Pascal Obispo, Paris Le Zénith, le vendredi  22 novembre 2019.
Depuis le début de la tournée  »Fan » de Pascal Obispo, j’avoue ne pas avoir assisté à une de ses prestations. Mon ami Pierre Jaconnelli avait décidé de quitter le bateau du Captain Samouraï Flower pour renforcer notamment l’équipe de Benjamin Biolay et d’un coup j’ai perdu l’attraction pour Pascal Obispo. J’observais néanmoins ses sorties discographiques qui avaient toujours le bon goût de me surprendre. Pascal a toujours eu cette grande faculté. C’est à ce titre que revenir le voir de temps en temps sur scène, n’est jamais inutile. On ne perdra jamais sa soirée, Pascal sait choisir des musiciens aussi talentueux que sympathiques. Autant je trouve l’homme très intéressant, autant son œuvre ne parvient pas toujours à attirer mon adhésion. Plus j’allais voir l’artiste en concert pendant ses trente années de carrière, au Zénith et/ou ailleurs, et plus j’étais nostalgique de son premier Show en 1997 au Passage du Nord-Ouest en face du Palace dans le 9ème arrondissement de Paris. À l’instar d’un drogué, je devais rechercher le goût et l’intensité du premier « Shoot Obispo » que j’avais eu à ses débuts. Après la soirée que j’ai passée ce vendredi de novembre 2019 au Zénith, et autant de concerts où j’ai fait l’impasse, je réalise que j’ai bien fait de revenir assister à une nouvelle prestation du chanteur « maudit ». Je ne fus pas déçu, loin de là… !


Début de la soirée à 20 heures 50 pétantes. Le départ, avec sa première chanson,  »Je rentre » donne le ton de la soirée, mais j’avoue, je reste quelques minutes sur la défensive. Comme dans un vieux couple, il faut parfois se ré-apprivoiser. Ce soir-là, avec Obispo, j’en étais précisément à ce stade. Peu importe, me direz-vous, l’artiste suit son chemin sans se préoccuper de mes états d’âme. Et, il a bien raison le bougre. Si la magie doit réopérer entre lui et moi, ce sera forcément votre serviteur qui devra faire le premier pas. Bref, tout ce que je déteste… Pascal enchaîne avec son deuxième titre, ‘’Personne’’. Là, mes idées se replongent au Passage du Nord-Ouest… Cette superbe chanson me donne envie de me pencher davantage sur ce spectacle. Ce ne sera pourtant que de courte durée… La reconquête s’avère compliquée. D’autant que je dois bien admettre que pendant ces premières minutes, je porte davantage mon regard vers des émotions et des souvenirs amicaux en suivant du regard mon ami Pierre Jaconnelli plutôt que de m’attarder sur la prestation de Pascal Obispo. Je recherche néanmoins des éléments positifs qui me porteront délicatement, mais sûrement vers Pascal. Des émois comme ceux découverts en 1997 au Passage du Nord-Ouest. Pas simple, mais je n’ai jamais aimé les choses aisées.


Ce nouveau spectacle se divise en trois parties bien distinctes. La première : celle qui consiste pour moi à essayer de rentrer dans un concert qu’à priori je ne serai pas venu voir si ce n’était pour saluer l’ami Pierre. J’en conviens, on a rarement fait aussi mauvais comme initiative de départ pour adhérer au spectacle d’un autre… Qu’importe, je tente de faire de mon mieux. Pendant cette période, les premières chansons s’enfilent comme des perles. Elles me transportent entre amusement et bien-être. Si la machine n’est pas grippée, elle tousse un peu, mais donne quand même quelques signes positifs. Avec ‘’A Forthlin Road’’, Pascal finit par accaparer mon regard que je posais tantôt sur Pierre, tantôt sur l’excellent batteur qui m’est parfaitement inconnu. Je bloque sur ce dernier, un énergumène bâti comme un bon vieux bucheron canadien. Vient ensuite l’excellent ‘’Où et avec qui tu m’aimes’’, ce missile du premier opus ‘’Superflu’’ que j’ai toujours eu du mal à écouter jusqu’à la fin et j’en profite pour quitter mon siège et descendre dans les travers du Zénith afin d’aller m’enquérir de l’identité de ce monstre à la batterie… Après ma stupéfiante découverte, je reviens à ma place VIP avec un sourire radieux sur mon visage…


