Counting Crows – Interview Exclusive 2 !
Par : Carlos Sancho (Seconde partie).
Images Live : Alex Mitram

TvRockLive.com : Pourquoi, selon vous, les fans aiment-ils tant les CC ?
Adam Duritz : Ce n’est pas uniquement mes chansons ou ma musique qui leur plaisent. Je reste convaincu que la contribution que chaque musicien avec lesquels je collabore apporte à mon piano/voix demeure la raison essentielle. Leur apport considérable donne une tout autre dimension à mes titres. Un auteur/compositeur peut se révéler aussi brillant qu’il le désire, si les chansons ne sont pas bien arrangées grâce à l’apport des autres, le résultat risquera d’être décevant, voire catastrophique. Incontestablement, il suffit de le voir sur scène avec mes camarades : « Round Here » demeure une bien meilleure chanson lorsque le groupe au complet l’interprète que si tu l’entends en piano/voix… En solo, mes titres n’ont aucune magie.

TvRockLive.com : Pourtant, les disques épurés de chanteur solo se vendent très bien aussi ?
Adam Duritz : Certes, mais ce n’est absolument pas la démarche des CC. Je suis véritablement plus que chanceux d’avoir passé toutes ces années à travailler avec ces personnes si extraordinaires et aux talents si immenses. Sans eux, mes musiques ne seraient peut-être restées que des œuvres pour un cercle d’amis très restreint, ou celles d’un artiste incompris. Ils ont pleinement amélioré le travail de base que je leur ai à chaque fois proposé. Ce sont eux les génies finalement, pas moi. C’est important de le mentionner, car sans eux, je ne serai pas là.

 TvRockLive.com : Trente ans de carrière. Plus de 30 ans à parcourir les routes à travers la planète. Comment les Counting Crows ont-ils évolué au fil des décennies sur les différentes tournées ?
Adam Duritz : Ce qui rend la vie si merveilleuse, c’est justement que les choses changent perpétuellement. Chacun de nos disques correspond à un choix artistique et à une période de nos vies. Si nous devions enregistrer notre premier disque aujourd’hui, il ne serait absolument pas du tout identique. Nous le produirions autrement et nous choisirions probablement d’autres titres. Cependant, pour rien au monde je ne regrette notre premier opus et je ne m’engagerais à le renier. Il est la photographie précise de ce que nous étions avec nos forces, nos faiblesses, et nos incertitudes. Avec ce premier disque, nous avons misé sur la simplicité et l’efficacité en cherchant la perfection à travers l’improvisation. Sur le suivant, nous avons mis l’accent sur les riffs guitares et sur les sons les plus bruts, plus Rock, afin que sur scène nous puissions nous lancer sur des Shows plus énergiques. Pour le troisième, nous avons davantage travaillé les sonorités plus élaborées et surprenantes pour envelopper nos compositions et leur permettre de mieux traverser le temps. Une démarche à l’image des Bootlegs de Radiohead qui m’ont d’ailleurs beaucoup inspiré. Chaque événement que tu traverses, ou que tu écoutes, va forcément t’influencer et influencer ton art.

 TvRockLive.com : C’est le principe de tous les artistes de ne pas stagner et de proposer des évolutions artistiques, me semble-t-il, non ?
Adam Duritz : Effectivement. Mais il faut bien s’appuyer sur des aspects communs à chaque membre d’un groupe. Je suis un véritable obsédé de musique. J’en écoute toujours et de préférence la plus diverse possible pour explorer toutes les opportunités qui me sont offertes. C’est justement cette variété et multiplicité dans l’offre existante qui rend l’art aussi beau. J’aime l’influence que les autres peuvent avoir sur ma créativité. C’est même primordial pour moi.

