Gong @ Paris au Café de la danse, le 6 décembre 2024.
Live Report par : Olivier Carle & images de : Gilles Gauthier
Après La Cigale en 2000 et le Bataclan en 2009, je vais retrouver Gong, cette fois au Café de la Danse en ce vendredi soir de décembre 2024. La dernière fois que le groupe était venu à Paris c’était il y a 10 ans au Trabendo mais j’avais malheureusement raté ce rendez-vous. Même si je n’ai eu la chance de découvrir cette formation culte qu’à l’aube du 21ème siècle, j’ai néanmoins pu voir sur scène les légendaires fondateurs de 1967 Daevid Allen et Gilli Smyth sans oublier notre Didier Malherbe national arrivé en 1969, le célèbre couple Steve Hillage/Miquette Giraudy et le bassiste Mike Howlett qui ont rejoint Gong en 1973/74. Il faut dire que ça a beaucoup bougé dans ce collectif qui fête ses 57 ans puisqu’on décompte plus de 50 musiciens qui ont participé à son histoire. Pas une surprise donc que 5 de ses membres les plus récents aient décidé de continuer l’aventure et de perpétuer la mythologie du groupe psychédélique avec la bénédiction de Daevid au moment de son décès en 2015…
On retrouve au chant et à la guitare Kavus Torabi qui a la lourde tâche de remplacer Daevid, en admettant que cela soit possible tant le charisme d’Allen était phénoménal mais il s’en sort plutôt pas mal. A la Lead Guitar et aux chœurs c’est le plus discret Fabio Golfetti qui assure le Job avec brio.
A la basse c’est Dave Sturt et à la batterie Cheb Nettles sans oublier l’excellent Ian East aux instruments à vent.
Etonnamment pas de clavier comme du temps de Miquette et pas de “vocaux cosmiques” comme Gilli savait les intégrer au rituel du groupe.
Par contre les visuels toujours psychédéliques et souvent kaléidoscopiques sont bien présents grâce à Fruit Salad Lights et on retrouve régulièrement la théière volante et d’autres objets de la mythologie de Gong sur le grand écran derrière les musiciens.
La Setlist pioche essentiellement dans les 3 albums sortis par le quintet après la mort de Daevid avec notamment “My Guitar Is A Spaceship”, “Tiny Galaxies”, “Ship Of Ishtar”, “All Clocks Reset” ou encore “Choose Your Goddess” du tout dernier opus “Unending Ascending” (2023) qui donne son nom à la tournée en cours. Mais aussi “My Sawtooth Wake” de “The Universe Also Collapses” (2019) et “Rejoice !”, “Kapital”, “Through Restless Seas I Come” et “Insert Yr Own Prophecy” de “Rejoice ! I’m Dead” (2016). Seuls 2 titres proviendront de la pourtant riche carrière de l’ère Allen à savoir le Floydien “Master Builder” de l’album “You” de 1974 et surtout le très acclamé par les fans de la première heure “You Can’t Kill Me” du cultissime “Camembert Electrique” (1971) que tout amateur de Prog’ se doit de posséder dans sa discothèque…
Les 5 musiciens alternent ambiances bien Rock avec des passages plus oniriques voire mystiques. On passe du Prog’ au Jazz et au Psyché avec beaucoup de fluidité… Kavus a un côté chaman avec ses yeux écarquillés et ses poses parfois extatiques qui peuvent rappeler un certain Syd Barrett. C’est sur lui que se portent tous les regards tout au long de ce voyage initiatique. Le public, venu visiblement de nombreux pays voisins, apprécie ces 110 minutes d’évasion musicale intenses, rares et précieuses, passées en compagnie de ce groupe inclassable.
Merci à Persona Grata…