Red Beans & Pepper Sauce + Paco Duke @ Paris, La Boule Noire le 30 janvier 2020.
Moins d’un an après ma première expérience Live de Red Beans & Pepper Sauce en 1ère partie de Dana Fuchs à Massy, je retrouve le groupe de Montpellier, en tête d’affiche cette fois, à La Boule Noire parisienne. Petit changement de Line-Up entre temps avec l’arrivée à la basse de Pierre Cordier en lieu et place de Denis Bourdié. Et puis la sortie du nouvel album «Mechanic Marmalade» il y a peu et dont on peut trouver la chronique sur TV Rock Live

Pas grand monde malheureusement dans la salle lorsque j’arrive vers 19h30. Dommage car les retardataires vont passer à côté de Paco Duke qui va délivrer un Set fort sympathique. Il faut dire que Pascal «Paco» Guegan n’est pas un perdreau de l’année ! Il est à l’origine du Blues Power Band, groupe de référence de la scène Blues-Rock française pendant 20 ans, 5 albums et 600 concerts au compteur ! Il a d’ailleurs récupéré la section rythmique du BPB à savoir le bassiste Nicolas Paullin et le batteur Olivier Ferrié. Quant au guitariste soliste, Olivier Raymond, on le retrouve habituellement au sein de Elise & The Sugarsweets, tout comme Olivier Ferrié d’ailleurs ! Bref des artistes très talentueux qui ont fait leurs preuves… Paco Duke va sortir son premier album très prochainement, à la St Valentin pour être précis, «Only Dreams Come True» dont il va nous présenter de nombreux extraits ce soir. Il y aura notamment «Mr Johnny» en hommage au guitariste albinos, «Yellow Jacket» dédié aux occupants des ronds-points et mon titre préféré «Broken Glasses», un petit bijou Classic Rock. Paco a un très bon contact avec le public qui se laisse vite convaincre par la qualité des compositions et le talent des musiciens. Bonne entrée en matière avant les Red Beans

La Boule Noire s’est bien remplie lorsque Jessyka et son Gang investissent la scène. Pendant son Set de 1 heure et demie, le quintet va délivrer un Blues-Rock torride, mâtiné de Funk. Même si tous les regards se tournent vers la belle Miss Aké, il ne faut pas pour autant oublier le boulot phénoménal de Laurent aux guitares qui maîtrise son instrument de bout en bout. Il y a aussi le phénoménal et «Jon-Lordien» Serge Auzier qui agrémente tous les morceaux de ses fulgurances aux claviers ! Niko Sarran est lui aussi en très grande forme derrière ses toms et nous délivrera même un solo d’une grande puissance avant un extrait de «Moby Dick» d’anthologie ! Le nouveau bassiste a l’air très heureux d’avoir rejoint les Red Beans et il assure le Job sans faillir. La Setlist est très judicieusement construite autour des albums «Red» de 2017 et surtout du «petit» dernier «Mechanic Marmalade». On attaque justement avec le récent «My Land» et son intro très Purple. Jessyka a mis sa tenue la plus sexy et nous la joue une nouvelle fois très panthère noire. Le solo de Laurent est très incisif et le reste du groupe part à 100 à l’heure. Avec «Glitter City» de «Red» on est dans une ambiance à la Bad Co avec un côté très Groovy qui permet à notre chanteuse de faire vibrer sa voix et à Laurent de torturer sa guitare qui gémit de plaisir. Le Groove s’intensifie avec «Give It To Me» et le public commence à bouger, emporté par ces riffs à la Sly & The Family Stone. Le rythme se veut plus Rock avec le titre d’ouverture du dernier album, «Time To Get Away», qui est incontestablement très accrocheur avec son refrain repris en chœur par les fans. Avec «Bright Lights», le groupe revisite le talentueux Gary Clark Jr. pour le plus grand plaisir des amateurs de cet artiste qu’on aimerait voir plus souvent par chez nous. Puis retour au Blues-Rock avec «Thank You» et son riff très Stevie Ray Vaughan et la voix de Jessyka qui lorgne vers la grande Aretha. Gros son avec «I Am The Night» et on pense inévitablement à Cream ou à Mountain tant ce morceau est lourd et envoutant. On reste dans les 70’s avec «The Battle» mais avec une vraie touche de modernité néanmoins et c’est ce qui pourrait définir le style général de RB&PS dans son ensemble.


«My Holy Guest» commence tout en douceur avant de s’envoler vers des sonorités plus Hard avec la guitare de Laurent qui se déchaîne. On repart sur les chapeaux de roue avec l’énergique «No Crossroads In My Way». Et la tension monte encore d’un cran avec le classique «You Can’t Turn Around» qui claque comme un fouet dans La Boule Noire aux anges. Mais le meilleur reste à venir avec le fantastique «Half World Changeling» qui est pour moi la quintessence de Red Beans tant ce morceau résume l’énergie et la finesse du combo… Et le Set se termine sur un superbe «Lock You Down» très Funky avant un rappel bien mérité qui verra le retour de Paco et Olivier Raymond et la venue de Jacques Mehard-Baudot de Jesus Volt pour un «Johnny B. Goode» endiablé. Juste dommage que Jessyka n’ait pas jugé bon de se lancer dans un duel vocal avec Paco à la manière de Tina Turner et Mick Jagger au Live Aid et ait plutôt opté pour le rôle de choriste de luxe. D’une manière générale on peut regretter que notre panthère noire ne se mette pas plus en avant, par timidité probablement. Mais ne soyons pas trop sévère, Red Beans fait montre d’une redoutable ambition et a encore beaucoup de potentiel sous le capot. Personnellement je les reverrai avec grand plaisir au Raismes Fest en septembre…
Live Report : Olivier Carle, images  »LIve » : Thierry Cattier/Shooting Idols

Merci à Bruno Labati,  Thierry Cattier…