Michael Schenker + Human Zoo + Gut’s
@ Forum Vauréal, le 24 Avril 2025.
Live Report par : Olivier Carle & Tomi Carle


Michael Schenker fait partie de ces artistes qui ont beaucoup compté dans ma longue vie musicale. Je l’ai découvert en 1976 lors d’un séjour linguistique en Grande-Bretagne. Mon hôte m’avait alors fait écouter l’excellent « No Heavy Petting » de U.F.O. qu’il venait d’acquérir et sur lequel officiait le jeune guitariste blond venu d’outre-Rhin qui m’avait fort impressionné. En 1980 alors que j’habitais à Oxford en pleine N.W.O.B.H.M., j’étais tombé sur un article dans Sounds, que je dévorais chaque semaine à l’époque, relatant qu’un Roadie avait été vu jouant les parties de guitare de Michael derrière la scène, celui-ci étant dans l’incapacité d’assurer le Job du fait de ses addictions… Le frère de Rudolph venait de lancer sa propre carrière et cette nouvelle m’avait foutu un coup au moral d’autant que je n’ai jamais su le fin mot de l’histoire. Mais comme dirait l’autre il n’y a jamais de fumée sans feu ! Cela ne m’a néanmoins pas empêché de tomber raide dingue de son second album solo « MSG » que j’écoutais en boucle en 1982 dans le radio-cassette de ma Simca 1100. Étonnamment je ne l’ai découvert sur scène qu’en 1988 et un peu par hasard. C’était à l’occasion de la tournée « Hysteria » de Def Leppard. Poison devait en assurer la 1ère partie à Bercy et c’est finalement Michael qui a dû les remplacer au pied levé avec son McAuley Schenker Group. Certains ont été déçus par sa prestation, pas moi assurément ! Même si le groupe de Joe Elliott fut très bon, je garde une préférence pour M.S.G.. J’ai ensuite attendu près d’une décennie pour le revoir mais quelle chance d’avoir enfin pu découvrir U.F.O. Live à l’occasion du « Walk On Water » Tour à l’Élysée Montmartre en 1997. Avec Mr Schenker donc mais aussi Phil Mogg, Pete Way et Paul Raymond… Seul manquait à l’appel Andy Parker mais il fut remplacé par Simon Wright (AIIZ, AC/DC, Dio…), excusez du peu… Je n’oublierai jamais ce moment même si le guitariste blond claquera de nouveau la porte d’U.F.O. peu de temps après ce concert ! Je le reverrai l’année suivante au Zénith pour le G3 en la très bonne compagnie de Joe Satriani et d’Uli Jon Roth avec Patrick Rondat en 1ère partie. Puis ce sera en 2006 de nouveau à l’Élysée Montmartre pour les 25 ans de mon album fétiche « MSG » et à cette occasion j’acquerrai mon tout premier Hoodie de Michael que je garde très précieusement dans ma collection et porte à chacun de ses concerts, celui de ce soir ne faisant pas exception… A partir de 2012 ce sera avec son Temple Of Rock, Doogie White et la section rythmique originale de Scorpions (Francis et Herman) à l’ancien Forum Vauréal où il reviendra l’année suivante pour mon plus grand plaisir. Je ne le manquerai pas non plus à l’Empreinte de Savigny en 2014 pour 2 concerts successifs d’anthologie. En 2015 il passera au Bataclan et j’étais loin d’imaginer alors les terribles horreurs qui se produiraient 10 jours plus tard dans cette même salle ! J’attendrai ensuite 7 longues années avant de le retrouver au Hellfest avec un excellent Ronnie Romero au chant mais pour un Set un peu court à mon goût. J’avais donc hâte de rejoindre le Forum Vauréal en ce vendredi printanier pour mon 10ème rendez-vous avec mon guitariste allemand préféré lors d’une soirée intégralement consacrée à ses années U.F.O. en compagnie du talentueux Erik Grönwall dont j’avais pu apprécier les performances vocales avec H.E.A.T. puis Skid Row.


A 19h30 pétantes ce sont d’abord les Suisses de Gut’s qui vont chauffer la salle du Forum avec leur répertoire très inspiré par AC/DC. On pourrait même dire qu’ils sont des clônes du groupe australien en particulier en ce qui concerne le jeu de scène des 2 guitaristes, très proche d’Angus et de Malcolm.


Musicalement ça tient bien la route et les compos comme « Nuts On The Road », « Dirty Squeeze » ou « Drink To Drink » demeurent originales même si très proches de celles de leurs célèbres aînés. Les riffs sont accrocheurs et les soli très efficaces. La voix du chanteur s’adapte bien à ce registre, à mi-chemin entre Bon et Brian. Le public ne s’y trompe pas et réserve un accueil chaleureux à ces Helvètes fort sympathiques au demeurant !


Puis c’est au tour des Allemands de Human Zoo de s’emparer de la scène. Je ne les connaissais pas mais j’avoue avoir pris un réel plaisir à les découvrir. Il faut dire que leurs influences ont tout pour me plaire, de Pink Cream 69 à Gotthard (dont ils ont repris le nom d’un album pour celui de leur combo) en passant par Bonfire ou Krokus.


