Kevin, l’homme orchestre !

Interview Exclusive et photos : Carlos Sancho
+  photos la boutique et Aymeric : Eric Spilmann

La vie doit être simple, sinon il faut se la simplifier. Alors, pour les vrais amateurs de moto qui ont décidé d’aller dire bonjour a Aymeric pour prendre tous les renseignements afin de s’inscrire au plus vite dans cette magnifique aventure qu’est l’obtention du permis moto, il faut s’atteler à la seconde étape. Mais avec TVRockLive et Zebra, rassurez-vous, nous vous avons largement soulagé les démarches.

Maintenant que votre dossier a été déposé, et que Aymeric vous a pris délicatement en main avec un café sympa de bienvenue, son sourire et sa bonne humeur légendaire, il vous faudra filer le jour de votre première leçon au Circuit Carole, en Seine Saint-Denis. Mais là encore, n’ayez pas peur, la vie de futur motard reste toujours aussi simple avec TVRockLive et Zebra. N’oubliez pas que Aymeric sera votre meilleur allié dans la suite des événements. Et le pire, c’est qu’il ne surjoue pas l’étiquette commerciale. Ce grand gaillard vous expliquera parfaitement tout en détail. Il s’exécutera comme il le ferait pour son meilleur ami. Sérieusement, il se révélera comme votre ami d’enfance sans qu’il n’ait besoin de se forcer… C’est dans sa nature. Il a véritablement l’esprit motard jusqu’au fond des tripes… Aymeric se préoccupera de tout pour que vous vous sentiez comme à la maison, il n’oubliera rien pour vous soulager de toutes les démarches administratives et vous rassurera avec une réelle bonhomie. La sienne pas celle que lui impose son statut de responsable d’agence. Alors, après ces moments privilégiés, pour vous, vous n’avez plus qu’à attendre de sauter dans le grand bain. Un délice.

Pour ce faire, le jour J, il vous suffira de rejoindre dès 7 heures 30 le vendredi matin le point de ralliement avenue Gambetta, dans le 20ème arrondissement de Paris. Là, toujours dans la plus pure simplicité, vous embarquerez dans la navette mise à disposition par l’agence pour le pré-stage qui déterminera toute la durée de votre passage entre les mains de ses véritables professionnels du deux roues. Ils ne sont pas sympas chez Zebra de vous dorloter à ce point… ? La vie de futur motard se déroule comme dans un long fleuve tranquille avec l’équipe de cette moto-école. Que du bonheur, une fois sur place, vous voilà enfin prêt à enfourcher le bolide que Zebra met à votre disposition afin que vous donniez le meilleur de vous même. C’est parti pour votre première demi-journée d’élève studieux. En quatre heures, plusieurs moniteurs vous scruteront, vous observeront, et débrieferont avec vous cette première étape afin de vous proposer la meilleure formule pour votre budget et votre capacité d’apprentissage. Là encore, leur discernement et l’expertise au cordeau exprimé, c’est à vous de jouer dans la cour des grands. La simplicité, l’honnêteté, l’échange et la confiance resteront dès lors les maîtres mots entre l’élève et l’équipe du Circuit Carole. Une fois la matinée achevée, c’est là qu’entre en jeu Kevin, notre second intermédiaire, l’homme orchestre. Ce virtuose du planning conduira avec vous la totalité des mises en place de vos heures de cours en les insérant au mieux de vos possibilités et de ses contingences qu’il maîtrise admirablement. C’est toujours Kevin qui s’occupera d’organiser pour vous toutes les demandes administratives pour les présentations aux deux examens que vous ne pourrez que réussir. Grâce à l’implication et au professionnalisme que l’équipe du Circuit Carole met à votre disposition, ces derniers ne lâcheront rien. Ils vous conduiront jusqu’à l’obtention du sésame. Soyez-en certain ! Franchement, en trente ans d’existence et une kyrielle d’élèves de 18 à 70 ans à leur actif, ils en ont eu des coriaces, des anxieux, des lents, des en manque de confiance en eux, des peu constant, des étourdis … et quasiment la totalité des inscrits est reparti avec son permis en poche. C’est ça, la marque de Zebra : Chaque élève, peu importe son niveau, peu importe les aléas de la vie, tous se trouvent confinés dans une bulle apaisante et tous se sentent soutenus dans toutes les circonstances. Cette moto-école se révèle unique dans son approche et le monde des motards ne jure plus que par Zebra depuis des années… C’est un signe, non ?

