Ange + Aurelle Key @ l’Empreinte
de Savigny-le-Temple, le 17 octobre 2025.
Live Report par : Olivier Carle,
& images par : Tomi Carle


Ce soir je vais assister à mon 12ème concert de Ange mais celui-là aura une couleur particulière car le père fondateur Christian Décamps n’est plus de la partie. Il a définitivement transmis les clés à son fils Tristan qui a intégré le groupe belfortain il y a une trentaine d’années. Il n’est pas dit que Christian ne participe pas en studio aux futurs albums mais pour les tournées, à près de 80 printemps, c’est fini ! En me rendant à l’Empreinte de Savigny-le-Temple je repense à mes 11 concerts passés en compagnie du « vieux » et de sa troupe depuis mon tout premier il y a 30 ans. A l’époque il s’agissait d’une tournée « d’adieu » et j’avais donc eu la chance de voir enfin la formation d’origine avec son frère Francis, Jean-Michel Brézovar, Daniel Haas et Gérard Jelsch pour un ultime tour de piste. J’avais d’ailleurs tellement aimé que j’étais retourné en fin d’année voir le der des der au Zénith de Paris avec la présence exceptionnelle de Steve Hogarth de Marillion… J’ajoute que l’année précédente, en 1994 donc, j’avais assisté à la tournée « Nu » de Christian Décamps et Fils qui passait par Forcalquier en plein cœur de la Provence. C’était les débuts de Tristan sur scène et de Thierry Sidhoum à la basse avec les Décamps. Ces mêmes Tristan et Thierry que je retrouve plus de 30 ans plus tard sur la scène de l’Empreinte avec Hassan Hajdi à la guitare, Benoît Cazzulini à la batterie et le « petit dernier » Séraphin Palmeri qui s’occupe des claviers, histoire de permettre à Tristan de se concentrer sur le chant.


Mais avant cela il y a une 1ère partie assurée par Aurelle Key. Comme Ange et Mira Cétii, qui avait ouvert pour eux il y a 4 ans dans cette même salle, Aurelle est signée sur le Label Art Disto. Cette jeune chanteuse est accompagnée de son fidèle guitariste Alex Bianchi. Le duo va nous présenter de larges extraits de l’album « Vagabonde » sorti l’année dernière. Son mélange de Soul et de Blues et ses textes en français et en anglais vont convaincre sans difficulté le public pourtant exigent des chantres du Prog’ Rock à la française. Il faut dire qu’Aurelle communique activement avec lui et le pousse même à chanter avec elle. Une personnalité sympathique et attachante qui devrait lui permettre de se frayer un chemin dans le paysage musical hexagonal. A suivre donc…


Les musiciens de Ange montent sur scène vers 21h40. La disposition scénique est différente des concerts habituels avec Christian. La batterie de Benoît est à gauche, faisant face aux claviers de Séraphin. Tristan est au centre, entouré de Thierry à gauche et Hassan à droite. Cela donne une parfaite cohérence au quintet et facilite au passage le boulot des photographes. La Setlist est elle aussi très éloignée des spectacles précédents du combo. Déjà il y a le nouvel album « Cunégonde » enregistré par la « nouvelle » équipe et sorti le mois dernier. On aura ainsi droit à de superbes versions de « Un Diamant Dans Le Cœur », « Quitter La Meute », « Pace Nobilis », « Prisonnier De L’aube » et « Le Langage Des Fluides ». Et puis plutôt que de reprendre les sempiternels « Capitaine Cœur De Miel », « Ode à Emile » ou « Sur La Trace Des Fées » très « marqués » Christian, Tristan et ses sbires préfèrent aller chercher des pépites du fond de catalogue angélique.


Nous avons pris beaucoup de plaisir à redécouvrir « Je Travaille Sans Filet » de « Vu D’un Chien » (1980), le tourbillonnant « Adrénaline » de « Culinaire Lingus » (2001) ou encore « Camelote » de « Moyen-âge » (2012). A titre personnel quel bonheur de réentendre « Godevin Le Vilain » qui reste mon titre préféré d’Ange. Il faut dire qu’il est issu de mon tout premier vinyle des Belfortains « Au-delà Du Délire » que j’avais acquis pour mes 15 ans et usé jusqu’à la corde… Et puis il y aura le sublime « Des Yeux Couleur d’Enfants » de « Par Les Fils De Mandrin » de 1976 que le groupe n’avait pas repris sur scène depuis un bon moment. Thierry nous en chantera d’ailleurs le premier couplet avant de passer le micro à Tristan. Autre petite perle sortie des tiroirs, ce « Colin-Maillard » de « Guet-Apens » (1978) qui, après une longue introduction instrumentale, « voit » Tristan revenir devant nous avec les yeux bandés… Ce bandeau lui permettra d’ailleurs de se livrer à un petit jeu malicieux avec les autres musiciens ! Ensuite la guitare d’Hassan retentira pour les magnifiques « Larmes Du Dalaï Lama » (1992) avant un très attendu « Quasimodo » qui voit le guitariste prendre le micro.


Comme quoi, le départ de Christian nous permet au moins de découvrir les talents de vocaliste des différents instrumentistes de Ange. Pour le rappel ce sera un quarté gagnant avec « Dignité » et « Le Soir Du Diable » du premier album « Caricatures » (1972) et Tristan qui ressort les célèbres marionnettes puis qui nous récite un poème accompagné de Hassan à la guitare avant un ultime et très apprécié « Hymne A La Vie » (1976) pour lequel Décamps fils se fend d’un solo de Melodica et laisse une nouvelle fois Thierry nous en chanter une partie…


Belle soirée angélique à l’Empreinte avec ce groupe mythique qui a tant compté dans l’histoire du Rock français et qui continue à nous charmer… Rendez-vous en février au Forum Vauréal

Merci à Julien, Stéphane et à toute l’équipe de l’Empreinte