Hign On Wheels
Interview Exclusive par : Martine Varago

 Hign On Wheels, un trio de Power Rock Stoner Psychédélique, fondé en 2014, sort son second album « Fuzzmovies » en plein confinement. Tv Rock Live vous dévoile les secrets de leur concoction virale longuement préparée et enregistrée au studio de la Vimondière. Influencés par les films de série Z et passionnés de Rock, Grégoire Beaumont (chant, batterie), Bruno Guera (chant, guitare) et Gilles Tantot (basse et chant) déversent leurs riffs entêtants, leurs boucles mélodiques  et les lignes de basse sur chants Gluturaux et Power rythmique.

TvRockLive.com : Tout d’abord, pourquoi avoir choisi une influence du Palm Desert Rock Music ?
Greg : J’ai fondé le groupe avec un ancien pote, Benoît. J’ai toujours écouté ce style de musique et j’ai été influencé par Caius dans mon enfance et j’ai toujours voulu fonder un groupe de ce style tout en apportant mes compos. À l’origine, je suis batteur et donc ce n’est pas facile d’apporter des compos quand on est batteur. En 2014, c’est vraiment venu car c’était une grosse passion et j’ai été rejoint par Bruno et Gilles qui affectionnent aussi ce style.

TvRockLive.com : Justement, est-ce que Gilles et Bruno ont quelque chose à ajouter ?
Bruno : Moi je viens plus du Punk, puis je me suis mis à écouter du Rock comme Led Zep. Ce qui m’a mis sur les rails du Blues aussi. Je suis tombé sur l’annonce de Greg qui cherchait un guitariste.

TvRockLive.com : Qu’est-ce qui vous a plus particulièrement attiré dans ce style, tant au niveau technique que musique ? C’est un style de musique qui vient à l’origine du désert californien à côté de Palm Springs.
Greg : C’est surtout le son de ce style de musique qui m’a attiré et son côté très hypnotique, répétitif, qui donne l’impression d’être un peu drogué dans un désert.

Bruno : En tant que guitariste, ce sont surtout les riffs Groovy et bien Bluesy qui m’ont fait tomber dedans.

Gilles : Moi aussi ce sont surtout les gros riffs. J’aime beaucoup le Metal aussi et le côté Psyché que l’on retrouve dans beaucoup de drogues. J’affectionne beaucoup Led Zep. Et c’est ainsi qu’on se retrouve dans un groupe de ce style-là.

TvRockLive.com : Ce style refait penser aux Seventies, que ce soit au niveau son, au niveau de la musique et aussi au niveau des expériences avec différentes drogues. Est-ce qu’il n’y a pas au fond aussi un peu d’influence des parents qui ont vécu à cette période ?Greg : Moi pas du tout ! Ma mère détestait la musique et mon père était fan de Jazz et de classique ! (Rires). Pendant l’adolescence, j’écoutais surtout de la Fusion Metal Hip Hop comme Rage Against The Machine, Faith No More. Pour moi, le Stoner est venu après.

Bruno : Moi c’est un peu pareil, c’est mon frère qui m’a initié à la musique. Il a un peu plus de 40 ans. Et pendant mes années au lycée, mes potes m’ont fait découvrir le Metal. Et mon frère m’a plutôt fait découvrir les années 70. Tout ça m’a donc fait tomber dans le Stoner.

TvRockLive.com : Vous sortez votre album en pleine pandémie. Pourquoi avoir choisi ce moment-là et ne pas avoir attendu de le sortir avec à la clé une tournée dans la foulée par exemple ?
Greg : Ce n’est pas parce que les gens sont confinés qu’ils n’écoutent pas de la musique ! Rires

Bruno : En fait l’album a été réalisé en 2020 et devait sortir à la mi 2020 avec une tournée en mai 2020. Et voilà, c’est tombé à l’eau ! Et on s’est dit on va quand même le sortir et on ne va pas le laisser moisir ! On a trouvé le Label Klonosphère qui nous a aidé à le sortir.

TvRockLive.com : Pouvez-vous nous raconter l’histoire de chaque morceau de cet album ?
Greg : On va commencer par le début : ‘’Blind Your Mind’’. Pour ce morceau, c’est moi qui ai apporté le riff et après Bruno m’a aidé à le développer. C’est venu un peu comme ça, je n’ai pas cherché vraiment à construire. Les paroles sont basées sur l’esprit et le Psyché sur un aspect un peu cérébral. Et je voulais introniser le Sample avec le film Faster, Pussycat ! Fill ! Kill ! de Russ Meyer. Je trouvais que le morceau collait bien avec l’histoire de nanas un peu folles qui conduisent des grosses bagnoles et qui veulent tirer du fric à un gros pervers.

Bruno : Je fais le chant sur la quatrième chanson ‘’Last Page’’ et sur la sixième. ‘’Last Page’’ fait référence à mon ex, c’est la dernière page et une façon de tourner la page pour dire salut.

Gilles : Eh bien je vais vous parler de ‘’Hitman The Cobra’’. J’ai trouvé ce riff et je l’ai proposé aux deux autres membres du groupe qui l’ont bien kiffé ! Du coup, on a fait une compo à partir de ça et sauf qu’au départ, ça commençait comme un instrumental et on a fini par broder autour car on l’a trouvé un peu trop vide. Et on a ajouté des Samples et on a testé le film Hitman The Cobra. On a bricolé et on a trouvé que ça sonnait bien. Et c’est comme ça qu’elle est née cette chanson !

