The Stranglers à Paris, l’Olympia le 11 mars 2023.
Live Report & images par : Olivier Carle



Un peu plus de 3 ans après leur dernier passage à Paris, les Stranglers sont de retour à l’Olympia… Cette fois-ci sans Dave Greenfield, le claviériste originel, celui-ci ayant rejoint le paradis des musiciens au début de la pandémie. Jet Black, le batteur fondateur du groupe, n’était pas là en 2019 puisqu’il n’accompagnait quasiment plus ses comparses sur les tournées internationales pour cause de maladie. Il est lui aussi décédé il y a peu.


Ne reste d’origine que l’irremplaçable Jean-Jacques Burnel, bassiste et parfois chanteur de son état, qui continue à honorer l’héritage des « Etrangleurs »… Le fidèle Baz Warne, arrivé en 2000, assure le rôle joué à l’origine par Hugh Cornwell qui a quitté le groupe pour mener une carrière solo il y a plus de 30 ans. En résumé, on a JJ à la basse, Baz à la guitare et au chant principal, l’excellent Jim Macaulay derrière les fûts depuis une dizaine d’années et le « petit » nouveau Toby Hounsham aux claviers. JJ nous expliquera qu’ils ont une chance incroyable d’avoir trouvé Toby car celui-ci étudie assidûment les parties de clavier de Dave depuis 35 ans et s’est avéré être son remplaçant idéal au sein du groupe. Il est relativement discret mais très honnêtement son jeu est un véritable copier-coller de celui du regretté Mr Greenfield

La Set-List fera la part belle aux Hits des Anglais comme en 2019 mais il y aura quand même quelques surprises… Le groupe monte sur scène à 21h00 précise au son du classique « Waltzinblack » qui retentit dans la sono et c’est parti pour 24 titres et près de 2 heures de Pop/Rock/Punk/New Wave/Reggae/Soul puisque les Britanniques ont touché un peu à tout au cours de leur carrière d’une cinquantaine d’années. C’est « Toiler On The Sea » qui ouvre les hostilités avec une version sur le fil du rasoir. On enchaîne sur les très bons « Duchess » et « Sometimes » sur lesquels le groupe avait fait l’impasse la dernière fois. Petit détour par les années plus récentes avec un « Relentless » qui permet à Toby de montrer ses talents de claviériste. Retour aux classiques avec le toujours apprécié « Nice ‘n’ Sleazy » et sa rythmique Reggae. Promotion du dernier album en date « Dark Matters » oblige, le groupe nous propose une petite perle Pop-Rock avec « This Song » et la basse ronflante de JJ qui s’en donne à cœur joie. Choix étrange ensuite que ce « Never To Look Back » du début des années 90 qui sonne un peu daté. On revient aux choses sérieuses avec l’incontournable « Always The Sun » qui met tout le monde d’accord avec son refrain repris en chœur par un Olympia bondé. Surprise avec « La Folie » chantée comme il se doit en français par JJ, un moment plus calme et mélancolique du concert même si ce morceau fait écho à un fait divers glauque et sanglant de 1981. Retour au premier album du quartet ensuite avec le classique « Peaches » et sa mélodie lancinante qui ne laisse personne indifférent. JJ sait que les fans ne lui pardonneraient pas de faire l’impasse sur « Golden Brown », sans doute le plus grand tube du groupe même si c’est loin d’être mon préféré. Promo Again avec « The Last Men On The Moon » du dernier opus qui ne laissera pas un souvenir impérissable même si on y retrouve les marqueurs des Anglais. Heureusement le « (Get A) Grip (On Yourself) » des débuts viendra remettre les pendules à l’heure avec ses claviers déchaînés, ne manquait que le saxophone. La tension ne redescend pas avec l’excellent « Sweden (All Quiet On The Eastern Front) » mené tambour battant par notre quatuor en très grande forme. 3ème extrait du dernier album en date, le fabuleux « White Stallion » vient nous rappeler que les talents de composition des Stranglers restent intacts après 18 albums studio… Ce morceau est une petite merveille mélodique avec ses influences New Wave revendiquées. Retour ensuite à la Pop de Burt Bacharach, récemment décédé, avec l’incontournable « Walk On By » qui obtient un franc succès auprès des fans tout comme le percutant « Hanging Around »  qui sonne toujours très Doorsien… « Straighten Out » nous ramène à l’album des années Punk « No More Heroes » et l’énergie est toujours là 45 ans plus tard. Idem avec l’hymne « Something Better Change » qui n’a pas pris une ride ! Comme en 2019, le groupe terminera son Set avec « Tank » avant de revenir pour non pas 1 mais 2 rappels successifs.


Tout d’abord une petite parenthèse acoustique avec JJ et Baz aux guitares. JJ nous expliquera qu’il réalise que le groupe et son public ont vieilli et que les rides sont bien présentes d’où ce titre tout récent et mélancolique « The Lines », de toute beauté. Hommage ensuite à Dave que JJ définit comme non seulement un collègue de travail de longue date mais surtout « un ami » qui lui manque avec le non moins magnifique « And If You Should See Dave… » qui remplit l’Olympia d’une émotion palpable. Pour ne pas rester sur une touche trop triste, nos 4 compères reviennent pour un « Go Buddy Go » de derrière les fagots qui déclenche une forte houle dans les premiers rangs. JJ s’amusera d’ailleurs du fait que certaines personnes n’ont selon lui plus l’âge d’être dans le Pit. Et c’est finalement un Punk à crête en Kilt relativement âgé qui se hissera sur la scène pour le très attendu « No More Heroes », histoire de montrer que « Punk’s Not Dead »…

Les Stranglers ont une nouvelle fois prouvé qu’il faut compter avec eux en 2023 et qu’ils restent de formidables musiciens capables de draîner non seulement un public nostalgique mais aussi de nouveaux adeptes et on s’en réjouit…

Merci à Zoé, Sabrina et Simon