Café Bertrand Capharnaüm 
Chronique par : Franck Leber et Nathalie Leber (NathUrlich)
Rock Revolution Records
Note : 5/5
Genre : Rock


Il est toujours plaisant de se livrer à l’exploration d’un nouvel album Rock d’un groupe qui plus est hexagonal, j’ai nommé Café Bertrand, à l’expérience conséquente et qui a à son actif 6 albums depuis 1992, date de sa formation. En 30 ans de carrière, le groupe s’est beaucoup produit,  environ 200 concerts entre 1992 et 1995, année où il atteint la finale d’un tremplin pour le Printemps de Bourges et où il enregistre son premier album, Fils Du Vent. Il a ouvert pour des artistes tels que Noir Désir, Les Négresses Vertes, Pigalle et Maceo Parker. Rappelons aussi que Café Bertrand a été en première partie de Deep Purple sur l’ensemble des dates françaises de leurs tournées en 2006, 2007 et 2008, soit quarante dates (et AC/DC au Stade de France) !

Café Bertrand revient en cette fin 2022 avec un nouvel album composé pendant ces deux dernières années. Le titre en est Capharnaüm, prémisse acerbe du contenu développé dans l’album, sur la société actuelle. Déjà d’entrée avec cette basse profonde et même un peu sombre, le titre «L’Homme Du Futur» plante le décor de ce disque remarquable. Le son est excellent et les instruments s’expriment au mieux sur cette composition très Rock finalement et au solo de guitare du plus bel effet. La voix de Walther Gallay est totalement adaptée à ce titre, son émotion est très palpable sur ce 1er moment fort de Capharnaüm. Puis déboule l’énergique et ravageur «Le Murmure Du Monde» toujours avec cette basse impressionnante et dont les paroles apportent de plus un espoir dans le marasme actuel. Les musiciens ont vraiment peaufiné chaque intro, chaque envolée instrumentale, et sur «Chaman», c’est encore plus criant, titre Rock très émouvant et mélancolique, en un mot magnifique !

La production est vraiment exceptionnelle et avec la clarté des instruments, la pertinence des textes prend tout son sens, comme sur «Sally» à la batterie impeccable, dont Yuri Quintero exploite avec talent les sonorités, tout au long de l’album d’ailleurs. Sur «La Foire Des Oubliés», votre serviteur craque vraiment : superbe mélodie, guitare en avant de Valentin Carpin, du plus bel effet, un titre vraiment addictif qui clôt de façon terrible cette 1ère moitié du disque. Café Bertrand poursuit ensuite magistralement son œuvre avec le fascinant «K.O.», toujours emmené par cette batterie enveloppante et la basse énorme d’Alain Perusini, qui hissent cet titre au firmament Rock du groupe : totalement emballant !!!

Le rythmé «Endormi» avec cette guitare entêtante pousse un peu plus loin l’exploration musicale et innove sans cesse, toujours en restant mélodique et attrayant. La variété des compositions avec toujours ces instruments utilisés de main de maître par les musiciens donne un aspect plus que novateur à ce nouvel album. L’auditeur sera vraiment secoué dans le bon sens du terme comme sur l’incroyable «T’en Verras D’autres», aux relents progressifs d’ailleurs, avec toujours une performance vocale exceptionnelle de la part de Walther Gallay et une envolée de guitare rageuse !

Les paroles prennent tout leur sens sur l’actualité avec le rythmé «Capharnaüm», à la musique saccadée, aux chœurs nerveux, le tout collant bien aux dites paroles. Les textes, au goût de poésie douce acide, montrent le talent de Café Bertrand : faire sonner les mots comme des notes et donner à leurs compositions une âme.

Et l’album se termine avec un peu de Blues, beaucoup de Feeling et qui calme l’ambiance Rock des titres précédents. C’est donc le magique «En Écoutant Les Stones» d’une pureté sans égal, qui a l’honneur de tirer le rideau sur ce Capharnaüm enfiévré, délicieux et révolté mais qui laissera une trace indélébile dans le paysage Rock actuel, avec ses 10 titres étincelants, c’est certain. Tout simplement sublime !!!


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