Anvil au Forum de Vauréal, le 29 février 2020.
Du fait de son absence des scènes françaises quasiment depuis ses débuts, je n’ai pas eu souvent l’occasion de voir Anvil en Live… La première et unique fois c’était il y a 10 ans au Hellfest pour un Set relativement court mais intense sur la Mainstage. Je l’ai malheureusement loupé en 2018 au Trabendo et je comptais bien me rattraper avec ce passage au Forum Vauréal dans le cadre du « Legal At Last Tour ». Il faut dire que la carrière du groupe canadien a été quelque peu chaotique depuis le milieu des années 80. Il faudra attendre 2008 (rien que ça !) et le documentaire « Anvil : The Story Of Anvil » pour que Lips et son Gang obtiennent enfin la reconnaissance tant attendue… Depuis, on voit un peu plus le groupe en Europe et il a gagné de nouveaux fans au point de faire une mini tournée de 4 dates en France et de remplir Le Forum en 2020 !

Lips attaque le concert avec un « March Of The Crabs » et descend direct dans la foule pour cet instrumental pêchu. Il a la banane et on sent que le Set va être à la hauteur de nos attentes. On reste sur le classique « Metal On Metal », album de 1982, avec le non moins énergique « 666 » avant de revenir au tout premier album « Hard’n’Heavy » avec « Ooh Baby », à l’époque où Lemmy avait proposé à Lips de remplacer Fast Eddie Clarke au sein de Motörhead et qu’il avait refusé pour continuer Anvil ! Mais il est temps de passer au dernier opus « Legal At Last » avec le titre éponyme et Mr Kudlow nous fait comprendre, au cas où on aurait encore un doute, à quoi ce titre se réfère en simulant une taffe sur un joint. Ce morceau est du Anvil pur jus et je dois dire que tout l’album est d’un très bon niveau et qu’il risque bien de devenir un classique des Canadiens avec le temps… On ne s’arrête pas en si bon chemin avec le Heavy et tout récent « Nabbed In Nebraska ». Robb Reiner en profite pour malmener sa batterie à grands coups de butoir. Cela m’amène d’ailleurs au seul petit point négatif de la soirée à savoir le son de la batterie beaucoup trop en avant par rapport à celui de la guitare, dommage mais bon au bout d’un moment on s’habitue… Retour ensuite à 2013 et à l’album « Hope In Hell » avec le très efficace « Badass Rock’n’Roll » qui permet à Lips de délivrer un solo ravageur.


« Winged Assassins » et « Free As The Wind » marquent un retour à la trilogie des débuts et tout particulièrement à l’album « Forged In Fire » (1983) très apprécié des fans de la première heure… C’est d’ailleurs après ce brûlot que la carrière d’Anvil est quelque peu partie en vrille pour le quart de siècle suivant ! En 2011, les Canadiens avaient sorti sur SPV l’excellent « Juggernaut Of Justice » dont est extrait le percutant « On Fire » qui déboule maintenant et met les premiers rangs K.O. ! « This Is Thirteen », mon titre préféré d’Anvil avec son côté Doom à la Black Sabbath, nous est alors offert dans une version encore plus lourde que l’originale, grand moment ! On s’éloigne de cette ambiance plombée avec le plutôt Thrash « Mothra » qui permet à Lips de dégainer le légendaire vibromasseur suivi de « Bitch In The Box » qui ouvrait l’avant-dernier album de 2018 « Pounding The Pavement » avec son riff bien Heavy à la Motörhead.


De la bande à Lemmy il en sera aussi question lorsque Lips nous racontera, comme à l’accoutumée, sa nuit (de 24 heures !) avec Mr Kilmister lors de la tournée anglaise commune au début des années 80 avec son lot d’anecdotes sur les litres de Vodka orange et les autres substances peu recommandables ingurgités à cette occasion mémorable… Un petit « Swing Thing » avec le solo superflu de batterie de Robb suivi de l’hymne « I’m Alive » et on arrive au titre le plus fédérateur d’Anvil, « Metal On Metal », que tout le monde connaît par cœur depuis près de 40 ans. Au rappel on aura droit au non moins populaire « Forged In Fire » et à « Running » qui clôt de bien belle façon ce Set d’une heure et demie.

Anvil est de retour depuis une bonne dizaine d’année et on a vu au Forum que Lips et Robb sont bien décidés à défendre leur place de pionniers canadiens du Thrash et du Heavy Metal…
Live Report : Olivier Carle, images : Olivier Lefevre/Vinylestimes

Merci à Angèle et à Aurélie