Eros Ramazzotti le 28 mars 2019 à Paris l’Accord Hotel Arena.

Lorsque l’on montre du doigt les étoiles dans un ciel limpide, seuls les imbéciles ne regardent que le doigt… Il est toujours regrettable de le constater, cependant, il faut de tout pour faire un monde. Et heureusement, sinon, on s’ennuierait dans l’uniformité. On peut donc adorer le Rock, puis partager nos trésors français et tenter de faire découvrir des artistes de tout horizon. Ils représentent nos coups de cœur du moment… Seule condition : que ces saltimbanques soient dans leur tête toujours aussi Rock que nous le clamons et ils doivent nous le prouver. Éros Ramazzotti fait partie de cette catégorie de personnes. Il provient de l’émergence Rock au cœur d’or que nous recherchons et que nous aimons. Même si mes préférés restent Luciano Ligabue et Vasco Rossi… Ce dernier que j’ai eu la chance de voir à l’Olympia il y a quelques années m’a tellement bluffé qu’il demeure sans conteste le meilleur chanteur italien selon moi. Mais de Éros aux groupes de Rock, la même passion les anime, celle d’être artistiquement des cœurs d’artichauts… Ne dit-on pas que les meilleurs ballades ont toujours été composées par des groupes de Hard Rock ? Constatons le par nous-même : « Always », « I’ll Be There For You », « Bed Of Roses » et « (You Want To) Make A Memory » de Bon Jovi, « Lady Starlight », « Always Somewhere », « Wind Of Change » et « Holyday » de Scorpions, « Love Bites », « Two Steps Behind », « Blood Runs Cold » et « I Miss You In A Heartbeat » de Def Leppard, et la liste n’est pas prête de s’arrêter, « Patience », « This is Love », « Don’t Cry » et « November Rain » de Guns ‘n’ Roses, sans oublier « 18 & Life », « I Remember You », et « Youth Gone Wild » de Skid Row, mais pas seulement… Que dire des : « Nothing Else Matters » et « Low Man’s » de Metallica, « I Ain’t No Nice Guys » de Motorhead, ou « Stairway To Heaven » de Led Zeppelin, « Only Women Bleed » de Alice Cooper, voire « Cry Freedom » et  »When The Children Cry » de White Lion, et « Mr Crowley » de Ozzy Osbourne aux côtés du génialissime Randy Rhoads à la guitare…


Ce Romain, né dans une banlieue pauvre de la capitale italienne, près des studios de cinéma de Cinecitta, ayant failli émigrer en Australie, a toujours été bercé dans l’univers de l’art. Petit, les producteurs du septième art venaient le chercher pour faire de la figuration dans les films qui se tournaient à quelques mètres de chez lui. Éros se souvient de son petit rôle dans l’excellent film de Frederico Fellini, « Amarcord », il n’avait alors que 10 ans. Mais, même si le cinéma lui faisait déjà les yeux doux, c’est la musique qui aura la préférence de son cœur. Pour le bonheur des fans français, qui se passionnent pour le retour de l’icône italienne trois ans après sa dernière visite au POPB… Et propose trois autres spectacles dans l’hexagone, à Lyon, Marseille et Colmar. Cette énorme Star internationale offre un tour de chant en 27 chansons dans une ambiance folle. Une ambiance digne des stades de football de la péninsule italienne… Lui le fan inconditionnel de la Juventus de Turin. Sa seconde passion.