C’est là que Pascal entonne ‘’Assasine’’, une vraie perle qui me soulève de ma chaise. Ce titre n’a pas pris la moindre ride et il tue toujours autant. Ensuite, avec l’exceptionnelle chanson ‘’Le drapeau’’, mon émotion me soulève petit à petit. On peut aimer ou non Pascal Obispo, il est incontestable que c’est un réel artiste de scène. Un vrai. Les années défilent et il s’améliore concert après concert. Pascal s’est définitivement libéré de je ne sais quoi, mais ça fonctionne du feu de Dieu, semble-t-il… Obispo aime le lien qu’il entretient depuis plus de trois décennies avec son public et ce dernier le lui rend bien. Je découvre ensuite ‘’Il faut du temps’’, l’excellent titre de ‘’Superflu’’ que j’ai toujours adoré. Cette chanson réveille presque définitivement mes émotions. S’ensuit ce magnifique titre ‘’Poète maudit’’. Ce morceau qui résume finalement si bien Pascal, lui-même l’artiste mal aimé que les médias et le métier ont si longtemps boudé… Je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour lui dans ce moment de communion qui se dessine devant moi… Pascal enchaîne avec ‘’Chante la rue chante’’. Il parvient enfin à me tirer de ma perplexité quant à ma présence au Zénith pour enfin me cueillir comme une jeune fille en plein émoi.

La deuxième partie du spectacle dont je parlais plus haut s’installe finalement sans que je m’en rende compte. C’est agréable comme sensation ! Maintenant que Pascal est parvenu à me reconquérir définitivement, c’est le moment où le gourou musical a décidé d’apporter une dimension humaine à son Show. Les musiciens sortent de scène et laisse l’espace à leur chef. En préambule au splendide ‘’Millésime’’, ce titre fondateur aussi bien dans ma vie que dans celle de Pascal évoque avec justesse notre nouveau rôle de père qui nous change indubitablement malgré nous. L’artiste s’amuse avec son public. J’ai toujours adoré son humour ironique et parfaitement d’à propos. Comme le saltimbanque chante sans discontinuer ‘’Lucie’’ depuis 23 ans, afin de ne pas se lasser, Pascal voulait sur cette tournée lui donner une ambiance particulière. D’autant que le nombre 23 est son préféré. L’artiste explique à son auditoire qu’il a décidé de réserver une surprise à toutes les jeunes filles qui attendent ce Hit incontournable en invitant sur scène une jeune femme se prénommant vraiment Lucie. Ce soir-là, il en trouve plusieurs dans ce Zénith complet. Il en choisit une venue avec son compagnon. Pascal toujours aussi élégant avec ses congénères permet au jeune homme de s’approcher de la barrière de sécurité afin de filmer avec son portable ce moment inoubliable pour sa Lucie déjà toute excitée. En attendant sa Lucie d’un soir, le chanteur fait le pitre. Et là, le bougre excelle aussi. En attendant ce moment d’émotion intense pour l’heureux couple choisi, Obispo déconne comme il sait si bien le faire dans le privé. Sa Lucie arrive enfin sur la grande scène du Zénith. Le public ne s’ennuie pas. Pascal cherche à vérifier à l’aide de la carte nationale d’identité les prénoms de sa complice d’un soir… Quelle stupeur ! Elle n’en porte qu’un et c’est Nathalie ! Déstabilisée, la Nathalie lui explique que Lucie est son second prénom, même s’il ne figure pas sur sa pièce d’identité, et paf l’affaire est jouée. Le temps de tout mettre en place, Pascal se lance dans un  »Millésime » émouvant pour ensuite enchaîner avec son titre fétiche  »Lucie ». Fétiche, car si lors de la sortie de ce Single, Pascal Obispo n’avait pas trouvé son public, et ce malgré tous les efforts de son Directeur Artistique de l’époque, Christophe Lameignière, Sony lui aurait rendu son contrat sans aucun ménagement. Normal donc que depuis, ce titre lui soit si particulièrement important pour qu’il le joue à chaque concert, sans aucune exception. Bref, ce soir, il fait évoluer les habitudes : c’est le public qui reprend comme un seul homme le refrain de  »Lucie ». Pascal rit de bon cœur. Après le premier refrain, le chanteur, toujours aussi provocateur, interpelle la jeune fille émue, devant toute la salle, par son prénom Nathalie, et non Lucie comme elle le prétendait. Avant le deuxième refrain, l’interprète insère quelques notes de ‘’Ne me quitte pas’’ de Brel dans la partition de  »Lucie ». Une fois la situation bien installée, Pascal offre un bisou à sa Lucie d’un soir. Après le deuxième refrain, Pascal en bon Pitbull qu’il est rappelle sa duettiste d’un soir de nouveau par un Nathalie ironique. À en croire ce qui se passe, on finit par se demander si sa Lucie ne se prénomme finalement que Nathalie. En tous les cas, Pascal s’en amuse avec délectation. Encore quelques notes de Brel que Obispo intègre avant le refrain. Lucie est aux anges. Le public aussi. Pascal ne cesse de la charrier. Ce dernier finit par lui lancer en souriant, « Si tu veux te rapprocher rapprochons-nous ! » Pascal lui tend le micro. Nous découvrons finalement que Nathalie, ou Lucie, allez donc savoir possède une très jolie voix féminine, et juste de surcroît. Alors que la jeune fille tente de ne pas montrer son tract, Pascal fait tout pour la déstabiliser encore davantage sur les deux dernières phrases du dernier refrain. La torture, Pascal sait parfaitement l’infliger avec délectation, et ce, pour le plaisir de tous… Le spectacle se révèle définitivement lancé pour moi. Là, le saltimbanque aux allures de Christian Grey m’a eu !

