Counting Crows – Interview Exclusive !
Par : Carlos Sancho (Première partie).

Enfin, les tournées reprennent. les américains reviennent au pays de Molière afin de nous divertir pour le meilleur et pour nos plus grandes joies. Alors que les Counting Crows ont vu leur dernier concert parisien s’annuler en raison du confinement mondial, il nus aura fallu près de deux ans pour que cette maladie, à défaut d’être vaincue, ne nous empêche plus de nous rendre dans des salles de spectacles et laisser les artistes faire ce qu’ils savent faire de mieux, jouer Live ! Mais, avant de déplacer la lourde artillerie, Adam Duritz, le chanteur et fondateur de ce superbe combo américain, a préféré nous préparer au mieux à sa prochaine venue. Merci Internet, c’était le moment idéal et le vecteur parfait pour, le Leader des CC, de nous accorder une interview afin de reprendre contact avec ses fans français en nous annonçant son prochain Show parisien aux Folies Bergères, le 18 mars 2022 . Le bonheur absolu pour les aficionados du groupe… Et Dieu sait qu’ils sont nombreux. Alors, à toi de jouer Adam

 

 

TvRockLive.com : Les tournées reprennent, enfin. Après tant d’années sur les routes, puis une absence de concerts pour raison de pandémie mondiale, comment appréhendez-vous cette nouvelle tournée ?
Adam Duritz : Dès que nous avons redémarré les répétitions, les choses nous ont apparu bizarres de rejouer les anciens titres tels que ‘’Round Here’’ en cette période funeste. Nous, nous sentions presque coupables d’un « je ne sais quoi »… Heureusement, interpréter de nouvelles chansons fut libérateur pour nous. Cependant, nous n’avions pas encore retrouvé tous nos repères. C’est vraiment lorsque nous sommes remontés sur scène que la magie qui a toujours existé dans le groupe est immédiatement revenue. Cette alchimie avec le public nous a transporté de nouveau dans ces moments si chers. Une symbiose que chaque musicien recherche à partager, avec tous ceux qui aiment vraiment la musique et qui viennent nous témoigner leur affection. Une affection visible chaque soir à travers les visages qui s’illuminent. Rien de plus beau que de les voir enfin si heureux en notre compagnie.

 


TvRockLive.com : Alors, comment avez-vous vécu cette période sans réel concert en présentiel ?
Adam Duritz : C’est un épisode très étrange. Depuis mon enfance, je ne suis jamais resté aussi longtemps sans jouer de la musique pour un public. Tout au plus, nous pouvons rester une année sans jouer, mais jamais plus. Il faut bien admettre que ce type de situation n’arrive presque jamais dans la carrière d’un artiste. Si vous vous absentez aussi longtemps, le public peut vous tourner le dos et votre carrière prendre du plomb dans l’aile du jour au lendemain. Avant de rejouer sur scène, la nervosité et l’appréhension furent indescriptibles tous les jours à son comble, bien plus qu’à mes débuts d’ailleurs. La peur de ne plus trouver cette magie avec le public, peur de le décevoir, de ne plus être à la hauteur des espoirs et besoins de notre audience. Ce fut complètement libérateur de le revoir répondre ainsi présent et heureux lors de notre premier Show à Atlantic City, dans le New Jersey le 7 août dernier.

 


TvRockLive.com : Justement, au regard de tes propos plus haut, quelles furent vos sensations entre le tout premier concert à vos débuts et ce premier Show après la pandémie ? Étaient-ils semblables à vos débuts ?
Adam Duritz : Rien à voir entre les deux concerts. Après la signature de notre premier contrat discographique, pour le Show qui a suivi cet heureux événement, nous étions tous excités comme des puces à l’idée de retrouver nos fans et de leur annoncer l’excellente nouvelle. Nous étions ravis de pouvoir faire découvrir notre musique à une population qui n’avait peut-être jamais entendu parler de nous et qu’il fallait convaincre. Ce genre de ressenti n’arrive qu’une fois dans l’existence d’un artiste. Pour le premier spectacle après la pandémie, après plus de trente ans sur les routes et des liens extraordinaires et indéfectibles avec nos fans qui nous ont donné la force de traverser toutes les difficultés que nous avons rencontrées, nous étions presque terrorisés du concert raté. Celui de trop. Nous avons pensé que la période ne serait nullement favorable à un concert de retrouvailles avec notre public. Nous avons aussi imaginé que le public en avait assez des groupes d’avant la pandémie et qu’il se tournerait davantage sur de nouveaux artistes qui pourraient leur proposer de nouvelles choses. Nous avons également craint que les gens aient trop peur de se rendre à des concerts et qu’ils se dirigeraient vers une consommation musicale très différente. Heureusement, ce ne fut pas le cas du tout. Nous leur en sommes profondément reconnaissants. Depuis ce soulagement, chaque soir, le concert devient une fête explosive avec notre public. Nous sommes revenus bien plus forts, déterminés et conquérants afin de divertir encore plus nos fans…

