
The D.A.M. Trilogy au Casino de Paris, le 19 novembre 2025.
Live Report & images par : Olivier Carle
Tout amateur de David Bowie se devait d’être présent à ce concert de The D.A.M. Trilogy au Casino de Paris. En effet ce groupe tire son nom de The D.A.M. Trio qui fut la section rythmique du chanteur britannique notamment pendant sa période berlinoise. Celle-ci était alors composée de Carlos Alomar à la guitare, George Murray à la basse et Dennis Davis à la batterie.

Alomar a été le musicien qui est resté avec David le plus longtemps puisqu’il a joué sur 11 albums, de « Young Americans » en 1975 à « Reality » en 2003. Il est également présent sur « The Idiot » et « Lust For Life » d’Iggy Pop et a collaboré avec une multitude d’autres artistes. Murray a participé à « Young Americans » en 1976 et est resté jusqu’en 1980 pour « Scary Monsters ». Quant à Davis on le retrouve sur les mêmes albums que Murray. Il a aussi joué avec Roy Ayers, George Benson et Stevie Wonder entre autres. Il est malheureusement décédé en 2016 et cette tournée du D.A.M. Trio (dont il est le « D ») lui sera dédiée ainsi qu’à David qui nous a quittés la même année. Davis est remplacé par l’excellent Tal Bergman, avec son Look très 70’s, qu’on a pu voir aux côtés de Billy Idol, Rod Stewart ou Chaka Khan. Le guitariste soliste n’est autre que Kevin Armstrong qui a accompagné Bowie au Live Aid en 1985 mais aussi Iggy et qui a participé au lancement de Tin Machine, le Side-Project de David. Aux chœurs et aux machines c’est la propre fille de Carlos qui officie : Lea Lorien. Et comme tout se fait « en famille » c’est le mari de Lea qui est aux claviers : Axel Tosca. Quant au chant c’est Michael Cunio qui a la lourde tâche d’incarner Bowie.

Au début ça surprend un peu car il ne lui ressemble pas du tout avec sa « boule à zéro » et surtout son choix d’arborer un Look très efféminé avec ses hauts talons et ses postures androgynes. Et puis finalement on s’y habitue et on se laisse charmer par ses indéniables talents de Frontman et ses capacités vocales. En fait mes principales réticences provenaient du fait que j’ai eu la chance de voir Bowie en 78 au Pavillon de Paris pour la tournée « Low And Heroes », en pleine période berlinoise donc, et que je garde un souvenir impérissable de ce qui fut mon tout premier « gros » concert à l’époque. Difficile donc au premier abord de me projeter près d’un demi-siècle plus tard dans cette version revisitée du Show de Bowie beaucoup plus sobre et parfois un peu « décalée ». Mais bon c’est un tel plaisir de réentendre tous ces bijoux musicaux que je suis passé outre mes légitimes réserves !

Comme annoncé, la Setlist se concentrera sur la trilogie berlinoise de David à savoir les opus « Low » (1977), « Heroes » (1977) et « Lodger » (1979). De « Joe The Lion » à l’inoubliable « Heroes », en une quinzaine de titres, Carlos et sa troupe revisitent la période la plus créative et innovante de la carrière de Bowie. J’ai particulièrement apprécié le lancinant « Beauty And The Beast », le Növö « Breaking Glass », le Funky « D.J . », le très Cold Wave « Repetition », les Groovy « Boys Keep Swinging » et « Sound And Vision », le très dépaysant « Yassassin » et le fabuleux « Red Money » que David avait « pompé » sur le « Sister Midnight » d’Iggy. Et puis on aura droit à une digression vers la période Thin White Duke avec un excellent « Golden Years » de « Station To Station » (1976) qui avait vu les débuts du D.A.M. Trio. Avant de repartir pour le début des années 80 et le toujours apprécié « Scary Monsters (And Super Creeps) » qui sera le chant du cygne du trio même si Carlos continuera par la suite à accompagner David. Hormis le très bon titre éponyme, le septet nous offrira un « Fashion » d’anthologie suivi d’un très Pop « Ashes To Ashes » avec la basse de George très en avant, sans oublier un « It’s No Game » moins connu mais fort intéressant avant un « Scream Like A Baby » dans la veine des années berlinoises antérieures…

Au final un concert certes surprenant voire déconcertant au premier abord mais plutôt réussi si on ne se risque pas à la comparaison avec les Shows de la Star mondiale qu’était Bowie. Et puis quel plaisir de revoir Carlos Alomar sur scène près de 30 ans après le Bercy de la tournée « Outside ».
Merci à Elisabeth et à Matthieu…