Colin Abrahall (Charged G.B.H, Chant) Interview Exclusive!
Interview Exclusive & images par : Drummer Boy
Punks Not Dead!
En 1978, un groupe de Punk Anglais pas comme les autres débarquait sans crier gare avec un inquiétant patronyme, Charged G.B.H (pour « Griveous Bodily Harm), ce qui signifie « Inculpé pour avoir infligé de graves blessures à une personne, entraînant des conséquences physiques ou psychologiques importantes. » En bref, un terme parfait pour une bande de sauvages issus des bas-fonds de Birmingham. Le quartet est à la base d’une musique devenue un style à part entière, le Hardcore, ce dérivé du Punk dont la finalité est de jouer le plus vite et le plus violemment possible. Fort heureusement, Colin Abrahall et ses compères sont de gentils garçons, en tout cas en 2025. Nous avons profité de leur passage à La Marbrerie de Montreuil en février dernier pour nous entretenir avec l’emblématique chanteur qui s’est fait un plaisir de revenir sur les débuts du groupe ainsi que sur quelques tranches de vie…
Colin Abrahall : Elle était très amicale et saine, dans le sens où je ne ressentais aucune compétition entre nous. Nous étions tous des fans de la première vague Punk animés par le même but, reprendre le flambeau en formant notre propre groupe.
Colin Abrahall : Nous avons créé un style, c’est un fait, mais je ne peux renier nos influences, à commencer par The Sex Pistols, The Clash, The Damned, The Ramones… Lorsque nous avons commencé, nous étions de piètres musiciens. Tous ces groupes nous ont servi de base. Ce n’est que petit à petit que nous avons développé notre propre truc, en nous mettant notamment en quête de vitesse, ce qui a donné le Hardcore.

TvRockLive.com : Justement, pourquoi cette volonté de jouer vite ?
Colin Abrahall : Vu la pauvreté de notre technique, c’était le seul axe de développement naturel qui se présentait à nous. Lorsqu’on joue vite, on minimise les risques de faire des erreurs. (Sourire)
Colin Abrahall : Pour moi non, il faut attribuer la paternité de ce rythme syncopé à Bo Diddley (Ndlr : Guitariste Américain actif à partir des années 50, ayant joué un rôle clé dans la transition entre le Blues et le Rock ‘n’ Roll.) Il suffit d’accélérer ses rythmes et on obtient le « D-Beat ». Si les gens l’associent à Discharge, c’est parce qu’il s‘agit du premier groupe de Punk à l’avoir immortalisé sur vinyle, via leur 45 tours Realities Of War en 1980. (Ndlr : Le premier album de G.B.H, Leather, Bristles, Studs And Acne, n’est paru que l’année suivante) Mais tu sais, Discharge pratiquait bien d’autres rythmes, contrairement à nous qui l’avons systématisé.
Colin Abrahall : Musicalement, je ne vois pas de différences fondamentales. En revanche, nos messages ne sont pas tout à fait les mêmes car nous n’avons pas la même culture et avons tendance à parler de sujets liés à notre propre pays.
Colin Abrahall : Je suis super excité. Ils ont déjà fait des concerts l’an dernier. Malheureusement je n’ai pas eu l’occasion de les voir, mais mon guitariste Jock les a vus. Il a adoré leur Show.
Colin Abrahall : Je me suis senti honoré. Mais ce n’était pas vraiment une surprise car je suis devenu ami avec James avant que Metallica ne soit connu. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois lors d’un concert de G.B.H à San Francisco. Il était venu nous voir après le concert. L’entente a été immédiate.
Colin Abrahall : Effectivement, je le réalise aujourd’hui, même si je considère que tout s’est produit un peu par hasard, par accident. Qui aurait cru qu’une musique aussi bruyante et bordélique que la nôtre ait pu influencer qui que ce soit ?
Colin Abrahall : Nous restons avant tout un groupe de Punk. À la fin des années 80, il y a eu pas mal de Cross Over avec l’incursion d’éléments de Metal et de Rap, mais nous nous sentions étrangers à ce mouvement. Si nous y avions adhéré, cela n’aurait pas été honnête car nous ne ressentons pas ce mélange, préférant faire notre truc et suivre notre chemin. Nous sommes potes avec ces groupes de Cross Over et n’avons absolument rien contre ce style. Mais G.B.H est et restera un groupe de Punk dans la pure tradition.