Pascal ne se laisse pas dépasser par ce qui se passe autour de lui. Il ne laisse jamais rien au hasard. Pendant qu’il salue les musiciens qui reprennent leur place sur scène, le compositeur prépare la suite du spectacle avec ‘’Rien ne dure’’. Ce titre qu’il a co-écrit avec Youssou N’dour est n’ayons pas peur de le dire, juste génial. Il est tiré de son dernier opus, sobrement intitulé Obispo ! Pendant cet instant magique, le temps se fige pour Pascal Obispo. Grâce à ce temps suspendu, l’artiste en profite pour faire un retour en arrière avec son public. Il communie une nouvelle fois avec ses fans. Il leur demande de se manifester en criant lorsqu’il égrène les décennies en commençant par les années 90. Il cherche à débusquer où pourrait bien se trouver le plus vieux spectateur de la soirée. Il remonte ainsi comme d’habitude jusqu’en 1940. Mais ce soir-là, surprise pour toute la salle. Lorsque Pascal demande à l’assemblée si par hasard il y aurait un plus ancien… Un homme des années 30 s’exprime au fond de la salle à droite. Exceptionnellement inhabituel… L’aîné se trouve chaleureusement applaudi. Pascal étonné de la situation reprend le cours de sa soirée avec une certaine fierté qu’il ne cache pas sur le titre suivant, son titre au nom évocateur ‘’1980’’. L’hôte du lieu, qui aime surprendre et s’amuser sur son espace de jeu qu’est la scène insuffle quelques mesures des excellents ‘’Sweet Dreams’’, ‘’Da y’a Sexy’’, et ‘’Relax’’, sur l’excellent ‘’1980’’. Cette chanson n’est pourtant sortie qu’en 2006 dans le très bon opus ‘’Les fleurs du bien’’. Calogéro a également revisité les Eighties avec sa chanson ‘’1987’’ qui figure sur le superbe album ‘’Liberté Chérie’’ sorti en 2018. Pour les artistes français serait-ce une nouvelle mode ou simplement la nostalgie de leur adolescence ? La fameuse décennie où tout était permis, l’éclosion des radios libres, l’arrivée des télés privées, la finance qui s’émancipe, les nouvelles musiques qui débarquent dans la vie des jeunes en mal de vie et de liberté (la NWOBHMNew Wave Of British Heavy Metal – issue du Hard Rock traditionnel, une New Wave qui apporte une nouvelle inspiration au Punk de la fin des Seventies, un Funk qui dépoussière un Disco qui s’essouffle, …)… Bref, une période faste pour les jeunes qui voyaient en la musique une nouvelle ère de liberté d’expression après des années de constipation. Cette période qui nous a tous marqués et dont Pascal se souvient encore avec beaucoup de nostalgie. Pascal, toujours ému par ces années d’adolescent, va jusqu’à remercier Sam Stoner de l’avoir gardé dans le groupe d’adolescents qu’ils ont formé ensemble malgré ses déficiences techniques. Après ce petit clin d’œil, les musiciens de Pascal se lancent dans une superbe version de ‘’Shout’’ de Tears For Fears. Heureusement que Obispo a fait des progrès musicalement considérables…


