Jethro Tull @ Paris, l’Olympia le 26 avril 2025.
Live Report & images par : Olivier Carle



Jethro Tull
fête sa 7ème décennie d’activité avec une tournée qui passe comme souvent par l’Olympia. Le groupe a en effet commencé sa carrière au cœur des 60’s et est toujours en activité en 2025. Seul Ian Anderson est resté à la barre de ce vaisseau du Prog’/Folk Rock pendant toutes ces années et la liste des musiciens ayant croisé la route du Tull est longue comme le bras. Aujourd’hui le Line-Up s’est stabilisé autour du bassiste David Goodier et du claviériste John O’Hara fidèles à Ian depuis une vingtaine d’années. Le batteur Scott Hammond les a rejoints il y a une petite dizaine d’années et le « petit » nouveau est le guitariste Jack Clark arrivé en 2024.

Mon premier rendez-vous avec ces Anglais date de 1987 pour la tournée « Crest Of A Knave » au Zénith parisien avec le légendaire Fairport Convention en ouverture, excusez du peu ! Puis j’ai « bossé » pour eux pendant mes années EMI Electrola en Allemagne au milieu des années 90. J’ai ainsi participé au lancement de la « boîte à cigares » qui marquait leurs 25 années de carrière en 1993. A cette occasion je les ai vus à la Tanzbrunnen de Cologne puis à l’Eissporthalle de Grefrath pour la tournée correspondante intitulée « An Evening Of Classic Rock Tour ». J’avais d’ailleurs bien sympathisé à l’époque avec Martin Barre qui voulait impérativement sortir son album solo chez EMI... En 1999 je les ai revus mais à l’Olympia cette fois pour la tournée « J-Tull Dot Com », un album qui est passé un peu trop inaperçu selon moi et c’est fort dommage. En 2015 ce sera uniquement le nom de Ian Anderson au fronton de l’Olympia mais il nous jouera bien évidemment un Best Of du Tull en plus de son album solo de l’époque. En 2018 ce sera à Pleyel pour une prestation un peu décevante notamment à cause de la voix défaillante de Ian et d’une Setlist pas forcément au top ! Retour à l’Olympia en 2022 et ce fut plutôt réussi. Et me voilà à mon 8ème concert de JT en ce mois d’avril 2025 au milieu d’un public venu nombreux célébrer la musique des Anglais… On nous annonce d’emblée que les photos et films seront interdits tout au long du concert à l’exception du rappel, une tradition avec Mr Anderson !

Le Set sera en 2 parties avec un entracte d’une vingtaine de minutes. On commence à 20h10 avec un titre des débuts « Beggar’s Farm » de « This Was », premier album du Tull. Jolie entrée en matière avec cette ambiance plus Bluesy que Prog’. On reste d’ailleurs dans le Blues avec le très classique « Some Day The Sun Won’t Shine For You » issu du même opus. Petit hommage à Jeffrey Hammond, ami de longue date de Ian et qui deviendra leur bassiste au début des 70’s, avec le célèbre « Song For Jeffrey » qui nous emmène vers des rivages plus Jazzy typiques du Tull des 60’s. Petit saut d’une dizaine d’années ensuite pour atterrir en 1977 sur le dixième album « Songs From The Wood » et le morceau-titre à la fois très Prog’ et Folk-Rock. On reste dans les classiques du Tull avec le très apprécié « Thick As A Brick » de l’album éponyme de 1972. Passage obligé par « Aqualung » de 1971, une des pièces maîtresses de l’œuvre des Britanniques, avec un « Mother Goose » très enjoué. Petit détour par « Heavy Horses » de 1978 avec le superbe et très Folk « Weathercock ». On revient à la période actuelle avec un inattendu « The Navigators » de l’avant-dernier album du Tull « RökFlöte » de 2023. Les images diffusées sur l’écran derrière les musiciens sont magnifiques avec des bateaux pris dans la tempête. Il est à noter que tout au long du Show ces illustrations visuelles apporteront un vrai plus à la prestation musicale du quintet. Promotion oblige, Ian nous présente maintenant le premier extrait éponyme du nouvel album « Curious Ruminant » sorti il y a peu et qui vaut franchement le détour. Superbe solo de Jack qui est assurément une excellente recrue pour Mr Anderson. Cette première partie du spectacle se termine avec l’incontournable « Bourrée » en hommage à J.S. Bach et qu’on retrouvait sur le second album de Jethro Tull « Stand Up » de 1969. Joli travail à la basse de David comme à son habitude…


La seconde partie part sur les chapeaux de roue avec le petit bijou mélodique qu’est le « My God » qui ouvrait la seconde face du vinyle d’« Aqualung » et qui permet à Ian de nous délivrer un superbe solo de flûte. Histoire de rappeler que son groupe continue à sortir des albums de haute tenue, Ian nous propose un « The Zealot Gene » de l’album du même nom de 2022 tout à fait jouissif. Place maintenant à l’instrumental «  The Donkey And The Drum », un titre qui ne figure sur aucun album du Tull, écrit en 2007 et qui permet à Ian de briller à la flûte et aux autres musiciens de montrer une nouvelle fois l’étendue de leur talent. Le second extrait du tout nouvel album, « Over Jerusalem », donne l’occasion à Ian de parler de la situation géopolitique délicate du monde actuel. Mon tout premier concert du Tull au Zénith me revient brutalement en mémoire avec le fabuleux « Budapest » de « Crest Of A Knave » (1987) qui m’avait déjà fortement impressionné à l’époque, il y a près de 40 ans. Comme la dernière fois dans ce même Olympia « Aquadiddley » est l’occasion pour Ian de rendre hommage aux S.D.F. avec des images bouleversantes des plus précaires et d’introduire le très attendu « Aqualung » qui reste un des moments forts des prestations du quintet depuis un demi-siècle. Pour le rappel ce sera un autre classique, « Locomotive Breath », qui clôturera cette bien belle soirée en compagnie de Ian et de ses acolytes…

Merci à Lucas, Sabrina et Simon