Manu LanvinInterview Moto Exclusive !
C’est en 2001 que Manu Lanvin, le chanteur et guitariste de Blues, chevauche sa première Harley, une Softail Fat Bob. En 2015, Manu enchaîne les premières parties des concerts de Johnny Hallyday, un autre mordu de Harley avec lequel il échangera plusieurs conseils à propos du Forty-Eight que le jeune Bluesman vient de se procurer. Leur passion commune de la moto de légende la plus connue au monde les unira jusqu’au bout.

La Harley de Manu, image de Carlos Sancho

TvRoclLive.com : Existe-t-il une réelle différence entre les amateurs de Blues que tu rencontres lors de tes tournées et les Bikers qui assistent à tes concerts lors des rassemblements de Harleyistes ?
Manu Lanvin : Cela se rejoint plutôt et c’est tout simplement historiquement lié. De ce que j’ai pu constater, à travers la musique que l’on propose, les fans de Blues Rock et les Bikers à forte imagerie américaine, ne sont bien souvent qu’une seule confrérie. Les gens qui apprécient les engins colorés, il se trouve qu’ils aiment aussi le Rock ‘n’ Roll. Fort heureusement, notre clientèle en général se révèle bien plus élargie que celle qui ne tripe que sur des motos et les sports mécaniques. Notre musique s’inscrit parfaitement dans cette idée de voyage et de liberté qui colle aussi parfaitement à celle qui roule en Harley Davidson.

TvRoclLive.com : Comment te retrouves-tu à te produire dans les manifestations de Bikers ?
Manu Lanvin : Très simplement. Je travaille régulièrement avec certains clubs de motards organisant eux-mêmes leurs propres événementiels. Ceux qui m’appellent apprécient particulièrement ma musique et les intentions artistiques que nous leur proposons. Je me fais un véritable plaisir de jouer pour eux dès que mon Planning me le permet.

TvRoclLive.com : Comment as-tu découvert l’univers des deux roues ?
Manu Lanvin : Mon rapport à la moto s’avère bizarre puisqu’il s’activait au départ autour du Trial. J’ai commencé à 5 ans grâce à mon Oncle avec un engin tout terrain. Un Yamaha Peewee 50 cm3. J’ai enchaîné sur deux Yamaha. Une petite YZ 80 que j’utilisais très souvent dans les Landes. Je traversais les bois à travers cette formidable allée droite de 500 ou 600 mètres qui allait du portail à la maison familiale. C’était mon terrain de jeu idéal. Puis, adolescent, je suis passé à une cylindrée supérieure, une YZ 125. Juste avant mes 18 ans, j’ai aussi conduit un Husqvarna, et de mémoire une Japonaise type 125 Kawasaki pour rouler librement sur les routes. C’est en déménageant à Paris que j’ai délaissé cet amour pour les deux roues. J’ai troqué mes deux roues pour des voitures et des Vans du type Chevrolet ou les JMC. Néanmoins, comme pour les motos, ils possédaient toujours de splendides cambrures et de jolies lignes. Finalement, pour transporter des amplis et des guitares, une bécane perdait beaucoup de son attrait.

TvRoclLive.com : Pourquoi, comment et quand as-tu décidé à t’intéresser à l’univers Harley Davidson ?
Manu Lanvin : Quand je suis devenu papa, il y a dix ans, il a fallu gérer l’école le matin à Paris. Soit je faisais comme tout le monde avec le métro, à pied, en trottinette, en Scooter 3 roues ridicule, ou avec un Scooter sympa qui ne correspondait ni à mon désir ni à mon besoin, soit je trouvais une solution plus adaptée. Je désirais un véhicule un peu plus Rock ‘n’ Roll. Mon choix s’est porté très rapidement vers une Harley. Quel garçon n’a pas eu ce rêve d’un engin rétro type Harley ou Triumph ? Comme je connaissais déjà bien le directeur de la communication de la marque, François Tarraud, il m’a permis d’essayer plusieurs modèles réservés habituellement aux journalistes. J’ai pu ainsi tester plusieurs modèles de 1200cm3 minimum pendant deux ou trois jours. Une Fat Bob blanche et noire de mémoire notamment. En quelques prêts, François Tarraud est parvenu à susciter en moi un avant-goût de la Harley. Grâce à lui, en 2014, j’ai réalisé assez facilement une idée qui sommeillait en moi depuis déjà longtemps : Ma nouvelle moto sera un Sportster Forty-Eight, une première main qui n’avait que 2000 kilomètres au compteur. C’est ainsi que j’ai pu emmener ma fille à l’école avec un certain plaisir, tous les deux équipés de nos casques Sparkle.