Malgré sa passion pour le sport, et le foot en particulier comme tous les Italiens, et ses petits boulots qu’il a accumulés dans le cinéma, le jeune homme n’abandonne pas la musique, et se forme auprès de deux de ses connaissances, un guitariste de Jazz et un pianiste de piano-bar. Depuis 1984, grâce à la musique qui se trouve au plus profond de son ADN, il explose son talent à travers ses 14 albums studio, tout aussi sublimes les uns que les autres. Une passion qu’il a su développer depuis sa découverte d’Elvis Presley pour la première fois à cinq ans. Une info qu’il a confirmé dans l’excellent Paris Match, « Il a déclenché ma passion pour le Rock, il y avait un feu en lui auquel il était impossible de résister. J’ai retrouvé plus tard la même flamme chez Johnny Hallyday. J’ai été très triste en apprenant sa mort. Je le croisais régulièrement sur des plateaux télé, il était très sympathique, il venait me saluer à chaque fois et nous discutions un peu. Je regrette de ne pas avoir eu l’occasion de travailler avec lui. » Éros se révèle reconnu par les plus grands avec lesquels il a enchaîné les duos les plus prestigieux, Cher, Carlos Santana, Tina Turner, Andrea Bocelli, Anastacia, Joe Cocker, Luciano Pavarotti, Laura Pausini, Sting, David Gilmour, Céline Dion, Stevie Wonder, et Ricky Martin. Pour ne citer qu’eux ! Ces monstres sacrés ne disent que du bien de ce talentueux artiste au cœur d’or.


Cependant, tout ne fut pas aussi simple pour lui. Né dans le même pays que Rocco Siffredi, autre légende internationale, Éros a dû se faire une place. Et, il a réussi son pari. Pour les Italiens, Éros s’avère le symbole de toute une génération grâce à son travail et à ses choix. Ce fils d’un ouvrier et d’une ménagère, a gagné le droit de s’asseoir à la table des plus grands de ce monde. Dès son premier radio-crochet en 1981, au Festival de Castrocaro, à nos jours, l’Italie se trouve aux pieds de ce bellâtre au prénom si évocateur… Ses parents lui ont choisi le nom du Dieu grec de l’amour comme symbole de chance… Rien que ça ! Éros apprend à jouer de la guitare dès l’âge de sept ans, sur les conseils plus qu’avisés de son père, musicien amateur. Quel nez le Papa…

Son premier Single, « Ad un amico », sort en 1982 et depuis sa popularité ne cessera de grimper en flèche. Éros explose en 1985 avec le tube, « Una storia importante », de son premier opus Cuori agitati, qui se trouve sur toutes les lèvres… Bien que ce titre figure à la septième place du Festival San Remo, le succès commercial prouve que le jeune Éros tient devant lui une carrière bien prometteuse. L’artiste atteint les cimes du succès. La France, l’un des premiers pays à récompenser son talent, lui a décerné un disque d’or pour les 500 000 ventes de son premier essai. Son pays natal reste le seul pays au monde à faire mieux. Éros squatte plusieurs semaines la place la plus convoitée des Charts… La consécration dans son pays en poche, Éros veut s’attaquer désormais au monde. Cette première tentative transformée le rassure, et lance définitivement la carrière de ce Playboy italien.

Son deuxième opus, Nuovo eroi suit le même chemin, il atteint les premières places en Italie, Suisse et Autriche. Après avoir ratissé large, Éros, pour son troisième album, In certi momenti, vendu à plus de trois millions d’unités, part pour sa première vraie tournée mondiale. Elle dure neuf mois. La popularité ne se discute pas, surtout lorsqu’en 1990 Éros lance la sortie de son cinquième opus, In ogni senso, face à 200 journalistes, à Venise. Je me souviens encore de la cohue qui régnait ce jour-là… À cette occasion Éros est devenu le premier italien à se produire devant une salle comble au célébrissime Radio City Music Hall, l’année suivante. En 1992, alors qu’Éros ne boude pas son plaisir de compter parmi les grands, il va se produire, le 12 mai à Los Angeles devant l’une de ses idoles, Michael Jackson. Son ascension fulgurante, et méritée, lui ouvre une porte royale à tous ses rêves.


L’appétit de l’italien ne parvient pas à être repu. La vedette mondiale Éros décide de sortir en espagnol tous ses disques, en même temps que dans sa langue natale. En 1995, rien ni personne ne résiste à la vague Éros Ramazzotti. Pendant l’été de cette même année, il va jouer aux côtés des plus grands : Rod Stewart, Elton John et Joe Cocker. Son septième opus, Dove c’é musica, dans les bacs le 13 mai 1996, s’écoule à six millions d’albums et le chanteur avoue sa grande fierté d’avoir atteint un tel score pour le premier disque qu’il produit entièrement lui-même. Très grand cru pour lui qui devient quelques mois plus tard, l’heureux Papa de son premier enfant, Aurora Sophie. Et sa carrière professionnelle n’est pas en reste, Éros fonde sa propre société : Radiorama, afin de gérer lui-même les aspects productifs de sa carrière. Il ne perd pas le nord.