Alors, avant de convoler avec la prochaine machine de vos rêves, laissez-vous tenter par un Kevin qui, tout comme Aymeric, donnera le meilleur de lui, voire davantage pour que votre passage ne vous donne qu’une envie : être le plus assidu des élèves afin de les remercier de l’énergie et de la disponibilité qu’ils offrent à chacun des futurs motards que vous serez. Sans conteste, Kevin appartient à la Dream Team Zebra. Pour sûr, avec Kevin, un seul maître mot dans sa guérite : « T’occupe de rien, je m’occupe de tout ! » Alors, qu’attendez-vous, vous n’êtes déjà pas encore parti vous inscrire… ?

TvRockLive.com : Zebra propose des cours en groupe de cinq élèves minimum, voire dix avec deux moniteurs en même temps, alors que les autres motos-école dispensent leurs cours pour deux à trois élèves maximum, pourquoi ce choix ?
Kevin : Chaque moniteur dispose de deux pistes privées pendant qu’une auto-école classique peut se retrouver à partager sa piste « sauvage » avec d’autres auto-écoles. Cela explique pourquoi nous pouvons aisément enseigner à cinq élèves par moniteur.

TvRockLive.com : Avec autant d’élèves, comment résoudre le casse-tête du planning ?
Kevin : Avec les années d’expérience, nous connaissons nos capacités et nos limites, nous pouvons ainsi gérer le planning en fonction des périodes, notamment de mai à septembre/octobre, où l’activité est à son maximum. C’est certes plus difficile pendant les périodes pleines, mais nous essayons de toujours rester le plus flexibles possible pour les élèves.

TvRockLive.com : Les cours sont à prendre par demi-journée uniquement. Pourquoi ?
Kevin : Non pas forcément. Nous pouvons faire des cours à la journée (4h le matin – 3h l’après-midi),. D’ailleurs, c’est bien le cas avec les stages 35h en 1 semaine. Ils existent sous cette forme de sept heures sur cinq jours, du lundi au vendredi. L’organisation du planning de l’élève dépend de ses disponibilités. Il n’est pas facile de jongler entre sa formation, son emploi et sa vie personnelle, et ses aptitudes physiques.

TvRockLive.com : Pourquoi cette différence entre le matin et l’après-midi concernant le décompte des heures, quatre le matin et trois l’après-midi ?
Kevin : Tout simplement parce que nos horaires d’ouverture sont faits ainsi : 8h-12h et 13h-16h. Mais c’est aussi parce que nous nous sommes rendu compte que les élèves étaient plus performants le matin, nous privilégions donc cette répartition. Après le déjeuner, il y a toujours la moitié des élèves qui sont cassés par la pause méridienne. Sur les premières années de la moto-école, les fondateurs de Zebra ont essayé de varier cette tranche horaire des demi-journées et avec l’expérience et le temps, ils se sont rendus compte que quatre heures le matin et seulement trois heures l’après-midi se révélait la bonne décision. D’une part, cela nous donne bien nos sept heures d’activité par jour et de l’autre, les élèves s’avèrent bien plus performants le matin.

TvRockLive.com : Quelles sont les principales difficultés pour caler les cours pour les élèves, sachant que le samedi matin doit être le plus demandé et que vous n’êtes pas ouvert l’après-midi ?
Kevin : Le planning personnel des élèves, le nombre de pistes et parfois la météo… sont autant de difficultés pour parvenir à satisfaire tout le monde. À cela s’ajoutent les aléas classiques d’une entreprise (congés, maladie,…) L’idéal demeure que l’élève anticipe son planning afin qu’il ait davantage de choix. Cette matinée du samedi a en réalité été créée pour les formules modulables. Les stagiaires inscrits en stages intensifs prenant tout notre temps en semaine, notre planning et nos dix moniteurs il devenait épouvantable de satisfaire les autres inscrits. En semaine, il s’avère bien plus difficile de satisfaire toutes les demandes. Il fallait libérer de la place pour ceux ayant choisi la formule modulable et leur proposer un créneau plus adéquat à un autre moment, d’où le choix du samedi. Pour que tout se déroule dans la plus grande fluidité, je demande à tous les élèves lorsqu’ils s’inscrivent auprès de moi pour qu’ils ne se fassent pas léser quant aux disponibilités du planning. Bref, de toujours prévoir leurs cours dans leur agenda d’un niveau sur l’autre. Sur un mois, il lui faudra respecter les quatre niveaux valides que nous avons mis en place pour être présentable à l’examen. À l’issue de son pré-stage, nous calons ensemble ses deux premiers niveaux, et dès le premier niveau validé, l’élève doit prendre ses dispositions pour réserver le troisième, et ainsi de suite.