Colin Abrahall : Ou Footballeur ! J’ai effectivement travaillé durant deux ans dans une usine, mais j’ai quitté définitivement mon Job le jour où G.B.H a donné son premier concert. C’en était fini de toute cette merde.
Colin Abrahall : (Sourire) Comme tous les parents, sans être totalement hostiles à l’idée, ils n’étaient pas très chauds, avançant le fait qu’il me fallait continuer mes études afin d’avoir un bagage, au cas où la musique ne marcherait pas. Mais je n’en démordais pas : « Non, je veux être musicien. Il n’y a que ça qui m’intéresse ! » Heureusement, nous avons rapidement rencontré le succès, ce qui les a rassurés.
Colin Abrahall : Oui, enregistrer des disques, jouer partout où il est possible de jouer et délivrer des messages forts est le propre des groupes de Punk. J’avais cette idée en tête bien avant la formation de G.B.H. Aujourd’hui je suis vraiment heureux de voir que l’aventure perdure, plus de quarante-cinq ans après !
Colin Abrahall : Oui, définitivement ! Je vais te donner un exemple parmi tant d’autres. Lorsque j’avais sept ou huit ans, il y avait une tradition qui s’appliquait dans les écoles Anglaises, consistant à distribuer gratuitement des bouteilles de lait aux enfants défavorisés. En 1970, lorsque Thatcher a débuté dans ses fonctions au sein du gouvernement « Heath », en tant que secrétaire d’état à l’éducation, elle a purement et simplement supprimé cette mesure. Elle n’avait rien à fiche de la pauvreté.
Colin Abrahall : Oui ! Nous travaillons dessus mais à notre rythme. Nous tournons si intensément que nous n’avons pas souvent le temps de nous poser pour écrire et répéter de nouvelles chansons. Ne vous en faites pas, ce disque paraîtra car pour nous, sortir des albums est aussi important que le Live.
Colin Abrahall : Nous avons eu énormément de mal à obtenir un contrat discographique. Il faut dire que le Punk faisait peur. Nous étions rejetés de partout !
Colin Abrahall : C’était notre première expérience de studio. Nous étions aux anges car ça faisait des années que nous rêvions d’entrer en studio. Il ne faut pas le considérer comme un album à part entière vu sa courte durée. Disons que c’est un « EP long ».
Colin Abrahall : Non car par chance, nous sommes tombés dès le départ sur la bonne personne, Mike Stone, qui était aussi le patron de notre Label Clay Records. Il a fait un travail considérable pour nous aider à décoller. Je lui en serai éternellement reconnaissant. Sans lui, nous n’en serions pas là. À ce jour il compte toujours parmi mes amis.
Colin Abrahall : Il a été enregistré à Birmingham. Nous nous sommes vraiment amusés en studio. Tout n’était que Fun ! Les sessions se sont mieux passées car lors de notre précédent passage en studio, nous avions acquis plus d’expérience en matière de techniques d’enregistrement.
Colin Abrahall : Oui, à nos concerts, nous constatons la présence de jeunes gamins. Nous avons clairement renouvelé notre public.
Colin Abrahall : Oui, je suis un collectionneur de G.B.H et je pense posséder la plupart des pressages, même les Japonais qui sont les plus rares et les plus chers.
Colin Abrahall : Nous nous fréquentons depuis que nous avons dix ans. On jouait au Foot dans la même équipe. (Sourire) Je connais aussi Jock depuis un bail. Depuis le temps, nous nous connaissons parfaitement. C’est pour ça que nous nous entendons si bien.
Colin Abrahall : Oh non, jamais nous n’aurions imaginé cela ! Nous devons justement cela à cette solide amitié qui nous a aidés à surmonter toutes les galères. Nous sommes liés comme on dit communément « pour le meilleur et pour le pire. »
Colin Abrahall : Il y en a tant… Je pense à ce concert au Japon où un fan est monté sur scène, s’est complètement déshabillé et a plongé dans le public. C’est le genre de dinguerie qu’on voit de temps en temps.
Colin Abrahall : Oui à partir du moment où ils sont respectueux du groupe et de son matériel. Notre philosophie est de ne dresser aucune barrière avec notre public.
Colin Abrahall : Je t’aime ! (Ndlr : En Français dans le texte)