TvRoclLive.com : Pourquoi avoir choisi un Forty-Eight ?
Manu Lanvin : François m’avait donné un excellent conseil : au regard de ma taille, 1,86 m, je ne pouvais pas m’asseoir sur un Sportster. J’ai préféré faire fi de son conseil pour me concentrer sur mon réel besoin : circuler rapidement à Paris me semblait plus simple avec un Forty-Eight et je refusais d’acheter un engin trop imposant. Vu comme je me suis éclaté à conduire dans Paris avec ma Sportster, mon expérience a démontré que les judicieux conseils de François n’étaient pas adaptés pour moi.

TvRoclLive.com : Pourquoi ne pas avoir choisi un autre modèle, tel un autre Sportster ou un Dyna?
Manu Lanvin : Par défaut. Dans le catalogue Harley, le Breakout sorti d’usine se révèle déjà un modèle racé avec une forte personnalité qui ne demande qu’à être amélioré. Comme le soulignent les concessionnaires, ce qui est justement intéressant avec une Harley, c’est de pouvoir la transformer afin de concevoir une moto unique. Du coup, je me suis plus qu’amusé avec mon Forty-Eight et je compte bien réitérer la démarche avec le Breakout. J’aurai aussi pu me contenter du modèle sorti d’usine, mais ce n’est pas mon genre de ne pas ajouter ma patte à tout ce que je touche. J’ai opté pour la Breakout, car les autres modèles possèdent déjà leur propre ligne avec tous les équipements qu’il faut. Certaines motos de la marque deviennent plus difficilement Customisables que d’autres. Les modèles Touring disposent de tout et avec cet engin le parti pris demeure de les acheter tel quel sans rien tenter de modifier. À part les coloris, avec les Tourings, tu ne vas pas te lancer dans des modifications de dingue.

TvRoclLive.com : Comment choisis-tu une Harley ?
Manu Lanvin : La ligne bien évidemment, mais pas uniquement. C’est un ensemble de choses. Je recherche avant tout une conduite un peu détente avec une position plus agréable que celle que tu dois adopter lorsque tu utilises d’autres engins plus sportifs. J’apprécie de ressentir le moteur entre tes jambes, d’être directement en contact avec les éléments, d’où ma volonté de ne pas piloter de moto trop carénée. Comme tout musicien, je suis très sensible au bruit et je suis plus satisfait de cela avec la Harley. Je ne dénigre pas les beaux échappements pour autant. Leur gros son rassure et ça nous fait du bien, il permet de nous faire repérer. Et soyons honnête, à Paris, les automobilistes parisiens se fichent complètement des motards, alors ce bruit très spécifique des Harley n’est pas négligeable afin d’éviter les éventuels accidents. Pour les Parisiens, l’espace public routier n’appartient qu’aux conducteurs de quatre roues. Il faut donc se battre avec les outils que l’on a. Alors, oui, je l’avoue honteusement avoir passé mon Forty-Eight en Stage One, c’était essentiellement pour être entendu et ainsi restreindre les chauffards.

