Genesis à La Défense Arena 16 mars 2022.
Par : Olivier Carle, images : Hélène Eymard


J’ai découvert le groupe Genesis en 1973, il y a un peu moins de 50 ans donc, avec leur premier Live que j’avais emprunté par simple curiosité à la Médiathèque de Bourg-la-Reine. Je l’avais trouvé plutôt pas mal dans le genre Prog’ mais c’est réellement après le départ de Peter Gabriel que je suis devenu un inconditionnel des Anglais. J’ai été totalement conquis par « A Trick Of The Tail » en 1976 notamment grâce à la voix de Phil Collins et les compos beaucoup plus accessibles que celles, souvent assez hermétiques selon moi, de la période du Gab’. Je sais que la bataille fait rage entre les amateurs du Genesis du début des années 70 et ceux des albums 80’s mais personnellement mon choix s’est toujours porté sur la période post 75… Je précise d’ailleurs que j’adore la carrière solo de Phil Collins, tout comme celle de Peter Gabriel d’ailleurs, mais je reste encore et toujours de marbre en écoutant « The Lamb… » ou « Selling England… » ! Je devais aller voir la tournée « Abacab » en 1981 mais une mauvaise grippe en avait décidé autrement à l’époque et je l’ai toujours regretté. Je n’ai finalement vu Genesis pour la première fois qu’en 1998 avec Ray Wilson au chant pour la tournée « Calling All Stations » que j’avais beaucoup appréciée. Je me devais donc de rattraper le rendez-vous manqué de 1981 avec Collins/Rutherford/Banks et ce fut chose faite en 2022 à La Défense Arena pour cette tournée d’adieu…


Les pires rumeurs couraient sur cette tournée que le Covid faisait traîner en longueur depuis début 2020, notamment que Phil était au bout du rouleau et n’avait plus de voix. Pour être honnête, le voir arriver sur scène avec une canne et passer l’intégralité du concert assis sur une chaise de bureau a de quoi surprendre. Sa diction est devenue effectivement moins rapide et sa voix parfois un peu limite question justesse mais on s’y habitue au bout de quelques morceaux. D’autant que deux choristes sont là pour l’épauler vocalement parlant et ça le fait. Mike Rutherford est toujours impérial soit à la guitare, soit à la basse, instruments qu’il partage selon les morceaux avec l’excellent Daryl Stuermer qui tourne avec Genesis depuis le départ de Steve Hackett il y a 45 ans ! Tony Banks, qui est sans doute le plus fringant du trio, assume son rôle de claviériste avec un sérieux remarquable comme toujours. J’ai été bluffé par la qualité du jeu de batterie du fils de Phil, Nic, qui s’est approprié le répertoire du groupe de son père et le reproduit à la perfection en y ajoutant sa touche personnelle. Tout ce petit monde fait preuve d’une qualité musicale sans faille comme on est en droit de l’attendre d’un groupe de ce niveau d’excellence…


La Setlist est quasi parfaite et couvre grosso modo 2 décennies discographiques, de « Selling England… » à « We Can’t Dance », histoire de satisfaire les fans des 2 périodes, tâche pas forcément facile, on l’aura compris… Personnellement j’ai adoré les très 80’s « Land Of Confusion », « Turn It On Again », « Mama » avec les rires sataniques de Phil, « Home By The Sea », « Domino » ou encore « Throwing It All Away » sans oublier les incontournables « I Can’t Dance » ou « Invisible Touch ». Pour les raisons évoquées plus haut, j’ai un peu moins accroché à « The Cinema Show », « The Lamb… » ou « Firth Of Fifth » ! Et puis j’aurais nettement préféré un bon vieil « Abacab » à ce « Carpet Crawlers » qui termine le concert sur une touche trop mélancolique à mon goût !


Mention spéciale aux somptueux éclairages scéniques qui rendent le spectacle inoubliable. Les écrans diffusent de magnifiques images qui illustrent les différents morceaux et on a même droit à une séquence nostalgie avec le défilé des tranches des K7 et des VHS du groupe ainsi que des photos vintage des différents membres de Genesis à travers les âges, très émouvant !


Au final, ce concert d’adieu de ces précurseurs du Prog’ restera pour moi un moment gravé dans ma mémoire et surtout un moment incontournable de leur longue carrière. Les voir tous les 3 saluer la foule à la fin du concert sachant qu’on ne les reverra plus jamais ensemble par la suite c’est quand même d’une rare intensité émotionnelle…


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