Stéphane Boget – Sons Of Emptiness – Par : Franck Leber
Autoproduction
Note : 5/5
Genre : Instrumental
Stéphane Boget est un guitariste français, très expérimenté, il a déjà sorti 2 albums en solo. Le 1er intitulé Land[e]scape a vu le jour en 2015 et à cette époque, votre serviteur était tombé sous le charme de cette musique hors du commun. Certes axé sur les guitares, l’album est empli d’une aura caractéristique et d’une constante expérimentation. Le paysage musical de Stéphane Boget allait du Metal à la Pop, en passant par du Rock Progressif, du Latino et bien sûr du Hard Rock.
Alors les promesses engendrées par ce 1er effort allaient-elles s’amplifier sur le 2ème, sorti en 2019, Sons Of Emptiness, à la découverte tardive ? Cela va même au-delà, mettant une fois de plus votre serviteur à genoux car cette dernière galette, dense, énergique, virevoltante s’inscrit plus dans un Metal mélodique raffiné. Certes il y a des clins d’œil encore une fois appuyés à des genres différents, et emmenés pour 4 titres par le vocaliste Stéphane Michel (ami de longue date de Stéphane Boget) qui exploite bien les rouages magiques de la musique du guitariste.
(Crédit photo : Florent Passamonti)
Les 12 titres de ce Sons Of Emptiness vont faire voyager l’auditeur dans un monde vraiment fantastique, le soin apporté au son, à la production donne un relief extraordinaire à ce disque. D’entrée l’ouverture avec justement «Ouverture» fait feu de tout bois avec une guitare éclatante, divine, à la Satriani et surtout soutenue ensuite par un chant phénoménal à la limite du Thrash, la mélodie arrache. La suite avec «The Game» est renversante par un jeu de percussions hallucinant, on se sent pousser des ailes, ça vibre à fond et ce jeu de guitare est tout simplement démentiel, avec une mélodie décapante, addictive, sensationnel ce titre, c’est le 1er moment phare de ce disque ahurissant ! «Particles» lorgne du côté de l’expérimental, lourd mais dans le bon sens du terme avec une explosion de guitares Heavy du plus bel effet, un Break d’enfer, toujours soutenu par ces percussions magnifiques. La douceur de «Just As Friends Do» apporte un peu de calme à point nommé et dans un registre Soft d’une beauté exemplaire, aux guitares monumentales, rehaussé par la performance vocale de ce sacré Stéphane Michel, absolument remarquable sur cette galette. Du pur Heavy ensuite avec l’éclectique «Paranoid Girl», aux spirales guitaristiques stupéfiantes, suivi par «Labyrinth», tout aussi poignant, mélancolique, Speed aussi et assorti d’une mélodie amusante et terriblement efficace, un vrai plaisir d’écoute ce titre.
À la moitié de l’album, Stéphane Boget, qui joue de tous les instruments, démontre une capacité de composition indéniable avec surtout beaucoup de mélodies, de joie, d’enthousiasme palpable, le disque il faut le souligner a été Masterisé en Suède par Jens Bogren. Avec «Scrolling Sky», les contrées musicales explorées sont plus Pop mais terriblement harmonieuses, d’une infinie douceur et délicieusement parfaites, la magie opère instantanément avec cette montée en puissance à la guitare époustouflante : encore un titre sublime ! Revient ensuite le Heavy rutilant avec «Call Of The Wild», sur lequel Stéphane Michel, au micro, explose littéralement, pour un titre dense, lourd, magnifique et finalement très industriel, faisant pensant à Rammstein, avec toujours ces guitares scintillantes, en un mot incroyable !
(Crédit photo : Jean-Marie Colin)
La puissance de feu au niveau mélodique de Stéphane Boget ne faiblit pas, pour preuve les derniers titres de ce Sons Of Emptiness : «Inspector Clueless», chatoyant, progressif et sombre mais ô combien passionnant, «Lullaby» comme son nom l’indique, balladesque, Cool, une pure merveille, «Motel Of Death», du Heavy empli de Breaks de guitares efficaces, terriblement entraînant et entêtant. C’est «Sons Of Emptiness» qui clôt cet opus de la plus belle des manières par une mélopée digne de Pink Floyd avec toujours ce chant si prenant et si merveilleux, tantôt doux, tantôt agressif, m’arrachant des larmes, titre à la sensualité incroyable, aux riffs de guitare totalement décapants, un autre moment phare de cet album étourdissant.
L’envie de réécouter sans cesse ces titres lumineux tenaillera l’auditeur passionné et ce n’est pas un mince exploit que de réaliser une telle panoplie de compositions toutes aussi prodigieuses les unes que les autres, mais Stéphane Boget l’a fait. Le mot chef d’œuvre sied parfaitement à ce véritable feu d’artifice empli de sensations inouïes : tout simplement féerique !!!
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