Accept Paris, Le Bataclan, le 18 janvier 2023.
Live Report & images par : Olivier Carle


Après Saxon en décembre, c’est au tour de cette autre légende du Metal de la fin des années 70 de nous rendre visite en ce mois de janvier 2023 : Accept. Il s’agira de mon 8ème concert des Allemands depuis près de 40 ans. Ironie du sort, c’est en 1ère partie d’Iron Maiden à Annecy en 1984 que j’avais découvert le groupe d’Udo Dirkschneider et Wolf Hoffmann et j’avais pris une grosse claque à l’époque. Ce soir les rôles sont inversés puisque c’est un Tribute à Maiden qui ouvre la soirée, on va y revenir. Avec Udo au chant j’ai eu la chance de les voir une seconde fois, au Zénith en 1986, pour la tournée Russian Roulette. Ensuite ce sera avec le nouveau chanteur Mark Tornillo pour le Blood Of The Nations Tour en 2011 à l’Elysée Montmartre. Il y aura le Hellfest en 2013 pour une prestation remarquée à l’occasion de la tournée Stalingrad puis le Trianon en 2015 (Blind Rage Tour). Autre passage très réussi dans la capitale, celui de 2018 à l’Elysée Montmartre à l’occasion de la sortie de l’excellent “Rise Of Chaos”. Le groupe sera d’ailleurs de nouveau au Hellfest cette même année pour un autre concert mémorable à la même affiche qu’Iron Maiden. Tout ça pour dire que quel que soit le Line-Up, je n’ai jamais assisté à un Show décevant des Allemands et celui du Bataclan ne fera pas exception à la règle…

A l’origine on aurait dû voir le groupe de Phil Campbell et les trop rares Flotjam & Jetsam en ouverture de la soirée. Mais ce sont finalement les filles de The Iron Maidens, un Tribute à la “Vierge de Fer” qui s’en occuperont… Déjà que je ne suis pas un grand fan de Maiden, autant dire que je n’ai guère prisé cette première partie même si les demoiselles ont un certain charme et reproduisent fidèlement les tubes de leurs aînés.

A 20h30 c’est donc le sextet mené par Wolf qui s’empare de la scène du Bataclan. Et oui la surprise de cette tournée c’est qu’il y a 3 guitaristes : Mr Hoffmann bien sûr mais aussi Philip Shouse, avec ses cheveux beaucoup plus courts qu’avant, qui se lancera souvent dans des duels mémorables de six-cordes avec le Wolf et enfin Uwe Lulis qui se retrouve relégué au second plan et très en retrait par rapport aux deux autres. Pas très bien compris la stratégie de Wolf sur ce coup-là mais bon… A la basse, en remplacement du regretté Peter Baltes parti rejoindre U.D.O., on retrouve Martin Motnik qu’on avait connu aux côtés d’Uli Jon Roth. Autant Baltes était un élément moteur du Show d’Accept, autant Martin se retrouve cantonné au second plan, à l’instar d’Uwe Lulis. Au chant, Mark est toujours bien présent même si sa voix part parfois en vrille, notamment dans les aigus… Quant à Christopher Williams qui officie derrière les fûts depuis 2015, c’est toujours un vrai métronome à l’instar de Nigel Glockler chez Saxon même s’ils n’ont pas le même âge !

C’est parti pour près de 2 heures de riffs acérés et de Heavy implacable. Le groupe attaque avec 2 extraits du dernier album en date “Too Mean To Die” : “Zombie Apocalypse” et “Symphony Of Pain”. Wolf est dans une forme olympique et délivre ses soli imparables. La machine de guerre Accept est lancée et ça n’est pas fini puisqu’un premier classique pointe son nez, le très apprécié “Restless And Wild” de l’album du même nom de 1982. “Metal Heart” de 1985 est ensuite mis à l’honneur avec le très bon “Midnight Mover” repris en choeur par les fans. L’album “Blood Of The Nations” de 2010 avait vu l’arrivée de Mark au chant et le choix du groupe se porte maintenant sur “The Abyss” suivi de “No Shelter” pour lui faire honneur. Promotion oblige, on revient à “Too Mean To Die” pour un “Overnight Sensation” qui va vite devenir un incontournable des Allemands. Mark nous annonce ensuite un medley de 4 titres qu’on peut aisément qualifier de classiques du répertoire d’Accept, procédé original pour en donner un maximum aux fans en un minimum de temps : “Demon’s Night, “Starlight”, “Losers And Winners” et “Flash Rockin’ Man”. On reste d’ailleurs dans les hits du groupe de Solingen avec le très apprécié “Breaker” de 1981. La tension baisse un peu avec, une fois n’est pas coutume, une ballade issue du dernier album : “The Best Is Yet To Come” qui porte bien son nom… La basse ronflante de Martin lance ensuite le premier extrait de “Stalingrad” de 2012 : “Shadow Soldiers”, un excellent choix. Hurlements de joie dans le public lorsque l’intro de “Princess Of The Dawn” retentit car ce titre fait partie des incontournables des Allemands et il sera chanté à tue-tête par les aficionados. Le bruit du saphir qui grésille sur le vinyle suivi de la chanson à boire “Heidi, Heido” souvent considérée à tort comme un hymne nazi et le cri strident de Mark, tout le monde a déjà reconnu le percutant” Fast As A Shark” qui fait mouche à chaque concert d’Accept. Idem pour “Metal Heart” qui déboule maintenant pour le plus grand plaisir du Bataclan plein comme un oeuf et qui reprend la “Lettre à Elise” à pleins poumons… Avant de quitter la scène, le sextet nous délivrera encore deux morceaux emblématiques de “Blood Of The Nations” décidément très bien représenté ce soir : “Teutonic Terror” et le toujours actuel “Pandemic”. Pour le rappel on aura droit à un second extrait de “Stalingrad” avec le morceau d’ouverture de l’album : “Hung, Drawn And Quartered” suivi des hymnes que sont “Balls To The Wall” et son riff d’anthologie et le “Punkisant” “I’m A Rebel” avec son refrain d’une efficacité redoutable.


On l’aura compris, ce concert d’Accept à Paris restera parmi les meilleurs que le groupe aura donné par chez nous. N’en déplaise à ceux qui disent que la version 2023 n’est plus que le Wolf Hoffmann Band, celle-ci est bien partie pour durer encore un bon paquet d’années et c’est tant mieux pour les nombreux fans de cette formation qui a su faire face à l’adversité et aux départs souvent douloureux qui ont émaillé sa carrière prolifique de près de 50 ans maintenant !

Merci à Anne-Lyse et à Matthieu