Les disques influencent le travail sur scène, c’est indéniable. En tournée, chaque concert s’est enrichi des nouvelles idées et expériences qui ont jalonné toute une vie. Des actions, réussies et ratées, qui se sont succédées durant trente ans de carrière. Nous avons accumulé nos expérimentations diverses dans les multiples impros que nous avons recherché en permanence. Concert après concert, nous avons étoffé notre technique individuelle, notre manière de jouer ensemble et finalement la recherche collective de l’émotion absolue. Une quête centrée sur le groupe pour l’intérêt de nos fans plutôt que de concourir au poste de meilleur musicien de la planète pour figurer sur les unes des magazines spécialisés.

TvRockLive.com : Ce fut un travail personnel très épuisant…
Adam Duritz : Chaque tournée nous a permis de corriger ce qui ne correspondait plus à ce que nous étions devenus. Nous voulions rechercher le meilleur de nous, comme entité CC, avec plus en confiance en notre musique et nos capacités à l’offrir à nos fans. Nos fans les plus fidèles nous ont aussi obligés à nous renouveler et donc de nous empêcher de nous endormir sur nos lauriers. Sans ces trente ans de carrière derrière nous, nous ne serions jamais arrivés à nous améliorer et à satisfaire nos fans grâce à cette exigence XXL qui nous a toujours ouvert la voie vers l’excellence.

TvRockLive.com : Le Butter Miracle Tour se révèle être la première tournée européenne depuis le début de la pandémie mondiale de la COVID. Quelle différence avez-vous apporté à ce retour sur scène pour tous vos fans européens, et peut-être aussi les membres du groupe ?
Adam Duritz : Aucune idée, je désire juste que tout le monde soit en sécurité à nos concerts pour profiter pleinement du spectacle que nous voulons partager avec chaque spectateur. Ces deux années passées ainsi nous ont laissé beaucoup trop de traces négatives. Ces dernières méritent d’être remplacées par des moments plus joyeux et bien plus harmonieux dans le vivre ensemble. Nous avons besoin de retrouver ces activités de groupe qui rassemblent, comme la musique et les concerts. Un dynamisme qui nous unissait tous avant cette pandémie. Ces moments collectifs de partages nous permettent de changer nos vies pour le meilleur, ça doit être notre seul objectif futur. Ce n’est pas normal, ni acceptable, que cette pandémie change nos vies définitivement pour le pire.

TvRockLive.com : Nous sommes dépendants de cette pandémie, qu’on le veuille ou non…
Adam Duritz : C’est pour cela que je suis pour la vaccination, d’être testé à chaque fois qu’il en sera nécessaire, et de respecter les gestes barrières qui nous permettront à tous collectivement comme individuellement de vivre des jours meilleurs. Nous devons être tous responsables pour combattre cette pandémie. C’est pour cela que le pass sanitaire, ou un test négatif, sera exigé chaque soir pour la sauvegarde de chaque spectateur. Le monde est devenu fou. Nous nous devons de protéger notre environnement et tous nos concitoyens de ce monde cruel. Cessons de penser égoïstement et commençons enfin à penser généreusement à tous ceux qui souffrent autour de nous. Améliorons ensemble nos vies et ne la détruisons pas. Trop de gens depuis deux ans sont morts de cette pandémie aux USA, et je ne parle même pas de décès à travers le globe. Il faut que cela nous alerte tous afin de sauver des vies et préserver notre planète. Je n’ai qu’un seul message : « Taisons-nous et protégeons-nous ensemble avec amour et foi en l’humanité ».

TvRockLive.com : Actuellement, et pour quelques mois encore, nous sommes en France en pleine période de procès pour les attentats du 13 novembre 2015 dans la capitale française. Lors de votre dernier passage parisien, auquel j’étais, vous avez joué au Bataclan le 13 novembre 2014. Salle désormais mondialement connue pour la tuerie qu’elle a abrité pendant le concert des Eagles Of Death Metal. Dans quel état d’esprit étiez-vous à l’annonce des attentats, un an jour pour jour ?
Adam Duritz : J’ignore comment et où avons-nous appris ce terrible drame parisien. Comme si ce jour s’était figé, sans que rien ne se démarque tant la cruauté fut globale. La seule chose dont je me souvienne est lorsque nous l’avons appris, d’un coup, nous nous sommes tous souvenus que nous y avions joué, juste un an auparavant. Ce parallèle m’a glacé le sang. A un an après, cela aurait pu être nos fans qui auraient pu subir ce terrible drame.

