson, et le salle s’envole au magique ‘’Critique du chapitre 3’’. Hubert-Félix Thiéfaine évoque en présentation de ce titre le passage de la Bible où il explique qu’il y a un temps pour tout : « Un temps pour naître et un temps pour mourir ; un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui est planté ; un temps pour tuer et un temps pour guérir ; un temps pour démolir et un pour construire ; un temps pour pleurer et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter et un temps pour danser,… » Le saltimbanque place alors son spectacle dans une dimension plus christique… Vu les liens qu’il entretient avec ses fans, avec ces minutes ecclésiastiques, nous ne sommes pas loin, là d’une cérémonie…, une messe musicale !

Après un tel débordement christique, il est temps de revenir au fondamentaux. Le public s’impatiente. Il ne patientera pas plus longtemps. ‘’Loreilei Sebastocha’’ arrive à grand pas. Dès premières notes de percussions, on s’aperçoit que c’est le guitariste Lead et arrangeur de la tournée qui s’y colle pour la bonne cause. Là, le public exulte de nouveau… J’avoue que mon adolescence commence à revenir à grands pas… En écoutant ‘’Loreilei’’, je frétille comme à mes 20 ans sur mon siège inconfortable. L’artiste commence à m’embarquer. Je sursaute lorsque commence ‘’Exil sur la planète-fantôme’’. Je ne m’attendais pas à ce titre, j’en suis ravi d’autant qu’il demeure le préféré d’une des personnes qui m’est la plus chère.

Une nouvelle fois fortement acclamé, Hubert-Félix Thiéfaine nous rappelle l’époque des « prototpotes » des années 70 pendant lesquelles le chanteur s’est lancé dans la musique. Treizième chanson, Hubert-Félix Thiéfaine commence à se sentir à l’aise dans cette salle qu’il connaît très bien pour l’avoir déjà remplie vingt ans plus tôt, en 1998, et sans aucune aide de médias faut-il le rappeler… Exploit qu’aucun autre artiste français n’a réalisé à ce jour. Ce n’est ni Johnny Hallyday, Mylène Farmer, Michel Polnareff, Indochine qui me démentiront… Le saltimbanque aux cicatrises si attachantes, Hubert-Félix Thiéfaine, enlève sa veste. Il ironise en se demandant pourquoi les artistes se vendent en pièces détachées… Amusé, il raconte alors que la mélodie de la chanson d’’’Affaire Rimbaud’’ qu’il va interpréter, il l’a réalisée à Pigalle. Il nous confie qu’il appris bien plus tard que ce fut dans ce même lieu, à cette même adresse, que Charles Beaudelaire vécut.

Les premières notes de ‘’Confession d’un Never Been’’ retentissent à peine lorsque l’audience manifeste sa joie. Une envolée exceptionnelle musicale du guitariste très inspiré et parfaitement incarné par ses émotions finit par taper son instrument sur le sol, sans détruire sa guitare quand même. Un clin d’œil furtif à Pete Townshend (The Who), mais en bien moins violent. N’oublions pas que nous ne sommes qu’au spectacle d’Hubert-Félix Thiéfaine, un public plutôt pacifiste !

Nous en sommes à la moitié de la soirée, mais nous ne le savons pas encore. Si des égarés se retrouvent dans la salle, je les plains…. La quinzième chanson : ‘’Mathématiques souterraines’’ reste un incontournable que les fans réclament à chaque tournée. Quel souvenir d’adolescence avec cette image qu’il a dessiné dans ma tête avec ce titre que je conserve depuis des années : « Au fond du précipice ». j’ai si souvent eu cette sensation de vouloir sauter dans ce fameux gouffre. Dès la fin du premier refrain, la scène donne l’impression de s’envoler avec un super solo. La foule suit comme un seul homme. Quelle symbiose. Le second solo, sur une magnifique Grestch blanche, offre une ambiance bien différente de la Gibson qui avait ouvert la voie pour le premier solo. Voilà, il aura fallu attendre ce quinzième titre pour que je plonge définitivement à mon tour dans la bassine Thiéfaine.