TvRoclLive.com : As-tu des préférences pour la conduite en moto ?
Manu Lanvin : J’aime l’idée de combiner la route et la ville. C’est une question de posture aussi liée à sa morphologie. Le choix se révèle propre à chacun. Étant grand, j’apprécie plus particulièrement les guidons Ape Hanger car ils me permettent de conduire avec une position plus acceptable et non recroquevillée sur l’avant. Si je devais quitter la ville, et me retrouver à faire de plus en plus de longue distance, si tu n’as pas une bulle, j’imagine que ce type de guidon peut très vite devenir une contrainte. Après 100 km, faire ainsi face au vent, tu te fatigues considérablement et piloter ton engin devient très vite une épreuve. Il m’arrive fréquemment de rouler jusqu’à Rouen ou Trouville, et franchement le faire en Sportster, je le déconseille. Il faut vraiment le vouloir et être un véritable guerrier avec une très grosse paire de « couilles » pour s’aventurer dans ce type de folies.

TvRoclLive.com : Conseillerais-tu ta Fourty-Eight ? Et pourquoi… ?
Manu Lanvin : Absolument. Ce modèle reste la simplicité à l’état pur. Un Sportster demeure très simple et malléable à conduire. Un véritable bijou à prendre en main. Il constitue un bon moyen de se faire la main pour rentrer dans l’univers Harley avant de se lancer dans des joyaux plus conséquents comme les Dyna ou Softail. Voire les Tourings. Pour moi, posséder une grosse Harley à Paris, il n’y a rien de plus « chiant ». Tu ne peux pas la sortir quand tu le désires. Cela arrive pour beaucoup de gens que je connais.

TvRoclLive.com : Ton meilleur souvenir avec Harley ?
Manu Lanvin : L’acte d’achat te permettant d’accéder à un de tes rêves. Sans déconner, aucun autre ne peut être plus jouissif pour moi. Certains ont dit d’énormes conneries du type « Si à tel âge, tu n’as pas acheté une Rollex, … » Je ne dirais pas si tu n’as pas eu de Harley, ta vie est naze, mais par contre personnellement je me suis dit depuis petit que si j’ai un peu d’argent de côté et que je parviens à économiser suffisamment, j’en aurais une un jour et ce sera ma plus grande satisfaction. Finalement, ce fut une énorme victoire pour moi de mettre petit à petit de l’argent de côté pour me la payer comptant. Mine de rien, m’offrir ma première Harley constituait une énorme excitation. Même si j’ai choisi une entrée de gamme à 10 000 euros, et non un haut de gamme, j’étais déjà très heureux du cadeau que je me faisais. Pour moi et mes moyens financiers, c’était déjà beaucoup. Je ne regrette rien. Économiser jusqu’à son dernier centime te permet un attachement plus important que ceux qui s’offrent une Harley comme ils pourraient s’acheter un vélo électrique. Ceux qui n’économisent pas finalement sont d’ailleurs bien souvent ceux qui laissent leur superbe Softail au garage. Je les repère dans mon quartier.

TvRoclLive.com : Comment s’est déroulé ton achat ?
Manu Lanvin : En sortant du magasin à Reims, j’ai enchaîné avec mon premier « Cruise ». Quel souvenir. Il faisait très beau et j’ai effectué un certain nombre d’arrêts à la pompe à essence qui m’ont permis de la contempler. Sérieusement, avec un réservoir de huit litres, tu fais souvent des visites au Stand (dit-il en riant)

TvRoclLive.com : Que retiens-tu de tes voyages à travers l’Europe avec ton groupe de musiciens ?
Manu Lanvin : Avec le Planning des tournées de mon groupe, 80 à 100 dates par an, nous nous rendons dans une foultitude de lieux magnifiques en Europe. Mon métier me permet de parcourir de très jolies régions. Souvent, certains endroits me donnent envie de revenir pour les explorer en Harley. Ce sont des spots rêvés pour des « Runs » à vivre.

