Motörhead – Ace Of Spades (40th Anniversary)
BMG / Him Media
Note : 5/5
Genre : >>>Speed Metal>>
Chronique de : Drummer Boy
Le classique de tous les classiques sort en version « Vinyl Box » afin de fêter dignement son quarantième anniversaire. L’objet contient une foultitude de bonus comme une série de démos instrumentales, des concerts complets enregistrés en 81 à Belfast et Orléans, un DVD avec des apparitions TV, ainsi qu’une compilation de versions alternatives. Le son de l’album a été soigneusement retravaillé à partir des bandes Master. Le résultat est saisissant car il a conservé sa chaleur analogique, mais avec un rendu plus « Clean ». On retrouve avec plaisir l’hymne « Ace Of Spades », « (We are) The Road Crew », « Jailbait », « The Hammer », « The Chase Is Better Than The Catch »… En 1980, Motörhead avait enfin trouvé son son, débordant d’énergie et d’une agressivité encore jamais atteinte, même par les groupes les plus extrêmes de la scène Punk. On pourrait même qualifier le jeu de Fast Eddie Clarke de « bruitiste », tant le guitariste aime jouer avec les larsens, les fausses notes et les accords mal plaqués. On retrouve également le jeu instinctif et frénétique du défunt Philthy « Animal » Taylor. La partie Live révèle une particularité de son jeu, l’imprévisibilité. Ses rythmes comportent une part d’impro, particulièrement au niveau du Charleston. Alors que la plupart des batteurs de Hard Rock ne s’embarrassaient pas de fioritures, laissant leur Charley très lâche, Philthy s’accrochait fermement à ses vieilles racines « Thin Lizzy » (un groupe qu’il idolâtrait) en gardant le contrôle de l’ouverture tout en disséminant de tout petits accents et autres ouvertures, visiblement de manière aléatoire. En bref, le mariage parfait entre finesse et sauvagerie !
Des versions « Deluxe » d’Ace of Spades, on en compte au moins trois. Mais nous tenons ici la version ultime, regroupant l’intégralité des archives du groupe issues de la période 80-81, même celles présentant des chutes et flottements de sons. Une démarche très appréciable de sauvetage et partage de patrimoine. Mention spéciale à toutes ces versions démo de travail instrumentales qui raviront les plus passionnés qui pourront s’immerger dans la structure des chansons et comprendre comment elles ont été construites. Enfin, nous terminerons par la présence de la fameuse Jam entre Girlschool et Motörhead, parue initialement sur le EP St. Valentine’s Day Massacre, avec l’irrésistible « Please Don’t Touch » (reprise de Johnny Kidd & The Pirates) avec Denise Dufort à la batterie. La légende dit en effet que Philthy n’avait pu jouer une note de cet EP car blessé au cou suite à une bagarre avec Eddie. Ça ne s’invente pas ! Ajoutez à cela un grand livret avec des tas d’images d’archives et vous obtenez un Must ! Ce coffret, par son côté « ultra-exhaustif », s’adresse avant tout aux fans jusqu’au-boutistes, mais il reste une excellente initiative.