 


TvRockLive.com : Sur scène, grâce à la fabuleuse improvisation qui varie entre chaque spectacle, « Round Here » demeure un des titres que les Français aiment le plus. Un des moments phares de tous vos Shows. Comment est venue l’idée de ces impros légendaires ?
Adam Duritz : Avec cette musique qui ne tient que sur quatre accords, « Round Here » correspond à un hymne pour nous. Un titre qui en réalité date de mon premier groupe avant les Counting Crows. L’impro’ tant appréciée par les fans a surgi de ma tête pendant que nous la jouions avec mon précédent combo. Tous les ingrédients liés à la magie, je pense, se trouvaient dans cette expérience spontanée. La réaction du public fut immédiate et particulièrement intense. Alors, c’est tout naturellement que nous avons réitéré l’expérience de création unique dès le Show suivant, tout en me laissant porté par l’improvisation du soir. Nous, nous devions de leur offrir chaque soir un cadeau unique, juste pour eux. Ce fut encore et toujours un moment d’exception que nous vivions à chaque représentation et que nous partagions avec une foule toujours aussi survoltée. Nous avons ressenti cette même ferveur du public face à cet instant magique sur chaque date de la tournée. Expérience inoubliable. Du coup, nous n’avons jamais cessé cette expérience depuis et évident qu’il fallait poursuivre cette expérience avec CC.

TvRockLive.com : Certains groupes se démarquent en se définissant avant tout comme des artistes de scène. Ils ne réalisent des disques que pour partir sur les routes afin de rejoindre leurs fans à travers le monde. D’autres se revendiquent comme des perfectionnistes du studio et ne partent sur les routes que par obligation. Comment vous définissez-vous ?
Adam Duritz : Je suis bien d’accord avec l’idée que tu soulèves dans ta question. Certains groupes sont effectivement des génies de la création et de l’enregistrement, mais se révèlent de piètres « Entertainment » sur la route. Alors que pour d’autres, c’est strictement l’inverse. C’est parfois désolant, mais il faut pouvoir l’accepter. Je serai peiné d’être à l’image de mes idoles du Grateful Dead qui se trouvaient surtout être des génies sur scène. En revanche, leurs disques studio n’ont pour moi jamais été très enthousiasmants. Sur scène, ce combo californien illuminait grâce à leurs musiques aussi élaborées, expérimentales que percutantes et justes dans les émotions qu’il parvenait à créer chez tous les fans comme moi. Ce n’est pas notre cas. Nous sommes finalement un mélange des trois Process artistiques : l’écriture, l’enregistrement et les tournées. Aucune partie, à mes yeux, n’est plus importante que les autres. Les trois forment un tout unique et équilibré qu’il faut savoir doser au mieux.

 


