Simple Minds – Street Fighting Years 30ème Anniversaire
Universal
Note : 4/5
Genre : Pop Rock Deluxe !
En ce mois de mars 2020, synonyme de confinement, une bonne manière d’oublier ce damné virus c’est de se replonger 30 ans en arrière dans ce superbe album des « Simples d’Esprit » : « Street Fighting Years »…Il s’agit du neuvième album studio des Ecossais et il ressort en version Digipack 2-CD avec un second disque bourré d’edits, de faces B et de remixes.
Réalisé par Trevor Horn (Buggles, Yes) et Stephen Lipson, on y retrouve le trio fondateur Jim Kerr (chant), Charlie Burchill (guitares) et Michael MacNeil (claviers, accordéon), ce dernier quittera d’ailleurs le navire après la tournée qui suivra la sortie de l’album. Le batteur Mel Gaynor est aussi de la partie mais il est appuyé par la superstar Manu Katché et le « Policier » Stewart Copeland. On sera surpris de savoir que Lou Reed fait un bref Featuring sur « This Is Your Land »… Les basses sont assurées par John Giblin et Stephen Lipson. Quant à Lisa Germano, repérée auparavant aux côtés de John Mellencamp, elle assure les parties de violon et de mandoline.
Ce « Street Fighting Years » marque une rupture dans la carrière de Simple Minds notamment par rapport à l’album précédent « Once Upon A Time ». Il faut dire que le groupe était alors à son apogée commercialement parlant avec des tubes de la trempe de « Don’t You », « Waterfront », « Sanctify Yourself », « Promised You A Miracle » ou encore « Alive And Kicking » ! Jim, Charlie et Mick décident courageusement de rompre avec la routine commerciale en sortant une œuvre beaucoup plus introspective voire atmosphérique. On y retrouve pas mal d’influences Folk d’où la présence d’accordéon, de violon, de flûte et de cornemuse. Les musiciens revisitent ainsi leurs origines écossaises et celtiques et cela donne à cet album une tonalité particulière.
Les thèmes abordés sont très engagés puisqu’on y retrouve l’Apartheid avec le magnifique « Mandela day » et la sublime reprise de « Biko » de Peter Gabriel. Les événements en Irlande du Nord inspirent le « tube » « Belfast Child » que tous les fans des Ecossais vénèrent. Ce titre est d’ailleurs basé sur une chanson traditionnelle irlandaise « She Moved Through The Fair » que Kerr avait entendue quelques jours après le sanglant attentat à la bombe d’Enniskillen. Quelle ne fut pas la surprise du groupe d’avoir un numéro 1 avec cette chanson de près de 7 minutes, un record à l’époque ! Et puis « Street Fighting Years », le titre éponyme, aborde le sujet des violences urbaines et est un hommage à Victor Jara.
Le second disque est intéressant car on y retrouve les versions éditées de nombreux titres comme « Belfast Child » qui pouvait ainsi passer plus facilement en radio . Les faces B présentes ici sont tout aussi passionnantes, que ce soit « Saturday Girl », « Year Of The Dragon », « Sign O’ The Times » (reprise incroyable de Prince ) ou encore le « Jerusalem » de Hubert Parry que les amateurs de Prog’ connaissent surtout du répertoire de Emerson Lake & Palmer ! Les remixes sont également incroyables, de celui de SOTT de Prince par CJ Mackintosh à « Kick it In » par le sorcier Trevor Horn en passant par « Waterfront ’89 », signé du magicien Steve Lillywhite !
L’acquisition de cette édition 30ème anniversaire de « Street Fighting Years » est donc un Must, vous l’aurez compris ! Les plus fortunés pourront opter pour la version Deluxe 4CD avec le double Live à Vérone de 1989 inclus. A noter que l’album original ressort également en double vinyle 180g. Simple Minds  devait faire une tournée française entre avril et août, ce n’est que partie remise à cause du virus… Comme je l’ai déjà dit pour la sortie du Best Of 1979-2019 dont la chronique est sur ce site, les Ecossais restent un groupe prodigieux sur scène 40 ans après leurs débuts, ne les manquez pas !
Chronique : Olivier Carle
Merci à Isabelle Louis