Israel Vibration + Nagaï
@ Le Forum Vauréal, Le 11 avril 2025.
Live Report par : Olivier Carle
& images par : Tomi Carle
La venue d’Israel Vibration est toujours un événement car ce groupe appartient à la légende du Reggae jamaïcain… J’ai eu la chance de les découvrir Live à la grande époque, quand ils étaient encore 3 chanteurs, à la Loreley en Allemagne entre Aswad et Third World. Je les ai revus en 1996 à l’Elysée Montmartre et en 1997 au Zénith parisien. Ils se sont alors retrouvés à 2 puisqu’ Apple s’est lancé dans une carrière solo avant de décéder en 2020. En 2022 c’est au tour de Skelly de casser sa pipe et c’est donc une formation avec uniquement Wiss, seul survivant, que je vais revoir ce combo mythique. Il sera accompagné des non moins légendaires Roots Radics qui font depuis bien longtemps partie de la carrière d’Israel Vibration. On retrouvera donc avec plaisir et admiration Flabba Holt à la basse, Dwight Pinkney et Steve Golding aux guitares ainsi que Richard « T Bird » Johnson aux claviers accompagnés à la batterie de Macasea Bey et de Bunny Brisset aux chœurs. Quand je pense que j’ai vu la plupart de ces musiciens il y a près de 45 ans du temps où ils tournaient avec Prince Far I sous le nom des Arabs, ça ne me rajeunit pas ! Par la suite ils ont accompagné des Stars du Reggae comme Gregory Isaacs (ce sont eux qui jouent sur le magistral « Night Nurse » de ce dernier) ou encore Eek-A-Mouse et Bunny Wailer, excusez du peu… Bref c’est du lourd qu’on va apprécier sur la scène du Forum Vauréal ce soir ! Mais commençons par la 1ère partie assurée par Nagaï venue tout droit de La Réunion.
Ses musiciens arrivent les premiers sur scène à savoir un jeune guitariste plutôt doué, un claviériste qui restera concentré sur son instrument, un bassiste au Look Funky 70’s et un batteur qui fait le Job.
Ça tourne déjà rondement rien qu’avec ce quartet mais l’arrivée de Nagaï va donner une dimension supplémentaire très méditative, envoûtante et basée sur des mélopées de toute beauté.
C’est son E.P. « Back To My Roots » sorti il y a peu qu’elle vient défendre sur les routes hexagonales. On y retrouve son Reggae volcanique qui puise ses influences dans ses racines africaines et indiennes.
Elle va parfois s’aventurer dans les terres du Dub avec un talent certain et une joie communicative.
Le public se prend au jeu et réserve un accueil chaleureux à cette jeune artiste peu connue par chez nous mais qui mérite de le devenir…
Roots Radics monte sur scène assez vite après le départ de Nagaï et c’est parti pour 1 heure 3 quarts de Roots Reggae du meilleur cru. Les musiciens vont commencer par quelques instrumentaux pour faire monter la température dont un « Night Nurse » qui me comble de joie car j’adore ce titre.
Puis Wiss arrivera sur scène toujours muni de ses béquilles qui font partie intégrante de l’histoire du trio d’Israel Vibration puisqu’ils ont eu tous 3 la polio précoce. Pour des raisons évidentes il ne bougera pas beaucoup durant le Set mais restera quand même debout pendant 90 minutes devant nous. Vu sa condition et son âge (70 ans) je lui tire mon chapeau… La Setlist puisera dans le tout dernier album « Reggae Music Never Dies » sorti en février avec des titres comme « Wake Up » ou « Next Generation » mais surtout dans l’imposante discographie du combo avec les très attendus « Cool And Calm », « The Same Song », « Rudeboy Shuffkin’ » ou encore « Vultures ». Le public est composé essentiellement de fans de longue date et ça bouge pas mal dans les premiers rangs.
Du fait de son ancienneté, Roots Radics maîtrise totalement ce répertoire et nous donne une grande leçon de Groove avec notamment la basse de Flabba très en avant. D’ailleurs la présentation des musiciens sera l’occasion pour tout un chacun de montrer l’étendue de son talent.
Au final même si Wizz demeure le seul survivant de cette formation culte, Israel Vibration reste en 2025 une valeur sûre du Reggae jamaïcain.
Au moment où Max Romeo vient de disparaître, on ne peut que se réjouir que quelques « ancêtres » de ce genre de musique continuent à brandir bien haut son étendard…
Merci à Angèle, Raphael et Aurélie…