TvRoclLive.com : Utilises-tu toujours ta moto sur les routes ?
Manu Lanvin : Je roule parfois certains après-midi sur le circuit Carole avec des 300 cm3 qui m’offrent aussi d’autres plaisirs. Dans un autre contexte, dans le désert du Maroc, je partage également avec trois amis, des trips en moto-cross : Zagora, la vallée de la Rose, puis dans la montagne. Ces expériences, en moto-cross et celles en Sportster, s’avèrent pour mon approche de la conduite très complémentaires. Je trouve intéressant de changer de temps en temps de type de machines, j’apprends des tas de techniques différentes que j’adapte sur chacune d’elles. Dans les deux cas, ces deux techniques te permettent de maîtriser bien plus de choses.

TvRoclLive.com : Lorsque l’on voit comment les fans de Harley Customisent leur engin, est-ce la moto qui fait l’homme ou l’homme qui fait sa bécane ?
Manu Lanvin : Wouah ! Pour les Harley, les modifications à outrance, sont surtout liées à « l’After Market » qui s’avère énorme. Comparé à d’autres marques japonaises par exemple qui se trouvent très limitées en pièces détachées, Harley possède forcément une autre conception de la moto. Le catalogue se révèle énorme, ce qui permet à chacun de se fabriquer son propre rêve américain. Tu peux t’amuser assez facilement pour créer ton propre engin en modifiant par exemple ton bolide en Stage One. Une passion à laquelle tu n’as pas accès avec toutes les autres marques de motos.

TvRoclLive.com : Régulièrement les Harleyistes font évoluer leurs machines, voire changent de modèle tous les trois ans minimum. Qu’as-tu prévu en la matière ?
Manu Lanvin : Justement, je suis en train de changer de modèle. Après avoir Customisé mon Forty-Eight, pour une conduite un peu plus adaptée en dehors de Paris, je sens les limites d’un Sportster en dehors de la capitale. Cette Harley s’avère franchement très vite limitée pour les « Cruise » avec un tout petit réservoir de 8 litres. Je ne parle même pas de l’inconfort de la selle qui te pousse à t’arrêter, tellement l’assise est inconfortable après à peine 200 kilomètres pour qu’un de tes potes vienne te chercher en urgence pour finir ton trajet… Maintenant, je dis ça, pourtant je suis tellement amoureux de ma Harley que je pourrais partir en Slovénie s’il le fallait. Je n’hésiterai pas, mais je prendrai mon temps, voilà tout. Alors après ces considérations d’usage, désirant tenter des échappées en moto hors de la maison, je me suis intéressé aux différents modèles Softail, et plus particulièrement à la Breakout.

TvRoclLive.com : Pourquoi avoir décidé de te porter désormais sur la Breakout ?
Manu Lanvin : Je voulais une moto plus massive avec un pneu un peu plus large à l’arrière. Le moteur est un peu plus puissant. C’est aussi le cadre de Softail qui me correspond davantage maintenant. La Héritage Classique n’a pas une ligne assez plaisante pour moi. J’ai découvert la Breakout, avec l’inclinaison de sa fourche, à l’image d’un Choper cela lui donne un côté plus racé et sportif qui répond exactement au modèle qui me séduit. Elle a aussi une bonne base pour envisager les transformations que je réaliserai moi-même. J’aime progresser avec la moto. Cette évolution accompagne l’histoire que je vis avec ma bécane. Je suis heureux de me lancer dans un nouveau projet.

TvRoclLive.com : Des petites choses à améliorer selon toi ?
Manu Lanvin : Si je peux donner un conseil aux ingénieurs de Harley, faites quelque chose pour le Klaxon de merde du Forty-Eight, il ne ressemble à rien. Il ne va absolument pas avec le charisme de la machine. Même si j’imagine qu’ils l’ont conçu ainsi pour des questions de normes auditives, je préfère mettre un grand coup de gaz pour alerter les autres véhicules de ma présence à leurs côtés. C’est bien plus efficace que la sonnette ridicule.