TvRockLive.com : Pourquoi désormais l’élève devra valider quatre niveaux au lieu de trois précédemment ?
Kevin : Depuis la nouvelle formule du 1er mars 2020, nous n’avons plus un examen du plateau comprenant quatre épreuves (vérification du véhicule, le parcours lent, puis le parcours rapide avec deux épreuves le freinage d’urgence puis l’évitement, pour finir par les fiches), mais un examen et réalisable en une seule épreuve. Nous nous sommes rendu compte qu’avec la nouvelle formule, c’était devenu impossible de préparer les élèves en seulement trois niveaux, d’où l’idée d’en avoir ajouté un quatrième. Pour le niveau un, l’élève se concentrera sur le parcours lent. Pour les deux suivants, ce seront les deux rapides. Enfin, avec le dernier, ce sera l’ensemble des trois niveaux que l’élève devra mémoriser en une seule prestation afin de répondre aux normes du nouveau permis. Sans ce découpage de niveau d’apprentissage, il est désormais quasi impossible de réussir son examen. Techniquement, il n’y a pas de grande différence avec la précédente réforme et l’examen à proprement parlé. Le plus difficile maintenant, c’est de se remémorer du parcours et de le reproduire le jour J sans se tromper.

TvRockLive.com : En réalité, le pré-stage n’est-il pas une pré-sélection qui va influencer la suite de son apprentissage au permis moto ?
Kevin : Effectivement, le pré-stage de quatre heures du vendredi matin nous permet de faire une sélection entre les élèves. D’un côté, ceux qui se destinent au stage intensif d’une semaine où ils vont supporter techniquement et physiquement les 7 heures de moto par jour, et de l’autre, ceux qui se sentiront plus à l’aise avec la formule modulable en travaillant par période choisie à leur rythme. Il nous arrive de dire à un futur élève lors du pré-stage qu’il se révèle préférable de s’inscrire sur un modulable car ils mésestiment l’intensité du stage auquel il vont devoir faire face. En clair, une manière polie de lui expliquer qu’il n’est peut-être pas apte à suivre une semaine intensive. Avec nos années d’expertise et d’expérience que toute l’équipe de Zebra a accumulée, dès le pré-stage, nous sommes en capacité de le déceler en toute sincérité. L’élève ne le voit pas toujours et n’accepte pas toujours notre diagnostique. Hélas, vouloir et pouvoir, nous sommes sur deux mondes complètement différents… Nous ne sommes malheureusement pas tous égaux devant l’apprentissage de la technique, ni dans la capacité physique que requiert un stage intensif. Il faut juste nous faire confiance lorsque l’on donne ces précieux conseils…

