Uriah Heep Paris à l’Olympia 2022.
Live Report & images : Olivier Carle



Uriah Heep
fêtait ses 50 ans de carrière en 2020 mais pour cause de reports successifs c’est en 2022 que cette tournée anniversaire aura finalement lieu, enfin presque puisqu’on apprendra le lendemain de la date à l’Olympia que le reste du périple est reporté pour des raisons « logistiques » ! En ce qui me concerne cette date parisienne est mon 9ème rendez-vous avec Mick Box et ses acolytes. La première fois c’était en 1980, pour les 10 ans du groupe donc. Pas la meilleure période sans doute mais cela m’a donné l’occasion à l’époque de faire connaissance avec , Gregg Dechert, John Sloman et Trevor Bolder (R.I.P.) qui seront tous présents dans le diaporama en hommage aux ex-membres du groupe britannique et diffusé juste avant le rappel du concert de ce soir. Il faut dire que le brassage des musiciens est une spécialité d’Uriah Heep même si la formation actuelle est stable depuis pas mal d’années maintenant… La dernière fois c’était cet été au festival Guitare En Scène mais le set fut court car le groupe assurait la 1ère partie de Deep Purple ! Très heureux donc de retrouver Mick, Bernie, Phil, Russell dans cet écrin musical qu’est l’Olympia 13 ans après leur dernier passage dans cette salle avec Blue Öyster Cult ; à l’époque Dave n’avait pas encore remplacé le regretté Trevor...

Le Show commence à 19h00 pétantes avec une vidéo qui célèbre le demi-siècle d’UH via différents groupes et artistes du monde de la musique comme : Paul Stanley, Ian Anderson, Brian May, Judas Priest, Alice Cooper, Deep Purple, Nazareth, etc. Sympathique attention qui montre combien l’influence de ces précurseurs fut grande sur leurs pairs. Nos 5 compères montent ensuite sur scène pour un premier Set acoustique. Ils jouent devant un rideau qui cache la scène du Set électrique à venir. Y est projeté un genre de papillon lumineux qui deviendra vite lassant mais on peut supposer que les musiciens souhaitent que le public ne soit pas distrait par autre chose que la musique… On commence par « Circus » de 1973, extrait de l’album « Sweet Freedom », sympa de piocher cette petite pépite oubliée avec les années. Le grand Ken Hensley est à l’honneur ensuite avec « Tales » de 1972 ; pour ses 50 ans de carrière, Mick Box a décidé de piocher dans les archives et c’est tant mieux. Dommage d’avoir été ensuite ressortir du formol le pénible et popisant « Free Me » de 1977 même si Mick nous explique que ce fut un gros succès en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud. Idem avec la reprise des Weavers « Come Away Melinda » que j’ai toujours trouvée sans grand intérêt. Heureusement les choses sérieuses reprennent avec le duo Bernie Shaw/Phil Lanzon pour un très beau « Confession » qui clôturait « High And Mighty » en 1976 et surtout le sublime « Rain » du « Magician’s Birthday » de 1972 sur lequel la voix de Bernie fait merveille… On reste en 1972 avec l’autre grand classique d’UH qu’est « Demons And Wizards » pour un Medley « The Wizard »/« Paradise »/« Circle Of Hands » très apprécié par les fans de la première heure comme moi. On termine ce Set acoustique avec l’album « Salisbury » et le titre « Lady In Black ». Mick nous explique que ce titre est devenu un Hit en Allemagne quelques années après la sortie de l’album lorsqu’un DJ l’a joué dans un club en Allemagne, déclenchant un véritable engouement pour le morceau, un Top 5 outre-Rhin et la réédition de l’opus en 1977… Perso ce titre ne m’a jamais fait ni chaud ni froid mais bon !

