Joe Bonamassa, au Palais des Sports,
à Paris Porte de Versailles, le 07 mai 2022.
Live Report par : Olivier Carle


Retour au Palais des Sports 23 ans après mon dernier concert dans cette salle parisienne mythique… J’y ai vécu des moments extraordinaires notamment la venue d’Iggy Pop en 1997 pour la tournée  »Naughty Little Doggie », White Lion avec Mike Tramp en 1991, le fabuleux Robert Plant en 1990, Blue Öyster Cult en 1989 pour la tournée  »Imaginos », le sublime Show de Saga en 1982 et mon tout premier sous ce dôme de la Porte de Versailles : Talking Heads avec Tom Tom Club en 1982, inoubliable. Et il y en a eu beaucoup d’autres ! Mais ce soir je vais y retrouver Joe Bonamassa, 13 ans après son concert à l’Olympia qui m’avait tant impressionné…

Quand les lumières s’éteignent à 20h00 précise, ce sont plus de 4000 personnes qui ont pris place dans le Dôme de Paris puisque c’est comme ça que l’endroit a été rebaptisé. Pendant 2 heures, Joe va combler son public qui le suit fidèlement depuis des années. Le son est fort, peut-être même un peu trop pour apprécier à sa juste valeur la performance des musiciens. Il faut dire qu’il a embauché des cadors pour cette tournée européenne qui s’achève à Paris. On retrouve le fidèle Reese Wynans aux claviers qui accompagne JB sur scène depuis 7 ans et qui a joué par le passé entre autre dans le Double Trouble de Stevie Ray Vaughan. Joe nous rappelle d’ailleurs que la dernière fois que Reese est passé au Palais des Sports, c’était en 1988 avec SRV en 1ère partie de B.B.King. A la Lead Guitar, coiffé d’un chapeau très Rock sudiste, il y a le redoutable Josh Smith, venu de Los Angeles, qui n’aura que trop rarement l’occasion de se mesurer à la six-cordes avec son patron, ce que j’ai trouvé personnellement un peu dommage. La section rythmique vient de Nashville et est composée de Steve Mackey à la basse et Greg Morrow à la batterie. Et « Last But Not Least », les deux choristes d’origine australienne, Jade MacRae et Dannielle De Andrea. Joe nous présentera cette fine équipe comme les « meilleurs musiciens de l’univers », on veut bien le croire !

Le Set commence avec le dynamique et Groovy « Evil Mama ». Joe porte comme toujours son costume tiré à quatre épingles mais qui finira totalement trempé de sueur 2 heures plus tard. Il arbore également ses incontournables lunettes de soleil qu’il enlève de temps en temps et qu’il finira par offrir à un fan du premier rang. Le groupe enchaîne sur le superbe « Dust Bowl » avec son ambiance Western puis sur l’entraînant « Love Ain’t A Love Song » et un superbe solo de Reese qui s’avérera très en forme sur cette date parisienne. Petit clin d’œil à Gary Moore ensuite avec le très nostalgique « Midnight Blues » et la guitare plaintive de JB. On repart ensuite vers les rives du Blues Rock avec « The Heart That Never Waits » et les chœurs féminins qui nous ensorcèlent à grands coups de « Movin’ On », magnifique chanson. Et le rythme s’accélère pour un « I Didn’t Think She Would Do It » très Hendrixien. « Just ‘Cos You Can Don’t Mean You Should » permet à JB de montrer l’étendue de son talent guitaristique et ne manquent que les cuivres qui donnaient à ce morceau ses lettres de noblesse sur la version studio. Le guitariste américain nous annoncera qu’il fête ses 45 ans le lendemain de ce concert et il aura droit à son « Happy Birthday To You » repris en chœur par toute la foule. Ambiance plus Southern Rock avec « A Conversation With Alice » avant le très Rockabilly « Lonely Boy » qui nous rappelle que JB est à l’aise dans beaucoup de styles musicaux. Tout le public se lève à l’unisson pour le bien Heavy « The Ballad Of John Henry » alors que les guitares de Joe et Josh fusionnent pour donner un son très compact à ce classique de JB. Le groupe s’éclipse alors et Joe reviendra seul à la guitare acoustique pour une prestation de haute volée et très technique de « Woke Up Dreaming » qui mettra à genoux tous les apprentis de la six-cordes présents dans la salle… C’est ensuite mon morceau préféré de JB « Sloe Gin », une reprise de Tim Curry (de 1978) mais que Joe a réussi à s’approprier de la plus belle des façons, qui mettra tout le monde d’accord.

Pour finir et célébrer son anniversaire, JB nous gratifiera d’une Jam sur le traditionnel « Crossroads » de Robert Johnson, un peu convenu et facile mais néanmoins très efficace pour se mettre définitivement le public dans la poche… Le groupe quittera la scène du Dôme sur un provocateur « There’s No Business Like Show Business », ultime pied de nez à ses détracteurs qui ne voient en JB qu’un Businessman et qui oublient quel prodigieux musicien il est ! Il nous l’a prouvé une fois de plus à Paris ce 7 mai…

Merci à Sabrina C., Simon T. et Olivier G.


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