Magma + Pierre-Michel Sivadier
@ le Grand Rex Paris, le 16 mai 2025.
Live Report par : Olivier Carle
& images par : Tomi Carle
Ce soir je vais assister à mon 15ème concert de Magma. Ce sera également mon record d’écart entre mon premier rendez-vous et le dernier avec un même groupe : 47 ans. En effet la première fois fut en 1978 dans une salle de banlieue parisienne (Les Gémeaux de Sceaux si ma mémoire est bonne !) pour la tournée « Attahk ». Je n’oublierai jamais celui-là avec un son à faire trembler les murs et un solo de Christian à poings nus sur les cymbales, très impressionnant. J’ai fêté avec eux par la suite à peu près tous leurs anniversaires, que ce soit leur quart de siècle à Epinay-sur-Seine, leurs 30 ans au Trianon, les 45 premières années du groupe à La Batterie Guyancourt, le demi-siècle de M.D.K. à Pleyel, etc. Récemment j’ai même eu la chance de les voir en festival notamment au Hellfest et à Guitare En Scène pour des prestations mémorables de « Mekanïk Destruktïw Kommandöh » devant des publics conquis dès les premières notes… La dernière fois cela aurait dû se passer il y a peu au Forum Vauréal mais Christian avait dû annuler pour cause de lumbago. Il faut dire que le plus grand batteur de l’hexagone vient de fêter ses 77 ans et la fatigue commence à se faire sentir. Son ex-compagne Stella est d’ailleurs absente depuis quelques mois de la tournée pour raisons de santé également.
La soirée commence aux alentours de 20 heures avec une « vieille » connaissance du groupe, le pianiste et chanteur Pierre-Michel Sivadier, qui a collaboré avec Magma (et Offering) au cœur des années 90. Il va nous jouer en solo quelques-unes de ses compositions aux confins de la chanson et du Jazz avec des textes très poétiques. Pour le dernier morceau, il sera rejoint sur scène par les choristes de Magma et le claviériste Thierry Eliez. Cela permettra d’ailleurs de réaliser une transition parfaite avec le Set de Magma qui commence à 20h30, juste le temps d’adjoindre un clavier au piano de Pierre-Marie qui cède sa place à Simon Goubert…
On retrouve donc sur scène Christian à la batterie, les excellents Rudy Blas et Jimmy Top respectivement à la guitare et à la basse, Simon et Thierry aux claviers, les fantastiques choristes Isabelle Feuillebois (présente depuis 35 ans et très applaudie par les fans), Caroline Indjein, Sylvie Fisichella et Laura Guarrato ainsi que le vocaliste principal Hervé Aknin.
Le concert se déroulera en 2 parties de 30 petites minutes pour la première et d’une cinquantaine pour la seconde. On commence avec « Félicité Thösz » composé à l’aube des années 2000 par Christian. Pas forcément le morceau le plus facile pour rentrer dans l’univers de Magma mais on sait bien que Christian ne fait pas forcément les choix les plus consensuels pour la Setlist. Heureusement voilà que « K.A » déboule ensuite avec ses chœurs reconnaissables entre mille. Il s’agit du premier album de la trilogie « Köhntarkösz », composé par Mr Vander en 1972-1973 et enregistré 30 ans plus tard. En tant que très grand amateur du second album de la trilogie que j’avais acquis en vinyle dès 1974, je ne peux que me réjouir de retrouver les sonorités du Magma que j’apprécie depuis plus de 50 ans. Version écourtée malheureusement puisque l’entracte arrive à un peu plus de 21 heures.
Le collectif revient à 21h30 pour un « Kobaïa » des tout débuts (1970). Chanté en Kobaïen, le langage créé de toutes pièces par Christian, ce morceau permet à Hervé de montrer toute l’étendue de son talent vocal et à Christian de prouver qu’il reste un batteur exceptionnel malgré les années qui passent.
Il quittera ses fûts pour le devant de la scène et nous comblera également avec sa voix magique pour un extrait du répertoire d’Offering « Ehn Deiss » du début des 90’s. Magnifique moment tout en retenue avec Pierre-Michel qui a rejoint le piano comme à l’époque et tout le reste du groupe qui entoure le patriarche pour les chœurs tandis que la guitare de Rudy s’envole vers des contrées inexplorées…
Au final, même si ce quinzième concert de Magma n’aura pas le même impact sur moi que celui de 1978 pour des raisons évidentes, ce sera néanmoins un véritable plaisir de retrouver ce groupe mythique dans le cadre somptueux du Grand Rex pour une prestation toujours aussi mystique et précieuse…
Merci à Sophie, Bruno et Mathieu D.