Lachy Doley + RoSaWay Le New Morning Paris, le 18 décembre 2022.
Live Report & Images : Olivier Carle


En cette soirée du 18 décembre je dois avouer que je n’avais aucune envie de regarder 20 gugusses grassement payés courir après une baballe sur du gazon trop vert… Bien content donc d’aller au New Morning pour découvrir Lachy Doley et RoSaWay ! Pas grand monde dans la salle parisienne en début de soirée mais au fur et à mesure le public finira par arriver en nombre.

La soirée commence aux alentours de 20h00 avec le duo RoSaWay composé de Rachel au chant et à la flûte et de Stéphane à la batterie et aux machines. Je connais ce dernier pour l’avoir vu officier avec grand talent derrière les fûts avec Ana Popovic la décennie précédente… Il a créé RoSaWay il y a 5 ans avec la magnifique Rachel Ombredane pour un improbable mix batterie/chant/flûte/bandes préenregistrées. Le résultat est tout à fait probant et passionnant.


On retrouve des sons vintage marqués 70’s voire 60’s mélangés avec de l’Electro-Pop très Groovy. J’y ai retrouvé du Morcheeba, du Portishead, du Tricky et parfois des clins d’œil à Air ou à Massive Attack. Un morceau comme “It’s Alright” mériterait d’être programmé sur des radios nationales avec son refrain entêtant et subtil. Le Single de 2021 “Midnight”, un vrai petit bijou Funky, est le seul chanté partiellement en français car tous les autres titres sont en anglais. Les ambitions de RoSaWay sont nettement internationales et le groupe sera aux Etats-Unis dès janvier pour un concert à NYC. En attendant, ce concert parisien est une vraie réussite avec un public conquis qui danse sans se faire prier et reprend les “Walks, Walks, Walks” et “Talk, Talk Talk” en chœur. La voix de Rachel se veut suave et sexy sur “Here Comes The Rain” et la batterie de Stéphane s’emballe sur “Rhythm Of The Night”. J’attends avec impatience le retour de RoSaWay sur une scène parisienne et je prédis à ce duo un avenir radieux…

Mais venons-en à la “Star” du jour, Mr Lachy Doley venu tout droit d’Australie pour cette mini tournée européenne. Je le connaissais de la période où il avait bossé avec Glenn Hughes et je m’attendais à quelques moments un tantinet Hard-Rock. En fait l’organiste joue essentiellement du Blues, de la Soul et un Classic Rock assez standard. Il est très fier de son Whammy Clavinet, un instrument qui permet aux claviéristes de jouer comme sur une guitare électrique. On aura droit à sa reprise de “Voodoo Child ( Slight Return)” sur laquelle il usera et abusera du vibrato manuel pour sonner “comme Hendrix”… Franchement un guitariste aurait tout aussi bien fait l’affaire mais je comprends bien que tourner en trio coûte moins cher ! Idem sur sa version déstructurée de l’excellent “Use Me” de Bill Withers pour laquelle il recommencera à “s’exciter” sur le vibrato. La partie Blues de la Setlist est assez classique avec des morceaux comme “Only Cure For The Blues Is The Blues”, “Stop Listening To The Blues” ou encore le Funkisant “Frankly My Dear I Don’t Give A Damn”. On aura droit au rappel à un “I’m A Man” un peu plus excitant mais néanmoins bien loin de la version incendiaire de Chicago.


Dommage car Mr Doley est fort bien entouré avec notamment le grand Jackie Barnes, fils de Jimmy B. et batteur de son état. Je l’avais vu avec Rose Tattoo il y a peu et ce n’était pas la même limonade. Là il suit le patron et semble parfois un peu dépité par les simagrées et les gesticulations souvent inutiles de celui-ci.


Quant au bassiste Joel Burton il fait le Job comme on a l’habitude de dire… Pour moi le Lachy Doley Group offre, comme beaucoup d’autres malheureusement, du “Canada Dry” des 70’s auquel on préférera les originaux même si ceux-ci ne tournent plus de nos jours. Il touche un public à la fois jeune, celui qui n’a pas eu la chance de connaître les années glorieuses, et âgé, celui qui espère retrouver le frisson de ses années adolescentes. Après tout on peut sans doute s’en contenter…

Perso je retiendrai de la soirée la fantastique prestation de RoSaWay qui propose certes une musique qui s’inspire du passé mais qui la transcende et la rend incroyablement riche et moderne…

Merci à Rachel et Stéphane