Sékouba Bambino + Moussa Koita
@ La Batterie de Guyancourt, le 28 novembre 2025.
Live Report par : Olivier Carle


Au lendemain du concert de Salif Keïta à Coignières, me voici de nouveau en Afrique avec Sékouba Bambino. Lui vient de Guinée alors que Salif est malien mais les 2 pays sont très proches géographiquement et musicalement parlant. Bambino est de la lignée des Diabaté. Tout comme pour Salif, son père s’était opposé à ce qu’il fasse une carrière de chanteur mais il a suivi les traces de sa mère Mariama Samoura qui avait eu un certain succès avec “Apollo” que Bambino reprendra des années plus tard en version Salsa avec Africando. Salif a fait ses armes avec Les Ambassadeurs alors que Sékouba s’est fait connaître au sein du légendaire groupe guinéen Bembeya Jazz. C’est d’ailleurs dans cette formation qu’il a pris le sobriquet de “Bambino” pour ne pas être confondu avec son homonyme, guitariste du combo. La comparaison avec Salif ne s’arrête pas là puisque les 2 artistes officient dans le style mandingue. Ils ont aussi partagé le même arrangeur en la personne de François Bréant qui a oeuvré sur “Soro” du Malien (1987) et “Sinikan” du Guinéen (2002). Et puis comment ne pas mentionner leur producteur commun Ibrahim Sylla et son Label Syllart Records qui a accueilli de nombreuses productions des 2 artistes… Contrairement à Salif que j’ai donc vu Live une douzaine de fois et bien qu’ayant eu la chance d’assister à quelques prestations du Bembeya Jazz au cœur des années 80, je n’avais jamais eu l’opportunité depuis lors de découvrir Bambino en solo sur scène…

La soirée commence avec Moussa Koita. Il ne nous vient ni du Mali, ni de Guinée mais du pays voisin qu’est le Burkina Faso. Lui aussi est issu d’une famille de griots, son père Harouna ayant fait partie de la troupe Farafina que j’avais vue au New Morning il y a près de 40 ans. Bercé par la musique mandingue depuis son plus jeune âge, il la mélange avec le Reggae, la Soul, le Blues et même un peu de Rock. Accompagné de Jerome Jouannic aux percussions (calebasse), il nous présente son album “Ayé” sorti l’année dernière. Il chante et s’accompagne d’une guitare pour ce Set acoustique. Il nous rappelle qu’il accompagne régulièrement Sékouba aux claviers et il le rejoindra d’ailleurs un peu plus tard dans la soirée. Moussa obtient un franc succès auprès du public avec sa bonne humeur et son message empreint de bienveillance.

Avec Bambino on passe bien sûr à la vitesse supérieure car il est venu avec tout son groupe dont un très bon joueur de balafon et un excellent guitariste sans oublier sa section rythmique, un claviériste et une choriste. Il va revisiter sa discographie prolifique devant une assistance essentiellement d’origine africaine venue en nombre et qui connaît son répertoire quasiment par cœur. Il aura droit aux offrandes sonnantes et trébuchantes de quelques aisés donateurs dont un qui montera sur scène et sortira des liasses de billets de ses poches. Pendant 2 bonnes heures le public de La Batterie va se laisser porter par sa voix de ténor lyrique et ses morceaux souvent dansants joués à la perfection par ses musiciens.

Ces 2 soirées Yvelinoises m’ont permis de me replonger dans mes années “africaines” des 80’s et rien que pour ça je remercie Salif et Sékouba de continuer à tourner par chez nous…