La pastille suivante, la troisième partie dont je faisais référence en début d’article, arrive comme un boulet de canon pour moi. Un final époustouflant. Qui aurait pu croire que Pascal allait transformer un hymne de la variété populaire en un Scud Punk/Rock endiablé ? Pourtant, c’est précisément ce qu’il va réaliser avec une version explosive de ‘’Sa raison d’être’’. J’en reste bouche bée. Cependant, connaissant les goûts musicaux et l’humour incisif du garçon, peu ou prou le même que le mien, au lieu de me lancer sur un vieux Pogo de mon adolescence si lointaine, j’ai passé toute la chanson à imaginer, et donc à chercher partout, à espérer voir débarquer Line Renaud sur cette scène afin de se lancer dans un Featuring inattendu et… Inoubliable. Un duo dont Loulou Gastet aurait pu se délecter de là où il est à notre santé… Avec cette version de ‘’Sa raison d’être’’, cet hymne pour lutter contre le Sida, donc pour la vie, j’exultais à l’idée d’entendre ce titre en duo avec une chanteuse plus proche de sa fin de vie que de la perte de sa virginité, et le tout sur une musique qui clamait avec véhémence un « NO FUTUR ! » permanent… J’adore le contraste. La note d’humour et le culot d’Obispo me tirent un sourire approbateur… Dommage pour la présence de Line, malheureusement il n’en fut rien ! Pascal et moi aurions-nous des limites différentes à notre humour, où plus simplement pas le même mauvais goût ? Je suis rassuré, Pascal retrouve son humour décapant après la chanson sur le Sida en s’en prenant à son auditoire. Il interpelle son public avec une question qui l’amuse « Qui vient pour la première fois ? » Le public joue le jeu et lui répond sans hésiter. Ils sont quand même une bonne petite flopée. Pascal se moque alors de ceux qui viennent pour la première fois alors qu’il parcourt les routes depuis déjà 30 ans, même s’il prend le soin de les remercier quand même au passage. Il n’oublie surtout pas de remercier tous les autres fans qui le suivent depuis le début… Il peut les remercier, il ne faut pas oublier qu’ils lui ont été plus fidèles que les médias, ou les décideurs des médias. Les fans méritent bien une salutation très chaleureuse de l’artiste.