Leur originalité réside dans la présence d’un saxophoniste en leur sein et celui-ci apporte une touche Pop plutôt bienvenue à leur Hard Rock traditionnel. A l’occasion de leur vingtième anniversaire, ils viennent nous présenter leur cinquième album sorti en 2024 « Echoes Beyond » dont l’Artwork décore toute la scène, Marketing oblige !


On va ainsi faire connaissance avec ces nouveaux brûlots que sont « Hello! Hello! », « Gun 4 A While », les très FM « Echo » et « To The Ground » ou encore l’accrocheur « Ghost In Me ». Human Zoo revisitera également des titres plus anciens comme « The Answer », « Like A Bitch » ou le percutant « Love Train ». En 40 minutes qui sont passées très vite les Allemands ont conquis de nouveaux fans qui comme moi ne manqueront pas leurs prochains passages dans l’hexagone…


Mais c’est maintenant au tour du grand Michael de venir nous combler avec un Best Of d’U.F.O. d’autant plus apprécié que Phil Mogg a mis fin au groupe original il y a maintenant quelques années. Coiffé de sa traditionnelle chapka, il est entouré d’Erik au chant donc, de Barend Courbois à la basse et des fidèles Bodo Schopf à la batterie et Steve Mann aux claviers/guitares additionnelles.


On attaque avec le Heavy « Natural Thing » bien connu des fans du groupe Londonien tout comme le « Only You Can Rock Me » qui lui succède. Pour être honnête, la voix d’Erik ne me semble pas forcément la plus adaptée à ce répertoire car très éloignée de celle de Mogg et surtout beaucoup moins « chaude » et Bluesy. J’aurai toute la soirée un peu de mal à m’y habituer mais c’est à peu près le seul reproche qu’on peut faire selon moi à cette prestation…


En tout cas il est certain que l’ex-chanteur de H.E.A.T. et de Skid Row est réellement un survivant car il a traversé il y a peu une leucémie qui aurait pu lui être fatale. Il est toujours assez maigre mais fait preuve d’une belle énergie tout au long du concert.


Bodo est partiellement dissimulé par un rideau de Plexiglass mais son jeu de batterie est toujours aussi redoutable. Barend a maintenant gagné ses galons en tant que « nouvel » arrivant chez M.S.G. et Steve reste toujours concentré sur ses 2 instruments de prédilection en passant de l’un à l’autre de façon quasi constante.


On reste en terrain connu avec « Hot ‘n’ Ready » et surtout « Doctor Doctor » un classique parmi les classiques d’U.F.O. qu’on aurait pu envisager plus vers la fin du Set. Autre pépite, « Mother Mary » déboule maintenant avec son ambiance bien 70’s. La tension retombe un peu avec « I’m A Loser » qui voit Erik empoigner une guitare acoustique avant un bien Heavy « This Kid’s » qui met tout le monde d’accord.


Grosse ambiance dans la salle pour l’excellent « Lights Out » repris en cœur par l’assistance. On connaît l’intérêt de Mr Schenker pour les instrumentaux puisqu’il en a sorti des albums entiers à l’époque des « Thank You ». Il nous ressort donc le « Lipstick Traces » de « Phenomenon » enchaîné au « Between The Walls » de « Force It » avant un superbe et langoureux « Belladonna » de « No Heavy Petting ».


Quelle joie d’entendre ensuite l’intro aux claviers du mémorable « Love To Love » qui fait partie de mon propre Top 5 d’U.F.O. depuis fort longtemps. On ne s’arrête pas en si bon chemin avec un dynamique « Let It Roll » qui voit Barend et Bodo donner le meilleur d’eux-mêmes.


Le rythme ne faiblit pas avec le trépidant « Can You Roll Her » repris là encore en chœur par les fans de la première heure. On reste d’ailleurs sur mon album fétiche de 1976 « No Heavy Petting » pour un bien Hard « Reasons Love ». On aura ainsi eu droit à toute la face A du vinyle de cet opus légendaire… Et ce n’est pas fini puisque le non moins culte « Rock Bottom » vient nous percuter de plein fouet avec des soli du blondinet à tire-larigot… Et puis comment finir un hommage à U.F.O. sans les incontournables « Shoot Shoot » et « Too Hot To Handle » qui déclenchent l’hystérie dans les premiers rangs ! Finalement on aura eu l’intégrale du légendaire vinyle Live des Anglais « Strangers In The Night » à l’exception de « Out In The Street » étonnamment absent de la Setlist de ce soir tout comme de l’album « My Years With U.F.O. » de Michael sorti il y a peu avec toute une pléiade de chanteurs tous plus connus les uns que les autres…


Mr Schenker est revenu en force au « nouveau » Forum Vauréal en 2025 devant une salle comble et comblée. Espérons qu’il revienne très bientôt avec son propre répertoire de sa carrière solo…

Merci à Angèle, Raphael et Aurélie