John Mayall à Paris au Bataclan le 11 avril 2019.
En cette journée d’avril 2019, je retourne au Bataclan pour assister à la tournée du 85ème anniversaire du «Godfather» du Blues anglais, Mr John Mayall… C’est aussi mon propre anniversaire et quel plus beau cadeau qu’un concert de Blues en compagnie d’un de ses plus éminents représentants ! C’est mon 11ème RDV avec John depuis 1986 ! J’ai eu la chance de le voir avec ses Bluesbreakers et aussi en solo. Avec des guitaristes fabuleux comme Walter Trout, Coco Montoya ou encore Buddy Whittington, Rocky Athas… Et aussi sans guitariste comme la dernière fois à l’Olympia en 2017 mais là c’était carrément une erreur de sa part et le concert s’en est ressenti. Le principal problème de John c’est que ses gratteux ont souvent remporté un succès certain après être passés chez lui à l’instar de Eric Clapton, Mick Taylor, Peter Green ou dans une moindre mesure Coco Montoya. Mais il semble avoir vaincu ce souci d’égo en prenant de nouveau un talent de la six-cordes mais féminin cette fois : Carolyn Wonderland. Celle-ci a à son actif plusieurs albums sous son propre nom et s’est avérée une excellente chanteuse, une fine gâchette à la guitare électrique et à la Lap Steel


Hormis cette nouvelle venue texane, on retrouve les 2 fidèles acolytes de John que sont : Greg Rzab à la basse et Jay Davenport aux baguettes. Le Bataclan est plutôt bien rempli pour célébrer le retour de John dans la capitale et la moyenne d’âge est naturellement plutôt élevée du fait de la longévité de la carrière de ce Bluesman incontournable ! On attaque avec un extrait de l’album «Tough» de 2009, celui qui avait vu le retour de Greg et l’arrivée de Jay, l’excellent «Nothing To Do With Love» qui permet à Carolyn de nous montrer ses aptitudes guitaristiques. John semble en grande forme et la section rythmique Groove toujours autant… On enchaîne avec un titre du nouvel album «Nobody Told Me» sorti récemment, «What Have I Done Wrong» pour lequel Carolyn n’a rien à envier à Joe Bonamassa même si c’est avec lui que John a enregistré en studio ce titre très accrocheur. Retour ensuite en 1977, à l’album «A Hard Core Package» pour un très sexy «Do I Please You». C’est maintenant Carolyn qui prend le micro pour un «Two Trains» fort bien interprété malgré les problèmes techniques de Greg qui devra ajouter une tête d’ampli pour sa basse en cours de morceau !

Le nouvel album est de nouveau à l’honneur avec «The Moon Is Full» enregistré à l’origine avec Larry McCray que notre Texane parvient à faire oublier à grands coups de griffes sur sa guitare. Il y a 2 ans, John avait sorti l’album «Talk About That» et c’est le titre «It’s Hard Going Up» qui en est issu auquel nous avons droit maintenant avant un «One Life To Live» de la période Walter Trout avec son solo d’anthologie que Carolyn réussit à la perfection ! «The Sum Of Something» permet à John de faire les vocalises qu’il aime tant et ce morceau reste un excellent moment Live comme en témoigne la version rallongée de ce soir qui ravit le public du BataclanCarolyn s’empare maintenant de la Lap Steel Guitar et du micro pour un «Misunderstood» de derrière les fagots avec un très bon solo d’harmonica de John.

Le son est fabuleux et le groupe tourne à plein régime, grand moment assurément ! Retour une nouvelle fois à la période Trout avec «Gimme One More Day» qu’on ne se lasse pas de réentendre 30 ans plus tard. Idem pour le plus récent (1997) «Blues For The Lost Days» dont on se rappelle l’excellente version avec Mick Taylor pour le DVD des 70 ans de 2003, sans doute un des meilleurs concerts filmés de John… Là encore ce petit bijou fait mouche auprès de l’assistance avec son hommage appuyé à Sonny Boy Williamson, Freddie King et au grand Jimi H. ! Avant de quitter la scène, John revisite Chris Smither avec «Mail Order Mystics» de l’album «Wake Up Call», sans doute l’un de mes préférés de la période Silverstone. Le groupe reviendra pour un classique «Looking Back» de l’immense Johnny Guitar Watson et dont j’adule la version de Dr Feelgood depuis plus de 40 ans ! Quel excellent choix pour clore ce concert des 85 ans ! Take care John Mayall et au plaisir de vous revoir de nouveau sur scène…
Live Report : Olivier Carle, images : Fred Erick-Purksi

Merci à Yazid