TvRockLive.com : Les hommes et les femmes sont-ils égaux face à l’apprentissage de la moto ?
Kevin : Non, pas du tout. Pour dire vrai, je préfère largement travailler avec des femmes. Ces dernières ne font jamais les choses au hasard. Lorsque l’on dit à un homme « Saute d’un pont », il va sauter. Quand je vais le demander à une femme, elle va m’interroger sur le pourquoi elle sauterait ! Grande différence… La gent féminine se trouve toujours à l’écoute. Elle demande de nouvelles informations en permanence. Elle désire sans cesse progresser afin de comprendre là où elle doit aller. Une telle attitude de la femme représente un luxe considérable pour tout moniteur qui désire enseigner les meilleures techniques à ses élèves. Maintenant, il existe aussi d’autres réalités entre les deux sexes. Pour un homme, là où il sera bien plus costaud qu’une femme, ce sera sur la tenue de sa moto. Néanmoins, j’insiste pour rétablir une certaine vérité : techniquement, il ne faut aucune force physique pour piloter, ou retenir une moto. Il s’avère juste impératif d’avoir de la technique, rien d’autre. Lorsqu’une femme se présente à moi, ce sont toujours les mêmes interrogations qui reviennent : le poids et la taille. Alors, afin de tordre ici le cou à toutes les rumeurs persistantes : n’importe quelle femme, petite ou grande, dès qu’elle dépasse 1m55, elle peut trouver la moto qui sera faite pour elle. Ce n’est juste qu’une question de longueur de jambes. Elles doivent impérativement essayer le véhicule pour comprendre et prendre confiance avec le deux roues. Une fois ces précisions exprimées, les femmes sont, à mes yeux, bien plus fortes mentalement que les hommes, mais hélas nettement moins fortes physiquement. Malheureusement, pour des instructeurs en moto-école, tout notre travail est de faire passer ce message essentiel que la moto, ce n’est pas une question de physique.

TvRockLive.com : Certains, j’imagine, rencontrent plus de difficultés que d’autres. Alors, si un élève désire prendre des cours individuels, est-ce possible et comment ?
Kevin : Chacun a son rythme et sa courbe d’évolution dans l’apprentissage. Par conséquent, il est bien sûr possible en période estivale de prendre des cours particuliers en soirée de 16h à 18h. Un autre avantage de faire sa formation en dehors de cette période d’été : il est aussi tout à fait possible de réserver des cours particuliers en journée. Les effectifs nous permettent parfois de libérer un moniteur pour des cours particuliers.

TvRockLive.com : Combien de moniteurs se trouvent à la disposition des élèves ?
Kevin : Cinq élèves par moniteurs, voire six. Les plannings sont réalisés de semaine en semaine. J’alterne les dix moniteurs afin d’avoir toujours trois moniteurs pour le stage intensif. Ces moniteurs prennent des élèves de façon très aléatoire. Si au bout de la première journée on s’aperçoit qu’un élève n’est pas forcément au même niveau des autres, on s’autorise la révision de la composition de chaque groupe pour qu’aucun élève ne se sente largué. Pour les autres enseignants, ils devront se répartir les autres activités de Zebra, les fameux quatre niveaux des cours modulables, les permis 125, et la conduite en ville. Enfin, pour les modulables, c’est bien plus simple. Fonctionnant comme je l’ai expliqué par niveau, j’affecte chaque moniteur restant au cours qu’il a le plus envie de donner. Nous en discutons ensemble et nous trouvons la meilleure option pour qu’il prenne du plaisir à donner son cours et que chaque élève y trouve son compte.

TvRockLive.com : Dans les motos-écoles traditionnelles, un élève n’aura qu’un seul moniteur. Une technique classique permettant aux moniteurs de suivre les progrès de ses élèves. Qu’en est-il chez Zebra ?
Kevin : Pour la semaine de stage classique, le moniteur suit ses élèves du début jusqu’à la fin du stage. En ce qui concerne le modulable, un élève peut avoir le même moniteur comme en avoir plusieurs. Nous pensons que même s’il est agréable d’avoir le même enseignant qui peut évaluer la progression de l’élève, il est tout aussi pédagogue de changer de moniteur. Chacun a quelque chose de nouveau à apporter concernant l’apprentissage et ce sera toujours plus bénéfique pour l’élève.

TvRockLive.com : Changer de moniteur à chaque cours, pourquoi est-ce vraiment un avantage selon vous ?
Kevin : Cela a du bon de rester toute sa formation avec un seul moniteur, je l’entends. Il vous connaît de A à Z, c’est parfois rassurant. Cependant, chez Zebra, nous avons une autre philosophie qui, avec nos trente ans d’existence et d’expériences, correspond, me semble-t-il bien davantage aux élèves. Notre équipe pédagogique se tient informée des forces et faiblesses de chaque élève et échange tout au long de la formation sur ce que l’élève doit travailler. En changeant de moniteurs, l’élève peut ainsi profiter de chaque technique, et donc s’approprier le meilleur des dix instructeurs mis à leurs dispositions. Chacun de nos enseignants dispose de la même trame qui fait la notoriété de Zebra, mais il l’agrémente de leurs propres expériences, en la travaillant et en l’expliquant avec une approche et un angle différent. Du coup, si un élève se trouve en difficulté avec un moniteur, il peut toujours trouver son déclic grâce à la pédagogie et au discours d’un autre instructeur. Voilà pourquoi je disais que cette méthode devient donc bien plus profitable pour tous nos élèves.

