The Four Decade Tour 2019
Quarante années passées dans une industrie toujours aussi exécrable, quel plaisir de retrouver Joe Jackson à l’Olympia, trente ans après son premier passage, quand il s’y est produit les 6, 7 et 8 novembre 1989. Il a toujours adoré cette salle mythique, pour preuve, il y reviendra plusieurs fois, le 18 janvier 2001 et le 11 novembre 2012. Les dernières fois que j’ai eu le plaisir de le voir, ce fut le 4 mars 2008 et le 8 octobre 2010 à La Cigale et ce fut une véritable joie.

En vingt albums, le British Joe Jackson a su créer un monde bien à lui dans lequel tant de fans se retrouvent sans l’ombre d’une hésitation. Pourtant, l’anglais ne s’est pas rendu la tâche si facile. Dans les années 80, deux Jackson faisaient la une des journaux à travers le monde : l’américain Michael avec son « Wanna Be Startin’ Something », « Billie Jean », et « Beat It » et l’anglais Joe avec ses « Steppin’ Out » et « You Can’t Get What you Want (Till You Know What You Want) ». Et comme il y avait de la place pour tout le monde à l’époque, les deux ont réussi. Deux artistes hors norme et deux génies que la presse salue depuis 40 ans comme deux « King Of The Pop ». Chacun possède ses fidèles et sa paroisse artistique. Mon camps se révèle largement choisi !

Alors que Joe Jackson débute dans la musique par le violon, enfant d’une famille modeste issu de la classe ouvrière anglaise, il va se diversifier. Je le confesse bien volontiers que sa réorientation heureuse vers le piano demeure l’une de ses meilleures décisions. Mais le destin l’a bien aidé, comme il le rappelle au journaliste du Parisien « Etre pauvre et malade a été une chance pour moi, (sourit-il, pince sans rire). Enfant, j’étais tout le temps malade, je ne pouvais pas sortir faire du sport. C’est comme cela que je me suis mis à la lecture et à la musique. Avoir une enfance heureuse est parfois la promesse d’une vie adulte triste. Moi, c’est l’inverse. Plus je vieillis, plus je suis heureux. » Plongé dans la musique depuis sa plus tendre enfance dans le quartier de Gosport à Portsmouth, Joe Jackson apprend son métier de musicien dès l’âge de 16 ans en jouant dans les Pubs. Son talent le précède. Il gagne un prix à l’école pour étudier la composition à la Royal Academy Of Music de Londres en sortant diplômé en percussions. « Cette école (lâche-t-il toujours au quotidien français), c’était une formidable opportunité d’éviter d’aller à l’usine. Mais au bout d’un an, je m’en suis lassé, car les étudiants, surtout les compositeurs, ne vivaient pas du tout dans la réalité. Je préférais jouer dans les Pubs avec un groupe de Rock. » Sa réputation d’excentrique commence à faire surface en Angleterre. Ce surdoué de la musique s’essaie à tous les instruments autant qu’à tous les styles musicaux. Alors qu’au début des années 70, Joe Jackson flirte avec le Rock, à la fin de cette même décennie, il se plonge dans le Punk, la New Wave et le Ska, pour finir sur des rythmes plus Latino, Pop, voire à céder à ses premières amours, la musique contemporaine, le Jazz et la musique classique. Se définissant comme un artiste rebelle, Joe Jackson assume chacune de ses chansons et chacun de ses albums en réfutant complètement l’idée d’un suicide commercial, comme il le confie au journal Le Parisien. Il n’a aucun regret sur rien. Ce sera même au fil du temps, sa marque de fabrique !

C’est avec son deuxième opus, ‘’I’m The Man’’, en 1979, que Joe Jackson déboule dans les Charts en installant sa New Wave percutante. La presse de l’époque le compare vite à Elvis Costello. Encore une idée que Joe réfutera avec véhémence. Quarante ans plus tard, Joe se trouve encore au Top, alors que ElvisQui ? Joe Jackson prend son envol en 1982 avec l’album suivant, Night And Day, avec le tube planétaire « Steppin’ Out ». Un joyau. Cet album qui trente-cinq ans plus tard demeure une référence absolue reste le disque majeur du Maestro. Le suivant, en 1984, Body And Soul, étonne toute la presse du monde entier lorsqu’elle apprend que Joe Jackson avoue l’avoir enregistré dans une ancienne loge maçonnique New Yorkaise. Comment suivre cet artiste qui ne veut pas qu’on l’enferme dans la moindre case… Cet opus enfonce le clou quant à sa popularité grandissante avec des rythmes latinos que Joe affectionne de plus en plus. On y trouve l’excellent « You Can’t Get What you Want (Till You Know What You Want) »… Un titre qui déclenche des folies chaque fois que Joe Jackson l’interprète sur scène. Et je dois bien avouer qu’à l’Olympia, la règle n’a pas été dérogée.

