Seeds Of Mary Interview Exclusive, le 7 septembre 2020, par Martine Varago.

Pour la sortie de leur prochain album « Serendipity » le 25 septembre prochain, TvRockLive.com a interviewé leur chanteur Jérémy Dourneau, l’un des fondateurs des « Seeds », ex D.I.R.T.

TvRockLive.com : Vous puisez vos influences musicales dans différentes périodes de l’histoire de la musique, que ce soit celle des années 70 comme : Pink Floyd, ou celle des années 80, comme : Faith No More. Comment expliques-tu ce large spectre d’influences ?
Jérémy Dourneau : On ne se fixe pas de limites d’écoute musicale et on est très réceptifs à la scène actuelle dans le Metal en France ou ailleurs. Des grands noms comme : Gojira, Catatonia, Faith No More… On écoute aussi des groupes de notre génération. Et pour les groupes plus anciens, cela peut venir de l’éducation des parents et cela peut être aussi des cheminements plus personnels. On a beau avoir des références communes, on a aussi notre petit apport personnel. Donc c’est des affaires de cheminement avec le temps, de nos explorations musicales.

TvRockLive.com : Depuis 2011 qui marque la naissance du groupe, comment a évolué le groupe ?
JD : En tant que membre fondateur du groupe, je peux te raconter l’histoire du groupe. On a démarré sur les cendres du groupe D.I.R.T dont le guitariste Julien faisait partie. On a repris des morceaux qu’il jouait avec son ancien groupe et certaines de ses nouvelles compos. On s’est apprivoisé pendant un an et demi puis on a décidé de faire un premier EP. Ensuite, petit à petit, l’évolution s’est faite de façon naturelle et on a fait notre premier album « Choose Your Life ». A partir de cette époque, on a commencé à obtenir une nouvelle voie qui se dessinait avec plus de précision, tu vois, au niveau des sonorités musicales et au niveau du travail vocal. Tout ça s’est beaucoup fait en studio. A partir de la sortie de notre deuxième album en 2017, on a un peu plus travaillé et cela a donné un album un peu plus approfondi, un peu plus précis avec une direction artistique plus globale tant au niveau musique qu’au niveau de l’habillage visuel de l’album. On a essayé de fournir un effort visuel à travers des clips vidéos également. Enfin, avec cet album « Serendipity », c’est une évolution logique où on essaie vraiment de s’affranchir un peu plus de nos influences. Il y a eu plusieurs changements de Line Ups au cours de l’évolution du groupe et chacun amène un peu ses influences. Julien, le principal compositeur du groupe, nous connaît mieux et prend davantage en compte nos personnalités. Il sait quelle voie le mieux explorer, ce qui va nous plaire ou non. Le guitariste compose aussi quelques morceaux. La façon de composer de Julien est à la fois très personnelle mais on l’aiguille aussi vers des directions qui nous plaisent.

TvRockLive.com : On aimerait connaître le choix du nom du titre de votre album « Serendipity » qui sort le 25 septembre prochain. Est-ce qu’il existe un lien avec le conte persan « Les trois princes de Serendip » ?
JD : C’est vraiment en rapport avec la sérendipité, le fait que par une intervention du hasard, cela va aboutir à quelque chose d’inattendu avec une connotation positive, une bonne surprise. Julien a proposé ce nom et c’était vraiment personnel par rapport au groupe avec cette idée qu’une œuvre d’art, un album, un groupe est forcément un peu le fruit du hasard. Tu as beau avoir des choses tracées, il y a des choses qui vont faire que le résultat ne sera pas tout à fait celui attendu au départ. En espérant aboutir à quelque chose de meilleur. Le nom de l’album, c’était un abîme par rapport à nous-mêmes, à l’aventure du groupe. Petit à petit, pendant le processus de composition, d’écriture et par rapport au visuel, on a commencé à l’utiliser comme concept. L’album parle beaucoup des notions d’héritage, de paternité et de patrimoine spirituel avec l’idée que l’on est tous un peu le résultat de notre environnement. On est imprégnés par un tas de choses que l’on va devoir digérer pour continuer à vivre et devenir nous-mêmes. D’où le caméléon sur la pochette, tu vois, il y a cette idée de caméléon qui prend la couleur de son environnement. Il y a une idée de nécessité d’adaptation permanente chez l’homme, les êtres vivants de manière générale.