TvRockLive.com : Ce n’est même plus une question de chapelle…
Adam Duritz : Tu as parfaitement raison. En réalité, c’est tellement étrange et bizarre de voir comment tourne le monde ! De constater les problèmes qui s’étalent ainsi entre les générations et les différentes communautés sans que l’on semble pouvoir y faire quelque chose. D’être partout où l’on vive à ce point envahi par tant de violence et d’horreur pour des raisons si stupides. Comment peut-on imaginer que des personnes désirant juste aller prendre du bon temps simplement en écoutant de la bonne musique et en buvant une bière fraîche puissent ainsi perdre la vie aussi tragiquement ? C’est révoltant. Nous, musiciens connaissant la salle pour y avoir joué un an auparavant, comment pouvons-nous y rester insensibles ? Impossible.

TvRockLive.com : Mais l’horreur n’a pas de frontières ni barrières…
Adam Duritz : Quand je dis que le monde est devenu fou, je ne faisais pas référence uniquement qu’à ce qu’il se passe dans le monde de la musique. J’ai été encore plus choqué par cette monstruosité dont nous avons tous entendu parler aux USA qui eurent lieu dans les locaux du magazine Charlie Hebdo. Entrer dans cette rédaction satirique et tirer sur des dessinateurs pacifistes simplement pour des divergences d’opinions, je trouve terriblement choquant d’assister à une telle dictature de la cruauté dans notre monde actuel.

TvRockLive.com : Pourtant, ce type de crime se révèle de plus en plus courant…
Adam Duritz : Cela m’attriste toujours. Les humains ne sont pas bons. Ils ne se comprennent pas et ne cherchent même pas à essayer. Ils ne communiquent pas. Pire, ils s’en fichent de communiquer finalement. Certains se contentent juste d’exacerber leur haine et leur colère pour se faire entendre, ce procédé demeure inadmissible. Ça ne ressemble à rien ni ne préfigure rien de bon pour la société que nous voulons laissée à nos enfants. Donald Trump, notre ancien président, ne valait pas mieux avec sa manière de nous monter les uns contre les autres afin d’activer le déclin d’une génération, voire d’un pays tout entier. Au nom d’une religion, après autant de décès à Paris, ou de comptabiliser le nombre de personnes laissé sur le bord de la route aux USA pour des valeurs économiques, il est temps que cela cesse. Quand allons-nous, les humains dits civilisés, apprendre de nos erreurs et de nos tragédies funestes ? Cela n’a aucun sens de poursuivre dans cette direction pour le bonheur de certains. Cette inhumanité me dépasse et me met en colère !

TvRockLive.com : Que voudrais-tu faire pour essayer de combattre ce génocide humain ?Adam Duritz : Malheureusement, nous, artistes, nous ne pouvons pas y faire grand-chose à part continuer à faire notre métier d’Entertainment ! De donner de la joie et du plaisir à ceux qui viennent nous écouter et voir jouer pour leur changer quelques heures leur quotidien et leurs inquiétudes si pesantes. Continuer ainsi cette aventure avec les CC, c’est finalement la seule chose qui compte pour moi. La seule bataille que je puisse entreprendre modestement en tentant de passer des messages pacifistes à travers mon art, ceci afin d’adoucir les relations entre les hommes. D’espérer que chacun trouve une paix et un lieu où il fait bon vivre pour tous. Qu’importe sa religion, ses idées politiques, son niveau social… J’espère juste du fond du cœur que nous y arriverons.