Joe Jackson n’aime pas les choses convenues ! Qu’on se le dise, il préfère les changements de direction à tout va, probablement des résurgences omniprésentes de sa période Punk. Pour lui, sa seule règle « No Rule » ! À 64 ans, la vision d’une carrière que l’artiste confie toujours au Parisien prend alors tout son sens « Je n’ai jamais essayé d’être à la mode, dans l’air du temps, car c’est la meilleure façon d’être vite démodé. » Du coup, alors qu’il commence à se faire une place au soleil grâce à ses compositions Latino-Pop, Joe Jackson décide de faire un nouveau virage à 180 degrés. Le chanteur n’hésite pas à critiquer tous les artistes qui se vautrent dans la Pop pour de sombres raisons commerciales évidentes. Il explique qu’il conchie le manque de créativité et que trop de prétendus artistes ne savent que se plagier les uns les autres. Ils s’enferment dans un confort inacceptable qui détruit le sens même de la créativité. Ne souhaitant pas être assimilé à ces imposteurs, Joe Jackson se lance dans la World Music. Encore un pied de nez à la presse. En 1986, Big World, le disque suivant, en est son symbole le plus évident pour l’époque. Enregistré en Live durant un concert pendant lequel l’artiste a demandé que personne ne réagisse, aucun applaudissement ni cri pendant le concert. La méthode d’enregistrement surprend. Joe Jackson semble fou, mais quel talent. Il ose tout, même le pari le plus absurde. Décidément, Joe Jackson se plaît à tous nous dérouter. Il n’aime pas être réduit à un produit commercial ni à un artiste prévisible ! Il se dresse activement contre tous les diktats en brouillant sans cesse les pistes. Il n’aime pas le confort. Comme il l’explique au Parisien, « Les choses sont de plus en plus difficiles à définir, insiste ce musicien à la formation classique. Qui peut dire aujourd’hui ce qu’est exactement le Rock ? On peut être fan des Beatles et de Beethoven en même temps, et je revendique le droit de prendre la musique au sérieux. » À bon entendeur… Je n’aurais pas dit mieux… Alors, après cette pensée subtile et délicieuse, cela devrait clouer le bec aux personnes bas du front et à l’esprit étroit… Sinon, il ne leur reste plus que l’alcool, la drogue et leur dépression chronique pour les aider à survivre dans leur vie misérable ! À la vôtre…

Toujours avec l’envie de ne pas être là où on l’attend, Will Power, son album suivant désoriente complètement les médias. Très vite, son étiquette d’artiste à multiples facettes commence à lui coller à la peau. Ce Tintin du Rock, sort un opus entièrement musical. L’idée semble complètement incongrue. La démarche s’avère très atypique pour l’époque. Il innove. Il dérange même parfois. En tous les cas, il suscite l’intérêt à chaque réalisation.

C’est en 1991, après l’échec commercial de Blaze Of Glory, que Joe Jackson change de Label et enfonce sa ferme volonté de ne jamais se plier aux décisions des maisons de disques. À chaque opus, Joe Jackson se défend de fournir l’album commercial. Tous les disques depuis se révèlent des ovnis auxquels nous succombons à chaque commercialisation. Cet artiste hybride ne cesse de séduire de nouveaux fans à chaque sortie d’album. Il repousse toutes les limites. Comment ne pas être ébloui par l’album Heaven And Hell, sorti en 1997 et sa superbe « Symphony N°1 » constitue un chef d’œuvre qui lui a permis de gagner un Grammy Award du meilleur Album Pop instrumental…. ? Les guitares de Steve Vai et de Terence Blanchard enregistrées sur ce titre s’avèrent éclatantes. Peut-être est-ce une des raisons qui lui ont permis de remporter cette distinction ? En tous les cas, moi, le fan de Steve Vai, cela me plaît d’y croire… Depuis, si l’on poursuit dans sa discographie, je vous la fais brève, chacune de ses réalisations nous emmène dans un nouveau voyage qui perdure depuis quarante ans.

