Electric Ladyland + Guests!
à La Clé des Champs, Plaisir le 4 mai 2024.
Live Report & images par : Olivier Carle
Après La Merise de Trappes il y a peu, je découvre ce soir une autre salle à proximité de chez moi : La Clé Des Champs à Plaisir… C’est le passage du collectif Electric Ladyland qui m’en donne l’occasion. Petite salle située au fin fond de cette ville yvelinoise au si joli nom, on ne risque pas de la trouver sans GPS ! Pas beaucoup de monde à mon arrivée et ça m’inquiète un peu. Il s’avérera que la salle se remplira quelque peu au cours de la soirée mais on aurait pu espérer un public plus conséquent pour cet événement 100% féminin et de très grande qualité.
Ça commence tranquille avec Julianne Joe et son Folk/Old Time venu tout droit des Appalaches même si cette artiste est bien française d’origine. Ce style de musique fut à l’origine de la Country et c’est une découverte intéressante pour tout amateur un peu éclairé… Julianne joue alternativement du banjo, du dobro, de la guitare électrique et de l’acoustique tout en utilisant des pédales pour la partie rythmique. On sent une profonde émotivité chez elle et le public présent est très sensible à ce qu’elle dégage humainement et musicalement parlant. Elle reprendra un superbe morceau de Cassandra Wilson « découvert lors du visionnage d’une série américaine policière ». Elle nous parlera de la dépendance au Whisky qui a visiblement eu un impact ravageur sur sa vie amoureuse. Nous aurons droit à des extraits soigneusement choisis de sa courte mais intéressante discographie composée d’un album « Harmonics » et d’un EP « A Land ». En 45 petites minutes, Julianne a conquis de nouveaux adeptes pourtant venus écouter à la base des riffs plus Hendrixiens, challenge réussi !
Quand Nina Attal s’empare de la scène, on sent que la suite va être sous le signe de l’énergie pure.
Elle est accompagnée de la fidèle Antonella Mazza à la basse, de Laëza Emma Massa à la batterie (qui joue aussi avec le Tribute féminin à AC/DC Ladies Ballbreaker) et de Marielle Hervé qui remplace temporairement Léa Worms aux claviers.
Elle invitera un peu plus tard Lena Wood à se joindre à elle à la harpe électrique ainsi que Jessie Lee Houllier aux guitares et ces 2 artistes donneront également de la voix… Le quartet attaque logiquement avec un « Purple Haze » fédérateur qui met la barre bien haut dès le départ.
Nina joue fantastiquement bien et je dois dire que j’ai découvert ce soir une jeune artiste de 32 ans qui a déjà acquis une solide expérience de la scène et ça se voit. On continue avec un morceau que j’adore pour l’avoir découvert interprété par Walter Trout et Popa Chubby et qui reste pour moi la version de référence : « Who Knows ». Et bien là, Nina et ses sbires ont réussi à égaler la prestation des 2 monstres du Blues-Rock et je ne suis pas prêt d’oublier ce moment. Le Groovy « Power Of Soul » déboule maintenant avant que Léna n’arrive sur scène pour un « Bold As Love » de toute beauté. Autre titre très attendu, « Voodoo Child » va mettre tout le monde d’accord avec des duels incandescents entre la harpe de Lena et la guitare de Nina.
C’est maintenant au tour de Jessie de venir nous interpréter un « Fire » bourré d’adrénaline avec Miss Massa déchaînée derrière ses fûts et Lena qui extrait des riffs incandescents de sa harpe magique. Jessie reste seule sur scène ensuite pour un Bluesy et torride « Up From The Skies » avec sa voix gorgée de Soul.
Nina et la section rythmique la rejoigne pour le très apprécié « Little Wing » suivi du non moins attendu « The Wind Cries Mary », joli moment de complicité entre les 2 guitaristes-chanteuses. Puis Jessie nous annonce que le morceau suivant n’est pas de Jimi mais reste néanmoins dans le thème puisqu’il s’agit du « All Along The Watchtower » que le guitariste gaucher avait transcendé en son temps. Belle version qui nous replonge au cœur des années Woodstock.
Autre moment de grâce, le « Castles Made Of Sand », interprété par Lena en solo avec sa harpe, est très chaudement applaudi par les aficionados.
On repart dans le Groove avec « Crosstown Traffic » repris en chœur par le public qui reste toutefois un peu timide. Avant le rappel Nina nous gratifiera de ces 2 petits bijoux que sont le poignant « Have You Ever Been (To Electric Ladyland) » et le dynamique « Wait Until Tomorrow ». A la demande générale, elle reviendra d’abord toute seule pour un incontournable « Hey Joe » avant d’être rejointe par toute la troupe pour un final orgasmique. Et tout concert dédié à Jimi ne peut se finir sans un « Foxy Lady » déjanté et mémorable…
En me rendant à Plaisir ce samedi de mai, je ne m’attendais pas à prendre une telle claque musicale ! Les 6 artistes ont su s’approprier le répertoire du grand Hendrix et le transcender avec un talent incroyable. N’hésitez pas à aller voir ce Electric Ladyland s’il passe près de chez vous, vous n’en sortirez pas indemnes…
Merci à Nina, Zamora Productions et La Clé Des Champs….