TvRockLive.com : Sortons de la langue de bois, tu as bien une préférence ?
Adam Duritz : Si je devais en choisir une seule, la mort dans l’âme, j’opterais pour enregistrement des disques. Cette partie s’inscrit définitivement dans le temps. Les autres ne représentent qu’un instant ou une période, aussi heureuse soit-elle. Chacune des parties fait sens pour moi en tant qu’artiste. Je suis complètement fasciné par le processus d’écriture, juste mon piano et moi. Cela m’oblige à puiser au fond de moi une énergie folle et une obligation absolue de créer une œuvre à partir de rien. Fabriquer seul une chanson à partir d’un squelette artistique et qui sera ensuite jouée avec le groupe au complet afin de faire le tour du monde ensuite, je n’ai rien trouvé de plus excitant et émouvant. Je l’avoue. Toutefois, j’adore aussi ce moment en studio où nous passons à l’étape de l’arrangement. Une période où chacun apporte ses idées afin d’améliorer considérablement la pièce artistique que je viens de créer afin d’en faire une véritable œuvre. Réunir sept musiciens aussi talentueux et créatifs autour d’une idée pour la magnifier s’avère une tâche des plus ardues, mais certainement une des plus enrichissantes. Unifier ensemble nos âmes artistiques et nos émotions afin d’accoucher d’une œuvre qui nous satisfasse pleinement, c’est aussi la chose la plus incroyable que je connaisse sur cette terre. Ensuite, je ne peux m’empêcher d’adorer la troisième partie : emporter ces chansons sur la route et les proposer au plus grand nombre. Que peut espérer un artiste de plus intense et beau dans sa carrière professionnelle ? Alors, non, je ne fais aucune langue de bois : j’aime mon métier et tout ce qui me permet de poursuivre ma destinée. Chacune de ces trois parties se trouve complètement indissociable de mon bonheur et de ma passion. C’est aussi précisément ce que chaque membre des CC vient chercher dans ce groupe qui nous est à tous très cher.

TvRockLive.com : Lorsque vous composez des titres, le faites-vous en les imaginant sur scène, où le travail scénique n’intervient qu’après la sortie du disque studio ?

Adam Duritz : En réalité, je ne me pose jamais ce genre de question. Je ne me concentre que sur la chanson en elle-même. Ensuite, j’admets bien volontiers que certaines d’entre elles s’imposent comme des titres scéniques majeurs que j’aie envie de jouer sur la route et d’autres non. Je comprends très vite que sur scène, ces dernières n’auront pas la consistance pour figurer sur la Setlist. Du coup, je ne les écarte jamais. Ces compositions peuvent s’avérer sacrément efficaces pour la vie d’un album et ça me va aussi très bien.

 


TvRockLive.com : Était-ce justement le cas pour ce nouvel EP ?
Adam Duritz : Absolument, mais tout peut aussi évoluer. Pour notre dernier opus, avec les Backing Vocals très travaillés sur les arrangements, et mon idée farfelue d’ajouter absolument des trompettes sur certains titres, en sont l’exemple parfait. Je ne te cache pas qu’au départ nous étions tous très inquiets d’être incapables de les jouer Live. Les parties vocales se révélaient déjà très compliquées à reproduire en répétitions, alors je te laisse imaginer comment nous pouvions envisager de procéder pour les trompettes (rires NDJ). Peu importe. Cela ne nous a absolument pas empêchés de commercialiser ce nouveau disque tel que nous pensions qu’il devait être enregistré. Nous avions même peut-être envisagé de n’interpréter aucune chanson sur scène. Heureusement, avec les multiples tentatives de réarrangement en répétition, nous avons fini par trouver des solutions pour certaines d’entre elles. Du coup, surprise : sur la nouvelle tournée, tu pourras écouter des titres de notre nouvel opus.

TvRockLive.com : Vous êtes connus pour être un groupe sur lequel existe une foultitude de Bootlegs. J’en ai d’ailleurs plus d’une centaine… (Adam explose de rire NDJ) Comment réagissez-vous à ces disques revendus sans que vous ne touchiez les moindres royalties ?
Adam Duritz : En réalité, je suis en partiellement en désaccord avec toi. Malgré le nombre impressionnant de Bootlegs qui existe sur le marché, nous gagnons quoiqu’il arrive de l’argent. Certes pas sur ces albums eux-mêmes, mais sur l’impact que ces disques interdits génèrent chez les personnes. Les salles ne peuvent pas accueillir d’une part tous les plus fervents amateurs de notre musique, et d’autre part tous ceux qui désirent nous découvrir après avoir entendu parler de nous dans les médias, ou par leurs amis proches. Nous jouons Live depuis plus de trente ans des concerts qui ont toujours eu la réputation d’être de très grande qualité. Si certains, avant de venir nous voir en tournée, se procurent des Bootlegs, en écoutant les disques pirates, à eux de savoir s’ils ont envie ou non de dépenser de l’argent pour venir nous applaudir en chair et en os. Regarde c’est justement tout le phénomène autour des Grateful Dead qui ont vu leurs fans accourir aux concerts après avoir compris que ce groupe était juste inimaginable sur scène.