TvRockLive.com : Cette quête demeure noble, mais n’est-elle pas un peu trop idéaliste ?Adam Duritz : Je refuse de le voir ainsi sinon, à quoi bon continuer. L’important demeure de s’en donner les moyens. Je le pratique au quotidien en travaillant avec six autres musiciens qui n’ont pas tous les mêmes repères que moi. Nous avons réussi au fil de ces trente ans de carrière à trouver cet équilibre idéal dans le respect et l’amour qui nous unit autour des mêmes valeurs et de notre art commun. Si on commence déjà par le faire autour de nous, c’est déjà un premier véritable pas vers la réussite. Cette relation de travail avec chaque musicien des CC pour conserver la meilleure ambiance et le plus grand respect a toujours été ma priorité absolue. Prendre soin des musiciens qui m’accompagnent comme de moi s’avère un dur labeur, mais qui mérite d’être tenté pour essayer de vivre en harmonie et heureux avec le monde qui nous entoure.

TvRockLive.com : Mais trop difficile pour convertir tout le monde à cette sagesse. Comment faire alors ?
Adam Duritz : Le problème de ceux qui sont près à tuer par colère de ne pas posséder un objet à la mode ne pourra être converti qu’en modifiant les codes de la vie. Ceux qui ne se soucient que de ce qu’ils veulent, de ce qu’ils espèrent décrocher, et de ce dont ils ont besoin, jamais ils ne penseront à ce que les autres réclament pour rester en parfaite harmonie avec le monde extérieur à eux. Ces personnes égoïstes doivent comprendre qu’agir en pensant aussi au bien-être des autres n’est nullement un sacrifice pour eux. Bien au contraire. C’est simplement une manière de vivre plus heureux tous ensemble. L’égoïsme et le nombrilisme dominent trop ce monde incertain. Ils oublient trop le vivre ensemble qui sauvera la planète. Au sein des CC, nous ne nous sommes jamais séparés, ni ne nous sommes frappés, car nous avons su tous nous préoccuper du bien-être de chacun. Je suis fier d’être parvenu avec mes amis à mettre en œuvre une telle longévité et une telle paix dans une carrière des CC aussi riche humainement. J’ai toujours su que je voulais être dans ce groupe et que je veux y rester aussi longtemps que la vie m’en donnera la chance.

TvRockLive.com : Votre Look, que nous avons découvert sur votre vidéo A Long December dans l’émission Jimmy Kimmel, a changé et vous êtes devenu méconnaissable avec votre nouvelle coupe de cheveux. Pourquoi ce changement après toutes ces années avec votre Trademark capillaire ?
Adam Duritz : En réalité, ça fait un moment que je voulais couper mes Dreads. Je les aimais vraiment. Plus jeune, ma coupe de cheveux convenait à ma personnalité et correspondait à ce que j’étais intrinsèquement. Les Dreads, la barbe et la moustache m’ont irrémédiablement beaucoup aidé à me cacher afin de ne pas me regarder en face. Trop difficile d’accepter l’idée que je n’étais pas heureux, ni bien dans ma peau à ce point. Je n’avais qu’une seule solution : apprendre à vivre avec moi-même en me travestissant. Ce n’est plus le cas désormais. Heureusement. Je dois bien avouer que c’est la première fois que je me regarde dans le miroir et que je me sens véritablement moi avec cette nouvelle coupe de cheveux. Maintenant, je suis heureux et pleinement ravi de ce changement physique global dans mon existence. Je me sens pleinement en accord extérieurement et intérieurement. J’adore ça !

TvRockLive.com : Cela s’est fait sur un coup de tête ?
Adam Duritz : Non, avec le temps, les expériences et ces deux années de pandémie, j’ai évolué et mon aspect extérieur à juste suivi tranquillement le même chemin. J’ai juste eu le courage de me poser la vraie question à laquelle je me refusais de répondre durant toutes ces années : « Pourquoi as-tu si peur de ta véritable tête pour avoir besoin de la cacher à ce point ? » Il me fallait être courageux pour cesser de me fuir. Ça commençait par ma coupe de cheveux déjà visiblement.

