Duran Duran @ Le Zénith Paris, le 21 octobre 2025.
Live Report par : Olivier Carle
& images par : François Capdeville


Je n’ai pas si souvent eu l’occasion de voir Duran Duran Live puisque je n’ai eu cette chance que 2 fois depuis 1988. La première c’était il y a un peu moins de 40 ans donc, à Bercy, pour la tournée The Big Live Thing. J’en garde un souvenir mitigé même si je les suivais assidûment depuis le premier album en 1981 que j’avais acquis en vinyle à sa sortie. Il faut dire que l’album « Big Thing » n’avait plus grand chose à voir avec les 3 premiers. Il incluait des sons beaucoup plus proches de la House Music et de la Dance que de la New Wave à proprement parler. Il est d’ailleurs notable que les Anglais ne reprennent plus aucun titre de cet opus aujourd’hui. Il me faudra attendre 1993, lorsque j’ai rejoint EMI Electrola à Cologne, pour vivre de l’intérieur le lancement du fabuleux album éponyme du retour en grâce de Duran Duran aussi appelé le « Wedding Album ». J’avais flashé sur les Singles « Come Undone » et « Ordinary World » qui restent à ce jour des incontournables de leur carrière. J’avais d’ailleurs eu l’opportunité d’aller au Paradiso d’Amsterdam pour voir la tournée correspondante et ce fut pour moi une véritable révélation plus de 20 ans après leurs débuts. Ce concert au Zénith en 2025 sera donc mon 3ème. Le Zénith est bourré à craquer et intégralement en configuration assise. La 1ère partie est assurée par une DJ du nom de Alex Merell qui va pendant une demi-heure balancer des remix de Depeche Mode, Echo & The Bunnymen, Kylie Minogue voire même Clara Luciani dans une indifférence quasi générale. Une bande-son aurait largement suffi pour faire le Job mais bon…


L’arrivée des membres de Duran Duran sur scène a un petit côté mégalo avec la diffusion d’un film quelque peu futuriste qui les voit dans des vaisseaux spatiaux se poser sur terre avec en fond sonore le récent « Velvet Newton » issu de « Future Past » (2021). Ils apparaissent dans une débauche de lumière et sont d’entrée acclamés par le public. Il y a bien sûr le quartet originel à savoir le célèbre Simon Le Bon au chant, le reconnaissable entre mille Nick Rhodes aux claviers, le toujours sémillant John Taylor à la basse et le plus discret Roger Taylor à la batterie.


Depuis le départ du regretté Andy Taylor, c’est Dominic Brown qui s’occupe des guitares mais il n’est pas (encore) considéré comme le cinquième membre à part entière du combo. Il y a aussi 2 charmantes choristes et un saxophoniste qui pointe son nez de temps en temps… Un écran géant situé en fond de scène diffuse des vidéos pour illustrer les différents morceaux. Les choses sérieuses commencent avec un titre du tout premier album « Night Boat » réenregistré il y a peu sur le dernier opus studio des Anglais « Danse Macabre » (2024). Ambiance assez pesante et sombre avec des images de mains ensanglantées sur l’écran.