Mais intéressons nous aussi à l’aspect concert qui pour Joe Jackson a également toute son importance. Lorsqu’un tel artiste débarque à Paris pour une nouvelle tournée sobrement baptisée ‘’Four Decade Tour’’, on se demande assez vite : comment réaliser une Setlist cohérente avec autant de directions musicales à son actif ? J’avoue avoir été quelque peu circonspect au départ… Là encore Joe Jackson a su m’étonner. Depuis son premier concert le 21 juin 1979 au Bataclan, une salle qu’il a visitée à de nombreuses reprises et qu’il adore, Joe Jackson a fait du chemin. Mon premier concert de Joe Jackson, le 9 mars 1980, au Pavillon Baltard, quelques jours après son passage remarqué au Théâtre de l’Empire, le 3 février, sur une magnifique idée du producteur, Antoine de Caunes, m’a fait comprendre que Joe Jackson allait m’accompagner pendant très longtemps. Trente neuf ans plus tard, je suis encore dans un lieu où l’artiste se produit. Ce soir-là, l’Olympia s’avère comble et la scène Cosy se révèle joliment décorée. Les lumières splendides s’éteignent à 19 heures 20 et le public composé d’amateurs avertis ovationne les musiciens qui attendent encore dans les coulisses. Durant les deux premières minutes, seule une lumière rouge se projette sur une batterie sans batteur et des applaudissements saluent l’arrivée dans l’ordre de Doug Yowell, le batteur, Graham Maby, le bassiste, Teddy Kumpel, le guitariste qui ouvrent généreusement la voie au célèbre Joe Jackson sur « Alchemy », un des meilleurs titres de son nouvel opus, Fool. Ce sera sur ce même rituel, à l’envers que les musiciens se retireront deux heures plus tard de la sublime scène de l’Olympia.


Au total, ce seront vingt-deux chansons tirées des principaux albums à succès du Maestro qui est devenu résident berlinois depuis quelques années, après avoir longtemps vécu à NYC. Joe Jackson enchaîne très habilement « One More Time », un morceau très Rock et qui donne au public l’envie de danser, et calme le jeu avec la superbe ballade « Is She Really Going Out With Him ». Ce n’est qu’ensuite que l’artiste explique à quel point il se dit heureux de se trouver parmi les Parisiens qu’il affectionne tant afin de célébrer cet anniversaire inespéré pour lui il y a encore quelques années. Lorsque Doug et Graham démontrent l’étendue de leur talent sur la pièce suivante, « Another World », la salle reste bouche bée sur leur Groove surnaturel, ils me Scootchent. Le solo de basse de Graham avec la cinq cordes déchire, le rythme saccadé de Doug, le batteur qui l’accompagne, puis le solo de piano de Joe donne une furieuse envie de danser… Ces musiciens viennent définitivement d’une autre planète…


Joe Jackson se lance ensuite dans l’interprétation de deux nouvelles chansons, « Big Black Cloud » et « Fabulously Absolute », deux bombes nous rappelant la période Eighties qui propulsent l’audience dans une ambiance éblouissante. Pour cette première chanson, l’ambiance très Cosy que les lumières rouges chaudes distillent sur la scène, nous permettent de convoler musicalement avec Joe dans son univers si particulier et si touchant. Pour la seconde, on retrouve le côté Ska et New Wave que l’on adore chez lui. La soirée se révèle délicieuse. J’avoue un léger penchant sur la ballade suivante, « Real Men », qui restera une de mes favorites du chanteur. Dans celle-ci, les musiciens s’abandonnent. Le guitariste nous gratifie de superbes interventions diverses aux réminiscences de Steve Rotherie, de Marillion, et le batteur dessine là l’éventail extraordinaire de son talent. Le batteur s’éclate manifestement sur ce titre. Lors de son troisième Break, comme pratiquement sur chaque date de la tournée, il casse cette fois sa baguette gauche sur sa caisse claire et il en reprend une en plein milieu du Break sans même sembler être en difficulté sur cet incident. Quelle dextérité ! Je confesse bien volontiers que j’adore les morceaux qui évoquent les vrais hommes, ceux qui ne se défilent ni devant l’adversité ni devant leurs détracteurs, aussi cons soient-ils ! Ils méritent mon respect éternel. Les autres, je ne peux que les plaindre et constater qu’ils ne pourront jamais être des Hommes, ce qui s’avère triste pour eux… Voilà donc autant de bonnes raisons pour moi d’adorer ce septième titre de cette Setlist anglaise.