TvRoclLive.com : Quel fut ton plus mauvais souvenir avec ton Forty-Eight ?
Manu Lanvin : Lors d’un aller-retour à Rouen dans la soirée pour un dîner. Alors que je n’avais pas fait gaffe à la météo et que je n’étais pas bien équipé, à peine sorti du tunnel de La Défense, je me suis retrouvé sous une pluie diluvienne et verglaçante. J’ai vécu un véritable cauchemar. Je tremblais de tous mes membres et lorsque je marchais, on entendait sur le sol mes chaussures trempées. J’étais devenu une éponge. Quand tu fais de la bécane, dans le froid et sous la pluie cela devient très vite un enfer. En même temps, sous une chaleur torride aussi. Bref, je m’arrêtais dans les multiples stations-service afin de me réfugier avec un café bien chaud. Toutes fermaient les unes après les autres… Lorsque je roulais, je ne voyais absolument rien devant moi. Je me trouvais avec un Sportster à l’équilibre plus qu’aléatoire au milieu de deux semi-remorques qui ne prêtaient aucune attention à une moto à leur côté. Je ne disposais d’aucune visibilité pour me glisser sur la file de gauche afin de doubler le véhicule de devant. J’ai vraiment cru que j’allais y rester. Je me demandais sans cesse « Que peut-il m’arriver s’ils (les semi-remorques) me Shootent et me propulsent dans le fossé ? » Aujourd’hui, je le raconte comme une chouette aventure à mes potes Bikers qui sont morts de rire, mais sur le moment, je t’avoue qu’elle n’avait absolument rien de sympa. Elle fut même mon souvenir le plus tragique… Depuis, je suis très attentif aux différentes intempéries avant de prévoir une longue route.

TvRoclLive.com : Justement, participes-tu fréquemment à des « Run » avec des amis Bikers ?
Manu Lanvin : Jusqu’à alors, je ne me suis pas aventuré dans de grandes distances, alors non. J’avoue cependant aimer les trajets plutôt en solitaire. Lorsque je récupérerai mon Breakout, avec la bulle et les différents équipements que je compte lui ajouter, sans aucun doute, je vais prendre le large dès que je le pourrai. Je ne me ferme aucune porte avec aucune communauté. J’ai d’excellentes relations avec plein de clubs de motards, Bikers, Hell’s, … Je ne m’inscris néanmoins dans aucune sensibilité de clubs ni à ce qu’ils représentent et je tiens à ce que cela soit bien clair. Je me lie davantage à des personnalités qui me correspondent et j’entretiens des relations humaines avant tout. Tout n’est qu’une question d’affinité entre les hommes. Les relations humaines représentent l’histoire d’une vie pour chacun d’entre nous.

TvRoclLive.com : Pourrais-tu apprécier les randonnées en duo ?
Manu Lanvin : Le vrai plaisir d’une bécane pour moi, c’est de la conduire tout seul. C’est davantage ma personnalité de Rider tout seul. Tu remarqueras d’ailleurs que je n’ai qu’un siège une place pour que justement personne ne me demande de lui faire faire un tour… Être à deux, multiplie les risques d’accident sur la route. Pour le moment, comme je n’ai pas de compagne et que je préfère protéger mon enfant, je n’ai pas forcément envie de prendre des risques inutiles quand ma fille m’accompagne.

TvRoclLive.com : Harley Davidson s’avère surtout connu pour l’aventure humaine de ses amoureux inconditionnels de la marque. Celle-ci représente une famille qui parle, vit, et jouit Harley. Appartiens-tu à un collectif spécial de Harleyistes ?
Manu Lanvin : Absolument pas. C’est lié à ma propre enfance, je n’ai jamais aimé les clans ni les appartenances religieuses. Mes parents m’ont laissé ce libre choix et il me convient très bien. Déjà à l’école, j’étais un enfant à part et je me refusais d’appartenir à un groupe. J’aime conserver ma liberté de n’adhérer qu’à une seule religion : celle de mon groupe et les cinq membres qui constituent ma famille. D’ailleurs, à part moi, aucun ne pratique la moto.

