Cancel The Apocalypse – Interview exclusive !

Par : Martine Varago


Avec la sortie de leur deuxième album ‘’Terminus Stairway’’ le 10 juin 2022, Cancel The Apocalypse sort du lot avec une musique Metal acoustique. Originaires de la région bordelaise, la composition de ce quatuor est déjà atypique :

Mathieu Miegeville au chant, Arnaud Barat à la guitare et au piano, Audrey Paquet au violoncelle et Karol Diers

à la batterie. La voix de Mathieu touche au plus profond dans son intimité, à la fois grave et assurée, sensible et écorchée, jusqu’au climax de saturation, soutenue par la richesse du jeu de Karol. Leur musique et leurs textes mènent à la fois vers une réflexion positive et une action humaniste.

TvRockLive.com : Vous jouez du baroque et du Rock, ce n’est pas commun. Qu’est-ce qui vous tient à cœur ?
Arnaud Barat : Dans le groupe il y a des membres qui ont une formation classique mais qui ont toujours été attirés par le Metal. Ce qui nous a intéressé au début c’était le Metal acoustique, c’est-à-dire sans guitare électrique, sans basse, et on remplace la guitare électrique par la guitare acoustique et le violoncelle prend le spectre de la basse. Autrement dit, l’idée de départ était de réaliser un Metal acoustique.

TvRockLive.com : Quelles vos influences musicales ?
Arnaud Barat : Côté classique on est très influencés par Bach, Schubert, Debussy et Sati donc du baroque à l’impressionnisme. Côté Metal on a tous en commun des influences de groupes comme : Rage Against The Machine, Nirvana qui ont bercé notre adolescence. Aujourd’hui, il y a des groupes américains comme : La Dispute du Michigan qui joue du Hardcore très travaillé musicalement, avec une voix saturée. C’est vraiment notre référence commune à tous. Les groupes comme Kultura, System Of A Down aussi qui ont inclus des notes acoustiques dans leur Metal nous ont beaucoup plu dans notre adolescence dans les années 2000.

TvRockLive.com : Audrey, Tu joues de la violoncelle, un instrument réputé difficile à jouer. Est-ce qu’il t’a fallu beaucoup de temps pour maîtriser cet instrument ?
Audrey Paquet : J’ai commencé le violoncelle à 18 ans car je jouais à l’époque dans un trio de tango et je suis tombée amoureuse de cet instrument. C’est un instrument difficile et exigeant mais qui m’a ému et bouleversé dès que j’ai senti les résonances me traverser en jouant. C’est fou comme cet instrument permet d’exprimer des émotions… Je  dis souvent à mes élèves en guitare qu’il faudrait plusieurs vies pour pouvoir jouer tout ce que l’on veut et arriver à être véritablement satisfait. On est en continuelle recherche et c’est là que c’est intéressant. Je pense que maîtriser un instrument c’est quand on est suffisamment autonome pour continuer à l’explorer mais l’apprentissage ne se termine jamais.

TvRockLive.com : Mathieu, tu as été remarqué lors du concert de Metallica aux Arènes de Nîmes, en 2009. Est-ce que tu peux nous dire quelles relations vous avez eues avec eux ?
Mathieu : La date avec Metallica était incroyable. Le contexte, la journée, rentrer dans les Arènes de Nîmes avec le bruit de la foule… Tu te sens comme un gladiateur qui peut finir dévoré par un lion à la fin du combat ! Mais tout s’est bien passés au final, nous avons eu la chance d’aiguiser la curiosité de James (Hetfield), qui est venu voir au plus près de la scène notre reprise de « My Girl » que nous faisions à l’époque avec My Own Private Alaska. Plus tard, c’est Lars (Ulrich) lui-même qui est venu faire un énorme Hug à notre batteur de l’époque, Yohan, pour nous féliciter de la prestation. Après cela, non, nous n’avons pas fait d’After avec eux. On a refait le monde jusqu’à 5h du matin, bourrés au Whisky ! Mais ils sont quand même venus s’intéresser et échanger, même le minimum syndical, ce qui n’est pas le cas tout le temps, donc gros respect, gros merci.

TvRockLive.com : Avec un tel titre d’album « Terminus Stairway », on imagine un retour aux années 70. Pourquoi l’avoir choisi ?
AB : Cela n’a rien à voir avec l’album « Stairway To Heaven » de Led Zeppelin, ce n’est pas volontaire. En fait « Terminus Stairway » représente l’idée d’un voyage. Sur la pochette, on voit le croisement d’un chemin de fer et des escaliers. La route qu’on emprunte dans la musique ou dans l’art est parfois incertaine. On s’attend à ce que quelque chose arrive et pourtant cela ne se produit pas. Cette idée d’incertitude dans la vie, sur la route et sur le croisement entre les gens. L’incertitude repose aussi sur qui on va rencontrer et des effets que cela va produire.

