Foreigner Live At The Rainbow ’78
Eagle Vision
Note : 5/5
Genre : Rock FM
C’est un véritable document historique que nous livre Eagle Vision en ce mois de mars 2019… En effet il existe très peu de vidéos des débuts de Foreigner et ce Live Au Rainbow de 1978 est un vrai témoignage ! Le groupe n’avait alors sorti qu’un seul album, l’éponyme «Foreigner» et on en retrouve de larges extraits ici. Il s’apprêtait à publier son second opus «Double Vision» dont il livre 2 titres en primeur au Rainbow. Pas encore de «Urgent» ou de «I Want To Know What Love Is» en 78, rien que du Hard Rock de bonne facture comme savait si bien le proposer Mick Jones

A l’époque Foreigner avait néanmoins déjà eu 3 succès : «Feels Like The First Time», «Cold As Ice» et dans une moindre mesure «Long, Long Way From Home», tous repris bien entendu ici pour le plus grand plaisir du public londonien ! L’intérêt de ce Live est de redécouvrir des titres que la bande à Mick Jones ne joue plus depuis bien longtemps. Il y a notamment «Woman Oh Woman» qui n’est pas sans rappeler le Electric Light Orchestra des années 70. Mick le présente comme un extrait de SON premier album et non celui de Foreigner, ce qui montre encore une fois que ce groupe est son joujou, lui qui a déjà acquis une certaine renommée avec Spooky Tooth, Leslie West ou avec notre Johnny national ! Il dédie cette ballade fort sympathique aux femmes présentes dans la salle et notamment à sa mère venue au Rainbow car il faut se rappeler que Mick n’est pas un musicien US mais bien originaire de la perfide Albion ! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il avait nommé ce groupe «Foreigner» puisque la moitié des musiciens étaient des Anglais exilés aux Etats-Unis… Il y a aussi «The Damage Is Done» ou «I Need You» qui sonnent très Spooky Tooth et rappellent les influences de ce grand compositeur qu’est Mick Jones.

Le futur album est représenté par les excellents «Double Vision» et «Hot Blooded» qui montrent bien le virage beaucoup plus Hard FM que le groupe allait prendre par la suite avec «Head Games» et surtout avec l’album «4». Mais avant d’en arriver là, Foreigner nous joue son morceau de bravoure de l’époque, «Starrider», qui permet à Ian McDonald de délivrer un superbe solo de flûte. Ian, qui venait de King Crimson faut-il le rappeler, est l’un des 2 autres musiciens britanniques du groupe. Bien qu’assez discret sur scène, il n’en demeure pas moins un pilier important du sextet puisqu’il seconde Mick à la guitare et joue aussi des claviers et du saxophone à l’occasion. Le troisième sujet de Sa Majesté, c’est Dennis Elliott, ex-Ian Hunter Band, lui aussi plutôt discret mais très efficace derrière ses fûts.

Côté musiciens américains, il y a bien sûr le talentueux Lou Gramm, très fluet à l’époque mais avec un sacré brin de voix. On le sent encore un peu «écrasé» par le maître de cérémonie Mick Jones mais on ne peut que reconnaître que son timbre vocal a beaucoup fait par la suite pour l’identité musicale de «l’Etranger» ! Il y a aussi Al Greenwood caché derrière ses claviers et synthés divers, lui aussi est très important pour le son de Foreigner… Ses instruments jouent un rôle fondamental dans l’identité du groupe en cette fin des années 70 car Mick visait dès le début le haut des Charts et il fallait donc rendre le son le plus accessible possible au plus grand nombre ! Le 3ème larron US, malheureusement décédé depuis, c’est Ed Gagliardi, le bassiste, qui ne ménage pas ses efforts pour «faire le Show» à grands coups de duels avec Mick ou en haranguant le public londonien notamment pour le dernier titre «Headknocker» qui déclenche une certaine hystérie dans la salle. Mick Jones s’en donne d’ailleurs à cœur joie à grands coups de riffs et soli pour le plus grand plaisir des amateurs de guitares déjantées…

Au niveau de l’image, c’est du 4/3 et elle a été restaurée à partir des bobines originales ; le résultat est tout à fait convaincant même s’il manque parfois un peu de lumière sur scène. Le son a été remixé et remastérisé et on dirait que le Live a été enregistré la semaine dernière tant il est bon ! Le Rainbow est plein à craquer et le public est pour beaucoup dans le succès de cet événement. Pas de bonus malheureusement mais ce concert vaut vraiment d’être visionné par tout amateur de Classic Rock bien pêchu…
Chronique d’Olivier Carle

Merci à Isabelle Louis et Philippe Gondouin