Éros Ramazzotti se voit décerner le titre de Meilleur artiste international masculin de l’année aux Echo Music Awards en Allemagne… Une distinction qu’il reconquerra une année plus tard et encore plus tard, en 2013. Rien n’arrête ce surdoué. Sa réputation d’artiste majeur de la scène internationale n’étant plus à prouver, Éros s’attaque à celle de producteur. Un nouveau défi pas aussi simple qu’il n’y parait… C’est au début des années 2000, avec la sortie de Come fa bene l’amore, vendu en Europe à plus de deux millions d’exemplaires, que Éros va décrocher le doublé. Décidément, la chance du Dieu grec lui sourit vraiment. En 2003, le public se presse en masse sur la tournée d’une centaine de dates qui réunira plus d’un million de spectateurs.


En 2005, Éros, sort son dixième disque, Calma. Il a travaillé sur ce disque après le divorce d’avec la Maman de sa fille, ce qui en fait très certainement son opus le plus autobiographique. Dans la tourmente, avec toutes les unes qui sortent dans la presse People, ce qui a le don de l’exaspérer, Éros parvient à sortir la tête hors de l’eau grâce à la récompense qu’il vient de décrocher, disque de Platine en Europe, un mois après sa sortie, portée par un excellent Single, « I Belong To You », en duo avec Anastacia qui propulse le couple à la première place de très nombreux Charts sur le vieux continent. C’est aussi à cette même période que Éros décide d’élargir son spectre musical. L’italien enregistre des duos avec des artistes improbables tels que : Steve Vai, John Spencer et Wyclef Jean.

En 2009, le disque Ali e Radici entre dans le Top 5 de plusieurs pays, dont la France, l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas et la Suède et occupe la première place en Suisse et en Italie. Trois ans plus tard, l’album Noi est certifié quintuple disque de platine en Italie avec ses 250 000 ventes en quelques semaines. Dans l’œil du cyclone, Éros sort en 2016 Grazie di cuore, sa propre biographie, n’attendant pas ainsi que des bios non officielles racontent des élucubrations inutiles. Après la sortie de son ouvrage, on découvre un Éros qui démontre qu’il maîtrise également les arcanes de la communication. Cet homme impressionne. Tout ce qu’il touche, se transforme en or.


On note que le perfectionniste Éros Ramazzoti s’astreint un rythme d’un disque tous les trois ans depuis le début de sa carrière, et il les sort de préférence, autour de sa date d’anniversaire. Fétichisme ou superstition ? Bonne nouvelle, le nouveau se trouve dans les Starting-Blocks. Vient son dernier opus en date, Vita Ce N’è, commercialisé en novembre 2018. Le nom de son nouveau projet ? Vita Ce N’è, que l’on pourrait traduire par : La vie est là, se révèle une pure merveille. « Le titre de l’album reflète l’état d’esprit du moment, de ce moment historique et il envoie un message positif, ce que j’ai toujours fait avec mes disques depuis plus de 30 ans » assure Éros Ramazzotti. Et d’ajouter, « Cela va faire un an et demi que je travaille dessus avec mes collaborateurs, qui sont devenus des amis et presque des frères. Pour faire du bon travail, tu as besoin d’établir ce genre de relation. Cet album est très important parce que j’ai bientôt 55 ans mais il est d’une grande valeur ajoutée » confie l’inoubliable interprète de « Une storia importante ». Ce quinzième opus enregistré dans son studio milanais s’avère encore une fois une nouvelle réussite avec quinze sublimes titres. Toutefois, Éros sait que le métier ayant changé, il doit se renouveler tant qu’il le peut encore. « Ce n’est pas facile de séduire les nouvelles générations, explique l’artiste à Paris Match, les gens écoutent le début d’une chanson et zappent. Je ne me fais pas d’illusions, c’est un album qui va passer inaperçu chez les jeunes. Tout a tellement changé… Heureusement je peux toujours m’appuyer sur mes tubes du passé… Ma carrière ne va pas s’effondrer si le dernier album ne marche pas. Je pourrai ne faire que des concerts ou me contenter de gérer mon argent, mais un artiste ne doit pas s’arrêter tant qu’il sent que ça bouillonne. Aller de l’avant, c’est aussi s’améliorer. »