Greg : ‘’Destiny Is On My Way’’, c’est une chanson écrite par Gilles et elle ressemble à une compo que l’on avait créée au tout début du groupe. Cette chanson retrace la destinée que l’on a eue avec le groupe. Gilles et Bruno n’étaient pas des potes que j’ai rencontrés au lycée, mais par le biais d’une audition pour donner naissance au groupe actuel. Ce n’est pas évident, ni inné de faire auditionner des musiciens sur ses propres chansons. Ce n’est pas très naturel mais je trouve cela beau ! Et la chanson relate beaucoup cette histoire. La dernière chanson ‘’In My Head’’, que je trouve très belle, est une compo que j’avais amenée et que nous avons travaillée tous les trois. C’est mon morceau préféré de l’album qui contient quelque chose de progressif : ça démarre avec une gratte acoustique et puis arrive une grosse basse et c’est vraiment un morceau intéressant, même au niveau des paroles. Comme je l’ai déjà dit je n’étais pas un chanteur au départ et il fallait quelqu’un qui chante dans le groupe donc je m’y suis collé !

Ces compos ont pris beaucoup de temps à être travaillées et cela fait au moins deux ans que l’on est dessus !  Ce qui est vraiment important, c’est que chacun apporte sa pierre à l’édifice ! Chaque compo a quelque chose d’original parce qu’elle ne ressemble pas à la version d’avant, ni à celle d’après.

TvRockLive.com : Je voudrais parler de la pochette de votre album qui évoque des extraits de bandes dessinées des années 70. Qui l’a créée ?
Bruno : C’est moi qui l’ai faite et je me suis inspiré d’affiches de films de série Z qu’il y avait dans les circuits de cinéma alternatif. Les affiches représentent un agglomérat de tout ce qu’il y avait dans les films. Ce sont tous les Samples que l’on a utilisés sur l’album. C’est aussi représentatif du groupe car on l’avait utilisé sur la pochette du précédent. Par contre, tous les autres éléments, en fait, ce sont des personnages dont on parle dans l’album. On s’est inspiré de films produits dans les années 50, 60 et 70 tels que Faster, Pussycat! Kill! Kill! de Russ Meyer sorti en1965, Hit The Cobra des années 80, Blood Feast un film Gore des années 60 (1963), le film de science-fiction Rocketship X-M (1950) et Satan’s Sadists (1969)

TvRockLive.com : Et pourquoi cette époque où vous n’avez pas vécu finalement ?
Gilles : Parce que c’est une époque où se sont créés beaucoup de choses. Les films de séries Z de cette époque ont vraiment innové à cette époque.

Bruno : Il est vrai que les années 70 ont été très riches en art, que ce soit dans le domaine de la peinture, de la musique ou du cinéma. Il y a eu une émergence de phénomènes nouveau et ces années-là ont beaucoup influencé la suite.

TvRockLive.com : Comment vivez-vous le confinement ? Certaines personnes le vivent très bien, d’autres sont plutôt anxieuses.
Gilles : Je suis graphiste et travaille dans un studio. Je suis en télétravail depuis un an. Au niveau du travail, il n’y a pas de souci et comme je suis un solitaire dans l’âme, je ne vis pas trop mal le manque de contacts. Mais parfois ça manque d’aller boire des pots avec des potes…

Bruno : Je le vis plutôt bien car je suis technicien vidéo dans le monde du spectacle. Je me déplace énormément, même si il n’y a pas beaucoup de spectacles, car il y a beaucoup de Streaming. Il y a une nouvelle niche qui s’est créée et donc j’ai beaucoup de travail. J’ai fait du concert payant en Streaming pour des gros artistes comme Mat Pokora. Il y avait 60 000 personnes connectées en Streaming.  C’est comme si on avait fait un stade, c’était fou quand même ! Il faut payer un pass à 25 € pour regarder un concert en Streaming chez vous ! Mais il manque l’énergie d’une salle et d’un public !  Et aller boire des bières, aller à un concert, ça commence à manquer !

Greg : Je travaille dans la restauration d’entreprise et donc je n’ai pas trop subi la crise, mais au niveau de la culture je pense que l’on a pris une sacrée grosse claque parce que cela fait plus d’un an qu’on s’est complètement arrêtés. On faisait quand même une dizaine de dates par an. Depuis la pandémie, on ne se voit quasiment plus et le monde est vraiment différent : on se voit par Facebook, Skype. On est parvenu à faire quelques répètes. On a enregistré des titres acoustiques, ce que l’on n’aurait pas fait si il n’y avait pas eu de confinement. On a monté aussi un clip pro avec des gros moyens et c’est pareil, on a pu le réaliser grâce au confinement. Cela me fait bizarre de sortir un album sans pouvoir faire de date derrière.

TvRockLive.com : Vous êtes bien placés pour faire un concert en Streaming ! Rires
Bruno : Honnêtement, ce n’est pas si facile !

TvRockLive.com : Depuis un an, vous ne pouvez pas répéter ensemble. Pourtant il y a quand même eu des fenêtres pour s’échapper !
Gilles : On a eu quand même quelques possibilités pour répéter mais c’est quand même au ralenti.

Pas de concert en vue pour 2021 pour High On Wheels. Car sur un air de sinistrose, les cafés,  bars,  festivals et associations sont, comme vous le savez, bien verrouillés et très peu d’opportunités  de pouvoir jouer devant un public réel persistent pour l’année 2021. Alors écoutez leur superbe  album « Fuzzmovies » à l’atmosphère rendue Live en studio.