TvRockLive.com : Vous avez enregistré cet opus en pleine pandémie Covid-19, comment ça s’est passé ?
Cela fait deux ans que l’on se disait qu’on allait refaire un album. On avait rencontré le Label finlandais sur lequel on a signé en 2019. Et il est vrai que la pandémie a nettement ralenti le processus. On s’y est vraiment remis quand on a su qu’on pourrait vraiment tourner à la suite de cet album.

TvRockLive.com : Raconte-nous l’histoire de chaque morceau ?
« Where Is Soledad » symbolise l’attitude d’une femme qui est perdue dans ses valeurs et sa façon d’appréhender la vie. Elle se recroqueville sur elle-même.

« Antartica », le deuxième morceau, c’est l’histoire d’un homme qui se réveille dans la neige avec des blessures et il ne sait absolument ce pas ce qui lui est arrivé ! Il sait juste qu’il va mourir et ce sont ses dernières pensées, tout ce qui lui passe par l’esprit, quand il se retrouve dans cette extrême solitude, réveillé dans la neige, et blessé. Il se rappelle sa vie, fait un retour sur lui-même avant de mourir.

« Promise Me (We’re Not Lost) » cela veut dire promets-moi que nous ne nous sommes pas perdus. C’est en fait essayer de se raccrocher à des gens dans des moments difficiles et de créer du lien avec ces gens à ces moments-là.

« Only A Giant ». Seul un géant pourrait nous aider. Cette idée de se raccrocher à des choses métaphysiques, l’idée de chercher une figure quand on se sent extrêmement seul, perdu dans la vie de tous les jours, vulnérable, sans pour autant se raccrocher à Dieu. Se raccrocher à une image à quelque chose quand on est face à la solitude.

« Napoli » se rapproche de l’atmosphère qui est sur la pochette de l’album. C’est l’histoire d’un couple amoureux qui prend le train en direction de Naples et qui doit décider en chemin s’ils restent ensemble ou s’ils se séparent à ce moment-là.

« Call For Redemption », c’est un morceau qui sonne plutôt positif : c’est un appel à la rédemption. On fait des erreurs dans notre vie mais on essaye de se remettre en cause et d’avancer.

« Alba Nueva », c’est un texte en anglais et en espagnol qui traite de la nouvelle ère. Dans la société dans laquelle on vit, avec un manque de repères, on se pose la question suivante : pour nous , les humains, quelle peut être le moyen d’essayer de mieux vivre les choses ? On s’interroge aussi sur l’avenir, ce qui nous attend. Qu’est-ce qui nous attend de positif dans la suite ?

« I Should Never Have A Stop », c’est une métaphore sur l’histoire d’animaux devenu fous et qui s’enfuient du zoo. Ils se mettent à attaquer les humains dans la ville mais ces derniers tentent de les raisonner et de leur parler. « Nous ne sommes pas comestibles ! Ça ne sert à rien de nous manger, vous devriez vous calmer ! » !

« How They Killed Daddy » interroge sur la société. On vit dans une société médiatique, du politiquement correct, ce qui a sans doute affaibli l’humain. Une société très individualiste où la nature souffre. C’est le royaume de l’argent, de la satisfaction immédiate. Et les nouvelles technologies en sont largement responsables. Nous sommes tous parents et nous sommes confrontés à l’éducation de nos enfants. Comment la société en elle-même, ces valeurs véhiculées par nos parents et nous-mêmes ont évolué ces dernières années ? Comment nous, en tant que parents, on se positionne par rapport à cette évolution ? Quel choix on va faire pour améliorer les choses ? C’est toutes ces questions que se posent dans les paroles de cette chanson.

TvRockLive.com : Et parmi tous ces titres, quel est ton morceau favori ?
AB: Ce serait « Promise Me (We’re Not Lost) » en terme de plaisir de jeu. Parce qu’au niveau musical, il y a une introduction orientale de l’Europe de l’est, puis une transition instrumentale assez classique, sonnant comme du Radiohead avant d’atteindre la fin Hardcore où Mathieu se met à crier. On est assez contents du résultat.

TvRockLive.com : Pour terminer, quels sont vos plans pour cette année ?
AB : On doit tourner vers la fin du mois d’août, 4 à 5 dates dans le nord de La France. Puis on prévoit d’autres dates aux vacances de la Toussaint. Avec la sortie de ce second album, on va voir ce que ça génère au niveau du Booking. Nous organisons nous-mêmes les concerts. Pour 2023 on va défendre l’album et voir ce qui se présentera pour pouvoir tourner pas mal cette année-là.


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