‘’Vendredi 13 à 5 heures’’, Hubert-Félix Thiéfaine s’embarque dans un délire très personnel dont il a l’habitude pour présenter ce nouveau morceau. Des digressions dont l’audience reste toujours fan. Une communion s’empare alors sur l’écoute de la chanson suivante, ‘’L’agence des amants Müller’’. Le guitariste/percu se réinvite sur la scène de l’Accord Hôtel Arena. L’intro de basse très rythmée et de la batterie qui martèle un tempo si solide que l’on a l’impression que la scène va danser. Le percussionniste envoûte la salle et la foule jubile encore et encore. Le percussionniste et le second guitariste de folie, à gauche de Hubert-Félix Thiéfaine, se trouvent portés dès le milieu de la chanson par un public connaisseur et amoureux. Le final, aux ambiances « Dark » comme Hubert-Félix Thiéfaine sait nous amener avec douceur, ouvre la porte à un envolée de saxophone portée par une section rythmique effrénée. Quel pied.

Enfin, une de mes plus grandes attentes de la soirée, ‘’Je t’en remets au vent’’, mon titre préféré. Manifestement, je ne dois pas être le seul à constater l’accueil qui est porté pour ce titre magnifique. Les lumières sombres apportent une ambiance particulière et permettent à certains de laisser couler quelques larmes…

Pour ‘’La dèche, le twist et le reste’’, l’artiste nous parle d’une superbe recette de cuisine afin de nous présenter la chanson suivante qu’il démarre en piano/voix. Là encore, les vieux titres font toujours soulever un public de plus en plus survoltés. Les violons arrivent sur une lumière bleu s’installant pour offrir une chaleur plus particulière.

22 heures 16, Hubert-Félix Thiéfaine s’éclipse dans un noir. C’est l’heure du premier rappel. Les fans donnent de la voix pendant deux minutes. L’artiste revient comme il est parti, tout en douceur, avec sa discrétion si naturelle. Avec Hubert-Félix Thiéfaine, nul doute que ce ne sera pas le seul. Il va occuper avec son guitariste le fameux canapé en cuir marron afin d’entamer la vingtième chanson.  Depuis le temps que nous nous demandions à quoi il servait… ! Maintenant on l’apprend : il était destiné au guitariste et au chanteur pour interpréter ‘’Un automne à Tanger (Antinoüs Nostalia)’’. Sur ce titre, le retour du percussionniste fait mouche. Les musiciens emmènent astucieusement ce titre vers un final à la Sergeant Pepper. Le piano et le violoncelle se joignent aux autres instrumentistes. Magique. Du pur Thiéfaine. L’artiste prend ensuite plaisir à rappeler que la gardienne de  »L’ascenseur de 22h43 » rôde par là et qu’il est temps de l’emprunter. L’ascenseur et non la gardienne, bien entendu !

Reprise de la parole du saltimbanque. Hubert-Félix Thiéfaine narre une petite histoire concernant l’époque où la majorité était à 21 ans. L’artiste explique qu’il est devenu majeur le 21 juillet 1969 (le 20 à l’heure des USA), jour où Neil Amstrong a marché pour la première fois sur la lune. Ce même jour où toutes ses copines, amies, … Sont quant à elles restées mineures. Une anecdote pour introduire dans le répertoire de la soirée anniversaire un très grand classique : ‘’Enfermé dans les cabinets (avec une fille mineur des 80 chasseurs)’’. Le percussionniste/guitariste apporte toujours une densité et ampleur des plus prenantes en tapant sur ses percus. Une dimension permettant au public de danser au rythme que le tempo balance. Une tuerie.

Percussions aux rythmes des ambiances lumineuses vertes pour ‘’Alligators 427’’. Tout s’enchaîne avec grâce. Les fans conquis et fanatiques reprennent la formule « Je vous attends » qu’ils répètent ad lib à l’unisson avec Hubert-Félix Thiéfaine. Le second Lead-guitariste s’affole sur le devant de la scène. Il gesticule au rythme d’un solo déjanté qui accueille son homologue, le percussionniste, au milieu d’une guitare fortement perchée et d’une lumière complètement envoûtante. Du grand art.