Il n’en fallait pas davantage pour que la chanson suivante soit plus que téléphonée. Bingo, après un passage obligé par les fans d’Obispo et les remerciements d’usages, Pascal se glisse tout naturellement dans l’interprétation de ‘’Fan’’. Mais dans une version très revisitée. Tout le monde sait que ce titre reste une déclaration d’Amour d’un fan à son idole Michel Polnareff. Depuis les temps ont bien changé avec les tristes déboires qu’il a connus avec Michel Polnareff. Pascal blessé dans sa chair a modifié le clin d’œil auquel il nous a habitué sur ce titre. Désormais, Obispo imite Freddie Mercury (Queen) et plus Polnareff ! Sa nouvelle idole ? En tous les cas, Pascal a étudié son sujet, c’est indéniable. Il copie l’anglais à la perfection : ses postures, l’utilisation du même pied de micro, et d’imiter sa manière d’haranguer la salle ne font aucun doute : Polnareff se trouve relégué aux oubliettes pour laisser place au nouveau Freddie sur la scène du Zénith ce soir-là. La similitude s’avère étonnante. Une fois la chanson achevée Pascal décide de présenter ses musiciens. Pascal se présenterait-il aussi comme un fan de ses musiciens ? Vu le niveau et le talent qu’ils ont tous, ils le mériteraient bien. Ce ne serait absolument pas volé. Dans ses présentations, le chanteur commence par celui qui m’a le plus scotché : Romain Bachelart à la batterie se révèle impressionnant. Notre Zach Brown à la française. Ce dernier possède une frappe de bûcheron et un jeu digne de celui du regretté Jeff Porcaro (Toto), l’une de mes idoles. Il présente tous les musiciens, y compris Julie, sa femme, venue faire les chœurs. Pascal finit par Pierre Jaconelli, son vieux complice des débuts, et ami depuis près de trois décennies. Pierre demeure pour moi l’un des guitaristes français les plus talentueux et inventifs. Son jeu, sa prestance, sa technique, sa connaissance de la musique et sa générosité aussi bien sur scène que dans la vie privée m’ont toujours séduit. Et force est de constater que Pascal doit sensiblement penser la même chose. Après quelques années loin l’un de l’autre afin de suivre des chemins différents, Pascal s’est empressé de rappeler son vieux compère qu’il n’a finalement jamais pu remplacer. Pour mon plus grand plaisir. Ce n’est pas pour rien qu’après la tournée  »Fan » de Pascal Obispo, au milieu des années 2000 je suis revenu le voir que lorsque j’étais certain que Pierre Jaconelli aurait été de la fête. Pierre et Pascal s’étant séparés quelques années, leur réconciliation devenait pour moi la condition sine qua non pour que je revienne voir un concert de Pascal Obispo. Il m’a juste suffi d’envoyer un texto à Pierre, trois jours avant la date du Zénith en novembre dernier pour lui demander une invitation qu’il m’a accordée très rapidement.


Et franchement, je comprends à quel point j’ai eu raison de revenir voir Obispo sur scène avec la séquence émotion qui a suivie. Il vient de perdre le 12 septembre dernier Philippe Pascal, un ami fidèle et chanteur de Marquis de Sade. C’est lui qui lui a donné l’envie de faire ce métier. Pascal décide de lui rendre un véritable hommage en interprétant la plus belle chanson du répertoire français. Il lui dédie la prochaine chanson ‘’Avec le temps’’ de Léo Ferré. Pascal pleure. Son émotion s’avère véritablement réelle. Ce molosse tatoué de la variété n’est pas homme à feindre. À la fin de la chanson, Pascal se tourne vers l’écran. Il salue non sans mal son ami, puis remercie le public avant de sortir de scène en ôtant ses lunettes et essuyant ses yeux. Incontestablement, ce moment poignant reste le clou de la soirée. Quelques minutes pour que Pascal retrouve ses esprits et nous revienne revigoré. Pascal reste un très grand professionnel, il nous le démontre encore ce soir-là.