Le premier véritable Hit joué ce soir sera « The Wild Boys » qui était le seul titre studio du 1er Live de DD « Arena » sorti en 1984 et qui avait fait un carton à l’époque. Dès l’intro, tout le Zénith se lève et restera debout tout au long du Set. D’autant que le tube suivant est lancé par le thème de James Bond qui résonne dans les enceintes avant un « View To A Kill » mémorable. Le son est fort mais parfait et les éclairages sont divins. Paris pourra se vanter d’avoir eu la primeur de « Union Of The Snake » joué pour la première fois sur la tournée européenne en cours et qui a débuté en juin. J’adore ce morceau du 3ème album « Seven And The Ragged Tiger » de 1983 qui reste un des plus gros succès du combo de Birmingham. Je découvre maintenant « Invisible », extrait de l’album « Future Past » sorti il y a 4 ans et à côté duquel j’étais quelque peu passé. Sympa mais pas un Hit assurément contrairement à « Notorious » qui déboule maintenant. On reconnaît instantanément la patte Funk-Rock de Nile Rodgers qui avait produit l’album éponyme en 1986, lui permettant de se hisser au sommet des Hit-Parades mondiaux et c’est mérité. Dom reproduit fidèlement le riff de Nile sur sa guitare et ça Groove sévère dans la salle. Et ça va guincher encore plus avec la reprise du tube de Rick James « Superfreak » intitulée « Super Lonely Freak » car accolée au morceau « Lonely In Your Nightmare » de « Rio » (1982). Encore un extrait de « Danse Macabre » qui va être bien représenté ce soir puisqu’arrive la reprise d’Electric Light Orchestra « Evil Woman » en version Discoïde. J’avoue nettement préférer l’originale mais il me faut reconnaître que je suis un fan de la première heure de la bande à Jeff Lynne. Retour en 1981 avec « Friends Of Mine » que j’avais complètement oublié et qui n’apporte pas grand chose à la Setlist. Par contre l’autre extrait du 1er album qui arrive maintenant, « Careless Memories », est un petit bijou d’Euro-Disco, un mélange de Kraftwerk et des Stranglers qui a toute sa place au panthéon des meilleurs titres de DD. Autre très bon titre mais de « Rio » cette fois, « The Chauffeur » fait lui aussi ses débuts scéniques à Paris pour cette tournée européenne 2025. Il met en valeur le talent de Nick aux claviers et la voix intacte de Simon qui nous gratifie du solo d’Ocarina originel. Une pure merveille qu’on souhaiterait ne jamais voir s’arrêter tant la magie opère. On pourrait en dire autant d’ « Ordinary World » et de « Come Undone » qui vont être interprétés à la suite pour mon plus grand bonheur et me rappeler mes années EMI et ce fantastique concert au Paradiso il y a plus de 30 ans.


Simon nous présente ensuite ses 7 camarades de jeu et c’est parti pour un très attendu « Planet Earth », l’hymne des « Nouveaux Romantiques » qui a marqué de son sceau le début des 80’s. Les fans sont aux anges et la basse de John et la batterie de Roger sont au diapason. Une nouvelle reprise pointe son nez, celle de « White Lines (Don’t Don’t Do It)»  de Grandmaster & Melle Mel qu’on pouvait trouver sur l’opus « Thank You » de 1995 qui n’a pas laissé un souvenir impérissable. C’est sympathique mais là encore ça ne vaut pas l’original ! Pas non plus convaincu par « Hungry Like The Wolf » de « Rio » que j’ai toujours trouvé sans grand intérêt avec ses « do-do-do-do-do-do » repris en chœur par l’assemblée certes mais un peu trop racoleurs selon moi. Heureusement « The Reflex » de « Seven And The Ragged Tiger » va remettre les pendules à l’heure et définitivement nous convaincre que DD est toujours au sommet de sa forme malgré les années. Ce sera d’ailleurs confirmé par le génialissime « Girls On Film » amorcé par l’appareil photo de Nick qui mitraille l’assistance. Cette version très Funky sera enchaînée au « Psycho Killer » de Talking Heads qui sera pour moi la reprise la plus réussie de la soirée. Les 2 choristes sont venues danser sur le devant de la scène, la guitare de Dom cisaille le riff et Roger martèle ses fûts comme un forçat. Simon prend un malin plaisir à chanter les paroles en français du tube de David Byrne avec son accent très British. Un grand moment !


Le rappel sera composé de la ballade Synth-Pop « Save A Prayer » et de l’entraînant « Rio », tous 2 issus de l’album éponyme de 1982. Une jolie manière de clôturer ces 2 heures de nostalgie et de plaisir musical…

Merci à Live Nation