Emigrate
The Persistence Of Memory – Par Franck Leber
Emigrate Production
Note : 4,5/5
Genre : Rock
Emigrate est le projet du guitariste de Rammstein, Richard Z. Kruspe, et il a déjà sorti 3 albums studio : Emigrate en 2007, Silent So Long en 2014 et A Million Degrees en 2018. Il se démarque vraiment de la musique habituelle de Rammstein, par une innovation clairement orientée vers du Rock moderne, avec des touches Indus de ci de là certes mais cela reste très emballant avec une structure mélodique bien présente et du son électronique bien calibré. Sa vision de la musique et ses explorations diverses font qu’avec déjà 3 albums au compteur, le guitariste allemand s’impose peu à peu, sans limite et sans barrière. Alors pour ce nouvel album intitulé The Persistence Of Memory, Richard Z. Kruspe a choisi un nouveau claviériste, l’Italien Andrea Marino, qui fait un travail extraordinaire sur cette nouvelle galette et qui impose une vraie dimension électronique à cet album, je pense au titre démentiel qu’est «I’m Still Alive», un moment phare déjà en plage 4. Alice Lane à la basse et Joe Letz (Combichrist) à la batterie complètent le Line-Up du groupe.

Les 9 titres de ce nouvel album ont été composés entre 2001 et 2018 mais n’ont jamais été proposés en bonus, cela donne ainsi naissance à The Persistence Of Memory, qui porte finalement bien son nom. L’ouverture de l’album avec «Rage» permet de planter le décor de la musique d’Emigrate, titre très emballant, hyper mélodique, qui donne une envie folle de bouger, un vrai Hit en puissance, rien de tel pour lancer un album sur de bons rails. Il faut noter la présence au micro de Till Lindemann, le Frontman de Rammstein, facilement reconnaissable sur le titre «Always On My Mind», dans un registre différent mais clairement étincelant et en anglais s’il vous plaît. Autre titre très caractéristique de la musique d’Emigrate, «Freeze My Mind» composé en 2001 et remis au goût du jour de la plus belle des manières. Survint alors «Come On», Rock exaltant, qui fait taper du pied avec cette modernité criante et passionnant, un pur moment de délice encore. Suivi du très rythmé et mélancolique «You Can’t Run Away», qui arrache des larmes à votre serviteur, enveloppé par des nappes de claviers hallucinantes et d’une richesse incomparable, la musique d’Emigrate prend son envol de la plus belle des manières.

Le ton se durcit avec «Hypothetical», aux couleurs plus proches de Rammstein ce coup-ci, mais avec une assise Metal forte et sombre, avec une profondeur instrumentale sans égale. Une ambiance plus progressive mais toujours mélodique prend forme sur «Blood Stained Wedding» avec un refrain entêtant, une dimension psychédélique venant ajouter un soupçon de musique 70’s, le tout étant parfaitement exécuté par ces musiciens accomplis. Et c’est avec beaucoup de maîtrise que The Persistence Of Memory s’achève sur «I Will Let You Go», plutôt cool, certes moins emballant à la 1ère écoute mais d’une grande richesse.

Le constat est par conséquent éloquent : c’est un album solide, façonné de main de maître par ce diable de Richard Z. Kruspe, à la prestation vocale lumineuse, bien aidé par ses musiciens et par une inspiration permanente. Ce disque est la suite logique des précédents avec cette modernité palpable et une recherche constante de sonorités, alliée à des mélodies percutantes et addictives. Une réussite totale pour une musique complètement à l’avant-garde dans ce style à part, mais accessible. En un mot : renversant !!!