C’est là que Joe Jackson décide de survoler sa période Nineties. Il déploie les armes de destructions massives avec des morceaux efficaces, « Stronger Than Fiction », l’entraînant titre Pop, et « Drowning ». Sur ces deux titres, les lumières passent du vert au bleu et nous emmènent ainsi voguer vers les souvenirs de notre adolescence. Lors du final sur « Drowning », Doug s’éclate en jouant sur toutes ces cymbales Paiste et Zildjian. Une chose est certaine, il n’a donc pas d’« endorsement » pour les cymbales… Joe reprend la parole afin d’expliquer qu’il n’a jamais été jaloux du talent des autres artistes en matière de composition, il explique avec son éternel humour British qu’il va alors nous interpréter la seule composition qu’il aurait voulu faire, « Rain », des Beatles. Cependant, il confie qu’il n’aime pas tant que cela les accords originaux, alors il a un peu revisité la chanson selon ses goûts. Ah ce Joe Jackson, l’incorrigible. Il choisit une chanson des Beatles, mais pas l’une des plus « tubesques » du monde…Vient alors cette reprise à la sauce Joe Jackson. Même là, Joe ne veut ressembler à personne.

C’est au tour du superbe « Invisible Man » de nous être proposé. Quel régal. C’est une de mes cinq chansons favorites de l’artiste. Je suis aux anges. Doug Yowell s’excite avec un jeu de batterie exceptionnel qui me transporte vers d’autres cieux. Je suis véritablement fan de son jeu de batterie à cet énergumène venu d’ailleurs… Suivent alors deux nouveaux titres « Strange Land », qu’il n’a joué qu’en Europe, puis le tire qui salue un Super Hero à la Joe Jackson, « Fool », titre éponyme de son nouveau disque. Avec cette chanson, et son rythme particulier ainsi que ses sonorités arabisantes, il nous rappelle que malgré quarante ans de carrière, Joe Jackson est quand même venu faire la promo de son nouvel opus… Mais avec, je l’avoue un de ses meilleurs disques depuis longtemps. Le Ska revient en force avec « Sunday Papers », et un batteur toujours aussi Rock dans son jeu. Joe Jackson adore ce morceau au thème qui s’avère primordial : la fin du monde. Il le met en musique, car il explique sa frayeur de la fin qui le hante chaque jour un peu plus.

Voilà, avec « King Of The World », sa seconde reprise. Joe n’a jamais caché son admiration pour Steely Dan, moi non plus d’ailleurs… Lorsqu’il entame cette chanson, le public s’affole sur les cocottes et le Groove de la guitare et l’excellent jeu saccadé de batterie… Doug Yowell, retenez bien ce nom ! Ce batteur s’avère juste un extraterrestre lorsqu’il joue avec Joe Jackson. On ne sait plus où donner de la tête, on se croirait vraiment à un Show du Steely Dan de l’époque… Manifestement, à voir l’enthousiasme autour de moi, les fans de Donald Fagen se révèlent nombreux dans la salle… C’est réjouissant. Le batteur, avec ses Breaks de batterie qui déchirent, enchaîne admirablement avec la chanson suivante, « You Can’t Get What you Want (Till You Know What You Want) »… Le clou du spectacle avec le batteur à cet instant qui me fait penser au génialissime Steve Gadd, une de mes autres idoles avec le regretté Jeff Porcaro. Cet hymne de Joe Jackson met toute la salle en transe, ma voisine danse, les spectateurs devant moi filment l’instant magique, d’autres spectateurs chantent et frappent dans les mains pour marquer un tempo d’un cantique devenu si légendaire. Le solo est applaudi à l’unisson par le public de l’Olympia. Joe Jackson en profite pour envoyer « Ode To Joy ». Qu’il a raison de chanter cette ode à la joie… Encore un titre où Doug Yowell met son talent en évidence… Les harmonies vocales des chœurs sublimes pénètrent les tripes de l’audience. Il suffit de réaliser comment le public réagit à chaque interprétation du chanteur pour comprendre que ce dimanche soir ne laisse personne indifférent. Chacun manifeste à sa façon sa joie d’être parmi les heureux spectateurs. Le final s’avère sublime. Les musiciens suspendent le temps, pendant dix-huit longues secondes, en restant immobiles. Ils figent le temps, la chanson, la joie,… Avant qu’un exceptionnel solo de guitare ne vienne conclure ce moment de magie.