TvRockLive.com : Quel est le taux de réussite chez Zebra dès la première présentation et la seconde ?
Kevin : Le permis a totalement évolué au 1er mars dernier, comme c’est d’ailleurs le cas tous les cinq ou six ans, et vu les derniers mois de confinement, il nous est impossible de donner des statistiques récentes. Pour autant, à fin 2019, les taux de réussite étaient pour la première demande de l’épreuve du « plateau » d’environ 74%, et pour celle de la « circulation » d’environ 91%.

TvRockLive.com : Quel est le record d’heures pour un élève ?
Kevin : Beaucoup trop…  Je ne pourrais même pas en parler en nombre d’heures au plateau, tellement ce fut indécent. Elle a eu moins difficultés en circulation, car elle possédait déjà le permis B. C’était une personne assez âgée, mais avec une telle persévérance et de passion dont elle a fait preuve à chaque cours, elle a, comme quasiment tous nos élèves, aussi décroché son permis. Dans la douleur certes, mais elle l’a eu. Nous étions tous ravis pour elle tellement sa motivation et ses efforts furent récompensés à leur juste valeur. Pourtant, ce n’était pas gagné au départ. Dès le pré-stage, nous lui avions tous conseillé de s’entraîner très régulièrement avant de s’inscrire chez nous. Qu’elle prenne son temps seule de son côté pendant son temps libre en s’essayant au vélo, puis quelques mois en 50 cm3, puis enfin également encore quelques mois en 125. Nous lui avons tous conseillé au préalable de se forger une certaine progression dans le deux roues afin de lui éviter une dépense démentielle. Si elle nous avait fait confiance depuis le début, elle se serait limitée à une vingtaine ou trentaine d’heures maximum. Au final, elle s’est retrouvée avec le triple, voire le quadruple des heures que nous avions signés avec elle lors de son inscription. Je le vis plutôt comme un échec malgré tout. Un échec, car je n’ai jamais réussi à lui faire comprendre qu’elle aurait dû passer par des véhicules plus petits pour se familiariser aux deux roues avant de s’attaquer au permis moto. Cette expérience me donne cette affreuse sensation qu’elle puisse me considérer comme un voleur, où de propager cette image de moi autour d’elle. Cette histoire me chagrine véritablement.

TvRockLive.com : N’est-ce pas difficile d’inspirer justement cette confiance financière aux élèves avec le nombre de moto-écoles et de leur réputation de voleur ?
Kevin : Nous, les professionnels, nous devons tous faire face à cette mauvaise publicité. Les usagers possèdent une telle mauvaise image des motos-écoles. Dès qu’on leur annonce au départ un nombre d’heures de cours, nous sommes automatiquement qualifiés de voleurs. Il ne faut pas se mentir, chez certains de nos collègues, c’est malheureusement la vérité. Je l’ai d’ailleurs moi-même expérimenté à 16 ans lorsque j’ai passé mon permis 125, et encore bien davantage lorsque je me suis payé à 18 ans celui pour la voiture. Si certaines écoles se révèlent sans pitié à l’égard de l’élève, seul le gain les importe… Dans l’inconscient collectif, nous sommes tous des détrousseurs, et pourtant ce n’est absolument pas le cas. Moi qui suit très droit, carré et humain, se faire traiter de voleur reste un affront douloureux qui s’avère toujours assez dur à vivre pour moi. J’ai la réputation de toujours arranger tous les élèves dès que je peux le faire. Je ne conçois mon métier qu’en étant à la disposition totale de l’élève afin qu’il reparte de chez Zebra avec la meilleure expérience possible et surtout au plus petit prix possible…

TvRockLive.com : Alors, combien d’heures en moyenne un élève devra-t-il prendre au final ?
Kevin : Comme je le disais plus haut « Vouloir et pouvoir » demeure deux choses bien différentes, on ne peut donc pas tous passer le permis en 20 heures. La moyenne nationale reste de 36h. Chez Zebra, notre formule de stage de 35h reprend donc finalement la moyenne nationale. Si l’on fait le choix d’une formation traditionnelle, il faudra compter entre 20 et 40 heures de formation pour obtenir son permis moto.