Vient le tour de force de ‘’Sweet Amanite Phalloïde Queen’’ qui déboule. Sous uniquement une lumière blanche, les poings se lèvent dans le public. L’audience rehausse la voix sur la base Line de ce titre comme une incantation biblique, ou un réquisitoire, bref une évidence. Là encore, un énième solo de guitare sobre aux envolées lyriques dans les aigus offre au batteur un terrain de jeu propice pour qu’il se déchaînent sur les dernières mesures de ‘’Sweet Amanite Phalloïde Queen’’. L’arrangement et l’intensité pour cette chanson font mouche. De l’orfèvrerie. Ce moment percutant propose l’ambiance emportant vers une symbiose totale… Il est 22 heures 45 lorsque ce morceau s’achève.

Comme pour la première fois, Hubert-Félix Thiéfaine s’éclipse sur la pointe des pieds pendant le solo. C’est au tour des musiciens de le rejoindre dans les Backstages. L’heure du second rappel vient de sonner. Le public, pendant trois minutes, ne cesse d’inviter leur idole à revenir. A poursuivre cette messe musicale dont ils ont l’habitude et dont ils ne peuvent se passer. Ils désirent aller au bout de leurs forces, déployer toute l’énergie pour leur mentor… Se redonner encore et encore de l’amour à travers un des plus belles façons : la magie de la musique et la puissance des textes.

Alors que le premier rappel fut de cinq titres, Hubert-Félix Thiéfaine revient une nouvelle fois sur la scène de l’Accord Hôtel Arena pour un second, mais de trois chansons uniquement. Le public exulte. Une nouvelle fois. Décidément, les fans ne sont pas conquis, mais généreusement fanatiques. Alors que la Gibson martèle les premières notes de ‘’La maison Borniol’’ pour un public médusé qui cherche leur idole, Hubert-Félix Thiéfaine commence son interprétation depuis les coulisses. Il entre encore une fois sur scène sur la pointe des pieds… Toujours aussi discret, Monsieur n’en met pas des tonnes, il demeure juste un saltimbanque qui saupoudre habilement sa présence scénique par des textes puissants et de magnifiques mélodies, même si parfois plutôt caverneuses. Hubert-Félix Thiéfaine reste toujours aussi efficace. Avec cet artiste, le plus important n’est pas ce qu’il est, ou qui il est, mais ce qu’il chante. Une énorme différence diront certains.

Le pur Rock arrive enfin sur cette scène avec ‘’Soleil cherche futur’’. Place aux guitares et à un tempo digne des plus grands groupes de Punk/Rocks français, et même internationaux. Le public reste néanmoins sage, mais très réceptif à cette puissante adrénaline de décibels. Une basse batterie et un riff à la Trust débouche nos oreilles. Un tapis sonore qui offre un son de grosse caisse tellement puissant que l’on a l’impression que la scène va s’écrouler. Devant la scène, le public hisse de nouveau le poing sur le refrain afin de marquer sa solidarité à son idole. Cette communion donne le frisson. Tous les ingrédients se trouvent alors réunis pour affirmer que la commémoration des quarante années de carrière permettent une soirée des plus réussies. Un résultat plus que mérité.

Pour moi, le clou de la soirée pointe son nez maintenant :  »Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable », Comme l’âge du Christ avant qu’il soit crucifié. Doit-on y voir encore un signe mystique et biblique…. ? Cette vingt-septième chanson de la soirée regroupe tout ce qui constitue mon respect et mon amour pour Hubert-Félix Thiéfaine. En tous les cas, à l’image de ce qui se passe dans cet instant magique, je ne suis pas le seul. Pendant la chanson, nous ne pouvons constater qu’une approbation d’un public révolté prêt à dénoncer leur indignation avec l’artiste. Le titre et ses évocations se répandent sur plus de dix minutes de contestations, un acte fort et fédérateur à une période où contester demeure un devoir, et non plus un droit. Ce morceau repris par une salle entière d’insoumis donne le frisson et offre la force à chacun d’entre nous d’affronter la vraie vie, hors de ce cocon que nous apporte généreusement Hubert-Félix Thiéfaine.  »Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable », message évocateur et revendicateur, il pourrait même être dans ce tour de chant un hymne à une insoumission digne d’un rassemblement de personnalités apolitiques, mais aux cœurs pures et emplit d’amour. Tout ce que Hubert-Félix Thiéfaine représente ardemment pour ses fans.

