Volbeat + Baroness + Danko Jones, le 6 Octobre 2019 à Paris l’Olympia.
Me voilà de retour dans l’arène ! Enfin, cela fait un moment que je n’avais pas frôlé les sueurs du Metal aux côtés de mon ami Alex. Le temps défile et on oublie les amitiés qui nous font du bien. Je me devais de faire quelque chose. Du coup, je me suis arrangé pour obliger mon pote Alex à me rejoindre à l’Olympia en ce dimanche pépère. Je lui ai proposé de m’accompagner afin d’être mon photographe émérite pour le Live Report de Baroness que je m’étais engagé à réaliser auprès de leur attachée de Presse. J’avais l’arme fatale pour le convaincre : le temple de la chanson française accueille du Metal et le bar sert de très bonnes bières fraîches. Cette combinaison détonante se révèle toujours très jouissive pour ceux qui comme moi aiment la belle vie. Enfin, surtout, pour moi, Alex est plus sage, il ne boit pas d’alcool. Lui au moins, de ce côté-là, il est sain. Alors, partager un tel moment auprès d’un ami, quoi de plus agréable… Je raffole de ces moments privilégiés… Il ne me restait plus qu’à le contacter et lui lancer la proposition alléchante. En réalité, suite à nos conversations téléphoniques, je ne l’imaginais pas m’éconduire. Et j’ai eu raison : Alex a sauté sur l’occasion pour traverser la pampa un dimanche afin de venir me rejoindre… Le rendez-vous fut donc pris pour notre plus grand plaisir.

On arrive séparément bien en avance, vers 17 heures 30. Lui en transports en commun, moi à moto… Nous prenons plaisir à nous retrouver rapidement histoire de s’enfiler une bonne bière et un jus de fruits dont j’ai peine à me souvenir. Notre première tournée sert à nous raconter nos prouesses de l’été et surtout les derniers potins personnels qui nous font toujours rire énormément. Ces instants d’hilarité se succèdent pendant la prestation du premier groupe Danko Jones que je finirai par voir en Special Guest de Volbeat sur l’excellent titre, ‘’Black Rose’’.


Nos péripéties estivales pendant notre été indien qui s’est achevé depuis déjà si longtemps. Trop longtemps selon moi. Mais nous gardons un œil sur la salle qui se remplit à très grande vitesse. Avec une foule archi pro Volbeat, le concert était Sold Out depuis plus de deux mois. Et le véritable exploit pour les Américains de Baroness est à souligner : ouvrir pour les Danois se révèle une véritable prise de risque pour ces fils de l’Oncle Sam.

Alors que je suis fan des Danois de Volbeat et des Américains : Alter Bridge depuis de nombreuses années, je suis bien obligé d’admettre que Baroness se révèle le choix qu’il fallait pour préparer le public au concert de la Star danoise. En 50 minutes, ces ricains ont démontré que le « Sludge Metal » n’est pas une mode amenée à disparaître de sitôt. Loin de là.

Depuis leur création en 2003, la formation de Baroness n’a peur de rien. Et ils ont raison, avec leur Metal Progressif aux teintes très Punk, ils ont su conquérir la planète musique en moins de temps qu’il le faut pour le dire. Originaires de Savannah, dans l’état de Géorgie, ces musiciens se lancent dans la fosse aux lions afin de relever le défi parisien. Dois-je rappeler qu’en matière de défi, pour les plus anciens comme moi, Savannah demeure déjà synonyme de pureté, volonté et force grâce à l’excellente actrice pour films d’adultes qui a accompagnés quelques-unes de mes nuits d’adolescent… Si cette ville a vu quelques artistes émerger, je ne suis pas prêt d’oublier la Star du porno des années 80 qui fut aussi sulfureuse et talentueuse que sublime. À elle seule, elle avait montré que la volonté fait toujours la différence. Avec une telle référence, certes, je m’égare. On ne peut oublier de comparer ces musiciens de « Sludge Metal » qu’Alice In Chains a rendu si célèbre et que Black Label Society continue de faire perdurer comme étant leur digne successeurs. Que c’est bon le « Sludge Metal », ce type de musique découvert à la Nouvelle-Orléans dans les années 1980. Bref, nous avons bien fait de revenir à notre objectif, Baroness.

