Gotthard + Jades
à L’Empreinte de Savigny-Le-Temple, le 10 mai 2022.
Live Report & images par : Olivier Carle



Jades



Ce soir j’assiste à mon 9ème concert de Gotthard… Le groupe s’est formé en 1992 mais c’est en 1996 que je les ai découverts, en 1ère partie de Scorpions à Bercy, et j’avoue que je me souviens plus de la prestation des Allemands qui venaient de sortir « Pure Instinct » que de celle des Suisses… La seconde fois ce fut le 27 mai 1998 à l’Elysée Montmartre, en coup de vent entre Bertignac à La Cigale et Toto au Réservoir, autant dire que là encore je n’ai guère pu me faire une idée du talent des Helvètes !

2 mois plus tard rebelote, cette fois en 1ère partie de Deep Purple. Une nouvelle fois je ne garde pas un souvenir impérissable du groupe mené par Léo et Steve tant les Anglais furent impériaux ce soir-là au Zénith pour la promo de « Abandon », pourtant loin d’être mon album préféré de la période post-Blackmore. Nouvelle tentative l’année suivante, 1999 donc, à l’Elysée Montmartre avec l’album « Open » sous le bras et un registre plus Pop que Hard qui leur assurera le succès dans leur patrie d’origine et en Allemagne mais qui me laissera de marbre… Vous allez me dire, à juste titre, mais quand a-t-il commencé à apprécier Gotthard ? ça vient, ça vient !


Il faudra en fait attendre un festival mémorable en Hollande en 2008 pour que la révélation ait enfin lieu, alleluia… Ce fest, c’est le Arrow en Hollande, quand les Suisses ont joué en début d’après-midi, juste avant Journey, Kansas, Def Leppard, Twisted Sister, Whitesnake, Motörhead et Kiss, excusez du peu ! Autant dire que là, pour le coup, la concurrence était rude et malgré tout j’ai senti que la présence du quintet était tout à fait justifiée…


C’est la dernière fois que je voyais Gotthard avec Steve Lee au chant puisque celui-ci devait décéder 2 ans plus tard dans de tragiques conditions. Je l’avais trouvé ce jour-là largement à la hauteur d’un Steve Walsh ou d’un Joe Elliott voire d’un Coverdale, son idole et à qui on l’a parfois comparé.

Bref j’ai été bluffé ce jour-là par Steve, Léo, Freddy, Marc et Héna, le batteur de l’époque. Il était temps ! Quand je les ai revus au Hellfest en 2012, avec le nouveau chanteur Nic Maeder qui venait juste de les rejoindre, le Set fut trop court pour vraiment rentrer dans la magie Gotthard… La même année je suis retourné les voir à La Cigale pour me faire une véritable opinion sur cette nouvelle mouture et ce fut un très bon moment, tout à fait convaincant. Mais c’est surtout en 2015, en tête d’affiche du Raismes Fest que j’ai pris la plus grosse claque de la part des Suisses. Un Show de 2 heures que je n’étais pas près d’oublier tant la bande à Léoni fut excellente à cette occasion. Comme quoi les festivals sont le cadre rêvé pour voir Gotthard. Et pourtant ce concert à L’Empreinte en 2022 allait être encore plus puissant et jouissif, mon 9ème donc et mon meilleur à ce jour du groupe…

Je retrouve donc Nic au chant, Léo et Freddy aux guitares, Marc à la basse, le nouveau batteur Flavio (Mezzodi) et le claviériste Ernesto (Ghezzi). Pendant près de 2 heures, tout ce petit monde va délivrer un Set bourré de hits, d’humour, d’émotion et de grande classe musicale. Nic parle parfaitement le français et a un très bon contact avec le public qui ne se fait pas prier pour reprendre les chansons à sa demande.

Léo adore faire le pitre avec son accent suisse-italien prononcé et balancera des « Bonsoir Paris » régulièrement qui déclencheront l’hilarité générale et il reste un guitariste hors pair que ce soit à l’acoustique ou à l’électrique.


Freddy est un peu en retrait mais il n’hésitera pas à monter au créneau pour quelques soli bien sentis. On aura même droit à un solo de batterie de Flavio nettement plus captivant que ce que j’ai pu voir récemment de certains batteurs bénéficiant pourtant d’une notoriété internationale ! Marc est le plus discret mais il fait rugir sa basse à bon escient.


Des tubes il y en aura ! Gotthard est connu entre autre pour ses ballades accrocheuses et on aura droit notamment à « Remember, It’s Me », « Heaven », « One Life, One Soul » ou « Let It Rain »… Mais ce sont surtout les morceaux les plus Hard Rock qui feront un carton comme « Lift U Up », « Anytime Anywhere », « Sweet Little Rock ‘n’ Roller » ou encore « Mountain Mama » avec son intro à la Talk Box. Et puis il y aura l’incontournable et très attendu « Starlight » ainsi que les très appréciées reprises de « Hush » et « Mighty Quinn » !


Même si la salle n’est pas pleine, l’ambiance est au rendez-vous car les fans de la première heure sont venus en nombre et ne repartiront pas déçus, loin s’en faut… En tout cas, les absents ont eu tort car Gotthard a montré à Savigny qu’il en a encore sous le capot et que la pandémie n’a absolument pas affecté sa détermination à continuer à sortir d’excellents albums et à arpenter les scènes européennes…

Merci à Julien P. et à Julien R.


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