À 54 ans, Éros ne cesse de travailler et ne renonce jamais à divertir ses fans ni même aller à leur rencontre. Pourquoi s’en priver lorsque l’on voit la qualité de ses Shows autant que de ses disques. Mais avant les haltes françaises, direction Miami et la célèbre avenue Ocean Drive pour la réalisation du tout premier clip du 15ème opus de l’icône italienne, « Vita ce N’é » débutant par des images sanglantes : un homme blessé par balles est caché par sa petite amie dans un Motel, tandis que la police les recherche pour le braquage qu’ils viennent de commettre. Lovés dans les billets verts et les bras l’un de l’autre, les deux tourtereaux, remis sur pieds, vivent sur un petit nuage dans l’amour et le crime… Jusqu’à ce que la réalité les rattrape.


Avec près de 60 millions de disques vendus dans le monde, avant l’événement national du 28 mars à l’Accord Hotel Arena, l’année 2019 démarre très fort pour Éros avec un premier Show le 14 février à Montova… Afin de parcourir cinq continents… Ah ces italiens, ils savent y faire… Juste le jour de la Saint Valentin pour débuter l’histoire d’amitié avec son public fidèle qui le suit déjà depuis trente ans. Cela fait 40 ans que Éros chante l’amour envers et contre tout. Éternel optimiste dans une époque tourmentée, l’italien fait tout pour ne pas décevoir son public. Il s’explique sur la vision de son métier, « Vous savez, si je voulais me rassurer sur le passé, je ne ferais que des concerts. Beaucoup d’artistes le font et vivent sur leurs anciens succès. Mais moi, je veux montrer que la musique me plaît toujours, que la musique c’est ma vie ». Alors, comme il semble aimer les concerts, place au Crooner Rock italien à la voix nasale et séduisante de ténor qui émoustille tant de belles âmes pour nous faire passer au public présent une soirée d’enfer.


Le rideau s’ouvre à 20 heures 57. Quelques mots en français pour une soirée avec comme fil rouge l’amour et placée sous de merveilleux auspices du romantisme. Si en 2016, le Show énergique auquel j’ai eu le bonheur d’assister, je n’avais pu en profiter pleinement pour des problèmes de santé, ce soir je me suis plus que rattrapé. Une Setlist Pop Rock tendre et énergique, c’est ça le cachet du célèbre Éros Ramazzotti. Autour d’une kyrielle de musiciens et choristes tous plus talentueux les uns que les autres, le concert flirte avec l’exceptionnel. L’exigence de Éros Ramazzotti n’est un secret pour personne. Éros, le chanteur fait chavirer les chœurs, Éros le musicien fait tomber les plus irréductibles Gaulois.

Éros arrive en cheval dans un film projeté au milieu de la scène. Il s’entoure de sept musiciens, dont trois guitaristes, deux pianistes, et deux très charmantes choristes.


Dès le début, la barre se trouve haute, à tous les niveaux. Éros propose systématiquement un spectacle millimétré et efficace. Ce soir, sa rigueur se trouve toujours aussi élevée. Sur l’écran, dès la seconde chanson, on aperçoit des images de pluie en provenance d’un superbe nuage qui offre aux spectateurs une évasion aussi bien visuelle qu’auditive.

Perfecto à franges et tout de noir vêtu, Éros joue avec les fans… Facétieux et très pro, le chanteur sait faire monter l’ambiance. Pour preuve, Éros enlève son blouson en cuir dès la fin de la deuxième chanson. Des applaudissements saluent la douce initiative du Playboy. Oui, la salle se trouve largement représentée par la gent féminine… Pour ma part, je m’intéresse à toute autre chose : le son, qui s’avère énorme.