 


TvRockLive.com : Comment qualifies-tu alors ceux qui vous piratent ?
Adam Duritz : En réalité, ceux qui enregistrent nos concerts depuis des décennies demeurent notre meilleure publicité et notre meilleur soutien. Ils rendent compte de notre travail et notre énergie sur scène au plus grand nombre. Il faut bien avouer que bien souvent, beaucoup de nouveaux fans nous ont découverts grâce à ces fameux Live Bootlegs. Au final, ces disques pirates nous ramènent de nouveaux fans qui dépensent leur argent pour acquérir nos disques et leurs places de concerts. Alors, sans ces disques non officiels, il faut voir la réalité en face : peut-être, les nouveaux fans ne seraient jamais venus nos applaudir, ni se payer nos disques officiels !

TvRockLive.com : Tu es donc leur meilleur défenseur ?
Adam Duritz : Pour être très franc, je collectionne aussi beaucoup de Bootlegs d’artistes qui m’ont toujours fasciné en Live. J’ai une armada de pirates des Grateful Dead, Radiohead et surtout ceux de Springsteen. J’achète tous les pirates que je peux trouver de Bruce tellement ses concerts m’impressionnent. Si tu n’as jamais vu le Boss sur scène, il te suffit d’écouter un de ses Bootlegs pour comprendre immédiatement que tu ne dois surtout jamais louper le prochain Show du Boss dans ta ville.

 


TvRockLive.com : Uniquement de ceux dont finalement tu es fan toi-même ?
Adam Duritz : Du tout. Je collectionne même les pirates des combos que je n’ai pas eu la chance de voir en tournée. L’apport d’Internet sur le marché du disque n’a jamais été pour moi exclusif, mais plutôt inclusif. Davantage tu inclus les gens à ce que tu proposes comme offre culturelle, et plus tu les ouvres aux autres, finalement tu augmentes ta popularité, et à terme très certainement tes propres revenus financiers.

TvRockLive.com : Ce n’est pas l’avis de tout le monde, si on s’en réfère à la loi HADOPI qui poursuivait tous ceux qui téléchargeaient illégalement ?
Adam Duritz : Tout dépend de quel côté tu regardes les éléments. Les Bootlegs sont d’excellentes publicités gratuites sur le long terme. Une notion non respectée dans les Majors actuelles. Te connecter au monde, même via Internet, reste le meilleur moyen de te faire connaître et donc de te connecter à tous ceux qui partagent la même passion que toi. Rien de mal à cela en réalité… Le mauvais côté d’Internet finalement n’est pointé que par les maisons de disques qui pensent, à court terme, perdre de l’argent. Une vision qui n’est comme tu l’as compris pas la mienne. Les responsables de Majors désirent du Cash immédiat. Chaque Dollar qui ne rentre pas dans leur poche s’avère donc pour eux un Dollar perdu. Ils ne sont plus dans l’investissement à long terme pour une carrière d’artiste, mais dans la réalité du rendement immédiat de leur compte en banque et de leur dividende annuel.

 


TvRockLive.com : La loi du marché l’emporte donc sur la création, mais aussi la pérennité du même créateur, aussi prolifique soit-il…
Adam Duritz : Absolument. Dans les maisons de disques, seuls leur confort matériel et leur pérennité de leur poste comptent. Ils ne sont obnubilés que par le profit : Les chaises musicales répétées qui se pratiquent au sein des différents Staffs des Majors font que si l’équipe en place du jour ne rentre pas l’argent tout de suite, ce sera peut-être leur successeur qui empochera le Jackpot et qui conservera son siège dans le comité directoire de l’entreprise qui l’emploie. Une idée incongrue qui ne peut que rendre furieux les gagne-petit dans ce monde de requins qu’est le Music Business. Pour eux, rien de gratuit ne peut exister dans leur plan financier, les artistes ne sont que des produits qui doivent être rentables immédiatement pour les comptes de fin d’année.

