The TheThe Comeback Special – Par Olivier Carle
Label : Ear Music
Note : 5/5
The The est un groupe atypique qui a une importance particulière pour moi. J’ai eu l’immense chance de les découvrir lorsque je travaillais pour CBS et à l’occasion de la sortie chez Epic de leur premier album «Soul Mining» qui reste pour moi un des plus grands albums des années 80. Il y avait en particulier ce petit bijou Synth-Pop «Giant» qui a tourné en boucle sur ma platine avec cette accroche sublime «How Could Anyone Know Me When I Don’t Even Know Myself»… Et puis d’autres merveilles comme «I’ve Been Waiting For Tomorrow (All Of My Life)», «This Is The Day», «Uncertain Smile» tous présents sur ce 1er Live du groupe de Matt Johnson. Par la suite je suis resté fidèle à cette formation britannique notamment pour la trilogie «Infected»/«Mind Bomb»/«Dusk». J’ai un peu décroché avec «Hanky Panky» composé de reprises déjantées de Hank Williams et je suis un peu passé à côté des expériences solo de Matt. Par contre je n’ai jamais raté une occasion d’aller voir The The sur scène car la musique de Mr Johnson prend une autre dimension en public ! Je me suis ainsi précipité au Casino de Paris en 1989 pour la tournée «Mind Bomb», d’autant que c’était le grand Johnny Marr (ex-The Smiths, groupe mythique également) qui tenait la guitare. Je les ai revus l’année suivante au Zénith pour la tournée Ricard Live Music avec The Silencers entre autres et ce fut de nouveau la grosse claque. J’ai assisté à la tournée «Dusk» à Düsseldorf en 1993 au milieu d’un public allemand conquis et sidéré par la qualité de la prestation de Matt et de Johnny Marr. Je ne les reverrai que 7 ans plus tard, en 2000, dans le cadre intimiste du New Morning. C’est avec un nouveau groupe que Matt viendra nous présenter son sixième album original «NakedSelf», sorti sur le Label de Trent Reznor (N.I.N.) : le guitariste Eric Schermerhorn (ancien guitariste d’Iggy Pop et du Tin Machine de Bowie, déjà présent sur «Hanky Panky»), le batteur Earl Harvin (qui à 13 ans jouait avec les « Funkers » de Sly And the Family Stone) et enfin le bassiste Spencer Campbell

Ensuite plus de nouvelles de The The jusqu’à ce retour inespéré en 2017/2018 avec une tournée UK/US qui culminera au Royal Albert Hall de Londres. Barrie Cadogan a remplacé Johnny Marr, brièvement revenu en 2017, à la guitare. On retrouve Earl Harvin derrière les fûts. On notera le retour à la basse de James Heller et aux claviers de DC Collard, des revenants du The The des années 90. La Setlist revisite les plus grands titres de la carrière de Matt Johnson : de «Sweet Bird Of Truth» à «Heartland» en passant par «The Beaten Generation», «Armageddon Days (Are Here Again)», le superbe «Dogs Of Lust», le très Pop «Slow Emotion Replay», l’énergique «Infected», l’émouvant «True Happiness (This Way Lies)» ou le magique «Lonely Planet». En tout 24 titres aussi beaux les uns que les autres et qui nous rappellent combien le talent de Matt Johnson n’a pas été à ce jour reconnu à sa juste valeur tant le succès de The The est resté confidentiel pendant ces 40 dernières années ! J’ai bien peur que ce 1er Live sorti sans grande audience médiatique et en pleine pandémie ne change pas fondamentalement la donne quant au succès commercial de The The et c’est fort dommage car il le mérite amplement…