Éros lance « Stella gemella », la troisième chanson avec « Vive la musique, l’amour et la vie ». Comme c’est bien dit ! Pour ce titre, le chanteur effectue le premier solo de guitare. Le résultat se révèle bluffant… La salle reprend en chœur le refrain. S’ensuit, le monument, « Favola », je craque… Venu pour ce titre, j’avoue, dès les premières notes, je ne peux résister face à un tel engouement de la salle et à une multitude d’émotions qui me parcourent jusqu’au sublime solo. Éros distille des notes merveilleuses sur ma chanson favorite. Je m’envole avec lui. Merci l’artiste !

Sur la chanson suivante, « Terra promessa », pour ce titre aux couleurs très Funky, le batteur se lance dans une démonstration technique pour une intro qui tue. Le jeu de lumières est remarquable. Le saxophoniste s’immisce avec brio dans ce groupe de musiciens exceptionnels. Le public ne tarde pas à rejoindre la beauté musicale en donnant de la voix.

« Dove c’è musica / L’ombra del gigante », un excellent Medley. Le public commence à se lâcher. Jusqu’alors, il écoutait avec attention la musique du mélodiste italien hors pair. Juste avant que le sax démontre une nouvelle fois sa virtuosité, Éros nous offre un « Paris, je t’aime »…, le public se lève comme un seul homme. Il aura fallu une demi-heure à l’artiste pour décoincer une audience parfois un peu trop respectueuse. À la fin du deuxième Medley, « Un attimo di pace / Un’emozione per sempre / Quanto amore sei », un « Super merci » vient ponctuer ce nouveau tendre et émouvant moment.

Éros exhorte son public. Sur « I Belong To You », le duo avec la choriste brune tient toutes ses promesses. Ils dansent en collé-serré et s’enlacent avec une certaine tendresse. Leur intimité artistique déborde. Ils vont bien ensemble. Ils se tiennent par la main pendant le dernier couplet… Originalement interprété avec Anastacia, ce duo italien fait rêver. Les deux voix surpuissantes du couple donnent le frisson. Même le final sur « I Belong To You » avec le solo de guitare se révèle exceptionnel. Pendant qu’il la raccompagne, sur les écrans géants défilent des phrases-chocs sur l’écologie au sujet de laquelle Éros se révèle très sensible. Apparaissent sur l’écran des slogans efficaces « 150 millions de tonnes de plastique dans l’univers. 700 animaux sont en danger. En 2036, plus d’espace libre dans nos océans il n’y aura que du plastique au fond de nos mers. Sauvons l’océan. Ensemble, on peut le faire. » Puis, quelques minutes plus tard, Éros enfonce le clou avec une réalité qui fait bien peur… A ce père de trois enfants, « Les émissions de gaz industriels représentent 90 % de l’air pourri que nous respirons. 17 millions de nos enfants respirent cette saloperie et cela cause 7 millions de morts par an. Ensemble, faisons la différence. »

« In primo piano » arrive tout en douceur. Le public chante sur une formidable guitare-voix. Éros s’adresse à son public, et bien au-delà de la simple diaspora. Il enchaîne avec « Adesso tu / L’Aurora / Una storia importante / L’urugano Meri », un Medley en acoustique avec l’éternel splendide titre majeur de sa carrière, « Una stroria importante ».

Pour « Un’altra te », Éros nous revient avec une nouvelle veste. Sur l’écran l’image nous rappelle les laves du Vésuve. Contrairement à la chanson suivante qui incite le spectateur à rêver avec les splendides vidéos de paysages sublimes. Elles m’ont rappelé, au détour de quelques mesures, mon séjour idyllique sur la baie d’Along, au Vietnam. Jolies pensées pour un merveilleux moment. Éros est aux anges, il lance un « Je t’aime » à un public plus que conquis. La magie se trouve dans les airs et on la ressent avec délice.