TvRockLive.com : En moto-école traditionnelle, les élèves se rendent sur le plateau en conduisant la moto de la moto-école sur la route/autoroute. Cela permet à l’élève d’alterner les cours pratiques avec la conduite. Comment cela se passe chez Zebra, sachant que tous les élèves se rendent par leurs propres moyens sur votre circuit Carole ?
Kevin : On rentre dans un sujet pour lequel je vais prendre position. Dans une auto-école traditionnelle, on met un élève sur la route alors qu’il n’a pas encore le niveau requis pour y aller. C’est totalement dangereux et incompréhensible ! De plus, l’élève moto d’une auto-école traditionnelle devra tout de même prendre des cours de circulation après avoir passé son plateau. De plus, ces trajets auto-école/piste ne seront pas comptabilisés dans leurs heures de formation. Bien sûr toutes les auto-écoles ne sont pas à pointer du doigt, tout dépend de leur éthique. Chez nous, être prêt techniquement au « plateau » (passage de vitesse, rétrogradage, freinage et évitement d’urgence sont à nos yeux des éléments déterminants pour aller sur la route) s’avère un pré requis pour passer à l’étape « circulation ». N’oublions pas que chaque élève Zebra dispose de sa propre moto pendant toute la durée de sa formation. Nous privilégions toujours la sécurité. Il n’a pas à prendre de risques pour se rendre sur les pistes privées qui sont sur place, et il poursuit sa formation moto sur un circuit professionnel.

TvRockLive.com : Enfin, dernière question, avoir conduit un Scooter avant le permis A2 représente-t-il un avantage ou un inconvénient ?
Kevin : Très clairement les deux. Un inconvénient évident pour la partie plateau et un avantage certain pour la route. Pour le plateau, avoir conduit une boîte automatique en scooter risque de facilement devenir un handicap avec une boîte mécanique pour les cours pratiques et les épreuves. Les élèves ont en revanche avec leur expérience en deux roues une certaine vision et habitude de la route, et une notion d’équilibre plus avancée qui peut leur faire gagner quelques heures de formations. Un avantage que les véritables débutants n’ont pas. Toutefois, il faut savoir que plus de maîtrise de la route ne fait pas pour autant d’eux de bons techniciens pour passer l’examen du permis A2. Une fois cela dit, l’incontestable point négatif avec le Scooter, ou un 125 cm3, reste qu’ils se font la main tout seul, en enchaînant des mauvaises habitudes et réflexes sur la route dont il leur faudra se défaire très vite. Des erreurs qu’il nous faudra gommer en formation. Une pédagogie pour donner aux élèves les bons acquis afin de passer les examens avec brio. Découvrir très clairement le mode-école qu’il trouveront rapidement rébarbatif, mais toutefois indispensable. Désormais, pour accéder à une technique plus sécurisante et à quelques rudiments de conduite, il leur faut suivre une journée d’initiation de 7 heures. Une journée qui pour certains n’est pas que du luxe. Hélas, même si certains s’en sortent mieux que d’autres, ce n’est malheureusement pas cette initiation qui fera d’eux un bon usager de deux roues. Tout ne s’acquiert qu’avec de la pratique.

TvRockLive.com : Cela ne doit pas être simple pour l’ego du pilote de lui asséner qu’il n’a pas le niveau ?
Kevin : Oh non… Du coup, parfois, on se retrouve avec des élèves qui pensent maîtriser la technique et qui n’en ont finalement pas du tout. J’avoue que ce n’est pas toujours facile de faire comprendre à un élève qui a vingt ans de route avec son Scooter, ou son 125 cm3, qu’il possède des lacunes techniques évidentes et qu’il n’est donc pas apte en l’état à décrocher son permis moto. Il ne l’entendra pas, il ne le comprendra peut-être même pas. C’est là toute notre difficulté aussi dans ces moments-là !