Baroness sous l’impulsion de son chanteur et Leader incontesté, John Baizley, a de quoi se tenir… Et il tient la barre bien droite. Depuis leur début, Baroness agit dans la constance et la cohérence. Avec la sortie le 4 septembre 2007 du Red Album, leur premier opus, ce combo a démontré qu’il ne tenait pas à faire de la figuration. En seulement quelques mois, le disque a été salué par les médias spécialisés, et en prime, il a été élu Album de l’année par le magazine de Heavy Metal : Revolver. Les Français découvriront Baroness quelques mois plus tard, en juin 2008, sur la Discovery Stage du Hellfest et le groupe se produira partout à travers le monde pendant les deux années qui ont suivi la sortie de l’opus.


Par la suite, le 18 mai 2009, Baroness déboule dans un studio d’enregistrement pour réaliser un retour fracassant dans l’industrie du disque avec un album de tueurs, Blue Record. Un opus qui sera consacré comme l’un des 20 meilleurs albums de l’année par le journal L.A. Weekly. La prestation scénique de Baroness convainc une kyrielle de Stars qui s’empresse de les enrôler en première partie de Jane’s Addiction, Clutch, Isis, Faith No More et le clou de leur fierté en accompagnant les icônes du Metal, Metallica, sur la tournée australienne et néo-zélandaise à la fin de l’année 2010. Toutes les galettes sortent du lot, de Yellow And Green, commercialisée le 17 juillet 2012, à la dernière en date, Gold And Grey, en passant par Purple, dans les bacs le 18 décembre 2015. Alors, les paris sont ouverts : quel sera le titre du prochain opus de Baroness ? White, Pink, Blue, Orange,… Quelque chose ? Ce groupe haut et en couleurs va nous sortir l’arc-en-ciel avant que nous les portions au firmament des cieux du Metal. Alors, après quelques bonnes bières, il est temps de rejoindre la salle pour travailler un peu. Nous avons un Live Report à livrer. Soyons sérieux…

Début des hostilités à 19 heures 30 précise avec l’excellent ‘’Morning Star’’. Les synthés se répandent dans la salle et le noir s’abat sur un public très chaud. Ce dernier rend hommage aux musiciens dès les premières notes qui démarrent sur les chapeaux de roues. En quelques secondes, le Punk à l’américaine se livre direct en mode B To C pour un auditoire impatient de se défouler. La batterie s’installe avec force et vigueur pendant que la musique efficace fait le reste. Le résultat s’avère détonnant.

Le deuxième titre, ‘’March To Sea’’, suivi de ‘’Borderline’’, envoient clairement du bois et montrent qu’à quatre musiciens déjantés, ce combo venu de l’autre côté de l’Atlantique ne se trouve pas là par hasard. Et ils le prouvent. Malgré un Look simpliste, grâce à une musique aussi Punchy que percutante, Baroness mérite bien de figurer en lettres lumineuses sur le fronton de ce temple parisien de la musique. Les turpitudes du guitariste solo sur le final de ‘’March To Sea’’ étant superflues, il ne s’éternise pas et lance rapidement le superbe ‘’Borderline’’ qui décoiffe la salle entière et bouscule le regretté Bruno Coquatrix dans sa tombe, le seul maître incontesté de ces lieux. Le Set de Baroness avec ses onze excellentes chansons plonge la salle dans une ambiance hystérique et des plus intimiste.