Sur « Per le strade una canzone », Monica, la choriste blonde, se trouve mise en valeur par Éros. Sa voix autant que sa tenue très sexy mettent le spectateur en appétit. Ce duo flirte avec le sublime. Pour la chanson, suivante, le batteur devient le Maître de Cérémonie et exhorte le public à hurler des « Yeah », « Allez, les mains en l’air », et des « Oh Yeah », tout en nous proposant une démonstration de force et de technique avec une finesse non feinte à la hauteur de la délicatesse dans laquelle se déroule ce spectacle. Le saxophone et les solos de guitare s’enchaînent pour notre plus grand plaisir. Le Show efficace que nous délivre Éros ne laisse aucun répit aux spectateurs. Et, c’est tant mieux. Le public chante, danse et applaudit à chaque occasion. Le moment se révèle exquis et porté par un artiste au sommet de son art. Ce concert se dévoile être bien supérieur à celui de 2016… Lorsque le Playboy se met au piano, le frisson gagne l’assemblée par une dextérité évidente. La mélancolie des textes qui se marie aux puissances mélodiques de la musique témoigne d’un artiste engagé et d’un homme au cœur tendre et qui n’oublie pas ses racines. Indéniablement, si « La vie est là », comme Éros le prétend sur le titre de son nouvel opus, l’Accord Hotel Arena s’avère bien le lieu où il fallait être ce soir-là… Il n’y a pas à dire, il suffit de le constater sur le dernier titre avant le rappel, « Musica è », lorsque le groupe monte encore d’un cran pour s’en convaincre. L’intensité de la chanson et du moment se trouve à son paroxysme. Même le solo de trompette se révèle époustouflant. Quel bonheur.

Il est 22h46 lorsque débute le rappel. Le seul malheureusement. Nous aurions tellement aimé que cela ne cesse pas. Éros revient avec sa guitare acoustique en bandoulière pour un moment exquis d’intimité sur « Nati per amare ». Le son de basse puissant et le saxophone me faisait penser à Clarence Cleamons, l’instrumentiste émérite de Bruce Springsteen parti trop tôt. Le saxophoniste italien occupe intelligemment l’espace et nous l’ouvre vers une envolée émotionnellement sublime. C’est à ce moment que Éros présente ses musiciens hyper talentueux. Les meilleurs qu’il n’a jamais eus diront même certains… L’homogénéité du groupe et le talent réuni offrent un spectacle digne des plus grands. Le piano voix qui suit avec « Per me per sempre » se révèle tout aussi magique que tous les précédents. Toute la salle reprend en chœur la chanson avec leur idole… La salle exulte et les lumières qui accompagnent ce Show depuis le début se révèlent si sublimes que mes yeux sont encore éblouis quelques jours après le spectacle. Il finit par « Più bella cosa » un joli moment d’émotion permettant au public de soigneusement repartir en ayant vécu la soirée de la semaine. Au regard de son caractère et de sa générosité, nul doute que Éros n’a jamais perdu pied avec le succès mondial qu’il possède depuis plusieurs décennies.

Ce Show de deux heures archi bien ficelé prouve encore une fois que Éros a bien compris comment vendre une soirée de rêve : On prend de vieilles recettes sur les sentiments bienveillants qui fonctionnent toujours aussi bien et on les ressert au goût du jour. Quel talent. Éros parvient même à nous surprendre. Que dire, de l’excellent « No Woman No Cry » qu’il revisite sur quelques mesures mais avec quel talent, quelle splendeur ! Peu importe le répertoire, Éros manie si bien ses émotions et ses instruments qu’il fait mouche à chaque fois. Soyez en certain, Éros Ramazzoti, se trouve bien dans la place encore pour longtemps. Et c’est formidable pour toutes les générations qui aiment les vrais artistes et les belles musiques.
Texte & images Live : Carlos Sancho.

Setlist Eros Ramazzotti le 28 mars 2019, Accord Hotel Arena Paris :

Vita ce n’è
Per il resto tutto bene
Stella gemella
Favola
Ho bisogno di te
Terra promessa

Medley : Dove c’è musica / L’ombra del gigante

Medley : Un attimo di pace / Un’emozione per sempre / Quanto amore sei

I Belong to You (Il ritmo della passione)
In primo piano

Medley : Adesso tu / L’Aurora / Una storia importante / L’urugano Meri

Siamo
Un’altra te
Più che puoi
Se bastasse una canzone
Per le strade una canzone
Fuoco nel fuoco
Cose della vita
Musica è

Rappel :
Nati per amare
Per me per sempre
Più bella cosa