TvRockLive.com : Il a bien fallu un déclic, non ?
Adam Duritz : Evidemment. Ma compagne a vécu des moments difficiles après un terrible accident. J’ai voulu la soutenir du mieux que je pouvais. J’ai voulu tout changer pour elle. Je me rasais chaque jour, prenais des douches dès qu’il le fallait pour ôter ces odeurs de transpirations qui pouvaient se dégager de moi lorsque j’allais la voir, je me coiffais pour être plus présentable. Ma seule volonté restait juste de lui offrir le meilleur de moi. Lui redonner goût à la vie du mieux que je le pouvais. Être présentable. En me regardant dans le miroir la nouvelle image que j’apercevais, je voyais un nouvel homme avec de nouvelles responsabilités et des envies très différentes. Tout naturellement, en me coiffant autrement, que je découvrais, que mon envie de raser mes Dreads s’est imposée. J’avais juste peur que ma compagne ne me reconnaisse pas, ou qu’elle préfère ma tête d’avant. Fort heureusement, ce ne fut pas du tout le cas. Je ne regrette absolument pas. Désormais, je désire juste vivre avec moi-même en acceptant réellement qui je suis et d’assumer mon vrai visage.

TvRockLive.com : Comment une coupe de cheveux peut-il avoir un tel impact sur une prise de conscience ?
Adam Duritz : Après avoir rasé ma tête à Londres, j’ai ensuite coupé ma moustache et ma barbe une fois de retour à la maison aux USA. C’est aussi en rentrant de Londres avec ma nouvelle tête que j’ai pris conscience que j’avais grandi. J’ai compris durant ce séjour en Angleterre que j’étais finalement devenu très mal à l’aise avec moi-même pendant toutes ces années. Je me sentais au naturel tellement moche. Le plus difficile restait lors de nos concerts. Trop exposé sur scène, face à des personnes qui ne pouvaient que constater à quel point je n’étais pas beau, je n’aimais vraiment pas mon Look de nos débuts. Il fallait impérativement me cacher des éventuelles railleries en abordant une nouvelle panoplie de chanteur à l’allure singulière. Je voulais détourner le regard et les jugements aussi futiles soient-ils pour me libérer complètement devant une foule. Avec ce Look qui m’a rendu si célèbre, c’est indéniablement une opération réussie, mais qui ne m’a pas aidé à être plus heureux pour autant. Désormais, j’en ai terminé avec ce concept inepte que j’ai suivi autant de temps : porter un masque ridicule afin de me fuir pour éviter de me remettre en question. J’ai enfin trouvé la paix en moi en étant moi-même.

TvRockLive.com : D’un point de vue juste Marketing pour les CC, absolument aucun regret d’avoir changé un Look si reconnaissable ?
Adam Duritz : (Éclats de rires NDJ) Non. Les Dreads ont eu leur vie ! Ce temps s’avère désormais révolu pour elles.

 


Infos + :


Counting Crows sera à Paris le 24 septembre Aux Folies Bergère !


Interview Exclusive (Première partie) !


Counting Crows 2022 c’est :

David Bryson – guitare rythmique, chant (depuis 1991)

Adam Duritz – chant, piano (depuis 1991)

Charlie Gillingham – claviers, piano, accordéon, clarinette (depuis 1992)

Dan Vickrey – guitare solo, banjo, chant (depuis 1994)

David Immerglück – guitares rythmique et solo, pédale, banjo, mandoline, chant (depuis 1999, membre de session 1993–1999)

Jim Bogios – batterie, percussions (depuis 2002)

Millard Powers – basse, claviers, chant (depuis 2005)


Discographie :


1993 : August and Everything After

1996 : Recovering The Satellites

1998 : Across a Wire: Live in New York City (Albums Live)

1999 : This Desert Life

2002 : Hard Candy

2003 : Films About Ghosts (The Best Of… Compilations)

2006 : New Amsterdam: Live at Heineken Music Hall 2003 (Albums Live)

2008 : Saturday Nights & Sunday Mornings

2011 : August and Everything After: Live at Town Hall (Albums Live)

2012 : Underwater Sunshine (Or What We Did on Our Summer Vacation)

2014 : Somewhere Under Wonderland

2021 : The Butter Miracle Suite One