TvRockLive.com : Revenons à la conception d’une tournée. Comment vous organisez-vous pour faire un choix de Setlist à chaque tournée ? Avez-vous un nombre précis de chansons incontournables que vous vous obligez à présenter sur chaque tournée et un panel d’autres titres que vous répétez afin de les intégrer à loisir en fonction de l’humeur et l’ambiance du soir ?
Adam Duritz : Après chaque dîner, à deux, David Immer et moi, on s’assoit autour de la table et nous créons la Setlist. Même si les autres membres du groupe nous suggèrent certains choix, c’est toujours David et moi qui tranchons au final. La plupart de leurs demandes concerne le disque Desert Life. Ils adorent jouer tous les titres de ce superbe opus que nous ne jouons finalement pas assez à leur goût. C’est aussi mon avis d’ailleurs parfois.

 


TvRockLive.com : Votre Setlist n’est jamais la même d’un soir sur l’autre, n’est-ce pas là la force de vos concerts !
Adam Duritz : Absolument. L’évolution d’une telle liste à l’autre s’effectue toujours avec le même rituel, elle s’articule toujours autour de la même structure. Nous remplaçons chaque soir des titres à valeur égale aussi bien en termes d’émotions, que de l’ambiance et/ou de l’intensité qui se dégage pour la couleur qui se dégagent du moment. Ceci dit, même si la Setlist se révèle préparée avant de monter sur scène, au dernier moment, il peut aussi nous arriver, une fois face au public, d’inclure ou d’exclure une chanson en particulier. Ce choix découle de la réaction de l’audience qui nous donne envie de modifier ce que nous avions prévu de lui proposer. Parfois, une chanson peut convenir à une audience et pas une autre. Une chanson n’obtiendra jamais le même effet dans chaque salle de concert. L’impact de celle-ci variera toujours en fonction de l’audience et des aléas impalpables qui s’imposent à nous tous.

TvRockLive.com : Comment cela se passe concrètement pour la structure immuable ?
Adam Duritz : Certains titres comme  »Hangin’Around »,  »Rain King » et d’autres traversent toutes les Setlists. Ceux-là demeurent des incontournables, contrairement à tous les autres. Parfois, une chanson n’est incontournable que sur une tournée seulement et disparaît à la tournée suivante. Cette année, c’est le cas avec  »Mister Jones », un morceau que nous avons joué tous les soirs sur la dernière tournée, mais pas sur celle-ci. Tout se fait au Feeling. Sur cette nouvelle tournée, nous avons constaté que  »Miami »,  »Omaha »,  »Color Blind » fluctuent surtout en fonction du désir du soir et des énergies que nous ressentons à quelques minutes de monter sur scène.

 


TvRockLive.com : Pourtant, une chanson déroge à toutes tes règles…
Adam Duritz : Tu as parfaitement raison. La seule chanson que nous jouons quoiqu’il advienne depuis sa création restera  »A Long December ». Je ne serai jamais fatigué de la chanter chaque soir, ce titre demeure mon favori. Tous les autres n’ont finalement aucune garantie d’être interprétés chaque soir.

TvRockLive.com : Sur cette tournée, pendant vos concerts vous avez inclus une nouveauté : vous séparez la partie électrique de celle plus intimiste…
Adam Duritz : Nous prenons un réel plaisir à avoir inclus un Set acoustique sur lequel justement nous pouvons varier la liste des chansons. Au total, le Turnover de ces chansons chaque soir s’effectue autour de cinq ou six chansons maximum. Ce fut le moment parfait pour intégrer un très vieux titre. Nous n’avons pas rejoué  »Butterfly Reverse » depuis plusieurs années et cette chanson est revenue pour mon plus grand plaisir. J’avais un vrai problème à la rechanter et j’en avais même marre de l’entendre…

 


TvRockLive.com : Quel événement… D’où vient ce retournement de situation ?
Adam Duritz : Grâce à l’insistance acharnée sur plusieurs années de ma compagne. Après plusieurs réarrangements notables, en plein milieu de cette tournée, j’ai fini par la réintégrer dans la nouvelle liste de chansons. Avec tous ces changements et ces années écoulées, enfin je reprends tous les soirs un véritable plaisir à la rejouer.

