Delgres
/Little Bob Blues Bastards/Howlin’ Jaws à La Batterie Guyancourt le 7 juin 2019.

Après le concert de Little Bob Blues Bastards au Plan en février, je m’étais juré de retourner voir ce groupe exceptionnel à la première occasion et ce fut le cas en juin à La Batterie Guyancourt… En prime 2 groupes intéressants dont Delgres qui fait beaucoup parler de lui avec son Blues innovant et Howlin’ Jaws que j’allais découvrir à l’instar du public présent.

On commence donc avec ce groupe parisien qui revient d’une tournée U.K. en compagnie du grand Nick Lowe, excusez du peu ! Ce jeune trio pratique un Rockabilly relativement classique mais très énergique et c’est rare de voir des jeunes se lancer dans ce style de musique un peu suranné d’où mon intérêt pour Howlin’ Jaws. Ces amis d’enfance ont créé le groupe il y a 7 ans et tournent depuis seulement 3 ans mais ont déjà une parfaite maîtrise de la scène. En 45 minutes, les Parisiens vont se mettre le public dans la poche notamment grâce à un guitariste surdoué qui maîtrise parfaitement le style et un bassiste-chanteur qui sait faire participer la foule. Avec un EP éponyme sorti l’an passé et quelques Singles à son actif depuis 2015, le groupe propose une Setlist très variée et se permet même de nous présenter un nouveau titre à paraître. On aura même droit à une reprise de Georgie Fame « No Thanks » et à la fin du Set à celle déjantée du « Shake Your Hips » de Slim Harpo, celle-là même que les Stones avaient magnifiée sur « Exile On Main Street » ! Ces Howlin’ Jaws n’ont pas fini de faire parler d’eux dans les années à venir…

C’est maintenant au tour de Little Bob et ses Blues Bastards de s’emparer de la scène. Les fans sont venus nombreux pour revoir cette figure de la scène Rock hexagonale plus de 50 ans après ses débuts au Havre. La formation est bien sûr la même qu’au Plan avec Mickey Blow à l’harmonica, Bertrand Couloume à la contrebasse, Gilles Mallet aux guitares et le neveu de Bob, Jérémie Piazza, à la batterie. La Setlist sera moins fournie qu’au Plan la dernière fois car Bob ne dispose que d’une petite heure pour convaincre le public de La Batterie sachant que Delgres doit encore passer après… On va donc à l’essentiel avec le toujours efficace en intro « We Are The Blues Bastards », « Howlin’ » pour lequel Roberto demande au public de hurler comme les loups, les excellent « Evil » et « So Deep In Me » ou le Heavy « Only Liars » entre autres de son groupe actuel. Et puis bien sûr on ira revisiter la Story avec des classiques comme : « Lost Territories », « Riot In Toulouse », « All Or Nothing », « Lucille », etc. On aurait aimé un ultime : « Nobody’s Born To Lose » comme cerise sur le gâteau mais le temps est passé trop vite. Le groupe prépare un nouvel album pour bientôt et on aura certainement l’occasion de se revoir à cette occasion pour un Set complet !

On m’a dit le plus grand bien de Delgres qui arrive maintenant et je dois dire que la première surprise c’est l’arrivée sur scène d’un Power Trio avec guitare, batterie et en lieu et place de la basse, un énorme soubassophone ou sousaphone, sorte de gros tuba-contrebasse ! La musique de Delgres est une rencontre entre le Blues du Delta et la musique caribéenne, un mix de Ali Farka Touré, Tinariwen et des Black Keys pour faire « simple »… Je dois dire qu’on rentre plutôt facilement dans l’univers assez hypnotique de Delgres, il faut juste faire abstraction de la langue créole qu’on associe à priori plus facilement au Zouk qu’au Blues et se laisser porter par les mélopées lancinantes et la voix de Pascal Danae. Celui-ci nous parle du combat des vieux héros de la Guadeloupe qui ont lutté contre l’esclavage comme ce Louis Delgres qui vécut au début du 19ème siècle et qui a donné son nom à ce groupe atypique.


Pascal, Baptiste et Rafgee nous jouent l’essentiel de leur premier album « Mo Jodi » et des titres comme : « Can’t Let You Go » , « Respecte Nous », « Ramene Mwen », « The Promise » ou « Mr President » font mouche auprès des aficionados. Il y a aussi la très belle ballade « Sere Mwen Pli Fo » pour laquelle ne manque que la belle Skye Edwards de Morcheeba. Et puis cette fantastique reprise de « Whole Lotta Love » de Led Zep avec des paroles en créole, bluffant ! En 1 heure, Delgres a réussi à convaincre ceux qui ne les connaissaient pas encore et on peut supposer que ce trio a un brillant avenir devant lui non seulement ici mais aussi à l’international !
Live Report : Olivier Carle

Merci à Florence Hénaut et à La Batterie Guyancourt.