Court entracte avant le Set électrique qui commence par une projection d’images d’archive du groupe fort intéressante car on y revoit les différentes incarnations d’Uriah Heep à travers les âges. C’est là que je me rends compte qu’hormis les années 70 avec Ken Hensley, John Lawton, Gary Thain et David Byron j’ai vu Live quasiment toutes les suivantes… On attaque avec le puissant « Against The Odds » de l’album « Sea Of Light » que personnellement j’adore, histoire de rappeler qu’UH est avant tout un grand groupe de Hard Rock… La scène est magnifique avec Russell et Phil sur des estrades en fond de scène et Mick, Bernie et Dave en première ligne. Retour à l’album « Firefly » pour un « The Hanging Tree » de derrière les fagots. Comme pour le premier Set, le groupe est allé chercher des titres un peu oubliés pour leur donner une nouvelle jeunesse. Retour en terrain connu avec le  très apprécié « Traveller In Time » de « Demons And Wizards » décidément bien représenté ce soir. « Between Two Worlds », un des meilleurs titres des années 90, déboule maintenant avec ses chœurs typiques de la patte UH, un grand moment ! Autre classique du groupe, « Stealin’ » se devait d’être dans la Setlist des 50 ans et le public ne se fait pas prier pour reprendre le refrain. Comme à Guitare En Scène cet été, je trouve l’idée de reprendre « Too Scared To Run » de « Abominog », la pochette élue la plus moche de l’année 1982 selon Mick Box qui s’en amuse, un peu saugrenue car ce titre n’est pas d’un grand intérêt. Tout l’inverse de « Rainbow Demon » que le groupe nous joue maintenant et dont je ne me lasse pas depuis 50 ans avec ce solo magique de Mick… Autre choix qui m’a laissé perplexe, celui de « What Kind Of God », extrait de « Wake The Sleeper » que UH a mis 10 ans à sortir pour cause de « grosses perturbations » dans le milieu musical au début des années 2000 selon les dires de Bernie. Ce titre est sympathique mais sans plus et on lui aurait préféré un classique comme : « Look At Yourself » qui manquait cruellement à la Setlist. Heureusement les affaires reprennent avec le culte « Sunrise », un des titres-phares du « Magician’s Birthday » tout comme : « Sweet Lorraine » qui permet à Phil de montrer l’étendue de son talent sur ses claviers. Petit moment plus « Heavy Metal » avec « Free ‘n’ Easy », un titre somme toute assez anecdotique dans la carrière du Heep mais qui permet à Russell de délivrer un solo court mais percutant ! Le Set s’achève sur l’incontournable « July Morning », un des morceaux les plus puissants de la bande à Mick qui nous offrira d’ailleurs un solo incroyable avec tous les gestes quelque peu mystiques qu’il affectionne tant faire avec ses mains et qui sont sa marque de fabrique depuis des années.

Pour le rappel on aura d’abord droit à un montage de photos de tous ceux qui ont fait partie de l’aventure UH : Chris Slade (futur AC/DC), John Wetton (ex-King Crimson et Roxy Music et futur Asia et U.K.), Bob Daisley (ex-Ozzy et Rainbow et futur Gary Moore Band entre autre), Nigel Olsson, un fidèle d’Elton John ou encore John Sinclair qui a longtemps côtoyé Ozzy… Et puis les regrettés Lee Kerslake et Trevor Bolder sans compter Gary, Ken, David, John, etc. Beaucoup d’émotion donc avant un « Gypsy » d’anthologie et le tube « Easy Livin’ » que personnellement je n’aime guère mais que le groupe ne peut plus se permettre de ne pas jouer à l’instar de « Smoke… » pour Purple ou « Paranoid » pour Sabbath

Le Set électrique aura duré un peu moins d’une heure et demi, un peu court à mon goût pour la tournée des 50 ans mais si on y ajoute les 40 minutes du Set acoustique cela fait un concert de 2 heures et quart, pas mal pour un Mick Box qui vient de franchir les 75 printemps… La Setlist aurait pu être à mon sens un peu plus percutante pour fêter cet anniversaire avec des « Bird Of Prey », « Sympathy » et surtout des extraits du dernier album en date « Living The Dream » comme : « Grazed By Heaven » ou « Take Away My Soul » qu’ils avaient joués à Guitare En Scène pour le plus grand plaisir du public !

Mais ne boudons pas notre plaisir, revoir Uriah Heep en aussi bonne forme après un demi-siècle de carrière c’est quand même un privilège au moment où la plupart des groupes de ces années-là ont rendu leur tablier ou sont en train de le faire ! Longue vie à Mick Box et à tous ces « ‘Appy days »

Merci à Mathieu et à Adeline


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