Mais nous ne sommes pas au bout de nos émotions. Courage pour un motard au destin hors du commun, Nicolas Lacambre. Vers 20 heures 30, ce dernier vient de perdre un pied et un bras dans un terrible accident de moto entre le Lège-Cap Ferret et Bordeaux alors qu’il rentre de chez sa sœur en février 2008. Plus précisément, au niveau du lieu-dit Le Las, situé sur la commune de Saint-Jean d’Illac (Gironde). Sa relation avec Pascal Obispo reste un exemple de courage et d’humanisme. Sans le chanteur, Nicolas n’aurait pas survécu. C’est Pascal qui l’a secouru le jour de l’accident en arrivant le premier sur les lieux et en appelant les secours après l’avoir déposé sur le bas côté et s’enfuir avant l’arrivée des Paparazzi, mais après que les pompiers aient pu s’entretenir avec Pascal Obispo. C’est le hasard qui va encore faire croiser leurs routes. Un an et demi après l’accident. Sur la place des Quinconces à Bordeaux, les Girondins de Laurent Blanc fêtent leur titre de champion de France de Ligue 1. Passionné de football, Nicolas Lacambre assiste à la célébration. Près des joueurs, il aperçoit parmi les VIP Pascal Obispo, grand fan du Football Club des Girondins de Bordeaux. La compagne du motard interpelle l’artiste. Des retrouvailles émouvantes raconte-t-il dans son autobiographie « Il est venu vers moi, j’ai fondu en larmes. On est tombés dans les bras l’un de l’autre. Après l’accident, il n’a jamais su ce qui s’était passé, si j’étais toujours vivant. On avait énormément de choses à se dire… » Depuis, les deux amis n’ont jamais perdu le contact. Le reste appartient désormais à leur histoire. Mais seule certitude pour nous, de cette terrible mésaventure naîtra une amitié admirable et une chanson tout aussi émouvante que poignante, ‘’On est pas seul sur la terre’’ qu’il a écrit, sur quelques brouillons que Nicolas lui a envoyés, qu’il a sorti en mai 2019 et qu’il interprète pour ce rappel. Quels moments et témoignage poignants… Quand il parle de Pascal, Nicolas Lacambre ne cache pas son émotion comme il l’exprime dans son livre autobiographique, ‘’On n’est pas seul sur la terre’’. Ses yeux disent le reste. « Ma vie n’est plus la même depuis l’accident. Elle est plus heureuse. Je suis un autre Nicolas, plus tourné vers les autres. Ça m’a permis de faire de merveilleuses rencontres. »


Pour nous remettre de tant de soubresauts émotionnels, ainsi que son duo improvisé avec Vianney Pascal se lance dans un clin d’œil pour un autre de ses précieux amis disparu cette fois. C’est le moment de l’hommage à Johnny avec ‘’Allumer le feu’’. Un artiste de légende et une chanson d’exception : deux monuments du Rock français qui se rencontrent pour le plus grand plaisir des fans de musique. Pascal a permis cet instant de rêve avec et grâce à Pierre Jaconelli. Ce soir-là, les deux, Pascal et Pierre exhortent le public avec les deux derniers titres de la soirée qui s’enchaînent ‘’Allumer le feu’’ et mon préféré ‘’Mourir demain’’. Cette prestation se révèle énorme. Pascal interpelle alors son public qui semble fatigué. Il ne veut pas finir la soirée sur une fausse note. Son public semble se fatiguer. En plein milieu de ‘’Mourir demain’’, le saltimbanque se lance dans une version Reggae en interprétant des invectives à son public fidèle du genre, « On est pas fatigué… !!! » Il encourage ses fans à lever toutes les mains ensemble vers le ciel… En bon bout en train qu’il est, Pascal va même jusqu’à choper les plus fatigués, ou les plus fainéants ou les plus réfractaires, au fond de la salle et les titille sur leur égo afin qu’ils suivent la foule endiablée. Ce mec est fou me dis-je en souriant. Et le pire, ça fonctionne. Quel merveilleux Maître de Cérémonie ce Pascal qui danse dans cette Punk attitude. Cette posture qui lui rappelle ses années de jeunesse lorsqu’il aimait la Cold Wave et les musiques Dark

C’est ainsi que finit à 23 heures 10 la soixante dix-septième date d’une tournée qui en comptera cent avec en point d’orgue, un final à la Magical Mystery Tour des Beatles le 4 février prochain à l’Olympia. L’artiste nous a promis des tas de surprises pour le dernier spectacle de sa tournée. Alors, si Pascal promet des surprises, je confesse bien volontiers que j’ai hâte de voir ce que cet artiste nous réserve. Avec un mec totalement indépendant, ingérable et libre que peut-il bien être capable de nous offrir ? En clair, l’Olympia : un concert à ne pas louper ! Tenez-le-vous pour dit…
Live Report & Images Live : Carlos Sancho.

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