23 heures 05, nouvelle sortie. Deux minutes plus tard, Hubert-Félix Thiéfaine revient pour un troisième rappel afin de nous parler de ces deux dernières tournées. L’artiste a interprété beaucoup de nouvelles chansons et pas assez d’anciennes, alors il a décidé que ce troisième rappel sera une ode à ses titres incontournables. Seul point négatif, ce moment ne sera que de trois anciennes compositions. Hubert-Félix Thiéfaine commence par ‘’Toboggan’’ juste joué sur un piano, avec un saxo et sa voix si reconnaissable. Les deux violoncelles arrivent dès la moitié du titre pour offrir une ambiance musicale plus torturée. Parfaitement à l’image de l’artiste en somme.

‘’La fille du coupeur de joints’’ débarque sur scène. Enfin. La folie du public pour l’hymne musical ultime d’Hubert-Félix Thiéfaine est par excellence l’incontournable des incontournables. La femelle arrive en trombe et tous les fans l’acclament en chœur, comme à l’accoutumée. Ce rituel se réalise sur chacune des tournées depuis des décennies. Aucune chance qu’il ne change. Le light, cette fois tournée vers le public, donne cette impression que l’Accord Hôtel Arena devient une scène géante, et non une scène entourée de gradins et un par terre d’illuminés…. Les aficionados debout entonnent d’une seule fois la chanson jusqu’à la dernière note. La messe est dite. Le solo aussi déluré que les précédents face à une foule en liesse achève presque un spectacle qu’aucun spectateur n’est prêt d’oublier. Aucun.

L’émotion flirte avec le sublime dans cette communion totale entre un public et son idole. Les musiciens, qu’il avait présenté beaucoup plus tôt, saluent chaleureusement le public et le chanteur montre là encore toute sa générosité et qu’il n’est définitivement pas un artiste comme les autres : Hubert-Félix Thiéfaine demande aux spectateurs d’acclamer aussi tous ses techniciens à l’occasion montés sur scène. le saltimbanque explique que sans eux, ces fameuses petites mains cachées derrière, aucun spectacle vivant d’aucune vedette ne pourrait se jouer devant une foule bienveillante et aussi fidèle depuis 40 ans.

Comme dans chaque moment important, Hubert-Félix Thiéfaine n’oublie pas le moment de complicité et d’intimité qu’il protège depuis si longtemps avec des fans. Une foule qui lui est dévouée corps et âmes. Le saltimbanque finit son tour de chant seul, devant son public, par une chanson d’amour a capella, ‘’Dernière station avant l’autoroute’’. Le final s’avère éblouissant. Nul doute, Hubert-Félix Thiéfaine possède un des publics les plus fidèles et sincères et ces admirateurs aiment un des artistes les plus torturés, mais le plus sincère et généreux que la musique française possède. Au final, cette magie réciproque reste le Graal pour chaque artiste. Hubert-Félix Thiéfaine, lui, il l’a trouvé et depuis 40 ans, il en prend soin.

Pour l’homme aux 5 millions d’albums vendus et 170 chansons, il est l’heure de la fin, malheureusement, 23 heures 20. Les lumières à peine rallumées, Hubert-Félix Thiéfaine quitte de nouveau tout en discrétion la salle et le public regagne sagement la sortie pour refaire le concert dans les bars alentour… L’amour ne s’arrête pas aux portes d’une salle de concert, même si nous aurions pu rester toute la nuit avec Hubert-Félix Thiéfaine à l’Accord Hôtel Arena. Quarante ans de carrière avec quarante chansons, cela aurait été notre Graal à nous !
Live Report : Carlos Sancho