Oumou Sangaré + Siân Pottok à Paul B., Massy Palaiseau, le 30 novembre 2022.
Live Report & Images : Olivier Carle


Aussi étonnant que cela puisse paraître pour le très grand amateur de musique africaine que je suis depuis 40 ans et ma vie abidjanaise de l’époque, je n’ai jamais vu Oumou Sangaré sur scène. Et pourtant cette chanteuse malienne est une Star depuis 1988 avec l’album “Moussoulou” sorti sur le légendaire Label Syllart Records. A 54 ans, cette artiste reconnue dans le monde entier continue à promouvoir son pays le Mali et plus particulièrement sa région natale, le Wassoulou.

Elle porte haut et fort la voix des Africaines, voire de toutes les femmes, à l’instar d’Angélique Kidjo que je suis depuis ses débuts ou de Fatoumata Diawara que j’ai découverte plus récemment avec Mathieu Chédid. Elle est aussi une femme d’affaires reconnue dans son pays puisqu’elle a construit l’hôtel Wassoulou à Bamako et lancé une compagnie de taxis. Cette date à Massy était la dernière de sa tournée sachant qu’elle continue à arpenter les scènes de nombreux pays.

Je me devais donc d’aller découvrir enfin la diva malienne sur scène. En 1ère partie, c’est Siân Pottok qui va ravir nos oreilles avec son mélange Electro-World. Celle-ci joue de la cora et chante accompagnée d’un talentueux musicien aux machines et à la trompette. Elle nous explique que c’est son premier concert avec ce nouveau projet. On retrouve beaucoup d’influences dans ce mélange fascinant et très réussi de musique africaine, de Pop, de Folk et même parfois de sonorités Jazz. Siân fait preuve d’une très grande sensibilité et parle avec émotion de l’amour inconditionnel qu’elle porte à ses deux enfants. Elle parvient même à faire chanter le public grâce à son charme certain et son message positif et universel. Une jeune artiste belgo-américaine à suivre donc…

Oumou Sangaré s’empare ensuite de la scène avec ses 7 musiciens devant une salle comble et très métissée. On notera un vrai sens du respect d’un strict équilibre des sexes et des couleurs puisqu’il y a 4 femmes et 4 hommes, 4 Blancs et 4 Noirs pour son spectacle !


Elle est entourée d’un excellent joueur de cora, d’un claviériste, d’un guitariste un peu en retrait mais au style parfois très Rock, d’une bassiste plutôt discrète et d’un batteur au jeu tout en finesse ainsi que de 2 choristes-danseuses fort sympathiques.


Pendant 1 heure 45, elle va nous jouer l’essentiel de son dernier album en date “Timbuktu” en se donnant la peine de nous expliquer le contenu des chansons puisqu’elle chante en bambara.


On apprendra ainsi qu’elle s’est retrouvée coincée par le Covid aux Etats-Unis alors qu’elle y prenait quelques jours de vacances et qu’elle en a profité pour composer un morceau sur la lutte contre l’adversité qui peut tous nous rendre plus forts.


Elle parlera aussi beaucoup d’amour qu’elle opposera tout naturellement aux guerres qui continuent à polluer la planète. Elle nous rappellera l’importance de se battre contre ceux qui ne respectent pas les femmes et tentent de les rabaisser par tous les moyens à l’image de ce qu’elle a pu subir au Mali quand elle a voulu aider son pays.


Musicalement c’est tout bonnement parfait et le public ne s’y trompe pas puisque tout Paul B. bouge au rythme de l’Afrique et de la voix très mélodieuse d’Oumou et de ses choristes.

Encore une bien belle soirée à Massy avec cette chanteuse incontournable qu’on espère revoir bientôt sur les scènes hexagonales car on ne s’en lasse pas…

Merci à Solène