TvRockLive.com : Finalement, la création d’une Setlist ressemble à la charge de travail que s’impose un véritable cuisinier derrière ses fourneaux afin de satisfaire ses convives ?
Adam Duritz : Absolument, chacune constitue une recette à proposer à l’audience pour qu’elle reparte repus et heureuse d’avoir été en notre compagnie. Du coup, chaque recette doit correspondre à ses invités. Un concert est comme un dîner, avec chaque étape à ne pas rater : l’apéritif, l’entrée, le plat principal, le fromage, le dessert… Bref, un véritable repas complet. C’est aussi par ce savant mélange que passe la magie de l’instant pour toutes les formes d’arts que ce soit la musique, comme la cuisine. D’où le fait de bien préparer sa Setlist et de ne jamais proposer du prêt à mâcher avec des concerts standards en le transformant en prêt à écouter.

 


TvRockLive.com : Le Butter Miracle Tour se révèle être la première tournée européenne depuis le début de la pandémie mondiale de la COVID. Quelle différence avez-vous apportée à ce retour sur scène pour tous vos fans européens, et peut-être aussi les membres du groupe ?
Adam Duritz : Aucune idée, je désire juste que tout le monde soit en sécurité à nos concerts pour profiter pleinement du spectacle que nous voulons partager avec chaque spectateur. Ces deux années passées ainsi nous ont laissé beaucoup trop de traces négatives. Ces dernières méritent d’être remplacées par des moments plus joyeux et bien plus harmonieux dans le vivre ensemble. Nous avons besoin de retrouver ces activités de groupe qui rassemblent, comme la musique et les concerts. Un dynamisme qui nous unissait tous avant cette pandémie. Ces moments collectifs de partages nous permettent de changer nos vies pour le meilleur, ça doit être notre seul objectif futur. Ce n’est pas normal, ni acceptable, que cette pandémie change nos vies définitivement pour le pire.

TvRockLive.com : Nous sommes dépendants de cette pandémie, qu’on le veuille ou non…
Adam Duritz : C’est pour cela que je suis pour la vaccination, d’être testé à chaque fois qu’il en sera nécessaire, et de respecter les gestes barrières qui nous permettront à tous collectivement comme individuellement de vivre des jours meilleurs. Nous devons être tous responsables pour combattre cette pandémie. C’est pour cela que le Pass sanitaire, ou un test négatif, sera exigé chaque soir pour la sauvegarde de chaque spectateur. Le monde est devenu fou. Nous, nous devons de protéger notre environnement et tous nos concitoyens de ce monde cruel. Cessons de penser égoïstement et commençons enfin à penser généreusement à tous ceux qui souffrent autour de nous. Améliorons ensemble nos vies et ne la détruisons pas. Trop de gens depuis deux ans sont morts de cette pandémie aux USA, et je ne parle même pas de décès à travers le globe. Il faut que cela nous alerte tous afin de sauver des vies et préserver notre planète. Je n’ai qu’un seul message : « Taisons-nous et protégeons-nous ensemble avec amour et foi en l’humanité ».

 

 


Infos + :


Interview Exclusive (deuxième partie) !


Counting Crows sera à Paris le 24 septembre Aux Folies Bergère.


Counting Crows 2022 :

David Bryson – guitare rythmique, chant (depuis 1991)

Adam Duritz – chant, piano (depuis 1991)

Charlie Gillingham – claviers, piano, accordéon, clarinette (depuis 1992)

Dan Vickrey – guitare solo, banjo, chant (depuis 1994)

David Immerglück – guitares rythmique et solo, pédale, banjo, mandoline, chant (depuis 1999, membre de session 1993–1999)

Jim Bogios – batterie, percussions (depuis 2002)

Millard Powers – basse, claviers, chant (depuis 2005)


Discographie :


1993 : August and Everything After

1996 : Recovering the Satellites

1998 : Across a Wire: Live in New York City (Albums Live)

1999 : This Desert Life

2002 : Hard Candy

2003 : Films About Ghosts (The Best Of… Compilations)

2006 : New Amsterdam: Live at Heineken Music Hall 2003 (Albums Live)

2008 : Saturday Nights & Sunday Mornings

2011 : August and Everything After: Live at Town Hall (Albums Live)

2012 : Underwater Sunshine (Or What We Did on Our Summer Vacation)

2014 : Somewhere Under Wonderland

2021 : The Butter Miracle Suite One