Pour la dernière, direction l’univers Ska et Punk des débuts avec l’énergique « I’m The Man ». Que c’est bon de retrouver un peu des Clash et du Punk qui bercèrent une partie de mon adolescence… Le solo de guitare de Teddy et l’énergie derrière ses fûts de Doug sur ce morceau m’ont rajeuni et m’ont fait sauter comme à mon premier concert des Sex Pistols dans les Seventies. Quel plaisir de voir ma chérie s’éclater comme une adolescente à mes côtés… Que dire du final extraordinaire de Doug… Pour les derniers, les plus vieux ou les plus fainéants, c’est le moment de s’éclater. Tout le public se lève, sous une lumière blanche, limite éblouissante, et l’union est alors actée. Entre Joe Jackson et son public, l’amour dure depuis quarante ans et il ne s’arrêtera pas de si tôt. Joe est le premier à quitter la scène pendant que ces trois musiciens nous offrent un instant de rêve tant la qualité musicale et le jeu de chacun s’avèrent démentiels. Le batteur excité ne semble pas vouloir quitter la scène tellement il prend plaisir à se défouler derrière ses fûts.

Sur le premier titre du rappel, Joe Jackson pousse son excentricité encore plus loin. Il nous explique qu’il va nous jouer « Steppin’ Out », un titre de 1982, exactement comme il l’a enregistré. Une performance à elle seule. Avec comme seule différence, lors de l’enregistrement, c’est Joe Himself qui a joué de tous les instruments. Ce soir d’avril à l’Olympia, il a donc apporté la vieille boite à rythmes qui l’avait accompagné en studio de 1979 à 1982 afin de jouer ce morceau note à note. Sur ce titre, il recrée un autre univers : le bassiste va jouer du xylophone, le guitariste du synthé et le batteur va jouer sa partie par dessus la boite à rythmes. Joe Jackson, s’en amuse, vu l’ancienneté de sa machine du siècle dernier, le chanteur n’est pas certain de ne pas se faire planter par la technologie… Heureusement, tout a merveilleusement bien fonctionné. Quel pur moment de bonheur que de réécouter cette chanson mythique.

Vient le final que l’on attendait « Got The Time ». Doug donne le tempo et lance le titre avec l’excellent Punk revisité par Joe Jackson. Tous les musiciens y vont de leur solo et le solo de percussion pendant lequel Joe Jackson en profite pour présenter ses musiciens s’avère magique. Le public en redemande… Ce dernier exulte, Pogotte, et profite des derniers instants que le Maestro offre à notre adolescence retrouvée. Que ça fait du bien de la ressentir, la retrouver… Voilà, une bien belle façon de finir un concert décalé pour une célébration d’un des excentriques les plus appréciés du monde de la musique. Pour le dernier morceau de la soirée, le tempo redescend considérablement avec « Alchemy ». Le chanteur reprend son Gimmick d’entrée afin de le reproduire pour la sortie. Les musiciens sortent les uns après les autres, Joe Jackson ouvrant la voie, sous des applaudissements plus que nourris. Du reste, tous les musiciens sortent dans la même ferveur. Une fois tous sortis, Joe Jackson réapparaît seul sur scène pendant que la rythmique de la boite à rythmes lui offre un fond musical.

Après près de deux heures d’un voyage sur quarante années d’un registre très particulier, Joe Jackson vient une dernière fois afin de saluer son public de fidèles et promet de revenir nous voir très, très vite. Que du bonheur ! Encore un qui tient ses promesses, j’adore, c’est si bon ceux qui savent la respecter. Joe Jackson sera donc de retour en juillet, et ce sera à La Cigale le 2 pour être précis à Paris, alors… Vous n’avez pas encore votre billet… ? Mais qu’attendez-vous ?
Live Report et Images Live : Carlos Sancho.