Devils In Heaven
Rise – Par Franck Leber
AOR Heaven
Note : 4/5
Genre : Melodic Rock
Les Australiens de Devils In Heaven (originaires de Tasmanie) sont persévérants car dès les 80’s, ayant beaucoup tourné dans leur pays, ils n’ont pas réussi à percer malgré un Single «Say A Prayer» en 1991. Ils ont ensuite sorti un EP en 1993 aux USA, Liberation, mais là non plus, à l’époque du Grunge, ils ne furent pas remarqués. Après presque 30 ans, les voilà enfin pour cet album Rise, que le Label allemand AOR Heaven propose en ce printemps 2021. C’est donc une collection de titres réenregistrés qui constituent cet album, qualifié par le Label de Melodic Rock et qui va permettre de découvrir un groupe affûté, aux diverses influences allant de Starship, Cold Chisel à Journey, Reo Speedwagon. À l’époque le groupe se composait de Dave Whitney (chant, guitare), de Matt Shield (basse), de Nelson Tabe (claviers) et de Phil Crothers (batterie), qui hélas n’est plus et à qui les musiciens leur dédient d’ailleurs leur galette. Constitué de 14 titres, dont 2 bonus (versions de 1990 de «Ships in The Night» et «Ain’t It A Wonder»), Rise porte bien son nom et apporte un vent de fraîcheur mélodique, de haut niveau et avec un bel enthousiasme, pour ces nouvelles versions remastérisées.

L’entame du disque «Liberation» donne la part belle à des claviers chatoyants et à une mélopée entraînante, entêtante et très 80’s. La voix de Dave Whitney ajoute un allant très Rock à ce titre au solo de guitare impeccable. Suivi du magnifique «The Night Is Over», orienté AOR avec toujours ces claviers emballants, l’auditeur sera plongé encore un fois dans un univers fleurant bon l’époque des Journey ou autre Foreigner, sans aucun doute. Les compositions restituent bien l’esprit AOR de ces années folles et ne sont ni désuètes ni vieillottes, témoin «Take Me», très classique avec beaucoup de nostalgie aussi, témoin «Ain’t It A Wonder», ballade sirupeuse mais bourrée de Feeling très 70’s d’ailleurs. Avec «Ships In The Night», les influences Survivor surgissent pour un titre magnifique très prenant et d’un beauté mélodique sans égal, le seul bémol étant un son de batterie un peu sourd parfois.

L’autre moment fort de Rise est «Say A Prayer», aux claviers toujours très aériens et au rythme lent certes mais d’une grande justesse mélodique, un vrai petit bijou ce titre, bien revisité et qui renaît de la plus belle des façons. Après la ballade dispensable «Age (Simple Man)», Devils In Heaven relance la machine avec le très Rock «All Night», lorgnant du côté de Starship cette fois, avec un bon tempo et un tonus AOR très présent. Rien de particulier avec «Listen To My Heart», qui a un air de déjà entendu, mais «Dreams» poursuit la voie très 80’s de Rise, avec ce côté Pop très attachant.

Le final de Rise avec «Your Beating Heart» et «Heart, Mind, Soul» apporte encore de la nostalgie, avec un AOR suranné certes mais ô combien délicieux. La vraie prouesse de Devils In Heaven est d’avoir fait renaître ces titres de façon impeccable, et même si la production n’est pas au top, elle a le mérite de plonger l’auditeur dans le passé pour un plaisir retrouvé. De belles sensations, du Feeling et de la mélancolie pour ce Rise, en un mot : rafraîchissant !