TvRockLive.com : Vous avez enregistré cet album juste avant le début du confinement. Comment cela s’est-il déroulé ?
JD : Heureusement ! On a pu terminer fin février, avec les prises chant, juste avant le début du confinement le 17 mars. Il a été enregistré au Secret Place Studio, le studio de l’ingé avec lequel on travaille depuis notre premier album. On le considère comme le sixième membre du groupe et il joue parfois le rôle de Manager. C’est David Thiers qui gère ça sur Bordeaux. L’ingé travaille avec des groupes comme : Gorod, Psychose

TvRockLive.com : Quelle est la chanson de ce nouvel album que tu préfères ?
JD : Il y en a un que je trouve vraiment terrible et que je préfère, c’est « Gone Astray », écrit par Julien. On s’est partagé les textes à deux sur cet album. C’est une ambiance musicale encore inexplorée pour nous. Il y a à la fois un côté très sombre et très nostalgique, une fin très violente et un refrain très beau. Nous n’avons eu l’occasion de le jouer qu’en répète puisque les concerts n’ont pas repris. C’est un morceau qui me procure des frissons pendant qu’on le joue, et c’est une agréable sensation que de frissonner ! Sur cet album, je les aime tous à peu près à égalité. Je suis très satisfait de la globalité de la qualité de l’album !

TvRockLive.com : Une autre chanson dont tu pourrais nous parler en avant première ?
JD : Il y en a une autre qui fera l’objet d’une prochaine vidéo. Mes copains, je sens, vont me haïr là !!! Mais on sort un clip qui s’intitule « Rewind Me ». On bosse avec un réalisateur qui s’appelle Thomas Duphil et qui fait tous nos clips depuis le début. Le clip est bien méchant et il sortira en septembre.

TvRockLive.com : La situation actuelle étant très compliquée pour les artistes et en particulier les musiciens, comment pouvez-vous créer, innover en la matière ? Des artistes ont, par exemple, créé un concert virtuel en 3D et de nombreux artistes ont sorti des vidéos sur les réseaux sociaux…
JD : La situation reste très incertaine. Au début du confinement, on était en période creuse et donc on a eu très peu de dates qui ont sauté. Mais là on commence à voir les dates qui sont reportées à 2021. L’année 2021 va un peu bouchonner au niveau du Booking. Ces derniers mois, les programmateurs, organisateurs, réalisateurs étaient dans le même flou artistique que nous. Finalement, peu de choses ont abouti jusqu’à la fin de cette année 2020. Vu que c’est une sortie d’album que l’on va jouer en Live, cela nous gonflerait tous de devoir passer par un concert filmé. On espère avoir une date de concert en janvier 2021 sur Bordeaux. L’album sort le 25 septembre comme prévu et va bénéficier d’une bonne promo de la part de Klonosphère. L’album sera disponible dans les Fnac et il sera commandable sur nos réseaux. On va espérer qu’il y aura un bon travail de com, qu’il soit écouté. Débouler en concert devant un public qui connaît déjà l’album peut être très sympa. On adore l’énergie de la salle.

TvRockLive.com : Vos fans auront le temps d’apprendre vos textes pour les prochains concerts !
JD : Oui, d’autant qu’on met toujours les paroles dans des livrets.

TvRockLive.com : Et des paroles toujours et uniquement en anglais ?!
JD : Oui, c’est un style musical très anglo-saxon. Notre musique reste assez mélodique et l’anglais est plus mélodique que le français. Esthétiquement, c’est l’anglais qui me semble le plus cohérent.

TvRockLive.com : Un dernier message à faire passer ?
JD : Un bisou à mes copains de « Seeds Of Mary » !