Seule déception notable pour les puristes comme moi : le son et les éclairages ne se trouvent pas à la hauteur de la prestation des ricains. C’est plus que regrettable. Lorsque l’on voit ce dont a disposé Volbeat pour toute la technique et la qualité qui va avec, il y a dû avoir des consignes… C’est indéniable… Enfin, ce n’est pas la première fois que cela se produit. Je me souviens le 14 juin 1982 du son exécrable de Téléphone à l’Hippodrome d’Auteuil lorsque ces derniers se sont produits en première partie des Rolling Stones pour leur second concert parisien successif. La colère de Peter Wolf, Leader de J. Geils Band, l’a poussé à trafiquer le son à la console pour que les Français payent la déception des américains de se faire détrôner par les Français. Bref, revenons à notre actualité. Avec Baroness, et les problèmes techniques, je reste néanmoins sur ma faim à ce sujet ! Cependant, il en faut plus pour déstabiliser les ricains. En bons pros du Music Business, Baroness ne se laisse pas abattre par de telles considérations techniques. Le Show qu’il offre avec les moyens dont ils disposent leur appartient et les fans, aussi cléments que nombreux, pardonnent ces impondérables regrettables.

‘’Tourniquet’’, le quatrième titre, débarque avec ses arpèges et des guitares qui nous plongent vers une ballade inattendue. Mais les puristes savent qu’il n’en sera rien. Et non, après seulement quelques mesures, le Metal de l’Oncle Sam avec des « Cojonnes à la Savannah» reprend ses droits. La rythmique pénétrante et la guitare ciselante enfonce le clou dans la salle parisienne ! Baroness n’est manifestement pas venu pour s’amuser. La musique pour eux, c’est du sérieux. Incontestablement, ces ricains veulent en découdre avec l’injustice dont ils se sentent victimes et désirent ne surtout pas pénaliser le public Français. Ils nous agrippent afin de nous convaincre que ce soir, ce sont bien eux les vedettes de l’Olympia. Pari présomptueux, mais ne faut-il pas toujours viser le ciel pour atteindre au minimum les étoiles, disait Oscar Wilde ? Baroness cherche à remettre les pendules à l’heure avec ceux qui pensent que les musiciens de Baroness n’ont pas le niveau.

Sebastian Thomson, le batteur gaucher, enchaîne sur la cinquième chanson ‘’Can Oscura’’. Un instrumental qui fait l’effet d’un rouleau compresseur, du pur bonheur. Plus leur Set avance, plus le public s’extasie sur leur performance scénique. Rigoureuse et percutante. Digne des grands, Baroness étonne. Vont-ils réussir leur pari, alors ?

Le sixième titre, ‘’Front Toward Ennemy’’, s’enchaîne comme un Uppercut. Aucun répit pour les spectateurs parisiens. Retour du synthé sur leur septième titre, ‘’Throw Me An Anchor’’ et une machine qui broie l’auditeur tant leur musique demeure impeccable. Comme disait Ted Nugent avec sa maxime si magique, « Si cette musique est trop forte, c’est juste que vous êtes trop vieux ». Rien de plus clair lorsque l’on vient écouter Baroness. Ces derniers sont là pour ça, pour nous rappeler que nous sommes encore vivant et que la bonne musique reste notre passion.

Arrive le huitième Uppercut, ‘’Chlorine And Wine’’. Une petite nappe de synthé afin de respirer, puis des guitares Softs s’installent avant que le groupe ne reparte comme des morts de faim en mode Up tempo avec ‘’Shock Me, Isak’’ avant de finir avec le somptueux ‘’Take My Bones Away’’. Cette image des os qui nous abandonnent pendant ce Set énergique et des plus galvanisant pourrait parfaitement coller au public ébahi par Baroness. Au final, pour le spectateur, quasi aucun moment de répit pendant 50 minutes. Que du bonheur, même si le son s’avérait plutôt détestable. Les décibels et les notes se sont implantés avec brio dans nos cerveaux de métaleux ! Le mini concert aussi pur que puissant a démontré que ceux qui ne connaissent pas Baroness possèdent un cruel manque de culture et les autres, présents à l’Olympia en ce jour du Seigneur, ont eu raison de les supporter jusqu’à ce jour…

Après un tel Show, il n’y a plus qu’à espérer les revoir en tête d’affiche dans de réelles bonnes conditions afin de comprendre le talent et la force de Baroness. Pourquoi pas au prochain Hellfest. Anyway, See y’A Soon Somewhere….
Live Report : Carlos Sancho, images : Alex Mitram

Merci infiniment à Elodie et au staff entier de Him Média.