Little Bob StoryLast Night In Paris
Cat Records
Note : 4.5/5
Genre : Rock ‘n’ Roll de furieux !
Chronique d’Olivier Carle


Le lundi 28 mars 1988 j’étais à La Cigale pour assister à l’un des derniers concerts de la Story de Little Bob. Roberto Piazza terminait alors la tournée « Ringolevio », cet ultime album étant sorti l’année précédente avec une participation exceptionnelle de Lemmy sur celui-ci. En 1989 il dissoudra la Story et reprendra sa carrière sous le nom de Little Bob. Et c’est en 2012 qu’il lancera son nouveau projet qui perdure actuellement : Little Bob Blues Bastards. Ce concert de La Cigale était mon tout premier rendez-vous avec Bob et je m’en souviens comme si c’était hier. Je le verrai une dizaine de fois dans ses différentes formations mais celui-ci a une importance particulière pour moi. Très heureux donc qu’il refasse surface en CD près de 40 ans plus tard grâce à Cat Records

Bob est entouré des fidèles et talentueux Yves Chouard (R.I.P.) et Gilles Mallet aux guitares, ce dernier tournant toujours avec lui à l’heure actuelle. Il y a aussi Mickey Blow à l’harmonica que j’avais bien connu au sein des Stunners quelques années auparavant, notamment à l’Eldorado en 1984 pour un concert d’anthologie… Et puis il y a aussi Paul-Gene Burroughs à la basse et Nico Garotin à la batterie.

La Setlist est bien évidemment consacrée à « Ringolevio », promo oblige, mais on a aussi quelques pépites sorties des tiroirs. A commencer par ce « Green Back Dollar » de 1962 (The Kingston Trio), repris de façon magistrale. La très belle ballade du Set « Moving Slowly In The Dark » est issue de l’album RCA de LBS « Vacant Heart » sorti en 1982. Une version pied au plancher de « Switchblade Julie » du célèbre album « Light Of My Town » de 1980. Et puis ce « Too Young To Love Me » de 1984 et de l’album éponyme qui précédait « Ringolevio » pour une interprétation particulièrement jouissive. La reprise de « Kick Out The Jams » de MC5, un classique scénique de LBS, prend ici une dimension encore plus Punk que l’originale et les guitares s’en donnent à cœur joie. Celle des Rolling Stones, « Play With Fire », montre un Roberto au top de sa forme vocale et un groupe au taquet derrière son Leader charismatique. Le Bluesy et émouvant « Light Of My Town » calme un peu le jeu avant un « I Fought The Law » totalement cataclysmique qui faisait trembler les murs de La Cigale ce soir-là et qui n’a rien à envier aux Clash. Idem pour le cultissime « Riot In Toulouse » qui reste encore aujourd’hui un incontournable des concerts de Little Bob. L’harmonica de Mickey donne à « Nobody’s Born To Lose » une dimension très nostalgique et de haute tenue. Et on repart dans le Pub-Rock à la Feelgood ou Eddie & The Hot Rods avec « Mad Dog » et pour finir un « High Time » qui nous achève définitivement…

On l’aura compris je recommande vivement l’acquisition de ce double album. En 22 titres et 90 minutes, la Story démontre s’il le fallait encore que Bob fait partie du panthéon du Rock français de ces 50 dernières années. Et surtout allez le voir s’il passe près de chez vous comme ce sera le cas au Café De La Danse le 26 septembre…