Samantha Fish à Paris, La Cigale le 10 mars 2020.
En me rendant à La Cigale pour ce concert de Samantha Fish en ce début mars, je n’imaginais pas qu’il allait être le dernier avant une longue période d’abstinence pour cause de Coronavirus ! Le fait est qu’à mon arrivée, juste avant le début de la 1ère partie, la salle de Pigalle est particulièrement déserte, chose assez inhabituelle… Il semblerait que beaucoup de fans ont eu peur d’une annulation de dernière minute et ont préféré s’abstenir ! Dommage car ce « dernier » concert avant les interdictions sanitaires a tenu toutes ses promesses, on va le voir…

C’est d’abord le jeune Bluesman suisse Félix Rabin qui monte sur scène avec sa section rythmique. A moins de 25 ans, cet artiste a déjà une certaine renommée sur la scène Blues Rock puisqu’il a été repéré par Quincy Jones à Montreux et a tourné en Angleterre avec Wishbone Ash. Il va sortir son EP en avril : « Pogboy ». En à peine une demie heure il va démontrer l’étendue de son talent avec en particulier une reprise incandescente du « Voodoo Chile » de qui vous savez… Belle découverte à revoir très vite !


Samantha Fish ne monte pas sur scène tout de suite et c’est son groupe qui commence par « chauffer » la salle. On remarque tout de suite la présence de 2 claviers dont un sosie de Dr John à la fois physiquement et musicalement parlant. Il s’appelle Nicholas David et c’est lui qui assure les parties vocales sur ce premier morceau « Hole In The Bottom ». Il a une voix assez Soul et très mélodieuse. Bonne entrée en matière avant que Miss Fish n’arrive à son tour dans un ensemble lamé qui brille de mille feux, un régal pour les photographes ! Elle est toujours très maquillée, un peu trop à mon sens car elle serait sans aucun doute encore plus rayonnante au naturel… Elle a sa « Cigar Box » en bandoulière et on sent que ça ne va pas plaisanter question guitare ! Elle attaque d’ailleurs avec le percutant « Bulletproof » qui ouvre son nouvel album avec le second micro qui donne une couleur particulièrement urbaine à ce brûlot. On reste dans la nouveauté avec le titre éponyme « Kill Or Be Kind », une petite perle Blues Pop qui lui permet de déployer ses capacités vocales devant un public déjà conquis. « Watch It Die », autre extrait du dernier opus, fait monter la température d’un cran avec son riff lancinant et son solo de toute beauté. Ambiance plus Soft, Groovy et Sexy avec « Love Letters » pour lequel la féline Samantha sort le grand jeu et hypnotise les mâles présents en nombre. Décidément on ne quitte pas le nouvel opus avec une fort sympathique ballade intitulée « She Don’t Live Around Here ». Idem avec « You Got It Bad » dont Miss Fish nous donne une version encore plus poignante que sur ce dernier album décidément très bien représenté dans la Setlist pour notre plus grand plaisir ! Mais il est temps pour Nicholas de reprendre le micro pour un très Country « Say Goodbye » en duo avec Samantha, grand moment ! On revient maintenant à l’avant-dernier album « Chills & Fever » avec l’entraînant et bien Rock « Little Baby » des Blue Rondos (1964) qui pousse l’assistance à bouger un peu plus…

On reste en 2017 mais avec son autre album de cette année-là « Belle Of The West » pour un « No Angels » et son ambiance très Country Rock. On s’envole ensuite vers des cieux limite psychédéliques pour le superbe et Floydien « Dream Girl » qui restera un des meilleurs moments de ce concert… Puis on repart de plus belle avec le très apprécié « Bitch On The Run » qui met tout le monde d’accord avant que Samantha ne quitte la scène. Elle reviendra pour 2 ultimes titres dont un excellent « Shake ’em On Down » de Bukka White qui la voit reprendre la « Cigar Box » qu’elle maîtrise à la perfection…

Pour mon premier concert de la belle Samantha, je dois dire que j’ai été totalement conquis. Cette artiste américaine ne se contente pas de délivrer un Show Blues Rock des plus classiques à l’instar de certaines de ses « concurrentes » dont je tairai le nom. Elle propose un véritable Show avec de la Soul, de la Country, du Groove, des ballades enjôleuses et bien sûr du Rock de derrière les fagots… Sa renommée ne fait que grandir et c’est plus que mérité !
Live Report : Olivier Carle, images Live : Thierry Cattier (Shooting Idols)

Merci à Mark et Pete