TvRoclLive.com : La Deluxe marque les Fifties, la Heritage rappelle plutôt les Seventies, on peut aisément imaginer qu’un modèle concentre toute une génération avec une période très précise. Et dans ce cas, les jeunes veulent-ils peut-être avoir la leur ?
Manu Lanvin : Possible justement que le nouveau modèle, l’électrique Livewire, peut s’imposer comme la moto du futur. Pour les puristes de chez Harley, c’est hors de question, mais pour les autres, qui sait… La Livewire, je la trouve très intéressante et très bien réussie. La ligne s’avère toujours aussi belle, le son possède une belle empreinte avec ce bruit futuriste qui me plaît bien. Une moto, c’est avant tout un son. Tu as celui de la BMW, celui de la Harley, et chaque constructeur se personnalise à travers le son qu’il décide de concevoir pour sa marque. Pour le reste, les ingénieurs chez Harley ont plutôt bien réussi leur challenge en inscrivant leur modèle électrique dans cette modernité qu’il fallait trouver.

TvRoclLive.com : Comment définirais-tu en quelques mots la marque Harley Davidson ?
Manu Lanvin : Dans la mémoire collective, cela réveille toute l’imagerie américaine avec ces mecs qui « Cruisait » sur des routes très larges. Cette marque me ramène donc invariablement à cette période du film Easy Rider des années 70 qui me passionne. Cette aspiration à la liberté évidente et cette invitation à rouler vers le soleil que reflète ce type de moto, je les retrouve dans le langage du Blues et du Rock ‘n’ Roll. Tous ceux qui aiment l’univers Harley sont comme moi, ils se raccrochent à une autre époque qui n’est plus la nôtre, mais dans laquelle nous nous reconnaissons complètement.

TvRoclLive.com : Penses-tu qu’aujourd’hui le monde Harley reflète la même image pour les nouveaux pilotes de la marque ?
Manu Lanvin : Sans vouloir leur faire défaut, ce positionnement désormais se révèle un peu plus flou. Surtout en France. Désirent-ils chez Harley garder cette identité Seventies ou préfèrent-ils surfer sur une nouvelle image afin d’élargir leur clientèle ? Cependant, j’avoue aussi qu’à travers les transformations que les ingénieurs de la marque effectuent sur leurs engins, je découvre aussi une nouvelle catégorie socio-professionnelle de mecs qui débarquent dans l’univers Harley en appréhendant cette nouvelle bécane-là. Cette nouvelle communauté de jeunes fans arrive à insuffler quelque chose de nouveau qui n’est pas inutile pour la pérennité de la marque Harley. Ils peuvent, d’une certaine manière, finalement la marquer à leur tour et à leur manière dans notre époque. Ils ont probablement raison de vouloir revisiter le mythe Harley… Ou d’y apporter des compléments plus actuels.


Photo : © Alex Mitram
Sujet : Manu Lanvin, Ben Ringel (The Delta Saints), Yana & Mat Ninat
Date : 2016-06-29
Lieu : France, Paris Le Réservoir

TvRoclLive.com : Et si tu désirais finir l’interview à ta manière, tu la finirais comment ?
Manu Lanvin : Avec moi dans les parages, la marque Harley possède un très bon représentant. Jeune, dynamique, évoluant dans le Blues et le Rock ‘n’ Roll. Alors, si je pouvais leur passer un seul message : Dans le cas où vous désirez que je vous fasse bénévolement des tests pour toutes vos machines, comme je m’intéresse beaucoup à votre enseigne et que je suis toujours curieux de ce que je ne connais pas, je me tiens à votre entière disposition. À bon entendeur.
Interview Moto Exclusive : Carlos Sancho, images : @lex ‘’Four Se@sons!’’ Mitr@m

Photo : © Alex Mitram
Sujet : Manu Lanvin & Paul Personne
Date : 2006-12-04
Lieu : France, Paris Le Hard Rock Café

Photo : © Alex Mitram
Sujet : Manu Lanvin & Lionel  »Yoyo » Roux (Strattson)
Date : 2006-12-04
Lieu : France, Paris Le Hard Rock Café.